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A con, con et demi

Et bien voilà, entretien annuel sans surprises hier. 

En septembre dernier, suite au départ de ma boss - qui n'a pas été remplacée -, on m'a confié un beau package de nouvelles responsabilités (2 collaborateurs et 3 prestataires supplémentaires à gérer). Cette promotion n'a été accompagnée d'aucune mise à jour de mon contrat ni augmentation, ni même du statut cadre, inhérent à mes responsabilités.

Hier donc, le principal objectif de mon entretien était pour moi, en dehors d'un point sur mes objectifs passées et futurs, d 'obtenir cette régularisation qu'on me doit depuis 8 mois (4 ans en ce qui concerne le statut mais bon, passons...)

Je savais déjà que j'aurai à batailler car mon boss direct, arrivé il y a 4 mois, m'avait laissé entendre qu'on l'avait gentiment renvoyé dans ses buts quand il avait évoqué mon cas auprès de Big Boss. 

Comme je m'y attendais, j'ai donc essuyé un refus net, sous le prétexte de 2 dossiers que j'ai mal gérés, dossiers dont personne ne voulait et pour lesquels je n'avais, en fait, pas les compétences nécessaires.

En dépit de ce constat, on m'informe qu'on souhaite me confier bientôt une autre tâche pour laquelle une de mes collègues est incompétente (j'ai déjà récupéré une partie de son boulot en avril).

Pas d'augmentation, donc, pour la première fois depuis 4 ans, et un point prévu en octobre pour "voir où j'en suis".

Un coup de bâton et une carotte, quoi, pour faire avancer la bourrique ...

A court d'arguments quand j'ai mis en balance tous les points sur lesquels j'avais donné satisfaction avec les 2 dossiers que j'avais mal gérés, Big Boss n'a plus argumenté et s'est contenté de répéter :

"Et bien, non, je vais être clair, je ne vous donne pas le statut cadre. Vous manquez de maturité."

"C'est très clair, en effet" lui ai-je répondu.

"Vous devez avoir raison, on m'a donné trop de choses à gérer d'un coup.

En revanche, dans la mesure où vous estimez que je n'arrive pas à gérer mon travail actuellement, expliquez-moi comment vous pensez que je vais mieux m'en sortir en m'en rajoutant encore plus ?"

"En mettant en place le plan d'actions dont nous venons de parler" me répond-il.

" Et bien, écoutez, partont des faits :

Jusqu'en septembre dernier, vous étiez satisfait et moi aussi : j'avais un poste relativement peinard, que je maîtrisais parfaitement, et un minimum d' augmentation assurée, chaque année. Aujourd'hui, vous me dîtes, en résumé, que vous me laissez toutes ces tâches mais pour le même prix parce que je ne vous donne pas entière satisfaction. 

Je pense donc que le mieux à faire, pour vous comme pour moi, c'est de m'en tenir à ce que je sais faire de mieux, comme ça l'année prochaine, en supoosant que je sois enncore là, j'aurai la garantie de remplir mes objectifs et d'avoir une augmentation."

(crispation en face)

"Si c'est ce que vous voulez, on peut vous en retirer", dit-il.

"Ben oui, je crois que c'est ce qu'on va faire.

Parce qu'aujourd'hui, concrètement j'assume des responsabilités pour lesquelles je n'ai ni la rémunération ni le statut correspondant. Ca, c'est dans le code du travail, ça n'est pas discutable ni soumis à une appréciation sur la qualité du travail."

JM a bien raison : "L'arme absolue des patrons, c'est l'attachement stupide qu'ont les salariés envers leur emploi et leur entreprise."

Et j'ajouterai : "et leur soif de pouvoir".

Il me prend pour une mule ? Il va tâter de mon coup de sabot.

C'est bien dommage parce que j'aime mon travail, mes collègues et même mon nouveau chef.

Mais l'heure n'est pas à l'affectif.

Commentaires

  • T'as bien raison de pas te laisser faire. Ton boss devait probablement s'attendre à ce que tu lui dises Merci, il est donc reparti la queue basse. Bien joué Fiso !
    Le risque maintenant, c'est soit qu'il te refile le boulot d'avant dans un placard plus ou moins grand, soit qu'il décide de négocier pour pouvoir te surcharger de travail en contrepartie. T'es pas là pour faire le boulot des incompétents, à part si t'es payée en conséquence. Ils trouveront bien une autre poire pour se taper le boulot pas payé.

    Quant à l'attachement dont tu parles, il faudrait peut-être plutôt parler de l'attachement au chèque de fin de mois, la reconnaissance du ventre ayant tendance à disparaître au fil du temps et des désillusions. Même moi qui suit "patron", après 6 ans d'indépendance, mon entreprise commence à me prendre la tête, comme quoi...

  • On as tous les mêmes problèmes. Surtout que nos patrons ne nous laissent pas bloguer pendant les heures de travail.

  • Bravo Fiso ... tu as entièrement raison de ne pas te laisser faire ... tu sais ce que tu vaux alors continue à te battre pour !!!
    Un peu trop de boss oublies qu'ils ont besoin des salariés autant que le salariés ont besoin d'eux et qu'ils auront plus à gagner sur la rentabilité, si le travail se déroule en toute convivialité et respect de l'autre.
    Je souhaite que le "con" se réveille et réalise sa "connerie" mais j'ai l'impression que c'est pas gagné !
    Bonne chance quand-même !!!

  • Ou comment travailler plus pour gagner autant…
    L’augmentation des salaires nuit à la rentabilité des entreprises et provoque des tensions inflationistes qui annulent rapidement la dite augmentation, tout en dégradant la compétitivité de l‘économie nationale, un véritable drame en économie ouverte… Fiso, tu es vraiment une égoïste ;-)
    Dyvyne Friedman Von Hayeck

  • Bravo pour tes réponses cohérentes face à ce patron. Tu lui opposes un raisonnnement sur le terrain professionnel ou il essaie de glisser vers "l'engagement personnel" et tu as mille fois raisons !

    Surtout qu'il assortit son refus et sa critique d'un ajout de travail et d'une pseudo confiance dont tu n'as que faire à la caisse du spermarché !

    J'avais un patron pareil précédemment. Il demandait des efforts et quand ces efforts étaient bien lancés et mis en place, que tu allais donc demander le paiment de ce surplus d'effort, lancait de nouveaux efforts pour décrocher la carotte ! En clair, il ne payait jamais !
    J'ai fini par négocier un licenciement (puisque la démission est interdite par les Assedics voir le blog d'Eric !).
    :-)

  • Drole..enfin non..impression en te lisant ce que j'ai entendu..suite à un entretien annuel avec une de mes commerciales..à Bruxelles il y a qq années. moi le sale role du patron ..mais tout à fait ça... ce qu'elle m'a dit...
    Et je l ai pas viré ensuite...et elle a eu une promotion. et augmentation....alors toi aussi courage...ça peut arriver

  • Et bien tu craignais cet entretien , te voilà fixée.
    En tout cas tu t'es bien défendue et tu lui as opposé des arguments imparables, même s'il ne l'a pas montré, il a du être surpris. C'est très dérangeant quelqu'un qui tient tête, surtout lorsqu'il a raison.
    L'ennui c'est que tu risques d'y laisser des plumes. Il me semble qu'il ait toute la fatuité d'un coq orgueilleux incapable de reconnaître son erreur. Car bien sûr, il n'a pas tort. C'est tellement misérable de se réfugier derrière un travail mal fait. En vertu de quoi. Il aurait fallu lui demander ce qu'il aurait fait à ta place, mais évidemment sur le moment on ne pense pas à tout et surtout devant une telle mauvaise foi. C'est clair il ne veut pas lâcher un euro. Et là, quoi faire ? Pas grand chose. Comme tous les chefs, il t'incite à faire plus d'efforts et te culpabilise.
    A toi de voir. Mais surtout tiens lui la dragée haute. Car que tu sois sympa ou conne avec lui, cela ne changera rien.
    Bon courage pour la suite. Cela me fait penser à mon passage éclair chez SCHLUMBERGER. il a vu qu'il avait à faire à quelqu'un qui voyait clair dans son jeu, ce sera pas facile pour l'avenir. Quoique entre lui et toi il y a un sympa tampon encreur, ton nouveau chef.

  • si je peux me permettre un conseil, faites un écrit à votre patron pour lui résumer vos constats. Faîtes- lui aussi un bilan écrit de l'état dans lequel vous prenez chaque dossier, car si les collègues n'ont pas su se dépatouiller avec, pas de raison que vous en assumiez les suites fâcheuses et le boss aura, de toute façon, vite oublié que vous avez pris un "chantier" non seulement hors de vos compétence mais en friche...Si un jour vous partez, ces écrits pourront vous servir à récupérer les augmentations non accordées...en faisant une action contre la boîte.

  • Paperli,

    Il ne s'agit pas de faire un procès à une boite après l'avoir quittée, mais de signaler que les patrons devraient payer les employés compétents à leur juste valeur s'ils veulent qu'ils continuent à faire du bon boulot.

    Par contre, je suis tout à fait d'accord sur le fait de faire un écrit, pas pour les mêmes raisons :
    1/ Ca permet de construire un argumentaire à froid, sans s'énerver devant la contradiction,
    2/ Ca permet au chef de lire plusieurs fois et de montrer la demande à son propre chef...

  • Merci à tous pour votre soutien et encouragements.
    Hervé,
    Les études démontrent plutôt que les salariés sont déprimés par le manque de reconnaissance de leur travail et leurs efforts, bien avant l'argent.
    Dans mon cas ou je fais partie de la sphère prisée des "chefs", la direction n'imagine pas que j'abandonne mon petit pouvoir et perde de mon importance au sein de la boîte. Car aujourd'hui, je fais partie des gens que tout le monde connaît.
    Nous sommes souvent comme des papillons attirés par la lumière.
    Laefab,
    Oui c'est une erreur de management, selon moi. On obtient beaucoup plus des gens quand on sait remercier autant que réprimander.
    Les salariés en ont marre d'être méprisés.
    Les patrons se plaigent de leur manque d'investissement mais finalement j'observe, partout, que les plus consciencieux sont toujours les plus exploités. Et que les "branleurs" sont les plus peinards.
    C'est tout a fait représentatif de mon secteur d'activité mais pas seulement, car Mère Mi, par exemple est dans une situation similaire ou en sous-effectif, on leur reproche de ne pas abattre le boulot et surtout on les monte les uns contre les autres.
    Fil,
    Merci :) Il a été surpris quand j'ai suggéré qu'il reprenne tout ce qui ne figure pas sur mon contrat actuel. Il pense que je bluffe et il se trompe. Je suis entourée de collègues et même d'amis qui ont vécu cette situation et en sont ressortis diminués et amers.
    Je suis persuadée qu'on peut être dirigeant et humain. Je vais donc aller vers ce qui me convient et m'épanouira.
    La démission motivée te permet d'aller aux prud'hommes ensuite ;)
    Pascalou,
    Troublant en effet ces souvenirs. C'est peut-être ce qui m'arrivera mais de toute façon, la confiance est rompue.
    Mère Mi,
    Il n'y a pas de mauvais salariés, il n'y a que des mauvais patrons. Un responsable a le devoir de te donner tous les moyens nécessaires pour accomplir tes tâches. Big Boss m'a refilé tous les dossiers en souffrance et m'a laissée me démerder. Jamais disponible et la moindre question était interprétée comme un signe d'incompétence.
    Je ne vais sûrement pas être sympa. Ni conne, d'ailleurs. Je vais m'en tenir à mon contrat de travail et rester irréprochable jusqu'au bout.
    Saperli,
    Merci beaucoup de vos conseils :)
    J'attend qu'on me rende mon évaluation pour y mettre mes commentaires et ça va être gratiné. Car j'ai rempli tous les objectifs qui m'avaient été fixées l'année dernière. Lui m'a évalué sur des missions qui se sont rajoutées en cours d'année, il n'a pas le droit de le faire, car rien n'avait été formalisé. Je n'avais ni descriptif précis de mes tâches, ni mes objectifs.
    Et comme je compte partir, l'histoire ne s'arrêtera pas là.

  • Nicolas,
    On s'est croisés sur ce billet ;)
    Hier, mon boss direct m'a demandé mon ressenti et m'a dit qu'il n'était pas juste que j'aie été évaluée sur des objectifs qui n'étaient pas les miens. Je ne lui ai pas fait part de mes intentions. Tout sera écrit.

  • Bravo, pour une personne qui manque soi-disant de maturité, on peut dire que tu as du souffle et de la répartie ! J'avoue que je suis admirative Fiso.
    Et ces boeufs, ne savent pas reconnaître la perle qu'ils ont ? Cela en dit long sur leurs capacités...
    Tu as raison de confirmer tes paroles par des écrits.
    A bientôt.

  • C'est bien l'etat d'esprit dans lequel tu es. Il a cherché à te fragiliser (sur deux broutilles) et tu restes sur les faits de ton travail ! Bravo !
    Pour les écrits, c'est juste, il faut formaliser tout cela, quelqu'en soit l'utilisation ultérieure. Juste prendre note de manière "officielle" !
    :-)

  • "Il n'y a pas de mauvais salariés, il n'y a que des mauvais patrons" ... tout à fait, d'accord ... les mauvais patrons font les mauvais salariés ... malheureusement, ils ne sont que 20 % à le savoir, et surtout à l'avoir compris !!!
    bon week-end

  • Qu'est ce que tu faisais cette nuit sur le lieu de ton travail. Ru posais des micros, tu mettais des bâtons de dynamite ou tu écrivais des lettres anonymes ? Et le SPA , avec les habits trempés tu es rentrée comment. A poil ou quelqu'un a soufflé dessus pour que ça sèche. ? Cette affaire m'inquiète, on te note mal et tu vas travailler la nuit et en plus on te balance toute habillée dans un SPA ! la prochaine étape à ton avis ce sera quoi ?

  • Vas y Fiso !! Rues les ces cons!! Y'en a marre de la pression professionnelle!!
    Fais une lettre à Sarko en lui expliquant que tu travaille plus sans gagner plus... Il pourra p't'être t'aider...
    Enfin j'en doute mais fallait que je place ma connerie!!
    Et puis j'utilise des "mots clés" pour amener du monde sur ton blog lol...
    Non, non, vous n'êtes pas sur un blog politique... Rassurez vous!

  • Ouh la la je crains que p'tit Bounia fasse lmonter la pression sur le blog et nous apporte une révolution. C'est qu'elle revient en force la bougresse ! Faut pas aller à l'hopital il vous mette un cocktail dans la perf qui vous électrise.

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