Je vous ecris du Yahoo cafe qui se trouve a cote de l hotel, sur un clavier japonais, vous comprendrez donc l absence d accents. Aujourd hui il pleut sur Tokyo mais le temps a ete magnifique depuis notre arrivee, 23 degres en moyenne. Le vol aller s est bien passe et j ai reussi a dormir quelques heures. Depart de Paris a 23h25, aterrissage a Tokyo a 18h le lendemain. Le trajet en bus de l aeroport de Narita jusqu a l hotel Meridien Pacific dans le quartier de Minato-Ku dure 1 heure. Quelques membres de l equipage dorment deja, d autres discutent. Jusque la, rien de particulier a signaler si ce n est la conduite a gauche. A l arrivee, Claire est fatiguee et va dormir apres sa nuit de travail, moi bien entendu, je n ai qu une envie, prendre une bonne douche et faire un tour dans le quartier. Je decouvre les toilettes japonais avec douchette integree. L hotel se trouve non loin de la baie de Tokyo, en face de la station de metro Shinagawa. Je monte au 30eme etage ou se trouve le Sky Lounge, un bar panoramique d ou s echappe la voix d une chanteuse de jazz. Un remake de "Lost in translation", c est trop drole. Je recupere un plan a la reception et me fait indiquer ou se trouve l hotel, puis je change 100 euros, ce qui me donne 15800 yens. Je descend dans la rue, premier constat, les avenues sont larges et d une proprete irreprochable. Au coin un Mc Do et un centre commercial, je croise des couples de jeunes japonais se tenant par la main et des gens qui prennent le cafe en terrasse. Je passe devant un temple en pierre coince entre 2 restaurants, des lampions en papier illumines sont accroches a sa facade.
Dans la vitrine des restaurants sont exposes les plats, ca a l air appetissant meme si les bols de nouilles et les sushis sont en plastique. Je decide d aller manger une soupe de nouilles dans le resto recommande par N., la chef de cabine, mais je la vois installee au comptoir avec son mari, et comme je ne veux pas qu ils se sentent obliges de m inviter a les rejoindre, je vais faire un tour dans le centre commercial en attendant qu ils aient fini.
J'entre dans le restaurant et m installe au comptoir. Le chef me tend un verre d eau glacee ainsi que le menu, heureusement qu il y a des photos car tout est ecrit en japonais. Derriere le comptoir, 2 hommes plongent leurs louches dans des marmites enormes, auxquelles sont accrochés des egouttoirs en metal contenant des legumes. Une femme cuit des gyozu (raviolis) dans un appareil ressemblant a un gaufrier. Le chef pose le bol de soupe devant moi, c' est presque une soupiere, le bouillon est un peu piquant, les legumes croquants et les nouilles de ble parfaitement cuites.
A ce moment la, un jeune japonais entre et s'assied a cote de moi. Son genou touche le mien, j essaie de me pousser un peu mais rien a faire, son genou me suit, je commence a me poser des questions car les Japonais sont reputes pour etre pudiques et extremement polis. Mes voisins mangent leurs nouilles avec de grands slurp, en aspirant de l air. Je me souviens que c est un moyen de refroidir les nouilles avant de les avaler, mais je ne peux pas les imiter, education oblige, donc je me brule et m eclabousse, ainsi que mon voisin, quand les nouilles peniblement saisies retombent en cascade dans le bol. J ai honte parce qu il me semble me souvenir que c est tres impoli ici d eclabousser ses voisins mais le mien n a pas l air offusque , il m observe discretement ainsi que le chef qui me fait des sourires entendus, du genre "he he, tu as une touche". Comme je lui repond, mon voisin me demande en anglais s il est mon petit ami. Nous engageons la conversation, il parle un anglais correct, ce qui est plutot rare pour un japonais, il me demande si je vis a Tokyo, j essaie de lui expliquer par signes que je suis avec un equipage Air France. Il me dit de l appeler Maya, mange tres rapidement, me salue et paie avant de sortir. C est alors que le chef m apprend, a ma grande surprise, qu il a payé pour moi aussi. Je demande au chef si je peux prendre des photos des grosses marmites à nouilles, il acquiese et me propose de le prendre en photo aussi.
Decidement, cette soiree est riche en surprises et ne correspond pas du tout a l image que j avais des Japonais, qui passent pour des gens plutot fermés. Je sors dans la rue et prend un taxi en photo ainsi que le temple, maintenant désert. Mon japonais est là sur le trottoir, je le soupconne de m avoir attendue. Il me demande ce que je fais et comme je lui repond que je me balade, il fait quelques pas avec moi, le temps de m apprendre qu ils est prof de sport, vit a Totoro (je crois) et sejourne au Prince hotel. Il me recommande de ne pas me promener seule, pourtant le quartier a plutot l air sur. Je rentre a l hotel et me couche vers 23h pour me reveiller a 2h30, impossible de me rendormir, il est 19h30 en France.
Le lendemain, Claire et moi nous pointons au petit dejeuner a 6h20, nous y retrouvons d autres victimes du decalage horaire, V. une hotesse de 29 ans et N., un copi de 42 ans, ancien medecin en Angola, avec lesquels nous discutons politique, couple et voyages. Me retrouver dans le milieu aerien est un vrai plaisir. Vers 11h, nous prenons le metro, la Yamanote line jusqu a Harajuku, qui est un des quartiers branches de Tokyo. Je m enfonce au coeur d une foule impressionnante et croise des personnages tres styles.
Les garcons ont les cheveux en bataille, parfois teints en blond. Les filles semblent tout droit sorties de mangas : tres feminines, maquillees, boucles anglaises, en shorts, jupes tres courtes ou robes en mousseline sur des mi-bas et talons aiguille, portant ombrelle.
Je dois reconnaitre que c est inattendu, a l' opposé de tous les conseils mode de "Elle" et consorts, et pourtant très réussi. J ose a peine imaginer comment on me regarderait si je me baladais comme ca dans Paris. Les boutiques de fripes se succedent, beaucoup de vetements et escarpins des annees 40 que la jeunesse japonaise melange avec plus ou moins de gout. Claire m entraine vers un magasins de postiches, j apprend ainsi que les belles boucles anglaises sont synthetiques. Dubitative, je laisse la vendeuse fixer les meches sur mon crane et me regarde dans la glace. Le resultat est incroyable et me donne des envies de cheveux longs, moi qui n ai jamais depasse les epaules. Je passerai le reste de l apres-midi a me balader avec ma nouvelles tignasse, au grand ravissement de Claire qui me dit que je suis canon.
Nous passons plusieurs heures a deambuler dans les boutiques ou passe a fond du R and B ou de la pop. Les chaussures sont de toutes les couleurs possibles,j achete des paires de lunettes delirantes pour les Starloozes. Nous entrons dans une boutique de fripes absolument incroyable, G2q, ou la vendeuse accepte que j immortalise son joli minois et pousse de grands cris de surprise quand je lui dis que je porte un postiche.
Pour le dejeuner, Claire m emmene dans un bar a sushis, le Sushi-Kaiten, juste en face du metro, ou autour d un comptoir rectangulaire defilent, sur un rail, des assiettes contenant des sushis, des makis et des salades. Le prix depend de la couleur de l assiette. Je commande des sashimis et goute des sushis jusqu alors inconnus : whelk et ark shell. Le poisson est fondant comme du beurre. Devant moi, un recipient en verre dans lequel se trouve du the vert instantane en poudre.
Apres le dejeuner, j achete un masque pour les cheveux Shiseido et nous allons nous promener dans le parc Yoyogi。 Il n est que 15h mais la fatigue se fait sentir, nous rentrons dormir un peu avant de retrouver l equipage pour un apero. Nous croisons un autre equipage fraichement debarque et vers 22h sortons pour aller manger un bol de soupe dans la "cantine Air France". Nous discutons longuement jusqu au moment ou N. nous dit que le patron commence a tiquer parce que nous restons a table alors que nous avons fini de manger depuis longtemps. Dans un pays avec une telle densite de population, c est tres impoli, il faut laisser la place aux autres des qu on a fini. Et il est inconcevable pour le patron de nous en faire la remarque.
Ce matin, je me suis reveille vers 7h et suis allee dejeuner immediatement alors que Claire dormait encore. Nous decollons en fin de journee, je dois envoyer une carte postale a mon petit cousin et acheter quelques bizarreries alimentaires ainsi que du the vert pour "Honey Bunny". Dans quelques heures, notre pays aura un nouveau dirigeant, j' apprendrai son nom dans l avion du retour. Sayônara les amis !
Commentaires
Tu as eu de la chance avec le temps, moi je suis arrivé ce matin et il pleut depuis.
J'ai pris le train pour Tokyo puis un autre pour Kobé où je passe la semaine. La visite de Tokyo, c'est pour le week end prochain. Premier passage au Japon (sauf une escale à Narita). Pour l'instant ça me plait beaucoup, j'aime bien les vendeuses de "sandwichs" dans le train qui saluent en entrant et en sortant du wagon, comme le contrôleur, d'ailleurs. Il venait de derrière moi, sort du wagon pour être sur sans doute de tout faire, comme il sort, il se retourne et salue, se re retourne, sort vraiment, attend une seconde dans le truc entre les wagons, se retourne encore, fait son entré, salue, et commence. Et ça après chaque gare !!!
Je sens que cette semaine va me plaire !
Ahhhhhhhhh merci Fiso pour cette ballade en ta compagnie dans Tokyo. Je t'imagine mangeant tes nouilles...Tu as un talent de chroniqueuse dis donc. Je les vois les jeunes filles dans leur look surprenant pour une lectrice de "elle"; Tu dois être dans l'avion. Bon retour
Beau récit Fiso.
Eh oui nous avons un nouveau président...
Bon retour.
Amicalement.
> Franssoit,
Bon séjour, moi je suis rentrée, ca y est ! Tu es en vacances à Kobe ? J'espère qu'il ne pleut plus. Les Japonais sont d'une courtoisie incroyable, n'est-ce-pas ?
> Malaika,
Maintenant tu as les photos pour appuyer ton imagination :)
> Fauvette,
Merci ! C'est marrant de revenir dans un tel chamboulement !
Bon c'est bien! Je viens d'aller sur ton blog pour voir si tu étais revenue j'ai ma réponse. J'attends que tu m'appelles car je suppose que tu récupères, ce sont 4 jours pas très reposants si j'en juge par ton commentaire sur Tokyo.
C'est très agréable d'avoir le récit et les photos. A ce propos less cheveux longs te vont bien mais il faut voir en vrai. As tu ramené un postiche ?
A +
Pas en vacances, hélas, mais j'aurai le week end prochain de libre. Et il ne pleut plus !
comme toujours, j'aime tes récits de voyage.
Et j'adore ta coupe de cheveux! T'es vraiment rayonnante, t'as un secret de beauté ? ;)
> Mère Mi,
Oui oui, je suis revenue avec !
> Franssoit,
Tu en as de la chance de faire de tels voyages dans le cadre de ton boulot ! Savoure bien ton week-end !
> Cha,
Merci :)
Le secret de beauté ? Garder le sourire, peut-être ?
Pour répondre à la question de Cha, j'dirais que son secret, c'est la modestie.
Quelle que soit la prise de vue ou la longueur de cheveux, le résultat est toujours le même. J'vais donc de ce pas l'affubler d'un surnom notre bloggeuse globe-trotter : le canonléon.
> Hervé,
Et si je me rasais le crâne à la Sinead O'Connor ?
Pas mal ton nouveau surnom, quelle imagination tu as :)
Tu fais bien ce que tu veux de ton système pileux ma biche. Ca serait marrant tu m'diras, la boule à Z avec les chaussettes jusqu'au genou et le p'tit froufrou bleu clair comme sur la photo plus haut !!! Tu lances une nouvelle mode ?
ha oui total style les jeunes filles. la fille en bleu !!!
Tu peux en voir d'autres spécimens dans l'album photos que j'ai mis en ligne dans la colonne de droite ...