Un lecteur émettait récemment l'idée "qu'il devait être agréable de s'assoir en terrasse avec moi".
Et bien, mon dîner d'hier soir, en terrasse, avec Petite Française et Boug' m'oblige à l'avertir que si j'aime à croire qu'il est agréable de s'assoir en terrasse avec moi, ça n'est pas de tout repos.Et parfois risqué.
Hier soir, donc, sous une chaleur étouffante, je retrouve Boug', resplendissante dans une robe noire très aérienne. Je prends le volant de sa Mégane, le trafic sur le périph' est parfaitement fluide et nous rejoignons la place d'Auteuil en moins de 15 minutes, sans l'aide de son GPS qui n'arrive pas à nous localiser. Du coup, dès que j'ai repéré le boulevard Murat, je me gare et convenant de boire un cocktail au Tsé avec Petite Française, après le dîner, nous nous mettons en marche pour rejoindre Vin & Marée. Sauf que ... lorsque nous attaquons le boulevard Murat, nous sommes au n°1 et nous allons au n° 183. Après plusieurs centaines de mètres en direction de la porte Saint-Cloud, j'ai un doute; et si je m'étais planté de porte ? Après 30 minutes de marche, la traversée de la porte Saint-Cloud et une ampoule pour Boug', nous apercevons enfin le auvent bleu vif du restaurant Vin & Marée et nous installons en terrasse tandis que Petite Française m'envoie des sms affolés "C'est bien au 103 boulevard Exelmans?".
Pour un peu, elle ratait l'arrivée des pompiers, spectacle toujours plaisant pour les amatrices de petits culs moulés que nous sommes. Peu avant 21 heures, nous faisons enfin tinter nos coupes de champagne rosé avant de nous plonger dans le menu Roses & Marée que nous avons obtenu, en réservant sur le site la fourchette, à 32 € au lieu de 64.
Croustillants de gambas sauce tandoori et langoustines en entrée, puis on dépose devant nous 3 magnifiques homards grillés et les ustensiles qui vont avec (en face, c'est le décolleté de Boug')
Alors que nous discutons de sujets irracontables ici, je me bats avec une pince particulièrement épaisse, que je ne parviens pas à coincer entre les mâchoires de fer. J'appuie, j'appuie, et enfin, crac ! A ma gauche, Petite Française réprime un cri de frayeur "Ca m'est passé à 3 centimètres devant le nez !". Nous tournons la tête toutes trois et là, fou-rire général. J'ai tapissé de jus de homard la portière d'une espace garée le long du trottoir. C'est pas joli, joli mais l'avantage, c'est que ça peut passer pour les traces d'un volatile pris d'une violente diarrhée.
La dernière fois que j'ai fait un truc pareil, c'était à Galway, dans le Connemara, lorsque j'ai balancé une pince de crabe sur la pompe d'un mec.
"Tu n'es pas sortable" conclut Petite Française tandis que Boug' promet de réviser, dès le lendemain, son commentaire élogieux sur mon blog.
Je termine mon repas, ignorant les regards inquiets de mes copines dès que je me saisis de mes instruments de guerre. Lorsque la charmante serveuse, dont la voix rauque et les yeux bleus nous rappellent étrangement la jolie M., pose l'ardoise des desserts sur ledit véhicule, je pointe mon forfait "Ah vous ne rigoles pas, vous ! " dit-elle en riant.
Le repas se termine sur un baba au rhum géant pour Boug' et des fondants au chocolat pour nous, puis Petite Française nous dépose place d'Auteuil. Les cocktails du Tsé, ce sera pour une autre fois, à moins qu'elle ne nous donne rendez-vous Aux trois obus ...(private joke)