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  • Dîner libanais chez des karanas

    Au retour du Lemur's Park, ma valise, promise le matin même par Air Madagascar, n'est toujours pas là. Nous sommes bloquées à la maison jusqu'à 18h40, heure à laquelle on me la livre enfin, et sans qu'il n'y manque quoi que ce soit.
    A 20h, nous retrouvons R., un karana mauricien, à la station d'essence Jovenna. Il nous guide jusqu'à la maison d'une de ses amies, qui nous reçoit ce soir pour un dîner concocté par Patrick, un autre karana, ami de R.

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  • Les lémuriens, enfin !

    Ce matin, je saute du lit à 7h05. L'appartement est vide mais un verre de jus de citron fraîchement pressé et du café m'attendent. S. arrive peu après, avec des viennoiseries qu'elle est allée acheter à Infinithé. 

    Vers 8h30, nous nous mettons en route pour le Lemur's Park, à une trentaine de kilomètres de Tana. J'avoue être impatiente de quitter la ville car tout le monde ne cesse de me répéter que Tana ne reflète en aucun cas Madagascar. 

    Nous traversons les faubourgs d'Antananarivo où, sur ce qui fait office de trottoir, on trouve de tout : des montagnes de pneus, des vendeurs de fruits, des quartiers de viandes et chapelets de saucisses assaillis de mouches. Devant nous, sur la route, se succcèdent 4L et deudeuches beiges, taxis Be, les taxis de la ville, cyclistes, 2 roues, quads, 4x4, charrettes transportant toutes sortes de chargements. Les murs des maisons sont couvertes de publicités peintes à la main. Au carrefour, les marchands ambulants se faufilent dans l'enfer de la circulation.

    Et puis, enfin, les maisons se font plus rare. Sur les talus bordant la route, on trouve des tas de sable, de pierres. Les vêtements lavés par les femmes dans les cours d'eau en contrebas sèchent au soleil. Au milieu d'étendues d'eau rouge et boueuse, des monticules de briques fraîchement moulées sèchent. Il y a foule sur le bord de la route. Les gens marchent, pêchent, discutent, rêvent.

    Sur une portion de route, des panneaux solaires se découpent dans le ciel bleu.  Des shorts rouges courent après un ballon sous le cagnard.

    Enfin, on quitte la route pour une portion de piste. Nous sommes au bon endroit : des lémuriens nous accueillent, tranquillement installés sur le muret.

    Je ne sais pas pourquoi mais le regard de celui-là m'a donné l'impression qu'il me scrutait d'un air de dire " T'es qui toi, morue ?" :

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    L'entrée du parc, fondé en 2001 par deux français et un japonais, coûte 25 000 Ar soit 8 euros et cela comprend le guide. Le nôtre s'appelle Hery, il est sympathique, a beaucoup d'humour et ponctue la visite de quantités d'anecdotes. J'utilise à 200% mon téléphone multi-taĉhes et navigue entre dictaphone, appareil photo, caméra et bloc-notes (tout ça pour toi, ami lecteur !)

    Tout d'abord, Hery nous apprend que 22 dialectes sont parlés sur l'île de Madagascar et que même entre eux, ils ne se comprennent pas. Puis il nous presénte des espèces végétales endémiques : 

    - l'alamonda, 

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    - les épines du Christ

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    - le chapeau de Napoléon

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    - l'arbre corail (nom latin euphorbia stenoclada), une euphorbe comme le manioc, qui est la seule euphorbe comestible :

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    Hery demande si nous connaissons le poinsettia, qui est une autre euphorbe mais originaire d'Amérique du sud, elle. " Ici, on appelle le poinsettia Madagascar, pour plusieurs raisons. D'abord parce qu'une feuille de poinsettia pliée en deux ressemble à la carte de Madagascar, ensuite parce que le poinsettia porte les couleurs du drapeau malgache, le rouge et le vert.

    Nous découvrons ensuite un philodendron, qu'on peut manger puis, un arbre majestueux : le ravnala, l'arbre du voyageur, emblème de Madagascar, également logo de la compagnie aérienne nationale (celle qui livre les bagages avec 4 jours de retard). L'arbre du voyageur fournit de l'eau à sa base, et produit des fleurs qui ressemblent à l'oiseau de paradis, mais blanches (la couronne du paradis du dessin animé Madagascar) :

     

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    Enfin, nous découvrons nos premiers lémuriens. Il s'agit du lémur brun commun, qui grogne comme un cochon (il grouine, donc) :

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    Puis nous admirons une variété de babou que les malgaches appellent bambou code-barres :

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    Une autre espèce de lémuriens, les lémuriens coquerel, du nom du français qui les a découverts. Ces lémuriens là viennent de la région de Mboula, dans le nord-ouest du pays :

    Puis le maki, le célèbre lémurien à la queue noire et blanche. Quel que soit son âge, sa queue comporte 14 rayures noires et 14 rayures blanches. Vous pouvez vérifier :

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    En malgache, il s'appelle cata parce qu'il miaule comme un chat.

    Un lémurien bipède, celui qu'on trouve sur les billets de 1000 Ar. C'est la seule espèce qui peut mettre bas des jumeaux ou triplés. Il n'a pas de poche marsupiale et sa gestation dure 3 mois. J'apprends avec surprise que les périodes de gestation diffèrent selon les espèces de lémuriens (5 mois pour les lémuriens danseurs).

    Nous marchons maintenant le long de la rivière, d'un beau rouge acajou. "Sa couleur reste la même quelle que soit la saison, nous dit Hery. Cela est du à l'oxyde de fer dont l'eau est chargée."

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    Nou voici maintenant en présence de lémuriens danseurs, qui portent ce nom parce qu'ils font des bonds verticaux surprenants, on les croirait montés sur ressorts. C'est très amusant de les voir jaillir et se retrouver en un bond à 30 centimètres de soi. Dans l'est, il y a une espèce de lémuriens danseurs qu'on appelle lémurien danseur à diadème parce qu'il porte une couronne orange. Ils ont juste au-dessus de nos têtes et font bruisser les bambous. " Il ne faut pas rester en-dessous, nous prévient Hery, parce quils sont comme les oiseaux, ils n'ont pas de sphincters". Autrement dit, on peut recevoir une pluie de crottes de lémuriens, rondes comme des billes, sur la tête, comme celles que celui-ci s'apprête à lâcher :

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    Hery pointe maintenant une variété d'agave, le sisal, dont on fait des chapeax, je crois (ma mémoire me joue peut-être des tours).

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    De l'autre côté de la rivière, il y a une petite maison au toit rouge; c'est un moulin à vent (et non, raté, pas un moulin à eau). On cultive patates douces, tomates et haricots dans le coin. Au détour d'un sentier, on admire une variété de bambou local et un arbre parasol :

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    - du mimosa pudique ainsi nommé parce que ses feuilles se referment quand on le caresse :

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    Nous atteignons maintenant l'enclos des tortues. L'espèce présente est la tortue rafiée ou étoilée, qui vit 200 ans. 

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    " Vous conaissez la différence etre un mâle et une femelle ?, demande Hery. Le mâle a un plastron concave tandis que la femelle a un plastron convexe, pour permettre l'accouplement."

    Plus loin, des tortues sont entassées dans un enclos en bois. Ce doit être le pub local ... A côté, on trouve la crèche, et des bébés tortues dont la carapace reste molle pendant 3 ans. 

    Enfin, nous terminons la visite par les espèces de lémuriens nocturnes. C'est le micro seb, le plus petit des primates, qui mesure 30 cm queue comprise et pèse 80 grammes :

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    Nous sortons enchantées de cette visite qui aura duré environ 1h30. J'y ai appris plein de choses, le cadre est magnifique et c'est très agréable d'admirer des lémuriens en liberté. Si vous devez séjourner à Tana, je vous recommande grandement cette visite. 

    Sur le chemin du retour, j'admire le paysage et le contraste entre végétation luxuriante,  terre rouge et rizières dans lesquelles on trouve hommes, zébus, canards et monticules de briques.

     

     

  • Jour 2 à Tana : Jardin secret et shopping malgache

    Mardi matin, je me réveille à 5h20 et tourne dans mon lit pendant 2h

    S. a besoin de faire du sport. Moi aussi mais mon équipement est dans ma valise.

    J'appelle le service litiges d'Air Mad' qui me dit "qu'ils sont en train de négocier" avec Air Austral pour qu'ils acheminent nos bagages sur le vol atterrissant à 12h30.  

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  • Rencontre avec des charentais et diner oriental

    A la sortie de Jumbo, nous nous installons en terrasse du Palladio's. Il est 14h30 mais nous n'avons pas faim et commandons des jus de fruits frais (pour moi un jus de goyavier : 6000 Ar soit 2 euros).

    On repasse à l'appartement de S. déposer ses courses puis on va chez JJ. Je raconte la mésaventure de ma valise restée à La Réunion. "Ah mais tu es arrivée hier soir ? Tu as pris le même vol que des amis à moi, une blonde aux yeux bleus, avec un brun et leur petit garçon, blond aussi. J'espère qu'ils ont eu leurs bagages eux."

    Je me souviens de la blonde et de la crise de larmes du petit garçon, dans la file d'attente pour déposer nos réclamations et je confirme à JJ que leurs bagages ont été perdus aussi.

    Chez JJ, on rencontre justement ce couple, G. et A., leurs voisins du dessus, et le mari français de JJ.

    En discutant avec lui, je nous découvre des connexions; il a travaillé pour TP, qui fut mon prestaire quand je travaillais pour MEL et y a croisé ma vieille amie du lycée, Esperanza. Le monde est vraiment petit ...

    E. et G. sont associés dans le projet de monter un centre d'appels ici. J'accroche d'emblée avec G., sans doute parce qu'il me rappelle un ami de mon frère, que j'affectionne.

    Le soir, après une tentative de sieste qui me laisse les yeux grands ouverts, nous retrouvons JJ et E. à l'Oriental, un restaurant libanais tenu par un égyptien (musulman) et un libanais (chrétien). Mon premier diner malgache ne le sera pas. Je mange un filet de merlu et écoute le patron raconter qu'une de leurs connaissances s'est fait agresser en sortant de chez eux. Un groupe d'hommes en tenues de  gendarmes l'ont arrêté à un barrage de contrôle, lui ont volé ordinateur et téléphone portable et mis un coup de crosse qui a nécessité des points de suture.

    L'insécurité à Madagascar n'est pas un mythe. Elle touche les "vazahas" et en particulier les "karanas", ces indo-pakistanais qui tiennent l'économie malgache. Certains ont été victimes d'enlèvements et beaucoup ne se déplacent pas sans gardes du corps. 

  • Première journée à Tana et visite de Jumbo

    Vers 9h30, nous rejoignons une voiture garée sur le parking, chauffeur au volant, d'où une gironde femme aux cheveux rouges nous houspille gentiment. Je rencontre JJ, tunisienne comme ma copine, et son chauffeur malgache Mboule.

    Son mari et elle possèdent des appartements à Tunis et près d'Enghien les Bains; et sont venus s'installer à Madagascar il y a 1 mois et demi. Il est là pour mettre en place l'infrastructure informatique d'un centre d'appels.

    S. et JJ m'emmènent prendre le petit-déjeuner à l'Infinithé, un salon de thé européen, ouvert sur un grand jardin et  principalement fréquenté par des "vaza" (étrangers). La seule touche locale de mon petit déj, c'est le jus de corossol et le Taf, un très bon café local.

     

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    Ensuite, mes copines m'emmènent au Court faire les courses au Jumbo Score. Je fonce direct au rayon alccols pour voir le prix du rhum Dzama, dont un ex-collègue m'a vanté la qualité. Et en effet, le cubi de 3 litres est à 99500 Ariary, soit 30 euros.

     

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    Je continue ma visite et je pense à ma copine Boug' qui s'éclatait dans les rayons des supermarchés roumains et irlandais. Elle aurait de quoi faire ici : du sirop de baobab, l'arbre emblématique de Madagascar, et de cactus, du miel sauvage, des miels de litchi et, oh surprise, de l'arbre de mon île natale, le niaouli, du piment sous toutes ses formes (sirop, confit, confiture), de la confiture de pok-pok, des conserves d'anguille.

     

    Et bien sûr, au rayon fruits, quantité de fruits tropicaux, des avocats énormes.