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Elle pédale toujours !

Ceux qui me lisent depuis longtemps se souviennent de mes fréquents coups de gueule de l'époque où j'allais bosser à vélo.

En 2008, après 4 années de pédalage à raison de 12 kms par jour, qu'il pleuve ou qu'il vente, j'ai changé de boulot, suis devenue nomade et j'ai remisé mon vélo au local dédié.
Au départ, j'étais farouchement anti Vélib; respectueuse du code de la route, je ne voulais pas être asssociée aux Vélibistes dont le comportement souvent dangereux est, de l'avis des taxis, bien différent de celui des cyclistes qui circulent sur leur propre vélo. Et puis le Vélib, avec ses 22 kgs, c'est pas vraiment un vélo de course et moi à Paris, je suis plus en mode vélo-cross que balade.
Et puis, à la faveur des beaux jours, j'ai fait quelques essais et me suis rendue à l'évidence : le Vélib procure une liberté dont me privait mon fidèle vélo. Avec le concept Vélib, tu peux te déplacer en fonction de la météo et de ta forme. S'il pleut ou que tu es fatigué, vivent les transports en commun. Tu as raté le dernier métro ? Ça m'est arrivé la semaine dernière mais comme j'avais prévu le coup, à Réaumur-Sébastopol j'ai troqué mes talons contre des chaussures plates, sauté sur un vélo et fait un retour à la fraîche.

Depuis un peu plus d'un an, j'ai changé d'employeur et suis beaucoup moins en déplacement. Mes bureaux étant à 6,5 kms de chez moi, j'ai repris les vieilles habitudes et le trajet que je faisais 10 ans plus tôt, mais à Vélib cette fois. Ça fait les cuisses.

Mon constat, 6 ans plus tard ? Je trouve que les automobilistes sont dans l'ensemble beaucoup moins agressifs envers les cyclistes. Il faut croire que l'apparition des Vélib les a éduqués et obligés à partager le bitume un peu plus intelligemment.
Depuis 1 an, à part un taxi qui m'a frôlée dans une voie de bus et m'a fait la peur de ma vie (véhicule hybride, je ne l'ai pas entendu arriver), un camion-poubelles qui avait décidé de squatter ma pov' bande de piste cyclable et s'amusait à me serrer (là je suis sortie de mes gonds et j'ai fait des gestes pas jolis du tout), et les nanas (et oui, ce sont souvent elles) qui ont les yeux et les mains sur leur téléphone portable au lieu de la route et du volant, j'ai moins d'occasions de râler (mais je râle quand même, ça rythme mon parcours). Sauf jeudi matin. Ah ouais, jeudi matin, j'ai eu un spécimen de connard comme je n'en avais pas croisé depuis un moment.

Sur mon parcours, il y a un couloir de bus parfaitement séparé des voies réservées aux voitures. Photo :

IMG_20140704_092025.jpg


Je ne suis d'ailleurs pas persuadée d'avoir le droit d'y rouler car le panneau bleu porte le symbole bus mais pas de taxis ni de vélos. Il y a quelques semaines, je me suis dit que j'étais un peu bête de m'enquiller les voitures à droite alors que cette voie est vide. Du coup maintenant, je vérifie que je ne suis pas suivie par un bus, pour ne pas le ralentir, et je bifurque sur cette voie car mine de rien, c'est en descente et tout schuss jusqu'en bas. En calculant bien mon coup, je peux même choper le feu au vert et continuer sur ma lancée alors qu'à droite, le trafic me fait immanquablement buter sur le feu rouge. Ceux qui font du vélo savent à quel point il est chiant d'être arrêté dans son élan.
Ce matin-là, donc, je file, oreilles au vent (ben oui, j'ai plus beaucoup de cheveux) quand je sens une présence derrière moi. Je me retourne, constate qu'une voiture me suit de près et je râle. En gros ça donne : " Hé ben il est pas chié celui-là ! Tranquille la vie, dans la voie de bus !".
Arrivée en bas, une erreur de synchronisation au feu précédent m'oblige à m'arrêter (feu rouge). A ma droite les voitures, elles, ont le feu au vert et démarrent. Je marmonne, à l'intention du con qui doit trépigner derrière moi :
" Ben tu vois t'as rien gagné mon pote ! Et c'est bien dommage qu'il n'y ait pas les condés pour te serrer, ça te ferait les pieds !"
Et tout à coup, j'entend un coup de klaxon. Incrédule, je me retourne; le type derrière moi me fait signe de me pousser pour qu'il puisse passer . J'hallucine ! Je le regarde, je secoue la tête en mode "pov'type", lui pointe le feu rouge. Il continue de me klaxonner. Et là, Fiso s'énerve. Je me retourne et comme sa fenêtre est ouverte, je gueule : " Alors déjà, vous avez rien à foutre là, c'est une voie de bus, et en plus on est au rouge, abruti !"
Il me fait signe de la fermer et de me pousser. Le connard fini.
Le feu passe enfin au vert, je démarre en douceur et laisse cet abruti derrière moi. Mais j'ai passé les 5 minutes suivantes à râler.
Contre cette nation d'abrutis qui se plaint de la présence policière mais ne fonctionne qu'à ça, comme un chien a besoin d'être dressé. Contre les municipalités qui déploient des armées d'agents pour aligner les gens qui ne paient pas leur stationnement au lieu de choper les chauffards. Pourtant il y en aurait du fric à se faire, et facile, entre ceux qui téléphonent au volant, crament les feux rouges et roulent dans les voies de bus ou en sens interdit (dans ma rue, les scooters s'en donnent à coeur joie).
A part ça, la crise et nos affligeants politiciens qui comptaient sans doute sur une victoire des Bleus pour détourner notre attention de leurs malversations, la vie est belle. Et vous, ça va ?

Commentaires

  • C'est la loi des 80/20 ..... Rien à faire , c'est comme ça ! même pour certains cyclistes : L'Hiver dernier , j'en ai rencontre habillé en noir ( pas fluo ! ) et sans AUCUNE lumiére en pleine nuit ..... Des candidats au suicide peut être ??
    Quand j'avais 15 ans en vélo , sans éclairage avant arriére on se payait une amende . Et...pas question non plus de griller un feu rouge ! " Autre temps , autres moeurs " .....

  • Et tu as essayé de mettre une selle ?

  • J'ai racheté celui de Delanoë . ça répond à la question .

  • Ce qui fait que je pédale en danseuse , ce qui est extémement fatiguant quoique gracieux .

  • 9a galbe joliment le mollet la danseuse en vélo...
    Pareil que Fiso, accro à mes vélos chéris, je traverse paris en long et en large avec mes joujoux, mais il y a des jours où j'ai peur ( j'ai un casque, un blouson renforcé, des protections pour mes les mimines et de la lumière et du fluo..;)

    J'ai peur des passants ( qui traversent ou marchent dans les pistes cyclables sans en avoir rien à cirer), des voitures, des bus, des taxis mais aussi de mes autres congénères en deux roues non motorisés :

    J'en suis à 3 accidents, toujours pour la même raison : je m'arrête au feu rouge sur la Nationale et un autre vélo me rentre dedans car 'les feux rouges , c'est pour les voitures!!''

    Moralité : il y a des cons partout.

  • Patton,
    Certes mais quand vous aviez quinze ans (et même quand moi j'avais 15 ans), les enfants n'étaient pas attachés dans les voitures ... On était aussi bien plus indulgents envers les mecs imbibés. Ça parait de la science fiction aujourd'hui !
    Meme si certains cyclistes sont imprudents, leur dangerosité n'est rien en comparaison de celle des motorisés puisque c'est leur vie et elle seule qu'ils mettent en danger.
    Nicolas,
    Renouvelle toi mon Nico, celle là elle est lue et relue ;-)
    Trotinette,
    La vache, t'es équipée toi !
    Le passage au vélib m'a fait abandonner mon casque, en revanche quand je sais que je vais rentrer de nuit, j'emmène mon gilet fluo mais hélas, difficile de prévoir ... La nuit je fais doublement gaffe, c'est clair.
    Les chauffeurs de bus sont bien cons, je suis d'accord. D'ailleurs j'en ai dénoncé un, un jour, qui s'amusait à frôler les vélos et m'a envoyée chier quand je lui ai dit que sa conduite était dangereuse (j'étais passagère de son bus et coté fenêtre, j'ai eu des sueurs froides).
    Les seules 2 chutes que j'ai faites en 6 ans de trajets quotidiens c'était l'une, à cause d'un piéton qui a traversé alors que j'étais au vert et l'autre une voiture qui m'a reculée dedans alors que j'entrais dans mon parking. Que des accidents cons mais qui font bobo.

  • Dis, le vélo en ville je trouve cela limite suicidaire d'une part, et -tout comme le jogging en ville- tu bouffes encore plus de crasses vu l'effort fourni (et les grandes inspirations). Bref vive la bagnole :-) Bisous ma grande!

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