On est cons, c’est Nicolas qui le dit. Ce billet est donc désespérément inintéressant et ne fera rire que ceux qui s'intéressent à mes acrobaties à vélo.
Ca vous est sûrement arrivé de croiser une chaussure abandonnée sur le bord de la chaussée et de vous demander comment elle était arrivée là. A moi, ça m’est arrivé plusieurs fois de m’interroger sur ce mystère, jusqu’à mardi dernier.
Après une dure journée de labeur, j’ai quitté la banlieue où je travaille pour gravir la pente qui mène jusqu’aux maréchaux. A cet endroit, qui est sans doute le plus dangereux de mon parcours, je quitte la voie de bus, à droite de la chaussée, pour m’engager sur un autopont. Je coupe donc la route, pour quelques secondes, aux véhicules qui descendent –très vite, absence de feux oblige - vers Paris.
Chaque jour, à cet endroit, je dois donc opérer une accélération instantanée. C’est encore plus dangereux l’hiver, quand la nuit est tombée. Ca fait maintenant 2 ans que je le fais quotidiennement mais n’empêche, je n’aime pas ce moment.
Mardi dernier, donc, je jette un regard en arrière et vois un troupeau de bus, voitures et fourgonnettes foncer dans ma direction. Je mets un bon coup de pédale, comme d’habitude, pour rejoindre l’autopont avant qu’ils n’arrivent à ma hauteur. Coup de pédale si vigoureux que j’en perds ma ballerine ! J’ai hésité quelques secondes, mais impossible de m’arrêter à cet endroit, ni même de faire demi-tour. J’ai donc attaqué la côte avec un pied nu et fini le trajet avec les chaussures à talon que j’enfile chaque jour en arrivant au travail.
Le lendemain, je suis passée à côté de ma ballerine éclatée sur la chaussée. Cuir malaxé, boucle en métal pliée, elle ne ressemblait plus à rien. La prochaine fois que vous passerez à côté d'une chaussure éventrée, c'est peut-être la mienne !
[photo rue Boulard, Paris 14ème]