Premier soir, je voulais inviter Mamie Coco au resto mais elle a refusé. « J’ai ach'té c’qui faut. Des bonnes choses ».
Elle sort deux feuilletés au fromage passablement industriels et deux tranches de rôti d’une viande non identifiée qu’elle met dans des assiettes en plastique dur à la propreté très doûteuse (pour ne pas dire dégueulasses).
Le premier soir, je n’ose pas faire la vaisselle avant de manger mais les jours suivants, je ne résiste pas. Tout est sale. Heureusement que l'ami qui devait m'accompagner n'est pas venu ... Les jours suivants, légèrement vexée, elle me fera inspecter casseroles et vaisselle avant de les utiliser.
Les bonnes choses, ce sont deux Paris-Brest. Ca tombe bien, je n'aime pas les gâteaux à la crème ...
« Quand j’vais à Carrefour, j’m’en achète et je le mange dans ma voiture avant même d’être arrivée à la maison », confie-t-elle. Et après ça, elle se demande pourquoi elle a du cholestérol …
Après le repas, elle regarde les infos tandis que je me charge de la vaisselle. Soudain, je l’entend brailler toute seule devant le poste de télé et tend l’oreille.
« Tais-toi donc, toi ! Retourne chez ta potiche !».
Je devine qu'elle parle à notre président et pique un fou-rire toute seule dans mes assiettes.
Quelques minutes plus tard, je la rejoins et me plonge dans le programme télé (ben oui, ma grand-mère n’a pas encore d’ordi, c’est la dèche ).
Elle me tire vite de ma lecture « J’l’aime bien, Barracuda ».
Je fixe l’écran en me demandant de qui elle parle.
Elle précise : « Si j’avais été américaine, j’aurais voté pour Barracuda ».
Bon ben moi j’vais aller me coucher, je suis épuisée et j’ai mal au ventre à force de rire.