Un quartier coincé entre les voies ferrées du RER C et les quais de Seine, un quartier populaire de tôles et de pierres, d'entrepôts, de sociétés en construction. Un quartier principalement célèbre pour sa déchetterie, dont on aperçoit les cheminées depuis le périphérique, son lugubre centre commercial Plein Ciel, son magasin de construction Batkor devant lequel, le matin, des ouvriers d'Europe de l'Est attendent qu'on les ramasse pour un boulot au noir.
Dans cet environnement gris et froid, j'ai rencontré deux femmes lumineuses.
Marie, je la connais depuis l'année dernière. C'est une "gueule", comme on dit. Je me suis tout de suite sentie bien dans son resto-bistrot aux couleurs provencales. J'ai aimé sa gouaille, sa simplicité, sa façon de me claquer la bise, son allure un peu masculine qui cache une grande sensibilité.
Mireille, c'est tout l'inverse. Un joli accent du Sud, des origines orientales, un débit calme et posé, un condensé de douceur. La première fois que j'ai poussé la porte de son bout de campagne à Paris, j'ai découvert de grandes maisons dans un paradis de verdure. Mireille vit et travaille dans la rue Elizabeth qui abrite de grands lofts, anciennes usines désaffectées, dans lesquels des artistes ont élu domicile.
La semaine dernière, donc, un bus nous a déposées, Honey Bunny (à qui je dois les photos de ce billet) et moi, dans le centre ville d'Ivry, en fête, qui embaumait des odeurs de grillades et de crêpes. J'enjambai les voies du RER C et les longeai ensuite pour rejoindre Mireille qui m'avait invitée à un brunch champêtre. Dans sa jolie petite maison, elle avait préparé un magnifique buffet orné des créations pleines de fraîcheur de Laurent.
Parmi les invités, Laurent Hartmann, un talentueux sculpteur sur fruits et légumes.
Il y avait aussi une artiste peintre du coin, Sylvie Sarrazin, dont les toiles colorées ornent l'atelier d'esthétique de Mireille.
J'ai bu des litres de café en papotant sous la tonnelle avec Gerd, un sympathique allemand qui a longtemps travaillé pour la ZDF dans plusieurs endroits du monde. On a parlé de l'Allemagne, d'écologie, de vélo, de New York, de ce quartier d'Ivry lentement envahi par les bobos.
Un beau moment gourmand et poétique, sous le soleil.
Merci Mireille.
Commentaires
Je pense que cela vaut le coup de sortir de Paris pour aller chez Marie, ah oui ! Merci pour le lien.
Magnifique ce buffet, bravo Laurent.
A bientôt Fiso.
Que de beaux humains, visiblement plein d'échanges !
A croire qu'il n'y a pas que la déchetterie ! :-))
[Waouh les sculptures !].
"J'ai bu des litres de café" : tu devrais mettre des informations vérifiables et ne pas titiller mon pyrrhonisme légendaire.
N.B. : Pyrrhonisme ça veut dire scepticisme, ce que je viens de découvrir. Je trouve ça plus joli.
Fauvette,
Chez Marie, ce n'est pas très loin de chez toi, en plus !
Elle fait régulièrement des soirées à thème, aussi.
J'avais très envie de croquer les légumes de Laurent.
A TRES bientôt, Fauvette ;)
Filaplomb,
J'aime découvrir la beauté qui se cache, celle qui se découvre et s'apprivoise. Des yeux tristes derrière un sourire. Ou un sourire qui pétille sous les larmes.
J'aime aussi les lieux chargés de vécu, de sueur, de larmes et de rires.
Nicolas,
J'ai des photos qui constituent des preuves irréfutables mais je suis un peu rouge dessus (le soleil, Môssieu!)
Un coup de soleil sur le nez ?
Nan, sur les fesses, ça te va ?
Faut voir.
Crois-moi sur parole.
OK !
Superbe tes photos ma belle ...
et merci et très touché de ton comm sur mon blog..bonne soirée
Pascal
sans me vanter ..je sais faire des décos apéros comme ça maintenant..enfin presque... appris ça en Thailande et aux Caraibes... Merci Fiso pour ce joli texte.. biz
Un com plein de fraicheur et de simplicité pour un petit coin de paradis sans prétention, mais attachant par la qualté des personnes et les photos. On en mangerait. Surtout les légumes de Laurent si particuliers pour que tu aies envie de les croquer ! Par contre tu t'es encore transformé en crabe après une immersion dans l'eau bouillante. Où est la crème à se tartiner la tronche ?
Pascal,
Rendons à César ce qui est à César, les photos ne sont pas de moi mais de l'amie qui m'accompagnait, et qui fait elle-même, de très jolies compostions florales en tissu.
Ca fait plaisir de te revoir par ici, Pascal :)
Mère Mi,
Non pas du tout de coup de soleil, je taquinais Nicolas.
Je suis restée à l'ombre ce jour-là :)