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the skipper

  • Un inoubliable plateau de fruits de mer au Skipper restaurant

    Le jeune homme nous installe dans une petite salle, près de la fenêtre. Il explique qu'il peut me faire le plateau de fruits de mer "The Captain" mais qu'il n'a plus de crabe et peut le remplacer par un homard, avec supplément de 5€ (donc 30€ le plateau de fruits de mer). Boug' choisit une assiette de clams marinière. Le jeune homme explique qu'il est arrivé en Irlande à l'âge de 6 mois et, après quelques années en France, est revenu y vivre avec ses parents il y a 13 ans. Il se demande d'où je tiens mon anglais et me croit prof.

    Quelques minutes plus tard, un type buriné et rigolard s'approche de notre table, un homard frétillant à la main "Vous voulez lui dire au revoir ?". C'est Michel, le père du jeune homme. Il est arrivé dans le Kerry en 1976 et a ouvert ce resto près de Dingle dans les années 80. Après une tempête, au début des années 2000, qui a détruit son bateau de pêche, il est parti vivre au Maroc, près d'Agadir, où il a continué à pêcher, puis il est revenu ici qu'il y a quelques années.

    Le temps de cuire le homard, Michel dépose devant moi un plateau somptueux. "Tout ce que vous allez manger, à l'exception des langoustines, a été pêché par moi. Je suis le seul à proposer des plateaux de fruits de mer". Waouh ! Voilà qui rend la chose encore plus savoureuse. "Vous ne le terminerez pas" dit-il. "Alors, là, vous ne me connaissez pas ! Je ne m'avance pas, mais on en reparle à la fin du repas, ok?". Nous dégainons nos appareils photo et le jeune homme nous donne son e-mail, afin que nous lui envoyions les photos.

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    J'attaque mon plateau. D'abord le homard, à la chair délicate. Je passe près d'une heure à le décortiquer. Sous le homard, sur un lit de glace, se cachent des huîtres comme je n'en ai jamais vues : des huîtres plates, énormes, et d'autres charnues que je gobe avec difficulté tant elles sont épaisses. Un délice. Même les moules crues, dont habituellement je ne raffole pas, sont un délice. Pétoncles, praires, je me régale. Boug' trouve ça dégueulasse de me voir gober mes grosses huîtres. "Ne me cherche pas où je t'envoie une giclée de homard".

    Michel vient régulièrement voir où j'en suis et nous discutons de l'Irlande, de ce pays si attachant et de ses habitants qui ont des défauts aussi, comme tout le monde. Un peu plus tard, il nous salue. "Vous voulez un verre de vin ?" demande son fils."D'ailleurs, si ça ne vous dérange pas, je vais le boire avec vous" dit-il. Il s'installe à notre table, avec son cuisinier, un Breton et nous discutons jusqu'à presque minuit. Il m'apprend que les énormes huîtres que j'ai mangées ont été pêchées par eux dans le Donegal. Brid avait raison, le Skipper est un endroit fort sympathique et son propriétaire un sacré personnage. Et j'y ai mangé un des plateaux de fruits de mer, sinon LE plateau de fruits de mer le plus frais et le plus savoureux de ma vie.

    De retour au B&B, tranquillement installée sous ma couette avec le recueil de nouvelles "Histoires jamais entendues dans un pub en Irlande" de Tom O' Barley, je lis, amusée, que les voitures de location en Irlande sont toujours rouges, pour alerter les Irlandais et qu'ils fassent gaffe à ces abrutis qui ne sont pas habitués à conduire à gauche. Vrai ou pas, en tout cas, notre Seat Ibiza est bien rouge flamboyant ....

    Je suis tirée de ma nonchalance par Boug' qui trépigne de joie d'avoir enfin trouvé comment tirer une chasse d'eau irlandaise (elle avait foutu un de ces bordels, la veille, chez John et Myrtle) et aussi comment utiliser les interrupteurs sur les lampes de chevet. Elle prend même des photos de ladite chasse d'eau, ce qui déclenche chez moi une crise de fou-rire frénétique.

    The Skipper Restaurant, à Ventry, Co. Kerry (066 915 9900)

  • Entre Kinsale et Dingle

    Ce matin, peti déj' irlandais (le premier pour Boug') face à la baie, sagement assises l'une à côté de l'autre. Myrtle dépose devant chacune de nous une belle assiette de boudins blanc et noir aux céréales, tomate, oeufs, bacon et saucisses. Boug' mange tout, je l'ai vraiment bien choisie, ma copine de voyages.

    Myrtle confirme que j'ai largement le temps de rejoindre Dingle en passant par Bantry bay, profitant des paysages de la roûte de la côte.

    Nous quittons leur charmant B&B sous un timide soleil, avec "When your heart is weak" de Cock Robin dans les oreills, que j'ai piqué dans la discothèque de mon pote S. Nous chantons à tue-tête, espérant ne pas nous amener la pluie. Visiblement, non.

    Boug' programme le GPS. Bernard est visiblement plus performant ici qu'en France pour nous choper les satellites. Le manque de pollution, peut-être. Première étape, la petite ville de Clonakilty, aux boutiques toutes colorées et à la poste située, depuis 1924, dans une ancienne église (épicurienne me souffle Boug !!!!! J'y crois pas, cette nana me sort de ces trucs, je devrais écrire un bêtisier!!!) .... presbytérienne. Face à la poste, la statue de Michael Collins, héros controversé dans la lutte pour l'indépendance de l'Irlande, qui vécut là une année et empruntait ce chemin pour aller à l'école.

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    Notre route nous transporte à travers Glandore, Skibereen. La végétation a changé, elle est comme râpée, dans des fondus de jaune paille et verts. Les moutons ont remplacé les paisibles vaches, nous les apercevons au détour des bosquets de genêts et bruyères.

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    Le port de Bantry nous déçoit et nous décidons de nous offrir ailleurs le café tant attendu. Dans les criques à marée basse, des enfants aux jambes laiteuses pataugent gaiement. Entre Bantry et Kenmare, la route serpente entre deux cols. La vue est magnifique. Maintenant Coldplay nous accompagne.

    A Glencariff, nous faisons une petite pause avant de traverser le charmant village de Kenmare, point de départ du ring of Kerry, où je me serais bien arrêtée s'il était l'heure de remplir un peu nos estomacs. Le guide de Boug' n'en fait pas grand cas mais nous trouvons la ville chamante : la rue principale est bordée de boutiques, restaurants, salons de thé et pubs barriolés et croquignolets.

    Aux abords des lacs de Killarney, le paysage est tout simplement sublime. La roche noire plonge vers les lacs, des mottes blondes poussent sur les berges gorgées d'eau. Les camaïeux de vert tendre, noir, gris, bleu et jaune sont magiques. Nous nous offrons une pause sur les crêtes rocheuses au milieu des arbres en bourgeons.

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    Sur la route de Killarney à Dingle, j'avise une théière accrochée à un pan de mur et nous nous arrêtons pour une pause sucrée au Caife Beag Beo.

    Nous voici sur la péninsule de Dingle, un de mes endroits préférés en Irlande, que j'avais parcouru avec ma petite soeur, il y a plus de 10 ans. Nos toutes premières gouttes de pluie irlandaises tombent, juste assez pour laver mon pare-brise dégueulasse. Sur les routes de montagne, les moutons sont accrochés aux pentes escarpées. Traversant rapidement Dingle, nous filons jusqu'à la Slea Head. Là, les falaises plongent vers la mer et au loin, les îles Blasket sont battues par le vent.

    J'arrive à choper un goéland sur mon cliché.

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    Le B&B recommandé par le guide de Boug' affiche "no vacancies" et nous continuons en direction de Dingle, mais par la côte cete fois. Si vous suivez, nous avons fait une boucle. Une pancarte attire mon attention, je continue puis me ravise et fais demi-tour. Bonne intuition que j'ai eue.

    A la farmerhouse "Moriarty", Brid, une très belle femme au cheveux courts d'un gris perle, nous accueille d'un large sourire et nous ouvre la porte d'une chambre au rez-de-chaussée avec vue sur la mer. Elle est aussi moins chère que le B&B de la veille, à Kinsale : 60 € pour 2, petit déj compris. Pendant que nous allons chercher nos bagages, elle prépare thé et scones qu'elle dépose dans la salle à manger où des photos de ses enfants ornent les murs (j'apprendrai dans la soirée qu'elle en a eu 8). "Tu vois, le thé et les petits gâteaux, ça c'est l'accueil normal dans un B&B", dis-je à Boug'. Je feuillette quelques livres mis à disposition, dont un très intéressant qui ambitionne d'aider les descendants d'Irlandais à retrouver les traces de leurs ancêtres. Ils sont nombreux ces touristes Américains et Australiens à la recherche de leurs racines celtes.

    Je saute dans mes baskets et cours sur la petite route à travers la lande. A l'intersection, je traverse la route, passe devant le pub Paddy O'Sheas et prend la route qui descend vers la mer. Là, mes mollets s'échauffent sur le sable. Une Irlandaise marche avec ses enfants et son chien "Not easy to run" dit-elle lorsque je passe à côté d'elle. "Non, mais quand on vient de Paris, c'est inratable de courir sur une plage pareille". "Really? Well, enjoy your run then".

    Après une bonne douche qui détend, nous nous mettons en quête d'un endroit où manger les produits de la mer locaux. Brid nous a conseillé le Skipper, un restaurant tenu par des Français. Je ne suis pas convaincue, mais en passant devant, je m'arrête. Un jeune homme sort du restaurant au moment où nous sommes postées devant le menu, nous salue, reconnaît les Françaises et nous convainc en un sourire et quelques mots. Nous pénétrons donc dans le Skipper (billet suivant).