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Virée sur la Costa del Sol (sans bikini)

B. doit aller faire quelques emplettes à l'Ikea de Malaga et propose, si j'en ai envie, de me déposer dansle centre de Malaga pour m'y promener. Je descends d'abord petit-déjeuner en ville et profiter du wifi du café Futbol, d'où je discute avec Mère Mi, entre deux coupures d'internet, tout en plongeant des churros aériens dans un épais chocolat chaud. J'envoie également un mail à ma copine Susan de Malaga, sans grand espoir qu'elle le lise à temps, mais sait-on jamais ?

Deux heures plus tard, je reçois un sms de B. qui me dit être en route, me laissant juste le temps d'une agréable promenade jusqu'au puente Genil, un joli pont de pierre qui enjmabe la rivière du même nom. Ce quartier, que je ne connais pas, semble fort agréable. " Quel timing parfait" constate B. alors que nous quittons Grenade.

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Dans le col du "Soupir du Maure", par là même où Boabdil quitta sa ville, les amandiers sont déjà en fleurs. B. vante les villages berbères du versant sud de la Sierra Nevada, seulement fréquentés par les touristes "se situant entre Ardèche et Larzac" . A droite, un gigantesque barrage founit en eau la province de Grenade.

Bientôt, on aperçoit sur un piton, le village blanc de Salobrena. B. a acheté un terrain dans cet endroit dont le front de mer, non constructible, a été épargné par les ensembles gigantesques qu'on trouve dans la province de Malaga. Salobrena accueille une significative communauté belge car c'est là que la famille royale a sa résidence d'été, et là d'ailleurs que le roi Baudouin poussa son dernier soupir. De tout en haut de la ville, la vue sur la côte est absolument spendide. En contrebas, les champs de canne longent toujours la mer car, je l'ai appris lors de ce séjour, on fabrique même du rhum ici.

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A Malaga, B. me dépose sur la place du general Torrijos. Je rejoins rapidement la bâtisse jaune de l'ayuntamiento, puis la cathédrale car ma première priorité est de manger. Il est 15h30 et je meurs de faim. Rue Granada, je m'offre une salade d'avocats et tomates cerise et une friture de calamars.

Je suis maintenant prête pour la visite du musée Picasso, situé dans le très beau palais Buenavista. C'est un endroit très agréable que ces salles au plafond en bois sculpté. Je n'y trouve hélas aucune des oeuvres que je connais, et surtout pas Guernica, que j'ai étudié au lycée en classe d'espagnol et qui m'a fait aimer Picasso. Guernica, comme la plupart des pièces maitresses de Picasso, ne se trouve pas dans sa ville natale mais au musée Reina Sofia de Madrid. Picasso a quitté Malaga à l'âge de 19 ans et n'y est jamais revenu. Mon guide, qui date quand même de 2005, vante les patisseries et le patio du café du musée. Pourtant, ceux-ci sont absolument déserts, et je m'y installe quand même pour déguster un délicieux muffin à la crème de citron (c'était ça ou une mousse aux 3 chocolats).

En attendant que B. sonne le rappel des troupes, je traîne dans la ville, me pèle en essayant, en vain, de me connecter au wifi du café-restaurant El Jardin, idéalement situé sur une place derrière la cathédrale, mais à l'ombre, donc. Finalement, le code écrit par le serveur était à traduire en minuscules, et je réussis tout de même à papoter avec Mère Mi sur Skype (vive la retraite !).

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B. me récupère sur un rond-point. Le pauvre a passé cette journée ensoleillée dans un magasin ...

Dans la voiture, sur le siège arrière, je comate en écoutant Chambao, groupe électro de Malaga. Vers 20h, nous voilà enfin de retour à Grenade où B. me donne une pause jusqu'à 22h, heure à laquelle nous irons rejoindre un de ses amis dans le centre pour quelques verres. A l'heure dite, j'entends B. qui dit dans son téléphone "Salimos ahora mismo". Ce que je ne savais pas, c'est que nous descendrions à pied à travers Albaycin. "On en a pour 15 minutes à peine" dit B. " 15 minutes, tu rêves, ça va nous prendre au moins 20 minutes. Si j'avais su, j'aurais mis mon jean et mes baskets". Sacré bizutage qu'il m'inflige, l'ami B. ! Je prie pour ne pas me casser, de nouveau, la gueule du haut de mes bottines mais c'est avec un soulagement non feint que j'atteins le bout de Caldoneja Vieja, la rue des teterias marocaines.

Devant un bar de la calle Cetti Meriem, un gaillard soulève Bruno dans ses bras avant de me réserver le même accueil. Nous entrons, commandons des verres, on nous offre successivement des brochettes de viande et des montaditos de lomo, jamon tomate y aioli tout chauds. A. me parle - vite - j'ai du mal à suivre et me contente de les écouter. Je suis troublée de voir ces deux amis s'étreindre, troublée aussi que A. me palpe les mollets et tire sur ma mini-jupe - il  dit qu'il n'a pas vu de mini-jupe pareille depuis les années 80- 

Je ne sais pas si A. me trouve coincée, en tout cas, il me soulève dans ses bras à plusieurs reprises en disant "Détends-toi, tout va bien". Les contacts sont constants entre les Andalous., ils sont aussi expressifs verbalement que physiquement. B., en bon provençal, s'y sent dans son élément. Je me fais embrasser aussi, et ne boude pas mon plaisir, et B. traduit l'avertissement que me lance A. : "Toi, tu me plais, je ne vais pas te draguer mais avant la fin de la soirée, je t'embrasserai sur la bouche". Olé !

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