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  • Instants de vérité

    Ça fait plusieurs mois que tu entretiens une liaison, comme on dit, avec un homme en couple. Après t'avoir mis en garde sur l'impossibilité d'une relation plus engagée que ces instants clandestins, il s'est laissé aller, peu à peu, aux confidences et à la tendresse. Vos retrouvailles étaient toujours des fêtes, dans quelque recoin d'un bar tamisé ou d'un restaurant bruissant de convivialité. Tu étais le piment qui manquait à son quotidien, l'amant insaisissable et pourtant toujours disponible. Il était celui qui, dans ta solitude provisoire et sans cesse renouvelée, t'assurait que tu étais aimable et désirable et que si seulement ... bien sûr.
    Pourtant, avec le temps, cette inégalité entre vous a commencé à te peser. Car il faut bien le reconnaître, vos rendez-vous étaient systématiquement soumis à son agenda, pas au tien. Et puis, un jour, alors que tu te résolvais, comme depuis tant d'années maintenant, à planifier de nouvelles vacances où tu garderais pour toi, bien obligé, tes émotions, tu as reçu une carte postale d'un endroit où  il marchait joyeusement main dans la main d'un autre. Et cette complicité qui t'était interdite t'est devenue insupportable. Après l'incrédulité, les reproches sont arrivés. Comment osais-tu détruire ce bel amour, votre relation, tellement particulière, à nulle autre pareille ? La pression sur toi se fit d'autant plus difficile que seul tu étais toujours. Mais tu t'accrochas à ta solitude.

    Ça fait plusieurs années que tu entretiens une liaison avec un homme marié. Après avoir savouré cette liberté, tu t'es laissée aller, peu à peu, aux confidences et à la tendresse. Dans ses bras tu étais magnifique, même entre les murs d'un hôtel miteux en bordure de banlieue. Tu étais celle qu'il aurait dû épouser, la femme indépendante et pourtant toujours disponible. Il était celui qui, dans ton existence bien remplie et ton lit si vide, comblait de jouissance ton corps endolori en te chuchotant, entre deux étreintes passionnées, que si seulement ... bien sûr.
    Pourtant, avec le temps, les enfants ont grandi et tes soirées ont semblé plus longues. Car il faut bien le reconnaître, vos nuits étaient systématiquement fonction de son agenda, pas du tien.
    Et puis, un matin, tu t'es réveillée seule dans un hôtel sordide, et tout alors l'est devenu. Pour elle, les soirées lovés devant un DVD, les caresses sans désir, peut-être, mais gratuites, les matins paresseux autour d'un café. Pour toi, les "normalement, si tout va bien", les futurs hypothétiques et souvent hypothéqués, les réveils à la hâte et les baisers volés. Après l'incrédulité, le silence s'est fait. Et toi, dans ton lit, de désir inassouvi ton corps se tordait et sur les hommes croisés et sacrifiés, tu pleurais.  

    Ça fait des mois que tu t'envoies en l'air avec un célibataire. Hé oui, célibataire, comme toi. Après quelques interrogations sur l'éventualité d'une relation, vite étouffées par des carences incompatibles avec ton bonheur, tu t'es laissée aller, peu à peu, à la tendresse. Puisqu'il n'y avait pas d'enjeu, tu étais toi-même et vivait l'instant présent mais tu t'es vite rendue à l'évidence : ton corps, lui, n'avait d'intérêt que sexué.

    Vos nuits étaient passionnées, vos baisers carnassiers et votre amour furieux. Dans l'océan de ton lit, vous étiez comme deux naufragés, l'un à l'autre cramponnés. Tu étais celle qui ne posait pas de questions et qui l'aimait sans possession. Joyeuse, joueuse, enjôleuse, la femme très active et pourtant toujours disponible. Il était celui qui, abîmé mais pas détruit, désabusé mais pas aigri, te comprenait et te consolait en répétant que tu étais seule parce qu'exigeante.  
    Pourtant, avec le temps, le manque d'enjeux t'est devenu ennuyeux et le sexe tristement hygiénique. Car il faut bien le reconnaître, vos nuits ne se suivaient pas mais se ressemblaient. Et puis, un jour, une amie t'a dit "Au fond, tu as tous les inconvénients d'un vieux couple sans les avantages". Et cette promiscuité qui t'était refusée, ces virées improvisées et jamais proposées, alors que rien tu ne demandais, tout ça t'a semblé profondément injuste. Le désir s'est émoussé et sur ta gaieté un voile s'est posé. Tu ne voulais pas attendre le jour où tu annoncerais, où il annoncerait que l'amour il a rencontré.
    Alors un soir, alors que tu luttais contre le sommeil, parfumée, satinée, ton téléphone a bipé, comme convenu. Et tu as décroché. Mais cette nuit-là, personne ne t'a chevauchée. Pour que tu ressentes pleinement le manque d'amour, il fallait qu'il soit entier.

  • Quand O. me fait rire : sur les femmes

    Après le travail, nous buvons une Leffe dans un bar proche. Il s'enquiert des suites de ma dernière rencontre et part dans une tirade sur la complexité des femmes.On sent le mec passionné mais parfois rincé :
    « Vous êtes compliquées, les femmes. Moi, ça fait onze ans et demi que je vis avec la mienne, ben j'ai toujours pas compris comment ça marche. C'est un peu comme prendre une série télé en cours de route; tu connais pas l'intrigue, t'as pas vu le meurtre mais c'est toi le coupable ! »
    (...)
    « Quand elle me pose une question, y'a des moments où je me dis ouh la je suis dans la merde. Si je dis bleu, c'est rose, si je dis rose, c'était vert et si je dis choisis la couleur ma chérie, je me fais engueuler aussi. »
    (...)
    « Les femmes se plaignent qu'il y a des machos. Ben franchement, ils sont de plus en plus rares. Les hommes d'aujourd'hui s'occupent des enfants et font la cuisine. Mais quand un mec vous tient la porte ou vous traite correctement, vous le prenez pour une lavette. »

    O. m'a mise au défi de lui dresser un cahier des charges précis de l'homme que je recherche (bon, pas très activement, je l'avoue). D'après lui, je n'en serais pas capable car étant une femme, je veux tout et son contraire. Je relève le défi.

  • Vacances parisiennes

    Début juin, après 2 mois de voyages entre Espagne, Irlande et Belgique et quelques sauts de puce chez moi, c'est avec un grand soulagement que j'entame près de 3 semaines de vacances. CHEZ MOI. Des vacances sur une page blanche, avec de vagues envies mais surtout aucune obligation.
    Impatience de vivre à mon rythme, sans regarder l'heure qu'il est, d'être oisive, envie de rêveries, de matins alanguis, de convivialité, de simplicité, d'authenticité.
    Cette phase d'apaisement s'est enclenchée lors de mon voyage en Irlande. J'espérais m'y retrouver, en attendais beaucoup et j'ai beaucoup reçu. J'en suis revenue réconciliée avec l'humain, pleine d'espoir, confiante. Cette immersion dans la nature sauvage de ma patrie de cœur a colmaté quelque chose en moi

    Pourtant, après l'Irlande, les déplacements se sont enchaînés et c'est avec une joie assumée que je me suis posée, enfin, dans le silence apaisant de mon appartement, que je considère enfin comme un refuge. J'ai alterné sport, litres de café sur ma chaise longue, lecture et moments de qualité avec mes amis.

    J'ai commencé ces vacances par une journée entre filles. A midi, j'ai retrouvé les plus beaux yeux du monde pour un déjeuner gourmand dans le 18ème, me suis fait draguer et accompagner jusqu'à mon arrêt de bus par un jeune homme de 30 ans, et rincer dans le quartier des Batignolles où j'ai mangé des cupcakes avec P_o_L.
    Le soir, je retrouvais Jam dans un bar lesbien du Marais - une première - où j'ai surveillé mes arrières en dansant sur la musique rythmée de Narjess et ses invités.

    Le lendemain, j'ai partagé un déjeuner aux Ronchons et son vieux rêve avec mon chef de projet qui m'a emmenée visiter la Sainte Chapelle, dissimulée aux regards dans l'enceinte du Palais de Justice. Construite à l'initiative de Saint-Louis, elle abrite, outre des vitraux admirables et récemment restaurés, la plus ancienne peinture murale de Paris. Encore tout à la digestion de nos pièces de bœuf à la moelle, nous nous sommes insérés dans une visite guidée par un jeune homme plein de verve et d'humour.

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    Après ça, j'ai proposé un thé et pas résisté au plaisir de relire l'histoire de la tour Saint-Jacques, clocher de la disparue Notre Dame de la Boucherie et point de départ du pèlerinage de Saint Jacques de Compostelle. La tour Saint Jacques est sans doute le monument de Paris que je préfère de tous.

    A deux pas de là, je n'ai pas résisté au plaisir de faire un crochet par le boulevard de Sébastopol pour admirer les beaux meubles de Mildécor et en suis repartie avec une très belle table basse en verre.

    La semaine suivante, j'ai visité la Fondation Cartier avec le copain de copains, lui aussi en vacances. Plus que l'exposition sur le vaudou, c'est le lieu lui-même que j'avais hâte de découvrir, l'imaginant remarquable, mais ma curiosité fut déçue.

    Pendant ces 15 jours, j'ai aussi reçu de la visite.

    Ma tante, jolie blonde déjà aperçue sur ce blog, est venue se changer les idées à Paris. Le lundi de Pentecôte, sous un ciel couvert, nous avons marché dans les rues de Saint-Germain avant de rejoindre les étonnants Thermes de Cluny. De là, nous avons pris le métro jusqu'au Trocadéro, et plus précisément le Palais de Chaillot où j'ai fait la plus jolie découverte de ces vacances : la Cité de l'Architecture et du Patrimoine. Quelle belle surprise que cet endroit et quelle frustration de n'avoir que 2 heures à consacrer à cet endroit très riche !  


    Le musée des monuments français propose sur 3 niveaux un aperçu de l'architecture et du patrimoine français du Moyen-Age à nos jours. Nous avons passé plus d'une heure au rez-de-chaussée qui abrite plus de 350 moulages en plâtre, à l'échelle 1, de l'architecture civile et religieuse, du 12ème au 18ème siècle. Avec le roman languedocien et le gotrhique flamboyant, on peut admirer les détails de cathédrales, abbayes et hôtels particuliers célèbres : Nevers, Rouen, Bourges, Amiens, Strasbourg, tout ça sans voyager. Ces moulages, dont certains ont été réalisés il y a 100 ans, servent aujourd'hui de référence aux restaurateurs de ces édifices.   


    Le manque de temps nous a obligées à faire des choix. Nous avons donc, à regret, délaissé le premier étage et la galerie d'architecture moderne et contemporaine pour nous consacrer à celle des peintures murales et des vitraux qui expose des copies de peintures murales du 11ème au 16ème siècle.  

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    On peut visiter virtuellement le musée et les galeries sur le site de la Cité.

    Il ne nous restait que 10 minutes pour traverser, au pas de course, l'exposition "La ville fertile", bucolique et poétique à souhait.

    Totalement emballée par cet endroit ludique et très accessible, je compte bien terminer la visite un jour prochain. L'endroit propose un vestiaire gratuit, une cafétéria qui surplombe les jardins du Trocadéro et offre une vue magnifique sur les jambes de la dame de fer. Seul regret : si elles existent en plusieurs exemplaires dans de nombreuses langues, les fiches explicatives en français sont bien diificiles à dénicher !
    Le dîner, lui, s'est déroulé au restaurant "Vin et Marée" de la porte Saint Cloud où le service est toujours aussi plaisant. Bien à l'abri, nous avons échappé aux averses en dégustant plateau de fruits de mer et baba au rhum, sous le regard attentif du maître d'hôtel et sans projections inopinées.
    Le lendemain, le temps s'étant adouci, nous avons fait une balade dans le quartier indien, bu un mojito à 4€50 dans un troquet fort sympathique et repéré un restaurant africain avant un dîner au Madras Café, où j'ai mes habitudes depuis plusieurs années déjà (et que des bonnes expériences).
    Avec Cat, il y a quelques mois, j'y avais découvert une des spécialités de la maison : les aériens et croustillants dosai, sortes de crêpes à base de farines de riz et de lentilles. Le Madras dosai, fourré aux tomates, oignons, piments verts et coriandre, est devenu un de mes incontournables. Les portions étant très généreuses, on peut bien entendu demander à emporter les restes pour prolonger le festin à la maison.
    Grâce au coup de main de Flo, bricoleuse et cuisinière hors pair - entre autres qualités - qui m'a fixé miroir et étagère et de mon Pôpa, pourtant souffrant, qui a lutté pour accrocher mon ventilateur de plafond, mon salon est transformé. Vous allez voir qu'avec tout ça, je vais devenir casanière, moi !
    Je ne pouvais rêver meilleur point final à cette longue pause que le festival de l'Oh ! que j'ai déjà évoqué plut tôt.
    Et c'est reposée et requinquée que j'ai accueilli la sonnerie du réveil, à 5h, le lundi suivant ...

  • Deux jours à l'Oh ! (ça mouille)

    Au festival de L’Oh!, y’avait pas beaucoup de soleil, du vent, des gros nuages sombres et de l’eau, un peu trop. Ca devient une blague qui se répète chaque année ou presque mais ça ne suffit pas à me décourager.

    Le festival de l’OH !, j’y ai circulé en bateau, à vélo. J’y ai mangé des glaces « Bollywood » au curry-coco, banane-cardamone, Earl Grey (trop bon !), j’ai même pécho la recette (et j'ai trouvé celle-ci sur le net).

     

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    Et puis, j’ai vu 2 fois la Flak, « déambulation plastique et chorégraphique » de la compagnie Ecart,  voguer sur sa péniche, et je me suis laissé émerveiller par ses danseurs évoluant au son du ukulélé, et les bulles de papier, comme des cocons. Un spectacle plein de poésie, délicieusement enfantin.

    Samedi, à Maisons-Alfort, où je suis parvenue après d’intenses efforts, un bain de soleil suivi d'une douche froide et un tour de toupie sur la Marne (hé oui, on est tributaire de l’écluse), j’ai écouté les envoûtantes voix de « Divana », un groupe de musiciens et poètes tsiganes du Rajasthan. En soirée, à Bercy, j’ai retrouvé le beau Anuj aux yeux de jais qui a rassemblé une foule curieuse et même intrigué le soleil au point de le faire bousculer les nuages.

    Dimanche, j’ai pédalé jusqu’à Bercy et un joli minois m’y a rejointe. On a refait un tour au stand de glaces, gagné des gourdes plates, vachement pratiques, vu la compagnie Pascoli et ses parapluies, qui heureusement n’ont pas eu d’autre utilité que visuelle et écouté la conférence de Vandana Shiva, écolo-féministe que j’ai raté lors des Mardis de l’Eau, qui se bat pour qu’eau et nourriture restent des droits et ne deviennent pas des marchandises. Cette femme charismatique gagne ses procès contre Monsanto et d'autres multinationales, parfois au terme de longues années de lutte. Les chiffres qu’elle fournit font froid dans le dos : 250.000 suicides de paysans indiens endettés par leur dépendance aux semences OGM.

    Cette édition fut une belle réussite. J’ai pensé à Céleste, qui aurait sans doute aimé y assister. L’année prochaine, un autre grand fleuve sera l’invité de ce festival populaire « unique en son genre car intransportable », où artistes et mariniers se rencontrent, où tous accomplissent des prouesses physiques et techniques. Un grand bravo aux organisateurs !

  • Ou l'art de tortiller du cul pour ...

    Un vieil ami - de 20 ans - m'a donné à lire un échange de sms entre lui et sa cousine.


    Elle  : "Vous faîtes un très joli couple !"
    Lui : "Oui mais elle me saoule, elle ne sait pas ce qu'elle veut, je la zappe"
    Elle "Il faut parfois se battre pour décrocher le gros lot, non?"
    Lui : "C'est moi le gros lot, pas elle. Y'a pas beaucoup de bons gars."

    Je lui donne entièrement raison. Mes amis sont des hommes formidables.