Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Toute première fois à Casablanca

Lundi à minuit, un avion de la RAM me dépose en douceur sur le sol marocain. Comme convenu, un chauffeur m’attend à l’aéroport, tenant une pancarte avec mon nom dessus. Ils sont deux et m’entraînent vers le parking. La route entre l’aéroport et la ville me semble interminable, seule notre autoroute est éclairée dans la nuit noire et mes chauffeurs ne me décrochent pas un mot. Je suppose que leur choix d’une radio commerciale anglophone m’est destiné et je souris lorsqu’après quelques secondes d’une musique lounge sur laquelle une femme gémit de plus en plus bruyamment, mon chauffeur zappe en hâte sur une radio locale.

A l’hôtel, on m’a attribué une chambre pour handicapé. Il est plus de minuit et je suis fatiguée mais anxieuse à l’idée de ma journée du lendemain, et n’ayant pas pu réviser ma présentation because mes petits allemands, je travaille jusqu’à 3h du matin puis je me couche, épuisée.

Le lendemain matin, 7h30, j’ouvre les rideaux sur le soleil et l’agitation du quartier du port de Casablanca. Face à moi, des grues, au pied de mon hôtel, des avenues embouteillées et sur la droite, un flot humain qui surgit d’un même point. Aux wagons posés plus loin, j’en déduis qu’il s’agit d’une gare. Ca klaxonne, c’est embouteillé ; pour l’instant, on se croirait dans ma jungle urbaine.

Photo0117.jpg

Je descends dans la salle de restaurant. Là aussi c’est bruyant et dense, toutes les tables sont occupées, principalement par des hommes d’affaire européens.

Au buffet, je verse un jus d’oranges fraîchement pressées et choisis de fines crêpes marocaines, pancakes à trous que j’arrose de miel local. Trop bon !

Devant l’hôtel, il y a plein de taxis. Adil, mon chauffeur de la veille, me fait un signe timide de l’autre côté de la rue. Nous voici chez mon client. Je n’ai aucune idée de ma situation dans la ville, ni du quartier où je vais travailler. Halim, avec lequel j’ai déjà fait connaissance au téléphone, m’accueille chaleureusement et m’emmène dans la salle de formation. Là m’attendent les 6 personnes que je vais former pendant mon séjour. On nous apporte un plateau de thé à la menthe et bouteilles d’eau. Et ce sera ainsi chaque matin, et après chaque déjeuner. Ca me plaît, j’adore le thé à la menthe, je pourrais en boire des litres.

La matinée se passe bien et ma présentation est soignée. Me réveiller avec une tête de chouette aura au moins porté ses fruits. Le midi, nous déjeunons tous ensemble en salle de pause de sandwichs au poulet grillé estampillés « La grillardière », accompagnés de frites et coca ; j’attendrai donc le soir venu pour goûter à la gastronomie marocaine.

L’après-midi, c’est un enchaînement de galères et je regrette amèrement d’avoir posé un RTT la veille de mon départ. Je n’arrive pas à importer mon fichier et à boucler la présentation prévue. Je quitte le bâtiment à la fois soulagée que cette journée se termine enfin et fâchée de n’avoir pas mené ma mission à bien. Heureusement, il me reste toute la semaine pour le faire.

Ce soir, mon chauffeur a changé. Mustapha est grand, il porte un bouc et est volubile. Je lui fais part de mon intention d’aller dîner à la Sqala, recommandé par un ami qui a longtemps vécu ici. « Ah oui, la Sqala c'est typiquement marocain. Tu prends un petit taxi rouge, le soir c’est 15 dirhams. Je peux y aller à pied, non ? Il faut y aller en taxi parce que le soir, c’est dangereux», recommande Mustapha. Vers 20h, je quitte l’hôtel. Un taxi me hèle. « Je vais à la Sqala ». « C’est 30 », dit-il. « Non, moi je paie 15 maximum ». « Alors tu peux en trouver un sur la route ».

Pas de problème, je me dirige vers l’avenue et quelques instants plus tard, une voiture rouge avec un panneau « petit taxi » sur le toit s’arrête. Deux hommes à bord, j’hésite un instant à monter mais on m’a dit que le partage de taxi est chose courante ici. Le chauffeur a 3 compteurs et il enclenche chacun séparément. Le restaurant est effectivement à 2 pas.

Mes conducteurs m’arrêtent devant une sorte de porte de château-fort baignée de lumière dorée et à ma grande surprise, me demandent 10 drh. Passé la porte, des marches à droite et à gauche, puis une esplanade pavée, surlaquelle sont posés des canons, et 3 portes.

Photo0145[1].jpg

Au bout d'une courte allée parfumée de jasmin, je suis accueillie par une charmante jeune femme qui jette un coup d’œil par-dessus mon épaule « Combien de personnes ? » Moi toute seule. Tu es toute seule ?! s’écrie-t-elle, hilare. « Ben oui, ça arrive, mais ça ne va pas m’empêcher de me régaler ». « Tu as raison, mieux vaut être seule que mal accompagnée ».

Photo0133.jpg

Elle m’entraîne sur une terrasse protégée par de grands parasols beiges en toile. Des bougies donnent une atmosphère très intimiste à l’endroit. Un chat folâtre entre les tables. Tandis que je salive déjà en parcourant la carte, un beau serveur dépose des olives devant moi. Waouh ! Comment vais-je arrêter mon choix parmi tous ces plats plus alléchants les uns que les autres ??

Bon alors, déjà, pour me remettre de mes émotions de la journée et fêter mon premier séjour en terre marocaine, un cocktail Ambassadeur. J’en vois déjà ricaner mais l’endroit est estampillé « sans alcool ». Je sirote ce breuvage onctueux et parfumé de lait, datte, amande et fleur d’oranger. Un délice. Ensuite, je commande un tajine de chevreau au fenouil et petits pois. Ce tajine était fondant et je l’ai nettoyé, bulbes de fenouil inclus. J’ai même saucé avec le délicieux pain servi dans des paniers tressés. Et en dessert, j’ai résisté à la pastilla au lait recommandé par mon ami avec force points d’exclamation pour finir sur une salade de fruits. Le tout pour 207 drh, soit moins de 20 €.

Photo0108.jpg

En partant, je lis sur un panneau, à la sortie du restaurant, l'histoire en quelques lignes de Casablanca, dar el-Beidi en arabe, et surtout de la Sqala, escale entre mer et ville, installée derrière les remparts qui protégeaient l'ancienne médina.

Je quitte cet endroit enchanteur tout à fait détendue et prête pour une bonne nuit de sommeil.

Le mercredi soir, j’ai un nouveau chauffeur, Abderrhamane, un homme rond et rigolard, fort sympathique. Comme je lui parle de l’émission que j’ai vu il y a quelques semaines sur les richesses architecturales de Casa, il profite du trajet pour pointer sur le boulevard les constructions françaises encore épargnées par les démolitions massives d’une ville qui compte plus de 3 millions d’habitants.  

Le soir, à la Sqala, affamée après le sandwich Paul du midi, on m’offre un thé à la menthe pour me faire patienter dans le café maure, une salle attenante. Cet endroit est vraiment magique. Assise à côté d’un couple italien, je déguste une kémiah fruits de mer en entrée, suivi d’une assiette du pêcheur et d’un amlou fleur d’oranger et datte, en fait une glace crémeuse, « exclusivité Sqala ».  

Vivement ce week-end que je puisse me perdre dans la ville.

Commentaires

  • Et bien le moins qu'on puisse dire c'est en 2010 vous aurez bien voyagé... Et encore des gourmandises, des saveurs différentes. Attention aux dragueurs, Fiso, une belle fille comme vous c'est tentant !

  • Je me demande comme tu fais entre, tes journées quasi non-stop aux sandwiches (de chez Paul ?) et les dégustations marocaines le soir, pour avoir encore le courage de nous écrire ces billets ?! T'es fortiche la poulette ;)

  • pas trop loin de La Sqala, sur le port tu trouveras un superbe restaurant qui propose des poissons ultra-frais :D
    bisouxxx profite bien !

  • Mamz'elle Gigi,
    Oui, je ne peux pas me plaindre. Cette année fut riche en découverte de terres inconnues.
    Les dragueurs, je gère ...;)
    Les nuages bavards,
    Hé bien, tu verrais ma tête au réveil, tu comprendrais comment je fais ! Mes nuits sont courtes ! :)
    Giao,
    Je crois que tu évoques le restaurant dans lequel j'ai dîné ce soir, justement. Le restaurant du port de pêche. Non ?
    Bisous Giao, ça fait plaisir de te lire ici !

Les commentaires sont fermés.