Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Qu'est ce que je fous là ?

La musique assourdissante, la chaleur, le bord de l'eau. Tout le monde s'applique à faire semblant d'être heureux dans cette ville en carton pâte ou hôtels, fast-food et bars à bière s'alignent. Je ne suis jamais allée à Ibiza en haute saison, mais j'imagine que ça ressemble à ça. Les anglaises éméchées, à moitié à poil, se donnent en spectacle debout sur les tables, les serveurs font semblant de trouver ça drôle, plus elles boivent, plus ils ramassent. Moi je me demande ce que je fous là, et surtout avec toi. Je me traîne un cafard monstrueux et te jette des coups d'oeil haineux. Toi, pauvre con, les mains dans les poches, un sourire béat sur les lèvres, je te mettrais des baffes. Comment peut-on être aussi étranger à ce qui se passe autour de soi ? Je n'ai qu'une envie, me tirer, te planter là, avec ton air de fils à maman, tes guides touristiques à la con, ton sac à dos de gamin attardé, tes photos mitraillées sur lesquelles je refuse toujours de poser. Tu proposes de boire un verre et me désigne un pub irlandais. T'es vraiment trop con. Le seul endroit ou il ne fallait pas m'emmener ce soir. Je commande une Guinness bien sûr. Je ne décroche pas un mot, mes lèvres sont serrées, le breuvage noir a noyé le vert de mes yeux et toi, tu as toujours cet air placide d'abruti qui ne capte rien. A notre droite, 2 couples d'anglais. Une brune, la quarantaine, sûrement tombée d'un charter en provenance direct de "Manchesta", brûlée aux UV, vulgaire, bourrée.

Tout à coup, à la techno succède "Dirty ol'town". Une boule au creux du plexus et les larmes qui montent lentement. Ben comme ça au moins, tu me foutras la paix. Je chiale dans ma Guinness et le sel de mes larmes rajoute à son amertume. "Ca a pas l'air d'aller" tu dis. Sans blague ? Putain, quel esprit d'observation ! Je te réponds même pas. Je ne suis plus là, dans ce bar minable. Je suis dans une bulle qui me transporte dans le Connemara, dans un pub surplombant les lacs, ou je passe l'après-midi à jouer aux fléchettes.

L'anglaise siliconée entreprend de danser et essaie de sautiller. Pitoyable, elle manque de se casser la gueule. Ca la fait rire, elle me regarde, je lui souris, elle est pas méchante cette femme, c'est mon chagrin qui m'étouffe ce soir et me rend haineuse. J'ai envie de lui dire "Vous avez pas la moitié de la classe des irlandaises, laisse-tomber, aller cuver".

Je ne me suis jamais sentie, de ma vie, aussi peu à ma place. Je te regarde et je dis "Bon, écoute, je vais pas jouer la mascarade plus longtemps, je passe à l'hôtel, je prends mes affaires et je continue seule."

Tu bafouilles, et nos belles vacances en amoureux ? Ah ben oui, toi qui voulais ramener des photos à tes potes ...Je suis pas amoureuse, voilà, je te l'avais bien dit que je voulais pas prendre des photos de nous deux. Tu vois pas que depuis le début, je suis dans mon coin, c'est pas moi ça, demande aux autres. Y'a pas de nous deux, c'était une erreur, ça aurait jamais dû durer aussi longtemps. J'ai cru qu'être avec toi c'était mieux qu'être seule, mais je me suis jamais sentie aussi seule que depuis que je marche à côté de toi.

free music

Commentaires

  • Il pleure dans mon coeur
    Comme il pleut sur la ville ;
    Quelle est cette langueur
    Qui pénètre mon coeur ?

    Ô bruit doux de la pluie
    Par terre et sur les toits !
    Pour un coeur qui s'ennuie,
    Ô le chant de la pluie !

    Il pleure sans raison
    Dans ce coeur qui s'écoeure.
    Quoi ! nulle trahison ?...
    Ce deuil est sans raison.

    C'est bien la pire peine
    De ne savoir pourquoi
    Sans amour et sans haine
    Mon coeur a tant de peine !

    Verlaine

    Le vague à l' âme, offre moi une Guinness et conte moi ta tritesse et ta mélancolie, celle qui nous fait percevoir les choses sur nous comme une lunette et qui nous met à nu.

    "mais je me suis jamais sentie aussi seule que depuis que je marche à côté de toi."

    la solitude à ce sentiment paradoxale : c' est la sensation de solitude, plutôt que la solitude, que nous devons apaiser.

    «La vie est la vie Défends-la.»
    «La vie est une chance, saisis-la.»
    «La vie est un défi Fais-lui face.»
    «La vie est un devoir Accomplis-le.»
    «La vie est un combat Accepte-le.»
    «La vie est une tragédie Prends-la à bras le corps.»
    «La vie est bonheur Mérite-la. »
    «La vie est beauté Admire-la.»
    «La vie est mystère Perce-le.»
    «La vie est tristesse Surmonte-la.»
    «La vie est une béatitude Savoure-la.»
    «Si tu juges les gens tu n’as pas le temps de les aimer.»
    Mère Thérésa

    Une belle journée à toi Fiso!

  • Fiso,
    Bien fait pour toi !
    La prochaine fois, tu éviteras de nous snober et tu passeras tes vacances à picoler et deviser avec de vrais gens de bien à la Comète.
    Emmène Flybird pour que l'on voie si elle est vraiment aussi canon qu'elle le prétend.
    Bisous ma tendre guimauve.

  • Flybird,
    Avec toi et une Guinness, je suis sûre que j'aurais pas le blues !
    Tonnegrande,
    Arrête de faire ton jaloux, je ne vous connaissais pas à l'époque !

  • Quoiqu'il arrive dans la vie (ta vie), la Guiness est toujours ton amie, ton refuge ! Mais la bière aux larmes, franchement, c'est sacrilège !!!

    (ouaih, il y a des moments où on se rend compte qu'on n'est pas synchro et ça fait mal. C'est peut-être, au fond, de perdre cette illusion qui provoque la douleur...)

    :-))

  • top la version de rod !!! Je ne connaissais pas.

    biz à toi.

    Z

  • Magnifique restitution, en tout cas. Du grand vécu que t'exorcises, là ! Toi aussi dans ta vie, ce que t'as choisi de réussir, c'est ta vie ?

  • Certains ont vraiment l'art d'être égoïstes et ne veulent rien voir d'autre que le bout de leur nez...
    On ne peut que se sentir seule et incomprise avec ceux-là!
    Heureusement certains sont différents... et il y a aussi beaucoup à vivre seule!

  • Combien de fois me la suis-je posée cette question, "qu'est ce que je fous là ?"... Mais plus maintenant, comme quoi j'ai bien retiendu la leçon : mieux vaut être seule que mal accompagnée.
    De toutes façons, Ibiza... c'est bien trop surfait pour toi. Et la Crete, c'est bien plus chouette ! ;-)
    Bonnes vacances ma belle d'amour

  • cette fois, pas besoin de me creuser la tête: j'ai tout compris ;) forcément, on en a discuté jeudi ...

  • Aaaaah!!! c'etait pas maintenant??? En plus je reconnaissais pas la Crête dans ta description de la faune qu'on y trouve... Enfin bon ça a du aussi changer depuis 95...

    Quant à la version Rod Stewart de Dirty Old Town, c'est une hérésie, un massacre!!! AAAAARGH!!! COMMENT PEUX TU?????

    Il n'y a que Shane Mc Gowan qui peut la chanter... Cette chanson ne prend toute sa puissance émotionnelle et son ampleur qu'entre ses chicots et sa maniere de chanter faux... A ma connaissance, Shane Mc Gowan est le seul type chantant faux méritant le respect avec Didier Wampas bien sur sur un autre registre...

    Pas humain ça Rod Stewart en solo... De toute façon j'en aime qu'une de lui "Sailing"... ou alors son époque avec les Faces... En fait tout ce qui date d'avant la fin des années 70...

    QUOI JE SUIS UN GROS PURISTE INTOLERANT!!! J'ASSUME!!! :-) :-) :-)

  • Monsieur Poireau,
    Ca n'a pas été douloureux, du tout. J'ai réglé le problème. :)
    ZORG,
    En fait, et ça répondra à la crise d'Arno, je n'ai pas réussi à télécharger la version de The Pogues, la seule que je connais et celle qui se jouait ce soir-là. Un bug sur Deezer.com, y'avait que celle de Rod, que je ne connaissais pas, mais si ça t'a plus, tant mieux. Ceci étant dit, je suis une puriste, comme Arno.
    M.,
    Bon, toi, j'en ai marre de communiquer par coms interposés !!! Je vais me fâcher, je te préviens ! Démmerde toi pour me consacrer quelques minutes !
    Cha,
    LOL ... euh, là, c'est pas une métaphore, c'est du vécu :)
    Arno,
    Non, départ le 28, d'ici là, je bulle presque.
    Pour la réponse, voir celle faite à ZORG. Rassuré ?

  • La prochaine fois que tu as un coup de blues en buvant ta Guinness, au lieu de verser des larmes dedans, repense à la contrebasse en sodo...
    (Non, remarque, tu risques de t'étouffer en l'avalant et d'en foutre partout en t'étouffant de rire...)

  • Lancelot,
    Généralement, je bois ma Guinness avec des gens joyeux et je me marre (la bouche fermée).
    Bisous preux chevalier :)

  • Et tu te laisses embarquer dans des relations comme ça, toi ? C'était y a 10 ou 15 ans, non ???

  • Don Diego,
    Je ne suis pas une victime de mes relations.
    Je ne me laisse pas embarquer, j'embarque :)

  • Ouaip... comme beaucoup de femmes en fait, avec une conscience aigüe dans ton cas, à t'écouter.
    Sur ce coup-là, t'as pas bien choisi ton passager, on dirait...

  • T'inquiète, c'est réglé depuis longtemps !

  • Une mauvaise pioche ! Tant pis, tu as vite réagi en tout cas, bravo.

Les commentaires sont fermés.