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Tricia et son tonton

Vous n’aurez pas de photos de ma semaine gastronomique à Verviers, en Ardennes belges (et bleue). Non que je n’ai rien mangé, vous vous en doutez, mais j’ai cassé l’écran de mon téléphone portable qui me sert, outre de réveil, montre et MP3, d’appareil photo.

C’était, à priori, ma dernière formation en Belgique et mon dernier séjour à l’hôtel Van der Valk, jolie bâtisse de briques rouges sise dans un ancien entrepôt des douanes. Bel hôtel contemporain où à défaut de profiter de la piscine, j’ai apprécié les serveurs, aussi agréables à regarder que serviables.

J’ai quand même goûté à la Val-Dieu et elle est foutrement bonne, meilleur que l’apéritif maison, un cidre rouge au goût de médicament.

Ce soir, j’ai traîné ma valise sur les trottoirs, indignes de ce nom, de Verviers. Sur le quai de la gare, l’affichage lumineux annonçait 10 minutes de retard. La ponctualité du réseau ferroviaire belge n’a rien à envier à son voisin gaulois. Les retards sont la norme.

Je commençais à stresser de ce désagrément qui ne me laisserait que 10 minutes de délai à Liège pour attraper mon Thalys lorsqu’une petite fille brune se jucha sur le banc voisin du mien, accompagné d’un monsieur à casquette, cheveux ras et barbichette blanche. Après m’avoir lancé plusieurs oeillades, la petite fille brune trouva un moyen d’attirer mon attention « Je suis sûre que la dame va à Liège » s’écria-t-elle. Je répondis avec amusement à ses questions. « C’est ton grand-père ? » demandai-je. « Non, c’est mon tonton ». Je craignis quelques instants d'avoir gaffé, heureusement la suite me rassura.

Après quelques minutes, notre train entre en gare. Dans le wagon, tous deux s’installent naturellement face à moi. Le monsieur, après avoir sorti de son portefeuille des photos de sa famille pour me les montrer, glisse dans la conversation qu’il approche les septante. Je lui en donnais tout au plus soixante. Son visage est lisse et ses yeux bleus pétillent de jeunesse. « C’est parce que je suis toujours avec la jeunesse. Je m’occupe d‘enfants handicapés ».

La petite fille, un peu vexée de n’être plus le centre de l’attention, s’agite. « Tu n’as pas envie de lui tirer sa barbichette, des fois ? » je lui demande. Il rit et me lance un clin d’œil. « C’t’une arsouille, vous savez ! » L’arsouille acquiesce « Si, si, je le fais des fois ».

Elle a de la suite dans les idées, la petite. « Je vous laisse ma place, comme ça, vous me donnez les clés de chez vous et je vais à Paris voir la tour Eiffel ! »

A Liège, je leur fais des signes de la main en leur souhaitant un bon séjour à Spa. Le Thalys a déjà 10 minutes de retard et en accumulera 30 de plus à Bruxelles. Dans les couloirs glaciaux de la belle gare de Liège-Guillemins, j’en profite pour m’offrir la figurine en chocolat que je n’ai pas trouvé en Irlande, à la faveur d’un rabais de 50% sur les chocolats de Pâques dans une boutique Léonidas.   

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