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Once

Vu "Once" hier, film irlandais de John Carney, sur les conseils de ma copine Chacha. La vérité, c'est que j'appréhendais de voir défiler sur l'écran des bouts de cette ville que je connais si bien, Dublin, et de laisser mes oreilles s'emplir de cet accent qui me serre le coeur, désormais. Enfin, une vie est peuplée de fantômes et il faut vivre avec, hein!

Ce joli film musical, qui a reçu plusieurs prix, ne passe plus que dans quelques petites salles, dont l'Entrepôt, haut lieu culturel du 14ème arrondissement. Dès la première scène du film, un sourire se dessine sur mon visage car je reconnais Grafton street, rue incontournable et toujours bondée de monde de Dublin, ou se produisent les musiciens de rue. Glen qui chante sur sa guitare est emmerdé par un toxico qui veut lui piquer son fric (un knacker comme on les appelle là-bas, équivalent de notre "racaille"). C'est sur Grafton street d'ailleurs qu'ont débuté bon nombre de chanteurs irlandais, dont Paddy Casey, un de mes chouchous, et Glen Hansard, le personnage principal de Once et fondateur du groupe The Frames (inconnu ici mais star là-bas). Marketa Irglova est elle aussi une chanteuse tchèque.

Le pitch ?

"Dans les rues de Dublin, deux âmes seules se rencontrent autour de leur passion, la musique... Il sort d'une rupture douloureuse. Elle est mariée à un homme qu'elle n'aime plus. Dans un monde idéal, ils seraient faits l'un pour l'autre. Ensemble, ils vont accomplir leur rêve de musique."

J'ai découvert ce film comme un album photos des 6 années passées là-bas. L'avantage, c'est que je n'ai pas regardé une seule fois les sous-titres. L'accent irlandais, je l'adore. Les "oki doki", les "what's the story" et autres expressions savoureuses qu'on apprend pas dans les livres ... J'aime la bienveillance naturelle de ce peuple de poètes et de musiciens. J'ai reconnu Dunnes Stores, the Camera Centre de Grafton street, O'Connell bridge, le revêtement des sièges des bus, le mobilier kitsch qui décore les intérieurs irlandais, l'aéroport de Dublin dont je franchissais les portes dans mon joli tailleurs vert, chaque jour. J'ai ri en découvrant la troupe des Hare Krishna passant devant Glen, leurs clochettes m'ont suivie ou devancée si souvent ! La scène ou Marketa marche dans la rue, en pyjama et pantoufles en chantant "If you want me" m'a donné des frissons.

Commentaires

  • T'as fait comment pour faire rougir le serveur?

  • C'est même pas vrai tout ça : les irlandais, quand ils parlent on ne comprend rien et surtout pas de l'anglais ! C'est pas un accent qu'ils ont, c'est carrèment une autre langue ! :-)))

    J'ai juste passé une journée et demie à Dublin. Ambiance légère et littéraire, même à deux heures du matin les gens sont souriants et s'ils sont bourrés aussi !
    C'est pas des anglais, quoi ! :-))))

  • On aura les photos de la tenue de Cabaret's girl ? :-)))

  • Monsieur Poireau,
    Ah ben non, c'est un contenu sérieux ici, pour ça, faudrait que j'ouvre un blog érotique ;)

  • Je connaissais pas ce film , tiens faudrait que je le chope .
    Je te remercie de ton passage sur mon blog ..Ce fut un plaisir :)

  • Je comprends ton sentiment. J'ai été mariée pendant 25 ans à un Geordie! Ils sont, pour beaucoup, d'origine irlandaise, venus s'installer au temps de la famine. C'était le cas de ma belle famille. Les 4 grands-parents de mon ex avaient immigré dans le Nord-Est de l'Angleterre, transportant avec eux leur accent, leurs expressions, leur Eglise, et leur amour inconditionnel envers leur terre d'origine and...Guinness is good for you!. Mon beau-père, pourtant né en Angleterre, était accro à son mensuel irlandais, écoutait de la musique irlandaise, défensait l'IRA, détestait la Couronne parce que le prince héritier n'avait pas le droit d'épouser une Catholique et avait un film culte: "The quiet man"! Le comble, c'est que mon mari ne m'a jamais emmenée visiter la belle et grande Erin...mais j'ai gardé une affection toute particulière pour le pays vert et tous ses exilés du monde entier...
    :-)

  • Et à la lecture comme souvent, une envie de te suivre sur tes chemins.

  • Merci ma Fiso d’avoir fini par aller voir – enfin ! – ONCE et ravie qu’il t’ait plu.

    Personnellement, c’est un film qui m’a plu et m’a touché instantanément et a été une véritable claque tant il m’a secoué et bouleversé. Je suis même allée le voir deux fois et écoute la BO très régulièrement, le plus souvent en boucle (sauf les jours où ça ne va vraiment pas car certains titres m’émeuvent et me donnent des frissons dès les premières notes)…

    Il ne faut pas oublier la catch line du film (« Certaines rencontres vous marquent toute une vie ») qui est primordial parce qu’il résume le film et que cela fait généralement partie de ce qui interpelle (c’était le cas pour moi lorsque j’avais vu l’affiche, sans parler des critiques élogieuses qui donnent envie de courir le voir !!). Il s’agit donc d’une magnifique rencontre musicale et humaine, ils se rencontrent, se parlent et se répondent à travers les textes de leurs chansons qui sont de sublimes déclarations d’amour à l’être aimé, absent et loin (les deux « acteurs » principaux sont de véritables musiciens), ils sont d’un naturel désarmant de justesse, de vérité et de sincérité. Rencontre de deux sensibilités musicales proches et s’accordant à merveille, mais uniquement à travers un album et dans un studio d’enregistrement... Les choses n’étant pas simples, chacun étant pris et retenu par des attaches passées n’ayant pourtant plus de raison d’être (à mon sens), ils ne sortiront pas ensemble et n’échangeront même pas un petit baiser. L’histoire est très romantique, sans doute à cause de cet amour platonique et bien évidemment à travers les titres et les thématiques des chansons. La BO vous scotche à votre siège, vous donne la chair de poule et vous fait parfois verser quelques larmes (bon, beaucoup pour moi !!!…). On est littéralement remué par tant de sensibilité, d’émotions et de justesse.

    Le pitch du film, Fiso vous l’a résumé, c’est donc une histoire simple et pourtant, elle prend ici une dimension magique et unique. Oui, pour moi, ce film est un petit bijou, magique, féerique et précieux. L’un de ceux dont je me souviendrai longtemps. Si « certaines rencontres vous marquent toute une vie » (ce qui est vrai et colle terriblement à mon actualité du moment…), certains films vous marquent toute une vie. Je savais, dès les premières images, un peu sales, caméra sur l’épaule, que ce film me marquerait pour longtemps et que j’y repenserai souvent, parce qu’il me parle, résonne familièrement en moi et touche ma sensibilité musicale au plus haut point (ils avaient d’abord pensé à Damien Rice pour le rôle puis ils ont finalement pris Glen Hansard, moins connu, en France en tout cas).

    Ca m’a remué les tripes et le cœur.
    C’est fragile, délicat, puissant et renversant à la fois.
    Un petit miracle visuel et auditif.

    Bref, courez le voir (ou courez écouter la BO, mais sans avoir vu le film avant, cela doit perdre de sa force et de sa dimension magique).

  • Bryce,
    Pour l'instant, tu ne peux le choper qu'au cinéma.
    Isabelle,
    J'ai de l'affection pour de nombreux pays.
    J'aime citer Barbara dans "Parce que" :
    C'est parce qu'ici ou là,
    Dans un autre pays,
    Pourvu que tu y sois,
    C'est toujours mon pays.
    Bougrenette,
    Tu viens avec nous dans le Connemara ?
    Chacha,
    Hé ben, quelle critique ! Si après ça, ils n'ont pas tous envie de foncer le voir, je n'y comprend plus rien ;)
    Pas grand-chose à ajouter, le film ne m'a pas bouleversée autant que toi, pour tout te dire, les histoires d'amour laissées en suspens me dépriment plus qu'autre chose ;)
    J'ai besoin du contact avec les gens que j'aime, besoin de leur parler, de savoir comment ils vont.
    Mais il est vrai que certaines rencontres nous marquent toute une vie, et ce n'est pas nécessairement lié à l'amour (ou alors, l'amour au sens large, le plus beau).

  • Et bien, quand il a apporté la carte des desserts, on lui a dit qu'à priori on en prenait pas mais qu'on allait quand même jeter un oeil.
    Comme on est 2 gourmandes, quand il est revenu, on a commandé des douceurs.
    Il a dit "Ah, j'ai réussi à vous donner envie !"
    Et j'ai répondu avec ma candeur habituelle : "Si vous saviez à quel point ! Ah, vous parlez des desserts ... ?"

  • C'est quoi la différence entre l'amour et "l'amour au sens large" alors ?!?.... Allez, une dissert', hop hop hop !!!

    PS : Bien évidemment les histoires d'amour laissées en suspens sont déprimantes....

  • Pourquoi les histoires d'amour laissées en suspens seraient plus déprimantes que celles abouties qui ont mal fimies. La question se pose.
    Je me demande au contraire, si avec une histoire d'amour non aboutie, la porte n'est pas ouverte à l'espoir. On reste dans l'attente avec tout ce que cela comporte de rêve, d'irréalisme. Pas de remord, regret ou déception simplement la possibilité de penser encore et toujours à ce qui aurait pu ou peut peut être dû être. Il faut sans doute garder son côté "fleur bleue", pur, naîf. Mais abouti ou pas, c'est bien complexe et on arrive toujours au même résultat "vouloir vivre un bel amour".

  • Chacha,
    L'amour au sens large, c'est aussi l'amitié, l'amour filial, fraternel, tu vois ? L'amour non charnel, quoi ...
    Je trouve comme toi que les histoires d'amour laissées en suspens sont déprimantes. En même temps,
    Je n'aime pas "rester dans l'attente" comme dit Mère Mi et encore moins "penser encore et toujours à ce qui aurait pu être". Ca s'apparente aux regrets, pour moi.

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