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New York, New York

Mon premier voyage à New York remonte à septembre 1991. A l’époque, American Airlines offrait à chaque nouvel employé un billet « Welcome aboard » dont je profitai pour aller découvrir cette ville mythique.  

 

Je passai cette semaine à Manhattan dans une chambre louée chez une dame très riche aux alentours de la 80ème rue Est. Le premier matin, je fus réveillée par les sirènes de véhicules d’urgence. Le nez dehors, j’eus l’impression d’être dans une série américaine. Tout me paraissait à la fois magique et familier. Les taxis jaunes roulant à toute allure dans les rues cabossées, les feux suspendus, les yuppies et business women en tailleur et baskets, les vendeurs de hot-dogs aux coins des rues, les phoneboxes, les longues limousines noires aux abords de la 5ème avenue, Central Park et ses joggers, Broadway, la 42ème rue … Le rythme trépidant de la ville m’exaltait. Je sortais le matin à 8h pour ne rentrer que le soir, fourbue après une journée passée à marcher. Les rares passants auxquels je demandais mon chemin étaient tous très serviables. Je me souviens de leur stupéfaction lorsque je leur demandais comment aller à pied à tel endroit « Mais c’est à 10 blocs ! » Je ne voulais pas perdre une miette de ce film dans lequel j’étais l’héroïne principale : Fiso à New York ! Chaque jour, je « petit-déjeunais » de bagels et pancakes tout en observant la faune new-yorkaise. Une de mes premières visites fut consacrée au Metropolitan museum où je connus ma première émotion devant une toile. C’était « Living interiors » de David Hockney ; l’affiche de ce tableau lumineux a trôné longtemps dans mon salon. Ma 2ème grande émotion fut la découverte du pont de Brooklyn. C’est devenu un rituel désormais, pas un voyage à Manhattan sans traverser le pont, pour le plaisir. J’aime la vue qu’on y a sur le vieux port de New York et sur toute la ville, surtout le soir tombant, lorsque la ville se pare de mille feux. Et puis, la ballade en ferry jusqu’à la statue de la Liberté. Je passai le reste de la semaine à flâner au gré des rues en chantonnant « Englishman in New York » de Sting. Fan de rap et funk, je passai beaucoup de temps à Tower Records sur Broadway et rentrai à Paris avec une trentaine de CD dont le premier de Mary J. Blige, alors inconnue en France. Qu’est ce que j’ai frimé auprès des copains avec ma collec’ de CD hip-hop ! Au cours de ce premier voyage, je contactai l’ami d’un ami parisien qui devait par la suite, devenir mon point de chute. Keddins, d’origine haïtienne, était ingénieur du son pour une boîte de prod’ indépendante. La 2ème fois, je passai donc mon séjour chez Keddins. Toujours invité à des soirées par ci par là, il me fit découvrir la nuit new-yorkaise que je trouvai par ailleurs assez décadente. Il m’entraîna ainsi au Limelignt, une église transformée en boîte, où je faisais figure de nonne à côté de filles délurées et à à peine couvertes de tops transparents. Un autre soir, il m’emmena dans une soirée ragga ; à l’époque j’écoutai beaucoup Shabba Ranks et ses ladies mais là, je passai la soirée les fesses collées au mur. Il faut dire que l’ambiance était bouillante, les « bro » très entrepreneurs et les « sistaz » pas farouches pour un sou. Elles chaloupaient, la main entre les jambes, et les couples qui « dansaient » me donnaient plutôt l’impression de mimer l’acte sexuel. Keddins me taquina en me disant que j’étais prude. Ca ne me fit pas décoller de mon mur. Il me fit découvrir d’autres endroits comme le Yaffa Café et les nombreux restaurants indiens d’East Village, la nourriture macrobiotique d’Angelica’s Kitchen, le Nell’s club et me présenta à quelques-uns de ses amis. L’année suivante, je partis avec un de mes meilleurs amis, Jeff. On s’est bien marré et on a fait plein de choses sympas. Survol de Manhattan en hélicoptère avant lequel mon Jeff, pas fier, est allé pisser 3 fois. Découverte de la cuisine éthiopienne au restaurant Abyssinia sur Grand Street. Panorama inoubliable du toit des regrettées Twin Towers. Soirée au Nell’s, une boîte hip-hop de Greenwich Village, sur la 14ème rue.  Jeff parlait alors un anglais moyen et tout à coup, je le vois en grande discussion avec un couple. Je me dis « Waow ! Il a fait des progrès fulgurants ». Une demi-heure plus tard, il revient vers moi en me disant « Hey, c’est cool, j’ai rencontré un couple de haïtiens vachement sympas, ils parlent français ».

 

Un soir, on a pris des places pour un spectacle mémorable et indescriptible du « Blue Man Group » sur Astor Place. En voici une idée :

« Les trois célèbres hommes bleus occupent depuis quelques années ce théâtre off Broadway au coeur d' East Village. Leur décapant spectacle, désormais un classique, fait salle comble à chaque représentation. Rock, mime, vidéo, peinture... un happening multiple et envoûtant qui vous ballade tambours battant entre rire et émotion ... et sans même avoir à comprendre l'anglais... Un must! “

L’année suivante, je me payai le luxe d’un week-end shopping avec des collègues. Puis autre visite avec ma petite sœur. Budget limité oblige, on a dormi dans un hôtel un peu miteux.

La dernière fois que je suis allée à Manhattan, c’était avec mon ex en 2000. Il n’a pas eu, comme moi, le coup de foudre pour NY. Il paraît que New York, on aime ou on déteste, pas de demi-mesure. On a fait le tour de la ville, Times Square, Washington Square, visite du passionnant et émouvant musée d’Ellis Island, dîner dans un restaurant du Pier avec vue imprenable sur Brooklyn Bridge, salsa endiablée au S.O.B’s sur Varick Street. On dormait chez Keddins, toujours lui, qui habitait en coloc dans Tribeca avec un vieux saxophoniste de jazz qui connut son heure de gloire. Chaque matin, on prenait, chez Bubby’s un petit-déjeuner pantagruélique qui nous calait jusqu’au soir.

New York me manque et j’ai vraiment hâte d’y retourner.

Commentaires

  • Ah NY!!!!
    et ses lumiere , ses bruits, ses passants ...tout ce qui au debut est déroutant et qui devient très vite vital...j'y ai vécue un an et ca a suffit a créer le manque....J'espere que tu y retourneras bientôt! c'est le seul traitement possible a la nostalgie de ce Lieu unique.

  • C'est ce que je vois ma biche, il faut que NY te manques sacrement pour que tu en parles comme ça...tu m'a même donné envie d'y aller....c'est dire!!

  • > Sushi,
    Oui c'est indescriptible cette sensation :)
    Comme quoi, l'homme est un caméléon qui s'adapte à n'importe quel milieu.
    Merci de ta visite :)

    > Esperanza,
    Hey !! Quelle (bonne) surprise !
    J'ai bien l'intention de décrire notre périple à Vancouver un de ces 4, histoire de s'évader un peu de cette grisaille.
    Tu aideras à combler les trous de ma mémoire défaillante, hein ? Je compte sur toi ;)

  • Michoko, quand est ce que tu me fais partager tes étincelles dans les yeux sous les néons de NY ????
    ;o)

  • Et à part ça, il est sympa King Kong?

  • > Arno,
    Un peu poilu mais ça fait des économies de chauffage ;)

Les commentaires sont fermés.