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Un dimanche dans le village de Mantasoa

Dimanche matin, S. part courir, moi je reste un peu au lit.

La veille, nous avons réservé un trekking avec E., notre souriante guide. A 8h30, je prends le petit déjeuner et ai enfin l'occasion de féliciter le cuisinier pour ses merveilleux croissants, qui n'ont rien à envier aux boulangeries parisiennes.

Notre trekking commence par la traversée du lac de Mantasoa en barque. Nous sommes 4, 2 femmes, S; et moi, et 2 hommes, G. et S. Bien évidemment, ce sont eux qui rament. Le ciel est toujours gris.Nous rejoignons la piste et croisons des quads qui soulèvent la poussière et des familles qui marchent, bébés dans le dos, à l'africaine.

A proximité de bicoques, nous applaudissons des joueurs de pétanque hilares. Un poulet bicyclette échappe de peu au coup de boule. J'apprends que les malgaches sont très forts à la pétanque et qu'ils ont plusieurs fois remporté le titre de champion du monde.

La végétation est toujours la même : épines du seigneur, quinine. On produit aussi du miel d'eucalyptus dans le coin.

Dans un taxi brousse au toit chargé de bagages, une femme écrasée contre la portière me salue. C'est notre guide de la veille, la conservatrice de la maison de Jean Laborde.

Gildas fait le con : " Regardez, ils ont même fait des caniveaux ! s'exclame-t-il en pointant du doigt les ravines creusés par la pluie.  

A un moment, nous nous retrouvons à marcher avec une famille  : le père, coiffé d'un chapeau, la maman tout endimanchée et deux jolies jeunes filles, dont une au dos lesté d'une petite fille qui ne me quitte pas des yeux.

" Ils vont à l'église ?" demandé-je à Eric qui après vérification, confirme.

Gildas et moi saisissons la main d'un petit garçon aux cheveux noirs et brillants, qui doit avoir 5 ans. La famille est amusée mais pas le petit garçon qui chemine en regardant ses pieds. Il ne bronche pas et n'a pas l'air rassuré.

" Si ça se trouve, il se demande si nous n'allons pas l'emmener" dis-je à S.

A proximité de l'église, la famille nous quitte avec de grands gestes, sauf le petit garçon qui ne nous jette pas un regard, sans doute soulagé.

Nous quittons maintenant les sous-bois pour un sentier qui passe à travers les rizières.

Au village de Mantasoa, les villageois nous dévisagent et nous saluent. Des chants religieux rythmés par des percussions s'échappent d'une maison basse aux volets fermés. Je passe la tête par l'ouverture, fermée par un rideau. Une dizaine de femmes, coiffées de foulards blancs et couvertes jusqu'aux pieds se tournent vers moi en me souriant de toutes leurs dents étincelantes et me font signe d'entrer. Je profite de quelques secondes du sermon d'un pasteur exalté puis m'éclipse.

Sur un promontoire, Eric désigne de grandes tiges violettes qui portent des feuilles et de petites fleurs jaunes. Ce sont des feuilles de manioc, aliment que j'affectionne particulièrement et que je n'avais jamais vu sur pied.

Il est l'heure de rentrer, nous rejoignons la berge du lac où nous attend notre barque. Gildas, qui a été opéré des genoux et de la hanche, souffre beaucoup. Il est vrai que nous avons marché 3 heures; je pense qu'on a dépassé les 10 kilomètres.

De retour au lodge sur lequel le soleil brille enfin, à quelques heures du retour sur Antananarivo, nous sommes enchantés de cette promenade qui nous a permis de cotoyer la population de Mantasoa.

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