Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

extension du domaine de la lutte

  • Me faire ça, à moi !

    Je bouffe souvent – mais pas toujours - dans de supers endroits. Il y a peu, j’étais en Touraine, région réputée pour sa gastronomie. Il neigeait. Je débarque le premier jour dans une salle de réunion non chauffée. Je frissonne, je passe la journée à éternuer, je peste « Et merde, je vais tomber malade avec leurs conneries ! ». Ça m’énerve d’autant plus que j’ai réussi à ne pas tomber malade de tout l’hiver, même en me baladant en maillot de bain par -7 degrés. L’heure du déjeuner approche, pause bienvenue car je me suis réveillée aux aurores. L’occasion de me réchauffer et de reprendre des forces. Habituellement, je déjeune à l’extérieur et propose à mes stagiaires de m’accompagner. Ce jour-là, je posai la question habituelle « Est-ce que vous venez déjeuner avec nous ou est-ce que vous rentrez chez vous ? ». « On déjeune avec vous, le directeur a tout prévu », me répondent-elles.

    « Le directeur a tout prévu », ça veut dire qu’on mange sur place. Bon, déjà, manger dans une salle de réunion me plaît moyen. J’ai besoin de voir un peu la lumière du jour, moi.  

    Aux alentours de midi, un gugusse passe la tête par la porte et dit « Les plateaux-repas sont au frigo ». Au frigo ?! (Je vous rappelle qu’il neigeait). Je redoute le pire. J’avais raison. Peu après, la responsable pose sur la table de la salle des plateaux-repas. A l’intérieur, 2 tranches de jambon, une salade piémontaise (enfin, un vague mélange de légumes imbibés de mayonnaise), un paquet de chips et un yaourt aux fruits. Ceux qui me connaissent peuvent imaginer la tronche que j’ai tirée. Je n’aime pas manger froid, et encore moins quand il neige. Une semaine qui commence avec un plateau industriel de pique-nique est une mauvaise semaine. Celle-là fut une semaine de merde.

    Le soir, on a mangé dans un restaurant dégueulasse et j’ai bossé sur le programme de la journée suivante jusqu’à 1 heure du matin. Le lendemain, au petit déj’, mon collègue, livide, m’apprend qu’il a passé la nuit la tête plongée dans la cuvette des chiottes et qu’il a failli frapper à ma porte en pleine nuit (ç’aurait pas été une mauvaise idée, entre nous). De mon côté, comme prévu après m’être gelé la veille dans leur salle de merde, j’ai le pif comme une pastèque et je passe la journée à parler du nez. Le midi, on nous a resservi les mêmes plateaux-repas (si, si, le jambon, la piémontaise, les chips, tout y était). Le soir, de rage, j’ai cassé les pattes arrières à un cochon de lait rôti au restaurant Porto Fino, près de Chambray les Tours avant de bosser encore jusqu’à minuit.

    Le mercredi soir, quand mon pote Hervé est venu me chercher à l’hôtel pour m’emmener bouffer à Tours, j’étais proche de la dépression nerveuse (j’exagère à peine). Sur la route, j’ai vidé mon sac, il riait, moi pas, et puis je me suis détendue. On a mangé dans un restaurant du vieux Tours, ensuite on s’est baladés autour de la place Plumereau avant de rentrer.  Ça m’a fait un bien fou de le voir. Du coup, une fois rentrée à Paris, j’ai fini la semaine en allant au resto tous les soirs.