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warrior diet

  • Mi-Carême

    Et oui, c'est aujourd'hui et ça veut dire qu’il me reste la moitié du Carême à accomplir. Je vous rappelle mon régime depuis 20 jours : un repas toutes les 24 heures (le soir) et suppression de toute graisse animale (viande, lait, fromage, beurre) et excitants (alcool, café, thé, hommes). Je dois en être à 3 litres d’eau par jour à ce stade.  En revanche, l’eau à si grandes doses c’est vite lassant, alors maintenant je l’allonge de pastis l’équivalent Franprix du Pulco citron (parce que dans le Pulco, il y a du sucre).

    Je vous imagine déjà, en lecteurs bienveillants que vous êtes, inquiets : « Quoi, not’Fiso, l’épicurienne, privée de barbaque et desserts, et réduite à un repas par jour ?  Mais elle doit dépérir !! » . C’est pourquoi j’écris ce billet afin de vous rassurer : oui, je fais toujours le Carême et non, je ne suis pas en dépression nerveuse. Bien au contraire.

    Je me sens dans une forme que je n’ai pas connue depuis bien longtemps. Je suis alerte comme jamais et tout au long de la journée : finis les habituelles baisses d’attention dues aux phases de digestion. Du coup, après une première semaine régie par la prudence, je me suis remise au saut à la corde, en plus de mes 7 kms quotidiens à vélo pour aller bosser.

    Et mon estomac, comment il va ? Il doit être touuuuuuuuut petit ! J’ai très rapidement perdu l’appétit et ne ressens aucune frustration dans la journée ; je mets même ma volonté à double épreuve puisque j’accompagne mes collègues, que j’adore, à la cafétéria et les regarde manger.  

    Le soir, je casse mon jeûne par quelques fruits secs et m’attable sans impatience. Je pourrais même ne pas manger. Le plus drôle c’est que quand je suis chez moi, je passe mes soirées à cuisiner ! C’est très étrange mais être privée de nourriture m’a redonné le goût de cuisiner. Au hasard de mes recherches de recettes sans viande, j’ai ainsi découvert le bobo aux crevettes, un plat brésilien au manioc, lait de coco et tomates, très savoureux. Hier soir, j’ai cuit des petits gâteaux à la patate douce, que j’ai ramenées à mes collègues ravis ce matin. La semaine dernière, ils ont eu droit à des madeleines.

    Outre cette envie retrouvée de cuisiner, le Carême a été l’occasion de surprises biologiques. Ben oui, parce que forcément, le corps réagit : au bout de quelques jours, des urines quasi-transparentes (car débarrassées des toxines) puis un arrêt complet des selles. D’abord un peu inquiète, j’ai vérifié sur internet que ces symptômes étaient normaux. Aux dires de ma mère, j’ai un teint superbe (autre effet du décrassage). Et enfin, un sommeil serein et profond (merci Sleep As Android). Je sais, c’est pas très intéressant pour vous, mais ça pourrait l’être pour ceux qui, comme moi, se poseraient des questions et trouveraient la réponse ici.

    Depuis quelques jours, la gourmandise a refait son apparition mais pas la faim. Il parait que le retour de la faim est le signe, lors d’un jeûne, que l’on peut revenir à une alimentation normale. Finalement, tout est si simple …

    Et la suite ? Et bien, il est désormais clair que cette expérience, que je pensais ponctuelle, va changer ma façon de me nourrir. Le sentiment de liberté, que de nombreux jeûneurs vantent et qui me restait un mystère, je le connais maintenant. Je me sens tellement bien et libre (car en manque de rien) que je n’ai aucune envie de reprendre mes mauvaises habitudes. Ma consommation de café, que je buvais par habitude plus que par réel plaisir (pause=café), va prendre une sacrée baffe : je pense que je la réserverai désormais aux weekends. Obligée de zapper la caféine et théine au petit déjeuner du dimanche, j’ai découvert une boisson au malt et cacao, que je bois avec du lait de soja, et c’est délicieux (en plus d’apporter 25% des besoins journaliers en magnésium). Après le Carême, je pourrais bien tomber en mode régressif et me remettre à l’Ovomaltine, que j’adorais étant gamine. Quand au petit verre de vin qui accompagnait systématiquement mes nombreux diners  à l’extérieur, il pourrait bien ne plus être systématique.

    A partir du 21 avril, je pense que je vais, à de rares exceptions (déjeuner à l’extérieur avec des clients ou mes collègues), continuer à sauter le repas du midi. Je prendrai un petit-déj léger au bureau (ou pas) et un repas le soir, et ce sera tout.

    La composition de mes repas va changer aussi. J’ai réintégré les légumes secs et céréales complètes dans mon alimentation (je n’ai pas mangé une seule fois des pâtes en 20 jours). J’ai découvert de délicieuses recettes végétariennes où le tofu, par exemple, remplace la viande sans ôter le côté gourmand (le chili sin carne, par exemple).

    Seul bémol : il se pourrait bien qu’à l’issue de ces 40 jours, j’aie à refaire une grande partie de ma garde-robe. C’est la Croix-Rouge qui va être contente.