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  • Rencontre avec des charentais et diner oriental

    A la sortie de Jumbo, nous nous installons en terrasse du Palladio's. Il est 14h30 mais nous n'avons pas faim et commandons des jus de fruits frais (pour moi un jus de goyavier : 6000 Ar soit 2 euros).

    On repasse à l'appartement de S. déposer ses courses puis on va chez JJ. Je raconte la mésaventure de ma valise restée à La Réunion. "Ah mais tu es arrivée hier soir ? Tu as pris le même vol que des amis à moi, une blonde aux yeux bleus, avec un brun et leur petit garçon, blond aussi. J'espère qu'ils ont eu leurs bagages eux."

    Je me souviens de la blonde et de la crise de larmes du petit garçon, dans la file d'attente pour déposer nos réclamations et je confirme à JJ que leurs bagages ont été perdus aussi.

    Chez JJ, on rencontre justement ce couple, G. et A., leurs voisins du dessus, et le mari français de JJ.

    En discutant avec lui, je nous découvre des connexions; il a travaillé pour TP, qui fut mon prestaire quand je travaillais pour MEL et y a croisé ma vieille amie du lycée, Esperanza. Le monde est vraiment petit ...

    E. et G. sont associés dans le projet de monter un centre d'appels ici. J'accroche d'emblée avec G., sans doute parce qu'il me rappelle un ami de mon frère, que j'affectionne.

    Le soir, après une tentative de sieste qui me laisse les yeux grands ouverts, nous retrouvons JJ et E. à l'Oriental, un restaurant libanais tenu par un égyptien (musulman) et un libanais (chrétien). Mon premier diner malgache ne le sera pas. Je mange un filet de merlu et écoute le patron raconter qu'une de leurs connaissances s'est fait agresser en sortant de chez eux. Un groupe d'hommes en tenues de  gendarmes l'ont arrêté à un barrage de contrôle, lui ont volé ordinateur et téléphone portable et mis un coup de crosse qui a nécessité des points de suture.

    L'insécurité à Madagascar n'est pas un mythe. Elle touche les "vazahas" et en particulier les "karanas", ces indo-pakistanais qui tiennent l'économie malgache. Certains ont été victimes d'enlèvements et beaucoup ne se déplacent pas sans gardes du corps. 

  • Première journée à Tana et visite de Jumbo

    Vers 9h30, nous rejoignons une voiture garée sur le parking, chauffeur au volant, d'où une gironde femme aux cheveux rouges nous houspille gentiment. Je rencontre JJ, tunisienne comme ma copine, et son chauffeur malgache Mboule.

    Son mari et elle possèdent des appartements à Tunis et près d'Enghien les Bains; et sont venus s'installer à Madagascar il y a 1 mois et demi. Il est là pour mettre en place l'infrastructure informatique d'un centre d'appels.

    S. et JJ m'emmènent prendre le petit-déjeuner à l'Infinithé, un salon de thé européen, ouvert sur un grand jardin et  principalement fréquenté par des "vaza" (étrangers). La seule touche locale de mon petit déj, c'est le jus de corossol et le Taf, un très bon café local.

     

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    Ensuite, mes copines m'emmènent au Court faire les courses au Jumbo Score. Je fonce direct au rayon alccols pour voir le prix du rhum Dzama, dont un ex-collègue m'a vanté la qualité. Et en effet, le cubi de 3 litres est à 99500 Ariary, soit 30 euros.

     

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    Je continue ma visite et je pense à ma copine Boug' qui s'éclatait dans les rayons des supermarchés roumains et irlandais. Elle aurait de quoi faire ici : du sirop de baobab, l'arbre emblématique de Madagascar, et de cactus, du miel sauvage, des miels de litchi et, oh surprise, de l'arbre de mon île natale, le niaouli, du piment sous toutes ses formes (sirop, confit, confiture), de la confiture de pok-pok, des conserves d'anguille.

     

    Et bien sûr, au rayon fruits, quantité de fruits tropicaux, des avocats énormes.

  • Saint-Denis / Antananarivo : l'aventure commence !

    Mon vol Air   Madagascar était prévu à 21h30. Toute la semaine, Air Mad' m'avait envoyé des mails avançant le vol de 5 minutes. Dimanche, jour de mon départ, C., fort de son expérience, avait appelé l'aéroport et découvert que le départ de mon vol était avancé d'1h20. 

    Je quitte la maison des hauts de Saint-Paul avec ma valise et mon sac à dos, vide, à l'intérieur, en prévision de tout ce que je ramènerai sans doute de Mada. A l'aéroport, je fais la queue derrière une famille; la maman, un visage rond encadré de jolies tresses, et ses 2 portraits crachés en miniatures. Elle se tourne vers moi : " On vous a prévenue que le vol était avancé ?" Nous commençons à discuter. Ninon s'est installée avec son mari et ses 2 petites filles à Saint-André, après 15 ans dans l'Essonne. Elle part seule en vacances à Madagascar pour 10 jours, comme moi. "Vous y êtes déjà allée ?" demandai-je. Elle pouffe : " Je suis malgache". 

    A l'approche du comptoir d'enregistrement, elle propose que nus nous enregistrions ensembe, pour voyager côte à côte. Je suis contente de débarquer à Tana avec une locale car on m' un peu fait flipper en me mettant en garde contre l'insécurité à Mada. " On parle beaucoup sur internet, il faut faire attention, comme partout " réplique Ninon. 

    A la descente du bus, sur le tarma, Ninon s'étonne et qustionne l'agent d'escale : " Mais ... c'est un ATR, pas un Boeing !? Tous les bagages vont monter à bord ??" L'agent répond " Non, pas tous, si jamais vos bagages ne sont pas à l'arrivée, allez remplir une déclaration au comptoir". 

    L'ATR d'Air Mad' est "à l'ancienne" : sièges en cuir bordeaux craquelé, hôtesses grandes et élancées dans un uniforme du même ton,. Dans les pochettes devant nous, un petit livret "Passeport pour Madagascar", qui contient un formulaire de débarquement sur lequel je mens effrontément en datant mon vaccin contre la fièvre jaune de moins de 10 ans et surtout l'histoire de Tananarive et une mise en garde contre l'exploitation sexuelle des enfants. Le décor est planté.

    Ninon et moi trinquons à notre rencontre sur un verre de Merlot qui fait couler le sandwich mou aux crudités. Il fait nuit noire lorsque nous atterrissons à Tananarive. Ninon me presse : " Dépêche-toi,il va y avoir du monde au comptoir des visas".

    Au franchissement de la porte d'entrée de l'aérogare, un homme presse un appareil sur ma tempe. " Il vérifie ta température, pour voir si tu as Ebola" explique Ninon. Au comptoir des visas, 4 policiers assènent des coups de tampons. L'un d'eux demande mon adresse à Madagascar. J'explique qu'une amie m'attend à l'arrivée et que je ne connais pas son adresse. "Il nous faut une adresse, madame" insiste-t-il, sans un sourire. Je commence à fouiller nerveusement mon téléphone. "Dis que tu es au Carlton hôtel" chuchote Ninon. Je me tourne vers le policier : "Je suis au Carlton". Il me fixe d'un air qui veut dire "Prends moi pour un con" et toujours muet comme une carpe, balance mon passeport sur le comptoir. Ninon s'amuse "Il doit se dire que la compatriote n'est pas sympa ... j'ai cassé son plan, il t'a mis un coup de pression pour que tu glisses un petit billet."

    Elle pointe d'autres passagers du menton "Tu vois, tous ceux-là qui passent devant nous et n'attendent pas, ils ont glissé un billet dans le passeport. Moi je ne cautionne pas ce système."

    Décidément, la mentalité de ma nouvelle copine me plaît beaucoup.

    Hélas, notre gaieté est de courte durée. Le tapis roulant vomit quelques bagages, puis plus rien. Nos valises ne nous ont pas suivies, comme nous le craignions. Il ne nous reste plus qu'à faire la queue avec une vingtaine d'autres passagers devant un local rempli de bagages jusqu'au plafond, d'où s'échappe une odeur pestilentielle. Au fond de ce local, un jeune homme remplit des formulaires.

    Les passagers s'impatientent, surtout ceux qui ne faisaient qu'une correspondance à Tana et ceux qui ont des enfants. Un blanc est très virulent et s'en prend au jeune homme, qu'il exhorte à sortir de son local, et à un policier sans doute venu s'assurer que la situation ne dégénère pas. "A quoi il sert, celui-là, planté comme un piquet ? Qu'il retourne dormir ! Pas étonnant que ce pays soit dans une merde pareille, ce sont des bons à rien". La réaction de Ninon ne se fait pas attendre. Sans aucun signe d'agressivité, elle répond "Ca ne sert à rien de s'énerver, ça ne fera qu'empirer les choses. Moi j'aime beaucoup mon pays, même comme il est, c'est un beau pays."

    Le message a visiblement été reçu, l'homme se calme instantanément.

    Nous sommes là depuis une bonne demie-heure déjà. Je m'inquiète que ma copine S., ne me voyant pas, s'imagine que j'ai raté l'avion et rentre chez elle, à une adresse que je n'ai pas. Ninon sort de l'aérogare pour rassurer son frère qui l'attend et grâce à ma description, reconnait S. à qui elle transmet mon message. Quelques passagers, pressés de quitter cet endroit puant, propose au jeune homme de nous faire passer des formulaires pour qu'on les remplisse nous-mêmes. Il refuse plusieurs fois, au prétexte que nous allons mal les remplir, puis capitule. Avoir bossé en compagnie aérienne me permet de faire un sans faute et l'affaire est  expédiée en quelques minutes.

    Enfin, je quitte l'aéroport et embrasse ma copine qui me charrie : "Dis donc, t'es la femme idéale, toi, tu voyages ultra-léger !"

    Elle paie le parking et nous nous enfonçons dans l'obscurité des routes non éclairées et défoncées de Tana ...

     

     

  • Recette du sauté de mines

    Je l'avoue moi-même, le nom peu appétissnt de cette recette me laissait perplexe ... Mais j'ai suivi la confection de ce plat sur les traces de C. et vous en livre la recette. Quelques explications en préambule : les mines, ce sont des nouilles et ce plat est une variante réunionnaise des nouilles sautées asiatiques.

    Pour cette recette, il vous faut (proportions variables selon le nombre de convives) :

    1 kilo d'échine de porc taillé en lanières, 1 kilo de mines (nouilles chinoises, spaghetti ou tagliatelles), 6 oeufs, de l'ail chinois (ou ciboulette), de la Marie Brizard (oui, oui), du miel, du 5 épices, des crevettes décortiquées, du Siave (sauce soja)

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    La veille, mettre la viande dans la marinade (Marie Brizard, sauce soja, miel et 5 épices. Le lendemain, sortir la viande, la tailler en fines lanières ou en dés, la faire griller sur une grille, au-dessus d'une lèchefrite remplie d'eau. Réserver la marinade.

    Se servir une Dodo bien fraîche, qui vous désaltérera pendant la longue préparation du sauté de mines. Attention, sur la photo ci-dessous, il faut boire le breuvage de gauche, pas de droite ... 

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    Faire 2 omelettes de 3 oeufs, ajouter un peu d'ail chinois émincé ou la ciboulette, assaisonner de sel et poivre, tailler en lanières fines ou en dés.

     

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    Faire colorer les crevettes dans un wok avec 1 cuillère d'huile puis ajouter la viande et la marinade et touiller, comme dit C. Ajouter les omelettes, bien remuer, ajouter sel et poivre selon le goût, le reste d'ail chinois. Faire cuire les pâtes et les ajouter au reste, arroser de siave (sauce soja).

     

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    Et comme dit C., "Tu remets du siave, avec un rougail tomates-combavas, ça y va nickel".  A servir dans le wok :

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  • Avant Madagascar ...

    Ce matin, je me réveille à 6h30 et après le petit déj, je regarde le championnat du monde de boxe avec C. Mnny Pacquiao aurait dû gagner.

    Vers 10h, on part pour le marché aux orchidées de Saint Gilles les Hauts. De délicates corolles, des sabots de Vénus, un ravissement pour les yeux.

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    Ensuite, on va faire un tour sur le marché de producteurs, et on admire les brèdes, les énormes avocats, on achète des samoussas citrouille, chouchou et songe pour l'apéro.

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    On discute aussi avec le patron - corse - de la ferme du Bel-Air, qui a une vraie tête de réunionnais et fait son propre foie gras et autres produits à base de palmipèdes.

    Sur la route, à son habitude, C. jure avec cet accent du sud qu'il n'a jamais perdu "Et putain, le clignotant, c'est en option, cong?".