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quand j'ai chaud

  • (...)

    (Je sais pas, vous, mais moi, je suis gelée, en ce moment ... allez, un petit remontant, ça faisait longtemps, non ?)
    ****************************************
    Endormi, sur le ventre, visage au creux du bras,

    Ton corps viril et chaud se découpe sur les draps.

    J'observe avec tendresse et toujours étonnée,

    Ton visage apaisé sur lequel les années

    Semblent avoir glissé sans laisser une trace.

     

    Ton souffle calme et lourd emplit soudain l'espace

    Et je goûte en silence cet instant de répit

    Que me laissent enfin tes yeux fermés, chéri*.

    Quand tu plonges leur feu dans mon regard frondeur,

    Je perds pied doucement et sens avec stupeur

    Des milliers de volcans se réveiller en moi.

    En cet instant, tu dors, sous ce bleu qui me noie.

     

    Tes épaules dorées et ta nuque soyeuse

    Dans ce matin d'été où je t'observe, heureuse,

    Invitent mes mains chaudes parfumées de ta peau

    A une caresse distraite, mais je laisse le flot

    Du désir faire monter du fond de mes entrailles

    Des vagues de plaisir sous lesquelles je défaille.

     

    Mes yeux suivent la courbe de ton dos émouvant

    Sous le drap disparaissent tes fesses impudiques

    Sous moi je t'imagine, en cet instant magique

    Endormi, immobile, soumis et impuissant.

     

    La chaleur de mes cuisses ouvertes contre tes fesses,

    Je me penche sur toi, la pointe de mes seins

    Durcit contre ton dos et fait vibrer mes reins.

    Ma bouche juste entrouverte parcourt ta nuque fraîche,

    Ma langue goûte ta peau tiède et un peu sucrée,

    Tes paupières tressaillent et ton corps chaud s'éveille.

     

    Bientôt, ma bouche vient taquiner ton oreille,

    Là où, la nuit venue, je te dis des secrets.

    Ma langue humide et chaude suit l'ourlet délicat

    Du cartilage tendre et un peu élastique,

    Je mordille ton lobe, ignorant les suppliques,

    Que tu laisses échapper, prisonnier de mes bras.

     

    La pointe de ma langue emplit ton pavillon

    Baigné de ma salive, tu contractes le dos,

    D'un mouvement brusque le libère du fardeau

    Et plonge tes yeux bleus dans mes yeux polissons.

     

    Ma main dans tes cheveux ébouriffés et doux,

    J'emprisonne ta bouche entre mes lèvres fermes

    Et m'abreuve au nectar de tous nos matins blêmes,

    Recueillie, yeux fermés, je dompte ton courroux.

     

    Mais sous mon ventre chaud, je sens ton sexe dur

    Qui tangue doucement et cherche ma chaleur.

    Je l'ignore et retarde ce moment de bonheur

    Où tu pénétreras au fond de mon armure.

     

    Belle et chienne à présent, je soutiens ton regard,

    Son bleu voilé s'enfonce dans mes reflets d'automne

    Quand tu saisis ma main, le souffle court, hagard,

    Mon prénom sur tes lèvres, dans l'air moite, résonne.

     

    Je bois ton souffle chaud pareil à l'alizé

    Ma langue sur tes lèvres goûte le sel de ma peau

    J'offre un téton rosi à ta bouche affamée

    Tes dents qui le mordillent m'arrachent des soubresauts.

     

    Soudain tu me renverses et tu m'ouvres les cuisses,

    Tes yeux émerveillés découvrent un fruit charnu

    Dans mes replis nacrés, ta langue pointue se glisse

    Et goûte la saveur de ce miel défendu.

     

    Tu frottes une joue rugueuse au velours de ma peau

    Je gémis sous tes mains et ta bouche experte

    Butine le bourgeon de ma féminité.

    Ton doigt glisse lentement sur mes lèvres entrouvertes

    S'enfonce, clandestin, dans mon humidité,

    La jouissance m'inonde et je crie, les yeux clos.

     

    Alors ta queue gorgée d'un désir lourd et suave

    Pénètre les remous de mes cuisses tremblantes.

    Tu es planté en moi comme une dague assassine

    Cloue et laboure mon corps, cruelle et indécente,

    Jusqu'à l'instant précieux où mes cuisses mutines,

    Resserrant leur étreinte, déclencheront des salves.

     

    Alors je sentirai ta queue vibrer en moi

    Inondée de ton jus, je t'ouvrirai mes bras

    Pour qu'enfin, sur mon ventre offert et honoré,

    Tu reposes ta tête et t'endormes, apaisé.

    [poème écrit aux alentours de l'été 2007]

    * t'as vu, me suis presque pas dégonflée ... ;)

  • Torpeur

    Préambule : Raisonnablement, ce billet aurait dû figurer ailleurs. Mais je n'ai pas envie d'être raisonnable aujourd'hui. Ni de vous choquer. Il sera donc légèrement édulcoré.

    Je me réveille, soulève le rideau. Ciel gris, nuages sombres. J'allume la télé et me love sous la couette, écoutant en fond sonore un hommage à un grand poète. "Échappées belles" me propose un trip à San Francisco, non merci, je me brosse les dents, enfile un sweat sans manches à capuche, un jogging et après un thé vert et une barre de céréales - sans huile de palme - j'enfourche mon vélo jusqu'au parc. Je commence à courir dans l'odeur de terre mouillée.

    Il y a une semaine, je courais là avec Fred. On avait croisé une très jolie jeune fille, cheveux attachés, visage impeccable, maquillée, fraîche. J'avais ironisé sur mon admiration devant ces femmes sur lesquelles l'effort ne laisse aucune trace. J'avais dit à Fred que je ne courais jamais avec un homme avant d'avoir fait l'amour avec lui, et ça l'avait fait rire. Ou alors les potes de mon frère, j'avais répondu, devançant sa question. Quoique, à y bien réfléchir, y'en a bien ou deux avec lesquels... Bref. Ce matin, je suis là, seule, bien. Et ce n'est pas à eux que je pense. Est-ce la proximité des joggeurs, de leurs fesses moulées, de leurs odeurs d'hommes au réveil que j'imagine, des auréoles de transpiration dans leur dos ? J'ai envie de faire l'amour.

    Au milieu du 3ème tour, la pluie commence à tomber. Elle ruisselle sur mes bras nus et trempe mes cheveux. Le parc se vide soudain. Comme ça doit être jouissif d'être nue sous la pluie ! Je m'imagine roulant dans l'herbe humide, sous son corps. Il m'embrasserait dans le cou, lécherait le sel de ma peau. La pointe de mes seins, caressée par la brise, deviendraient tour à tour dures et tendres dans sa bouche. L'endorphine fait son oeuvre dans mon corps devenu léger. Je ne sens plus l'effort, et je cours, je cours. 6 tours, 55 minutes, un petit sprint pour finir. Je suis prête.

    Je t'appelle, tu dors encore et me répond d'une voix rauque. Quand tu ouvres la porte, nu, mon oeil s'allume  et mon sang ne fait qu'un tour. Tu me serres contre toi. "Mmmm ...Tu as couru ?", demandes-tu, emplissant tes narines de mon odeur animale. Je réponds avec un sourire : "Vas te coucher, je fais un café, j'arrive".

    Quand j'entre dans la chambre sombre, tu dors sur le ventre, les bras hors de la couette, ou tu fais semblant. Je me déshabille rapidement, grimpe sur ton dos et enserre tes mains dans les miennes, cramponnant tes doigts. J'embrasse tes épaules veloutées et chaudes, ta nuque. Ton dos se contracte. Je te garde comme ça quelques minutes, prisonnier de mes cuisses puissantes, et joue dans ta nuque, longuement. Ma langue et mes lèvres te goûtent religieusement, je pince, je mordille, je lèche. Je suis dans un état second et les odeurs que nos corps exhalent déroulent un scénario des plus excitants. Je baisse le drap jusqu'à dévoiler tes fesses et m'assied entre tes genoux. Que tu es beau ! Je les pétris doucement et les embrasse. Je suis amoureuse des fesses des hommes. Au bout d'un moment, tu n'en peux plus d'être immobilisé et te retourne, me déséquilibrant doucement. Tu me regardes d'un oeil gourmand et poses tes mains sur mes hanches, sur ce repli attendrissant que tu aimes tant. Ton sexe est dressé à quelques centimètres de mes cuisses. Mais ce matin, j'ai décidé que tu serais passif. 

    Laisse-toi faire. Et surtout regarde-moi.  

     

  • A toi je suis soumise

    Il m'a prise dès le réveil. Encore endormie, roulant tantôt sur le dos, le visage tourné vers lui, paisible, tantôt sur le ventre, le nez dans les oreillers chargés de mon odeur, je sentais son énergie apaisante irradier la chambre obscure. Ensuite, comme chaque dimanche, je me suis réveillée doucement en m’évadant vers des contrées lointaines qu’il visite souvent, tout en buvant un thé aux oranges et en mordant dans des tartines croustillantes. M’étirant comme un chat au réveil, j’ai savouré sa présence discrète, promesse d’une journée réussie.

    Je me suis habillée léger en ce matin de février. Ma peau au sortir de l’hiver avait faim de ses caresses, je voulais lui offrir ma blancheur virginale pour qu’il y imprime son empreinte. A chaque retrouvailles, il m’embrasse d’abord doucement, m’effleure avec délicatesse. Il sait que sous le feu de sa passion, mes yeux s’allument de mille reflets dorés. Ce n’est que quand il sent sa propre odeur sur moi, quand ma peau chauffée à son contact et gorgée de plaisir exhale une odeur de cuir chaud vanillé qu’il commence à me mordre. Avec le temps, j’ai appris à le quitter juste à temps, avant que le plaisir ne laisse place à la douleur.

    Plus tard, sur mon vélo, j'ai filé dans les rues, traversant les carrefours à toute allure et évitant de justesse les piétons imprudents. Sur la jolie place d'un square, près d'un manège d'enfants, il était là. Ses lèvres étaient fraîches comme un baiser à la neige.

    Nous nous sommes retrouvés à la terrasse d’un café. Il était face à moi et je me retenais de fermer les yeux pour savourer la chaleur qui montait à mes joues. Son regard balayait avec gourmandise chaque parcelle de mon épiderme laiteux. Il s'immiscait dans le creux de mes seins dont j’ai regretté le décolleté trop sage, caressait les boucles sur ma nuque et rosissait mes joues charnues qui parfois appellent les morsures. Ce contact léger et constant, si troublant, me donna envie de glisser au fond de mon siège, de renverser la tête en arrière et d’offrir mon cou à sa bouche impérieuse. Mais je me connais. Je n’arrive pas à m’arrêter quand il commence à me posséder. Mon trouble eût été trop visible et le spectacle indécent aux yeux de nos voisins de table.

    Vers 16h, il m’avait plongée dans un état de torpeur et de bien-être tel que j’ai eu envie de lui, encore. J’avais beau essayer de me hâter pour le retrouver, je me déplaçais lentement, toute alanguie par la torpeur dans laquelle il m’avait plongée. Il ne me restait plus que quelques heures pour profiter de lui. Je cherchais un endroit où nous serions enfin seuls, tranquilles. Sur le toit terrasse d’un centre commercial déserté, à l’abri des regards, je me suis allongée devant lui. J’ai enfin pu fermer les yeux et me laisser aller sous ses caresses. Il était moins intense, déjà, peut-être triste de notre séparation imminente.

    Quand il a disparu, j’ai eu froid. Un froid glacial. J’ai rangé mon livre, croisé les bras sur mon manteau et le menton rentré, les épaules contractées, j’ai marché dans les rues qui s’assombrissaient.

    J'ai alors repensé à une jolie phrase lue ailleurs.

    « Mais j’ai su à cet instant que l’hiver était mort et que bientôt nous fêterons son enterrement.

    Et j’avais le sourire aux lèvres. »

  • Béton (é)mouvant

    Pause déjeuner dans une société jeune et affairée. J’accompagne les fumeurs à l’extérieur, là où ils tirent avidement sur leur cigarette avant de regagner les open-space vitrés.

    Au fur et à mesure que j’avance, je te découvre en contrebas, assis sur les marches. Torse nu, juste vêtu d'un jean, jambes écartées, la tête rejetée en arrière, une nuque fine et dorée, des épaules sculptées et le sillon de ton dos ambré. J’ai d’abord un mouvement de réprobation devant ton non-respect des convenances et puis, un sourire amusé se dessine sur mes lèvres. Tu ne peux ignorer l’érotisme provocant de ta nudité nonchalante posée entre verre et béton. Mon œil de félin profite de ta somnolence pour détailler chaque parcelle de ta peau et je m’avance plus près de façon à te surplomber et découvrir ton torse. Quel délicieux trouble que le ventre d’un homme !

    Sans doute conscient de la beauté de ton corps juvénile, tu as baissé un peu le jean trop large, jusqu'à la naissance de l'aine, et le haut de ton boxer apparaît, plaqué sur des abdominaux ombrés d’un léger duvet. Tes bras posés en arrière sur la marche supérieure laissent dépasser la touffe de tes aisselles musquées. Jeune mais si dangereusement sensuel. J’imagine un instant ma patte de velours sur ton épiderme chaud. J’ai abandonné l’idée de t’observer à la dérobée et me délecte du spectacle que tu offres, car je sais que les minutes sont comptées. Bientôt tu remettras ce tee-shirt roulé en boule à tes pieds et tu retourneras dans la poussière de l’entrepôt, mais je ne te regarderai plus jamais de la même façon. Tu as dû sentir la morsure de mes yeux sur toi. Tu ouvres doucement des paupières alourdies de chaleur et surprend mon regard impudique sur ton nombril hypnotisant. Mon sourire carnassier creuse une fossette enfantine sur ta joue satinée. Avec des gestes lents, étudiés, tu te lèves, recouvre ta peau du tissu délaissé et passe à quelques mètres de moi, drapé dans l’arrogance de ta beauté sauvage.

    Depuis, quand je te croise, c’est toi qui baisses les yeux.