Nous quittons la mosquée et nous engageons sur une route poussiéreuse, bordées de cabanons. Ça ressemble fortement à un marché aux puces : des matelas sont empilés, des cadres de lit, des meubles, de la ferraille, de l’électro-ménager. Un vieux recoud un matelas, un autre répare des vélos, le thé à la menthe mousse dans les verres étroits.
Je fais connaissance avec mon compagnon de route, qui a vécu une année à Paris, dans la maison Heinrich Heine, au cœur du parc de la Cité Universitaire Internationale dans lequel je m’adonne à mon jogging dominical. J. parle très bien français. Il est originaire du sud de l’Allemagne mais vit à Berlin. Pendant que nous cheminons, J. tente de nous localiser avec son GPS.
Nous voici maintenant au cœur d’un marché où l’on vend fruits, légumes, épices et ustensiles de cuisine. Les mobylettes fendent la foule, t’as pas intérêt à faire un écart. Nous avons un peu mal aux guiboles alors nous entrons dans une boutique pour acheter un jus de fruits fraîchement pressé. Je reste perplexe devant la carte en arabe et balbutie. « Mélangé ? » demande le vendeur derrière son comptoir. Excellent idée, tiens ! 2 mélangés. « C’est à quoi ? demande J. « Ben si tu lis l’arabe, tu me le diras. Sinon, t’occupes, c’est bon ». Pour un peu plus d’1€, le monsieur préposé aux cocktails broie devant nous des fruits secs et actionne sa centrifugeuse pour nous livrer un grand verre d’un liquide laiteux et orangé, dans lequel je retrouve des morceaux de brugnons, bananes, fraises et autres. C’est délicieux et consistant et nous le sirotons sur une petite table, devant la boutique.
Par hasard, nous retrouvons l’avenue des FAR. J., un peu désemparé, se demande comment nous allons la traverser. « Il faut courir! Bienvenue en Afrique ! » dis-je en rigolant.
Nous voici maintenant sur le boulevard Hassan II. Les trottoirs sont éventrés en vue du nouveau tramway qui va équiper Casablanca. C’est la première fois, depuis mon arrivée, que je m’aventure au cœur de la ville. Au-dessus d’une boutique, je reconnais un visage familier qui pose pour une pub de Maroc Telecom : c’est Jamel Debouzze, l’enfant du pays.
Après la place Mohammed V, au niveau du parc de la Ligue Arabe, j’abandonne provisoirement J. : il est l’heure de rejoindre K. devant mon hôtel.
Commentaires
Même la bas tu fais ton jogging dominical ! T'es addict, fais gaffe ^^