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  • Festival de l'eau

    Enlève moi et voguons

    Sur les méandres du fleuve Amour,

    A fleur de Pô, tu traces mes contours

    Et m’amène à ébullition.

    L’eau à la bouche, tu me mets,

    Et l’écume au bord des lèvres.

    Sur mon corps brûlant de fièvre,

    Lèche le sel cristallisé.

    Tu voudras aborder, mouillé de ma salive, 

    Je noierai ton désir dans mes reflets troublants.

    Les perles de rosée, je cueillerai, lascive,

    Jusqu’à ce que ton plaisir jaillisse, comme un torrent.

    Pose tes mains sur ma chute de Rhin

    Remonte-moi lentement et à contre-courant

    Plante ton duc d’Albe dans mes sables mouvants,

    Ouvre les écluses et remplis moi, enfin.

  • Marthe

    A peine franchie la jolie porte en bois habillée de fer forgé, le salon-salle à manger. Sombre, confiné, jamais aéré. On n’ouvrait jamais la fenêtre, donnant sur la rue, par peur que les passants puissent jeter un coup d’œil à l’intérieur. Au mur, déco façon seventies : de grosses fleurs dans des tons orange et marron. Au centre de la pièce, occupant tout l’espace, une grande table en bois recouverte d’une toile cirée. Sur le buffet énorme, le casque de pompier et le portrait du grand-père.

    La cuisine, illuminée par une verrière.

    Au fond du couloir, les toilettes. On les devine sitôt passé la salle de bains, à cause de la fosse sceptique. Une curiosité, lorsque j’étais enfant, que cette drôle de trappe, sur le côté, qu’on actionne.

    Le jardin, abandonné et triste.

    De la cuisine, une porte qui mène aux étages. Un escalier escarpé, bas de plafond, qu’on emprunte avec prudence. Une première chambre, minuscule, monacale. Effigie de Sainte-Rita accrochée au mur et crucifix au-dessus du lit. Ces signes religieux, disséminés dans toute la maison, me foutaient la trouille.

    Au fond du couloir, LA chambre. Tout aussi sombre et sobre.

    Au 2ème étage, l’ancienne chambre de ma tante, claire, sous les toits. Son vieux tourne-disques y est encore, et même un 45 tours de Sheila qui chante les rois mages.

    Pendant les 6 mois où j’y ai vécu, à l’aube de l’adolescence, la maison a connu un véritable chambardement. Elle a résonné de ces mélodies d’une autre époque, que je chantais à tue-tête. Dans le jardin abandonné, j’ai entrepris le dressage d’Ophélie, la douce femelle caniche noire, qui pensait vieillir peinarde au bout de sa laisse.

    Pas facile d’hériter d’une gamine de 12 ans quand on a dépassé la soixantaine. Mamie Marthe a essuyé mes premiers actes de rébellion. C’est chez elle que j’ai commencé à me maquiller, profitant du fait qu’elle n’y voyait pas bien. Je fardais mes paupières de ses ombres vert pâle. Et c’est aussi sur le chemin de l’école que j’ai crapoté mes premières et uniques cigarettes, avec ma copine Annick.

    Mamie Marthe avait entrepris de me faire porter les vêtements de sa fille. Devant mon refus d’enfiler les gilets Phildar, elle avait confectionné une robe bleue à fleurs tout droit sortie de « La petite maison dans la prairie ». J’avais constaté qu’elle était plus autoritaire que je ne le pensais. Elle avait compris que j’étais la digne fille de mon père. Elle ne s’énervait jamais, mamie Marthe. Elle s’asseyait sur une chaise, dans un coin, et elle écrasait ses larmes.

    Le dimanche, elle calait mon bras sous le sien et on allait à la messe. Et ensuite, souvent, elle m’emmenait chez ses copines, ou dans une salle où avait lieu un thé dansant. Après avoir sacrifié au rituel de la bise sur les joues flasques de dizaines de vieux, je pouvais m’empiffrer de gâteaux à la crème, avant de valser contre les seins généreux de ma mamie et de ses copines endimanchées qui sentaient bon la poudre. C’est elle qui m’a appris à danser la valse. Elle était fière de présenter « la fille de Claude », celui que personne ne connaissait puisqu’il avait fui le Nord à 18 ans. Tout le monde s’extasiait sur mon calme et ma douceur. Elle savait bien, elle, que ma docilité n’était qu’apparente.  

    J'aimais l'accompagner à la boucherie chevaline de la Justice, où je recevais invariablement une rondelle de saucisson de cheval. Me faire à manger était un casse-tête pour elle. Elle n’avait plus l’habitude, pourtant, je mangeais de tout. Elle était fière de son gratin dauphinois, que j’engloutissais. Le dimanche, parfois, elle me faisait du pain perdu saupoudré de vergeoise. Et aussi un plat au nom exotique, que mon père aime encore manger aujourd’hui. Des restes de pot au feu, carottes, pommes de terre, poireaux, grossièrement écrasés et réchauffés à la poêle: le ratafia.

    Parfois aussi, elle arrêtait la camionnette du boulanger dans la rue, et m’achetait une couque.

    Samedi, à la faveur d’une escapade dans le Ch’Nord, je suis retournée dans la ville de mon père, rue Kléber, à Lys Lez Lannoy. Une petite fille a rendu la balade moins triste. Je n’étais pas venue là depuis la mort de ma mamie, en 1991.

    La jolie porte en bois a été remplacée par un volet roulant, laid et quelconque.

    Je l’ai imaginée ouvrant la porte, Ophélie aboyant sur ses talons. Sa poitrine si imposante, ses yeux bleus derrière les lunettes cerclées d’or, les cheveux blonds et ondulés, si fins. Ses robes austères et fleuries de mémé. Je l’ai toujours connue vieille, ma Mamie.

    Elle m’aurait fait quatre bises, du bout des lèvres, avec son accent chti : « Te vas bien, ma poule ? »

    J’ai raconté un peu de son histoire aux amis qui m’accompagnaient. Pudeur extrême et résignation en faisaient une femme mystérieuse. Quels avaient été ses rêves et ses chagrins, je ne le saurai jamais. J’aimais ses exclamations si drôles, les « Misère ! » et les « Hé bé bé bé ! »

    Je ne crois pas qu’à l’exception des dix dernières années de sa vie, elle ait été une femme heureuse. Devenue veuve, elle avait chipé le compagnon de sa copine Gisèle, un colosse au nez gigantesque et violacé. Ancien tailleur pour dames, André avait relooké notre mamie et lui avait donné une nouvelle jeunesse. Robes bigarrées, maquillage, voyages, son regard bleu s’était fait malicieux.

    Le géant veillait tendrement sur sa demoiselle aux 60 printemps. Quand elle s’est éteinte, quelques jours avant Noël, sur son gros nez violacé, les larmes étaient intarissables.  

     

  • J'aime pas ma chambre

    Il y a quelques semaines, avant de m’envoler pour la Crète, j’ai soudain pris ma chambre en horreur. J’ai fait quelques allers-retours vers le local poubelles, avant d'écumer maintes boutiques de linge de maison pour dénicher une nouvelle housse de couette. Marre des couleurs pétantes, envie de douceur.

    La plupart des gens apportent un soin particulier à leur chambre, moi, c’est tout le contraire. Ca a toujours été un lieu strictement fonctionnel, destiné à y dormir. Et la votre, elle est comment ? J’aime les chambres de filles de mes copines, avec guirlandes lumineuses, coussins soyeux et bougies parfumées. Je les trouve marrantes. Ma chambre, à moi, pourrait être celle d’un homme, elle ne dit rien de moi. Elle est froide, blanche et encombrée d’objets que je n’aime pas tandis que mon salon est exotique, chaleureux et ensoleillé. Je me suis demandé, alors, pourquoi j’avais toujours négligé cette pièce de mon intérieur. Celle qui symbolise l'intimité. 

    Je me suis remémoré toutes les chambres que j’avais occupées, plus ou moins longtemps : 21 chambres en 36 ans ! C'est beaucoup, non ?

    Le constat de Myriam, lors de mon bilan de compétences il y a 3 ans, m’est revenu en mémoire « Votre vie est parsemée d’arrachements et de ruptures.» J’avais fondu en larmes, elle était restée à côté de moi, silencieuse. Son regard et son sourire bienveillants étaient comme l’épaule d’un ami. Moment difficile mais sans doute nécessaire, qui m’a permis de comprendre certaines choses et de faire un peu la paix avec mon passé.

    Aînée de 3, j’ai pratiquement toujours partagé ma chambre, d’abord avec mon frère, puis avec ma petite sœur. Quand j’ai vécu seule, ce fut en studio où la pièce unique faisait office de tout, salon, cuisine et chambre, et de rien, donc.

    En Irlande, les chambres étaient entièrement meublées - et très moches - (en bleu, ce qui est loin d’être ma couleur favorite). Elles auraient dû constituer un refuge pour m’isoler des autres, mais j’y passais finalement peu de temps. Je leur préférais la cuisine où ustensiles et livres de recettes parlaient de moi. Là-bas,pendant 6 ans, j’ai vraiment perdu le goût de décorer mon chez-moi, puisqu’il ne l’était pas.

    J'ai déjà prévenu JM que j'allais le réquisitionner bientôt pour peindre et percer les murs. Je vais me débarrasser, une bonne fois pour toutes, des traces du passé qui encombrent mon présent. Je suis prête à laisser s’exprimer le festival de mon intimité. A laisser voir qui je suis, au fond de moi. Enfin.

  • En mai, va à Paris Carnet !

    Mercredi soir, j’ai profité de mon rendez-vous mensuel avec JM pour l’emmener à Paris Carnet. Il n’est pas blogueur mais vu que je le bassine chaque mois avec mes histoires de blogs et qu’il connaît tous mes potes de blogs sans les avoir rencontrés, je savais que ça l’amuserait. Et il aime les gens.

    Nous sommes arrivés tôt. Parmi les visages familiers, attablés avec d’autres, seuls Chondre et Manou. Je me suis installée à l’écart avec JM, on a commandé des amuse-gueule en guettant les arrivées. Je vais saluer Chondre qui ne me reconnaît pas et bafouille qu'il est myope. C'est l'avantage des blogs, on sait déjà plein de choses sur les gens, des détails disséminés ici et là. La myopie de Chondre, je savais. Et puis, on ne s'est vus qu'une fois, en janvier dernier, et à peine parlés. D'ailleurs, au cours de la soirée, beaucoup me diront que j'ai beaucoup changé. Les cheveux plus longs, le bronzage, sans doute. Je chope Manou qui se dirige vers le bar et nous discutons un peu. Je fais la bise à Nichevo que je lis régulièrement. Un peu plus tard, une jeune femme franchit le seuil de l'Assassin. Elle scrute chaque visage d’un air gêné, comme quelqu’un qui vient dans une fête où il ne connaît personne ou presque, et cherche désespérément un visage ami. Je me penche vers Jean-Marc et lui dis : « Tiens, ça pourrait bien être la fille que je cherche, elle a écrit sur la liste des inscrits que c’était son premier Paris Carnet ». La jeune fille ressort bien vite du restaurant. Je la rattrape sur le trottoir et lui demande « Tu es blogueuse ? » « Oui » « C’est quoi ton pseudo ? » « Incompréhensions ». Bingo, c’est bien elle.

    « Salut, moi c’est Fiso ! T’es toute seule ? Tu veux venir avec nous ? »

    Elle s’assied à notre table et nous faisons connaissance. Je lui fais remarquer que le nom de son blog, "Douce, soyeuse mais passionnée"pourrait faire penser à un blog de cul et elle confirme que parfois, ça l'est. Va falloir que je remonte dans les archives. Et ces quelques lignes devrait lui amener des visites d'un blogueur influent mais inconstant, Tonnegrande. Je suis ravie de mettre enfin un – beau - visage sur cet étrange pseudo, débarqué sur mon blog il y a environ un mois. Les rencontres de blogueurs ressemblent un peu à celles des sites de rencontres. "T'as quel âge, tu habites où, tu bosses où ?" et puis après on parle plus perso. Très perso, d'ailleurs, et après quelques minutes, la miss me pose une question qui me fait rire et sur laquelle je cogite depuis. Mes écrits semblent trahir des choses dont je n'ai pas moi-même conscience. Ça me trouble d'autant plus que JM acquiesce. Je parle de ma jolie luciole à Incompréhensions, je trouve qu'elles ont un peu la même sensibilité et l'encourage à aller faire un tour sur le blog de M.  

    Nous sommes rejoints par Goon, Manou, Bénédictequi est toujours aussi pêchue et mordante. Derrière nous, Fauvettes'est assise à la table de Nichevo et m'embrasse chaleureusement. La veinarde, elle part au Sénégal dans quelques jours avec son Corbillo qu'elle me présente. On se promet de se faire un hamam à son retour. T'as raison, Fauvette, le gommage ça enlève un peu de bronzage mais il dure plus longtemps. Enfin Oh!91 arrive, il me manquait pourtant on a passé la soirée ensemble la veille. Je peux enfin présenter l'un à l'autre mes deux amis très proches, depuis le temps que je parle de JM à Oh! et inversement. Oh!91 a toujours le sourire, malgré le rythme infernal au boulot. "J'ai une migraine épouvantable, qu'est que je peux boire ? " me demande-t-il. "De la bière", je réponds. Un jeune garçon entre et fait la bise à Oh!91 qui en reste comme deux ronds de flan. "Tu le connais, c'est qui ?" je lui demande. "Non, je ne le connais pas mais c'est bien ici, les garçons te font la bise, comme ça, d'entrée".

    Moi je passe la soirée entre mes deux hommes chéris, JM et Oh!91 se battent gentiment pour passer leurs bras autour de mes épaules. Manou me parle d'Afrique et aussi du festival de Romans. Moi, les statistiques, les classements et les prix littéraires, ça me fait marrer. Je ne vote jamais à ce genre de choses.

    Je guette Richard, que je retrouve sur le trottoir et qui me canarde avec son appareil photo. On va se refaire une chasse aux trésors, cette année mais faudra que je le prévienne que je ne veux pas le faire au pas de course. M'en fous d'arriver première, moi, j'ai envie de flâner dans Paris et de découvrir un arrondissement méconnu. Il me présente Gonzague et Macsym, je retrouve Dagrouik qui a bobo la tête, et Luc Mandret (voir les liens chez lui, j'ai la flemme). Je retrouve aussi Traouqui me demande "La Crète, c'était avec l'UCPA, non ?" Elle me confie qu'elle a séjourné à Alimirida il y a quelques années et que ce furent ses meilleurs vacances. Je le dirai à Dzé, ça lui fera plaisir, tiens. C'est drôle, parce que plein de blogueurs dont j'ignorais qu'ils me lisaient, me demandent comment était la Crète.

    L'Elephant nous rejoint, je ne l'avais pas revu depuis la soirée chez lui où j'avais rencontré Anydris et raté Lancelot(bouhouhou!). Toujours le sourire lui aussi, et la classe avec ses jolies lunettes, je raconte des bêtises et le fait rire. Vers 23h30, nous levons le camp. JM est absolument ravi de sa soirée, ça lui donne même envie d'ouvrir un blog, mais avec 3 enfants et demi (et oui, le 4ème a - 3 mois) et du boulot par-dessus la tête, c'est pas gagné. Je rentre chez moi, mon coloc' n'est pas là, parti faire un tour de manège dans des contrées chaudes et épicées, le coquin ...

  • Liberté ou esclavage ?

    329322713.jpgLe téléphone portable, c’est un moyen de communication. Un bel outil de liberté. Sauf aux moments inopportuns où il devient un effroyable intrus. Je me souviens de mon grand-père qui pestait contre le téléphone, qu'il supportait difficilement. Heureusement qu'il est mort avant l'arrivée des portables, il se serait étranglé de fureur. Il avait pas la langue de bois, mon grand-père, et un jour il avait fulminé : "T'es en train de faire l'amour, en plein orgasme, et là, crac, le téléphone sonne ! Si en plus, l'autre te laisse un message sur le répondeur, c'est fini, tu remballes !"

    J'ai hérité de ce souci qu'il avait de préserver son espace. Je suis déjà accro à internet, ça suffit bien. J'ai 5 téléphones : 2 persos (1 fixe et 1 portable) et 3 pros (1 fixe, 1 portable et 1 DECT). Au boulot, je suis donc joignable à tout moment et très fréquemment sollicitée. Alors en dehors, oui, le téléphone m'agresse parfois. Mon téléphone n'est éteint que quand je dors ou prend l'avion, en dehors de ça, il est en mode normal quand je suis seule et disponible, et en mode silencieux quand je ne suis pas seule, ce qui est fréquent : au boulot, au resto, dans un train, au cinéma, au théâtre, avec des amis. Pour moi, ça s'appelle tout simplement du savoir-vivre. Je passe mes coups de fil aux temps morts de la journée, quand j'attend le bus par exemple, ou quand je marche dans la rue et je suis tellement consciente du caractère intrusif d’une sonnerie de téléphone que je commence systématiquement la conversation par « Je ne te dérange pas ? »

    Je connais des gens qui en sont tellement esclaves que je me demande s’ils n’y répondent pas même lorsqu’ils sont en train de faire l’amour. Je me souviens notamment d'un verre en terrasse avec une amie, pas vue depuis plusieurs mois, qui était partie dans une grande discussion existentielle avec son interlocuteur alors que nous venions à peine de nous asseoir. Après 10 minutes d'attente, je lui avais fait signe que je me cassais. Elle avait vite abrégé la conversation. Je ne supporte pas le téléphone au sacro-saint moment des repas et n'y répond jamais, sauf à mon coloc', au cas où. Je me suis engueulé plusieurs fois aussi avec mon frère ou ma soeur qui râlaient parce que je les réveillais à midi. "T'as qu'à éteindre ton téléphone si tu veux pas qu'on te dérange."

    A contrario, ma mère me reproche régulièrement de ne pas répondre quand elle appelle sur mon portable. J’ai beau lui expliquer que mon boss était dans mon bureau, ou que j'étais dans le tintamarre de la circulation parisienne / à la bibliothèque / sous la douche / à vélo / en train de déjeuner etc., elle se vexe. Je finis par lui dire que de toute façon, je ne suis pas esclave de mon téléphone, point.

    Il y a quelques mois, c'est mon boss qui me dit sur un ton de reproche : "Je t'ai appelée sur ton DECT, tu n'as pas répondu".

    "J'étais aux toilettes", lui ai-je répondu avec un sourire angélique. Désormais, quand je ne suis pas joignable, il attend sagement quelques minutes que je le rappelle.   

    Et vous, quel est votre rapport au téléphone portable ? Maître ou esclave ?