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  • Dernier jour en Martinique

    Photo124.jpgCe matin, la lumière du soleil me réveille. Le ventilateur a beau faire, j’ai la peau moite. Je me lève, Bibiche est déjà debout, il est 6h58. Je m’assois un moment au salon puis retourne me coucher, mon masque sur les yeux.

    J’émerge de nouveau à 8h20, en même temps que S. les yeux lourds de sommeil. Bibiche me montre où est le café avant de filer acheter du pain. Lorsqu’il revient, nous nous attablons devant mon premier petit déjeuner martiniquais : une tartine de rillettes de hareng saur aux carottes râpées, bien pimenté, préparé par Tatie, que nous mélangeons à des dés d’avocat. Bibiche pose aussi devant moi un verre de jus de coco frais qu’il a ouverte ce matin, ainsi qu’une briquette de jus de prune de cythère. C’est délicieux, je me régale et regrette que mon hôtel ne m’ait proposé que des viennoiseries.  

    Les ingrédients :

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    Le résultat :

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    Ensuite, nous attaquons mes valises. Et là, y'a du boulot. Heureusement, Bibiche est un pro de l’emballage des bouteilles de rhum. Sa cousine lui a conseillé de couper le cul de bouteilles en plastique et de mettre les bouteilles de rhum dedans, après en avoir scotché le goulot. Le relief des bouteilles en plastique évite les chocs directs sur le verre. Il insère également du papier journal entre les bouteilles pour qu’elles ne s’entrechoquent pas. J’ai bien fait d’amener 2 valises quasi-vides : j’ai 4 bouteilles de punch coco, 3 de punch cacahuètes, 2 de liqueur de banane, 1 de liqueur de gingembre, cadeau de mes 3 Martiniquaises, 3 de rhum + 2 cubis de 3 litres chacun. Ajoutez à ça 6 avocats, des citrons verts, goyaves et un corossol, les bocaux de confiture et souskay, les fleurs d’atoumo, la citronelle, les citrons verts spécial punch. Nous pesons les valises  et sommes obligé d’ôter 3 bouteilles et 3 avocats, que W. l’aîné de Bibiche, transportera pour moi au retour. Je dois encore enlever 3 avocats que je case dans mon sac d’ordinateur, pourvu qu’on ne me les confisque pas aux rayons X !

    Pendant que je prends en photo les très belles fleurs d'atoumo offertes par S., Bibiche cuisine (j'ai toujours trouvé sexys les hommes aux fourneaux, pas vous?)

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    Vers 11h30, nous prenons la route de la plage pour mon dernier bain de mer. Dernier arrêt à la cabane de canne à sucre, à l'entrée du Lamentin, la coco calée entre les pieds, c'est parti. Je regarde tout comme le premier jour, ce trajet entre FDF et le Robert qui m'est devenu familier au fil des jours et dont le souvenir s'estompera moins vite grâce à 2yeux2oreilles, ma béquille mémorielle.

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    Aujourd'hui passagère, je découvre la presqu'île de la Caravelle.

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    Puis la plage de Tartane, que je n’ai vue que de nuit, ses barques abandonnées au fil des vagues, les frégates qui tournoient dans le ciel, à l’affût de poisson à chaparder et les familles, assises à l’ombre des arbres, avec hamacs, tentes, marmites et tables.

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    Bibiche emprunte une machette et fend la coco, si crémeuse que je la déguste à la cuillère.

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    Elle est vachement bien, la plage de Tartane ! Les enfants m’entraînent jusqu’au ponton de bois. Je saute dans l’eau avec eux, envie les voltiges et saltos de J., qu’on croirait monté sur ressorts. Je suis restée très souple mais désormais j’appréhende les poiriers, roues et ponts auxquels je soumettais mon corps élastique, jusqu’à l’adolescence. L’autre jour, au bureau, j’ai bien fait le pont devant les yeux écarquillés de J., la commerciale qui m’avait accompagnée sur l’île de Ré, mais la roue du haut d’un ponton, c’est autre chose …. Pourtant là j’ai envie de me lancer, de faire un pied de nez à cette trouille de se faire mal que les enfants ignorent. « J’ai envie de faire la roue sur le ponton pour tomber dans l’eau » je dis aux trois gosses. Ils m’encouragent bien sûr, je n’en attendais pas moins. Dans 3 heures, tu montes dans l’avion de retour. Manquerait plus que tu te pètes un truc le jour du départ.   

    J’hésite quelques minutes, vérifie mes amarrages (on n’est jamais trop prudente) et puis hop, 1, 2, 3, S. m’accompagne, je prends mon élan, pose la main droite sur le ponton de bois mouillé, puis la gauche et hop, à l’eau ! Rien de cassé, me suis pas fracassé la tête sur le bois, alors c’est reparti, je me sens des ailes, p’tain quand même, ça a quelque chose de jouissif de faire l’andouille avec des gosses à presque 40 piges.

    Quand Bibiche sonne le rappel et que nous le rejoignons sur la plage, il me lance « C’est bien tes pieds que j’ai vus en l’air tout à l’heure ? »

    Nous ne sommes pas en avance et retournons tambour battant à Fort-de-France. Sur la route, je retrouve ces quartiers que j'ai découverts, au fur et à mesure de mon séjour, et mon hôtel, perché au-dessus de la rocade.

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    Je charge mes lourdes valises dans ma petite 107, embrasse tout le monde et file à l’aéroport où grâce à la carte d’embarquement imprimée par mon client la veille, je n’ai plus qu’à rendre la bagnole et déposer mes bagages au comptoir.

    En une demi-heure, après avoir fendu la foule amassée devant le sas des départs (on dirait un hall d’arrivée en métropole, ça s’embrasse et se fait des grands signes « A dans 3 ans ! », ça pleure aussi de voir partir un enfant, un frère ou une sœur), je suis en salle d’embarquement. Mes trois énormes avocats ont passé l’épreuve rayons X sans se faire repérer dans la sacoche de mon ordi. L’arrivée en tongs au petit matin, dans la grisaille parisienne, va être douloureuse.  

     

     

     

     

     

  • A Schoelcher et les couettes de Fifille sur le "malecon" de Fort-de-France

    A l’ouverture, le directeur me fait visiter son magasin. Cool, les cubis de rhums sont toujours en promo. Il me conseille du St James en vieux et du Plisson ou VSOP Saint-Etienne en blanc.  C'est noté.

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    Je découvre les produits locaux : au rayon surgelés, des bâtonnets Floup et Fruisson. Au rayon frais, des des Yop corossol et litchi, – productions locales -, des briquettes de nectar tropicaux de la marque Caresse Antillaise. Au rayon frais encore, des bocaux  de souskay de groin de porc ou hareng saur et un autre, très étonnant, dont je garde le secret car je veux le faire goûter aux parigots.

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    Lorsque je retrouve mes 3 Martiniquaises en salle de réunion, l’ambiance est bien plus détendue que le premier jour. Des viennoiseries et du café nous attendent.

    L’élégante S., celle qui porte un joli fard à paupières bleu turquoise, soulève un sac en plastique : « Sophie, je vous ai ramené des goyaves ».

    (Anecdote : j’ai toujours entendu ma mère dire go-iave  et je le prononçais ainsi jusqu’à ce que j’entende mon ami JM dire  goi-iave. « Est-ce que tu dis « vo-iage ? »)

    « Vous connaissez le thé d’ici ? demande S. C’est ce qu’on envoie aux gens en métropole pour les réchauffer pendant l’hiver. Il y a de l’atoumo, du boldo, parfois du basilic, c’est très bon ». C’est la composition de la tisane que j’ai bue après le trempage de mardi soir.

    « Ah ! Sophie ! Faîtes moi penser, j’ai une coco pour vous dans mon coffre » dit mon client.

    « Je vais essayer de vous trouver des fruits de la passion et des herbes » ajoute S. Et pendant ce temps, l'autre S. dépose des briquettes de nectar de corossol et jus de canne sur la table.

    Je rigole : « Oh la la ! Vous ne voulez pas que je parte ou quoi ? Je sens que je vais rater mon avion samedi, moi ! »

    Le midi, elles nous emmènent déjeuner au casino de Schoelcher. Il suffit de quelques minutes de marche sous le soleil pour que nous soyons tous en nage. Un bon plan, le restaurant, à l’étage, du casino de Schoelcher. Pour 15 €, vous avez droit à un buffet d’apéritifs (Olivier et moi nous sifflons un vieux), un d’entrées où je prends du groin de porc en vinaigrette et du giraumon râpé, et un buffet de plats chauds (je choisis du thon) avec gratin de bananes et riz.

    Le soir, je vais faire mes courses : 2 cubis de 3L d rhum St Etienne, des confitures de coco, mangue et banane, les bocaux de souskay recommandés par L., le directeur.

    Je rejoins Bibiche chez lui, je regarde la télé avec les enfants et nous sortons dîner sur le Malecon de Fort-de-France. Ca sent les grillades et beaucoup de gens sont assis sur des chaises en plastique. Bibiche, en chef de famille, commande des brochettes de rognon, du poulet boucané, du riz et haricots rouges et nous nous installons tous les 5 à une table où se trouve déjà un couple âgé.

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    Elle, c’est Viviane, elle a le port de tête d’une africaine et un foulard enturbanné, lui c’est Daniel, sa barbe est grise. « C’est notre sortie du jeudi », me confie-t-il. Bras dessus, bras dessous, ils viennent ici manger du poulet. Daniel dit avoir beaucoup d’affection pour une des serveuses qui a gardé la façon d’être typiquement martiniquaise même si, regrette-t-il, elle ne parle plus créole. Et c’est vrai que c’est un sacré phénomène, cette plantureuse jeune femme, elle charrie, elle câline, elle a du caractère : « La dame attend ? Et bien, la dame va attendre » répond-elle à sa collègue qui tente de la presser.

    Pendant ce temps, Daniel me raconte l’histoire des Caraïbes. Il a travaillé dans la presse et semble en connaître un rayon. « Savez-vous ce qui représente la Martinique, bien plus que la yole ? Le gommier ! » Il est allé 4 fois en France, évoque les Champs-Elysées et les Halles, s’étonne que je n’aime pas ces quartiers. Tous deux s’éloignent, J. s’endort sur la table et nous quittons les lieux, vêtements et cheveux boucanés. Devant chez Bibiche, je reprends ma 107 et dévale la rocade dans la nuit jusqu’à l’accent circonflexe de l’hôtel Valmenière.

    Et pour finir, les couettes de Fifille. Elles sont mignonnes, non ?

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  • Début de soirée à l'anse Cosmy : trempage !

    Photo368.jpgCette semaine, je finis mes journées plus tôt, à la demande de mes clients, ce qui nous oblige à déjeuner très rapidement, dans un snack proche de la Z.I. Place d’Armes. Il n'y aura donc sans doute plus de photos de mes déjeuners qui n’ont plus rien de créole.

     Je pars chaque matin avec maillot de bain, serviette et crème solaire. Et depuis ma douche tropicale la veille à Trinité et ma soirée chez Léger, je laisse un spray anti-moustiques, des tongs et ma robe de plage – celle de l’île de Ré -  en permanence dans la voiture.  

    Ce soir, Bibiche a récupéré sa marmaille d’ados et propose de me retrouver après le travail pour aller à la plage. Je lui envoie un sms et il me récupère sur un des ronds-points du Lamentin. Il y a 3 têtes de plus dans sa bagnole. Je le suis sur la route désormais familière qui relie le Lamentin au Robert. A la Trinité nous traversons la ville puis à la sortie, juste après le point de vente des pêcheurs où d’énormes poissons sont exposés (et l’odeur très forte), nous tournons à droite en direction de l’anse Cosmy. J’aime bien cette ville où les gens se promènent en borde de mer, le soir, je lui trouve quelque chose qui ressemble à la douceur de vivre.

    A l’Anse Cosmy, les vagues font des rouleaux et il y a du monde. Je me change dans ma voiture, comme d’hab, et je retrouve Bibiche et ses enfants. La dernière fois que je les ai vus, c’était un soir où je les ai emmenés tous 3 chez Toritcho. Ils ont vachement grandi, ses deux chenapans de 13 ans. Sous les arbres, des tables sont dressées : posé sur des feuilles de bananier, un monticule de pain émietté et parsemé de dés d’avocat, en fait toute la longueur. « Ce soir, c’est trempage » dit Bibiche. « Ah bon ? Mais je croyais que c’était ce matin ? » « Moi aussi, mais finalement non, tu vas pouvoir goûter ».

    Là, je comprends que je suis une sacrée chanceuse, comme me le confirmeront Olivier et mes stagiaires, le lendemain. Ils ouvriront même des yeux ronds car « Beaucoup de Martiniquais n’ont même jamais assisté à un trempage ».  

    Un trempage, pour les non-initiés comme moi, c’est « un mélange de pain trempé, pressé, de pois rouges, de morue rôtie pimentée, de ragoût de viande, de bananes mures coupées en rondelles » (source Tidiane N’Diaye)

    Pour les curieux, voici même une des nombreuses variantes de cette recette très conviviale :

    Nous rejoignons son ami P., vacancier aussi (c’est ainsi qu’on désigne les Martiniquais en vacances au pays) qui est là avec sa mère et sa tante, et qui nous a invités. « Tu en auras vu des choses en seulement 15 jours ! » dit Bibiche. Le temps d’un plongeon dans l’Océan avec les enfants et on sonne l’heure de la cérémonie. « Tout le monde s’est lavé les mains ? » s’enquiert le maître de cérémonie.  

     

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    Je prends place autour de la table, de profil et suivant l'exemple de ceux qui m'entourent, je fais une boulette avec le pain trempé et la porte à ma bouche . Je pourrais tenter de vous retranscrire l’ambiance mais ce serait faiblard comparé au live (et surtout, j’ai une pensée pour Jeff et Jean-Marc qui auront un sourire sur la face à l’écoute de l’extrait qui suit)

     
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    Bien sûr, étant la seule blanche du groupe, ma présence intrigue les invités ; on me questionne et on tente de me faire des blagues. « Tu manges où ? » demande un monsieur rigolard et lorsque je réponds, il frotte ma portion à l’aide d’un piment coupé en 2. Mais justement, j’aime le piment alors après avoir fourré la boulette dans ma bouche, je le charrie : « Y’a plus de piment ? » Je ne suis pas la seule à prendre des photos et à filmer, dans le groupe il y a pas mal de vacanciers, caméra au poing. Je discute avec l’un d’eux qui vit à Maison-Alfort. L’organisatrice de ce sympathique rassemblement souhaite connaître mon impression et j’en profite pour la questionner sur la composition du trempage de ce soir : on a parsemé du hareng saur sur le pain émietté puis recouvert l’ensemble d’une sauce rouge contenant des moules, bananes, avocats et viande poulet.

    Je rejoins Bibiche et les enfants, qui me sautent dessus et tentent de me couler, dans la flotte. Le soir tombe, le ciel est clair et je photographie mentalement ce moment privilégié tandis que Bibiche et P. vantent la saveur d’un autre plat inconnu de moi : le migan, composé de fruit à pain et queues de cochon salées « qui donne à la sauce l’onctuosité d’une béchamel ».

    Bibiche, de loin, parce qu'il est pudique :

     

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    Sous les arbres, les hommes se sont emparés de tambours et chantent à tue-tête. Ambiance filmée disponible prochainement si j'arrive à convertir mon fichier, de retour à Paris.

    Quand la nuit tombe, après nous être rincés, nous repartons en diretion de Ducos. Shana et ses couettes se sont invitées dans ma voiture, elle a changé de fréquence et chante à tue-tête sur Trace FM en se dandinant sur son siège. Je me marre, ça me rappelle une autre ado, il y a presque 15 ans, qui me faisait la même sur les routes du Connemara. Ma petite sœur qui a quitté Paris, elle aussi. Ma fratrie m’a lâchée.

    Au cassoulet de papa, les enfants ont préféré les double madras du snack Elize. Ce soir, ados obligent, je ne ferai pas dans la gastronomie mais je dois avouer que j’ai préféré cette soirée à celle d’hier (et pas seulement parce que j’ai fait la nique aux moustiques).

    Pour le plaisir et parce que je l’ai trouvé rigolo, voici le site de l’office de Tourisme de Trinité, celui là-même qui organise chaque année, en juillet, un Trempage Show, contre une modique participation (moins de 10€).

     

  • Bain de mer à Trinité avant langouste Chez Léger

    Photo251.jpgAujourd’hui débute ma deuxième session de formation. Mon client m’avait prévenue qu’elle serait plus ardue. Déjà, lors de la réunion de lancement, à mon arrivée, mes 3 stagiaires étaient assez froides. Ce matin, lorsque je pénètre dans les locaux, elles sont avec le directeur du magasin et semblent déjà braquées. Elles commencent par me dire qu’il faudra finir les journées plus tôt mais pas question de commencer plus tôt. Mon client propose alors de déjeuner en 30 minutes et de finir à 15h30. Tant mieux, ça me laissera au moins 2 heures pour filer à la plage et profiter du soleil. Elles sont persuadées que je n’arriverai pas à « répondre à leurs attentes », comme on dit. J’adore ça.

    L’après-midi, déjà, après le déjeuner où nous avons pu faire plus ample connaissance, je sens qu’elles se détendent.

    Le soir, il est 16 heures lorsque je quitte Place d’Armes. J’ai prévu mon coup et j’ai quitté l’hôtel avec serviette, crème solaire et maillot de bain. Tony m’a conseillé d’aller jusqu’à Tartane, du côté de Trinité, c’est le plus direct du Lamentin où je travaille. Je file et je commence à adopter la conduite sportive des gens du coin (sauf en côte où ma 107 est un veau).

    Je m’arrête sur la première plage que je trouve, juste avant de prendre la route de la presqu’île de la Caravelle. Je me change dans ma voiture, ni vu ni connu, je laisse mes affaires sur la plage, téléphone et clés de bagnole dans ma pochette Air Caraibes et je file dans l’eau. Il y a un rasta et un gamin (son fils ?), des familles et la baignade est agréable car on a une vue sur la baie de Trinité et l’îlet Saint Aubin. Après une vingtaine de minutes, le ciel gronde et un énorme nuage gris arrive au-dessus de nous. « Ca va tomber » je dis. « Tu penses ça ? » demande le rasta. Nous nous croyaons sortis d’affaire mais quelques minutes plus tard, une forte averse s’abat sur nous. Je suis dans l’eau jusqu’au menton et celle-ci devient incroyablement chaude. C’est un spectacle enchanteur que ces milliers de perles cristallines qui frémissent à la surface de l’océan. Entourée de l’élément eau, comme dans le ventre de la mer.

    N’empêche, je prie intérieurement que la pochette jaune d’Air Caraibes soit étanche. Mes fringues ne le sont pas, ça c’est sûr. La pluie se calme puis reprend de plus belle. Cette fois, il faut que je sorte. Ma jupe et mon tee-shirt baignent dans une flaque, la serviette est trempée mais la pochette d’Air Caraibes est bien étanche. Je cours jusqu’à ma voiture en maillot de bain et là, je suis bien emmerdée. Impossible de remettre mes fringues. Je ne vais quand même pas me pointer au resto en bikini. Je retire mon maillot de bain trempé, étends mes vêtements sur le siège passager, mets le chauffage à fond et prends la route, en string et soutif.  Manquerait plus que je me fasse arrêter pour un contrôle, tiens …

    Il est trop tôt pour le resto, je monte sur la presqu’île, très verte, et pousse jusqu’au village de Tartane. Là il ne pleut plus, j’enfile ma jupe presque sèche et prends des photos du paisible bord de mer, sous les carapatiers.

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    Lorsque je redescends, des dizaines de chauves-souris volètent au ras des arbres.

    Cette fois, je m’installe sous l’auvent du restaurant-épicerie Chez Léger, à l’entrée de Dostaly, en venant du François. Je commande un punch coco et la patronne dépose bouteille et verre de glaçons devant moi. A l’entrée du restaurant, le patron a allumé le barbecue. Je commande un menu langouste à 30€. « Une langouste de 500g » dit la patronne. En entrée, elle m’apporte des accras moelleux comme des chamallows. Puis la langouste arrive, ou plutôt les langoustes, sauce chien, fraîchement grillées avec riz et légumes pays. Un délice et je savoure ma solitude qui me permet d’éventrer mes mangoustes sans complexes. Seulement, j’ai oublié un truc dans mon sac du matin : la lotion anti-moustiques et pendant que je dévore mes langoustes, ces enfoirés de moustiques me dévorent les jambes.

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    "Banane flambée ou glace en dessert?" demande la patronne. "Glace" dis-je en m'éloignant vers les toilettes. Lorsque je reviens, une corbeille remplie d'esquimaux est posé sur ma table. Je choisi un esquimau Frussion à la prune de cythère fourré au sorbet de goyave.

    En allant payer (au fait, ils acceptent la CB contrairement à ce que j'avais lu sur internet), je remarque que les locaux sont à l’intérieur, eux. « Ben oui, les moustiques n’aiment pas les ventilateurs, ils se cassent la gueule » confirmera mon client, le lendemain.

    Le soir, je raconte ma soirée "arrosée" à Bibiche « D’après toi, pourquoi j’ai toujours un change dans ma voiture ? Encore quelques jours, et tu seras opé pour la Martinique ».

    Ouais, fait chier, faudrait que je me tartine de crème solaire et en plus d’anti-moustiques ! Bonjour la couche de produits chimiques ! En attendant, à moi le tube d’Apaisyl !  

    Chez Léger à Dostaly, sur la route du Vauclin en partant du François. Tél : 0596 54 52 83

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  • Au Paradis Créole, cap Chevalier

    Lorsque j’arrive Chez Léger, il est 14h45 et on ne sert plus. Quelle déception d’avoir fait toute cette route pour rien ! IL faudra que je m’en souvienne : le dimanche, en Martinique, il faut déjeuner tôt.

    J’abandonne l’idée d’aller visiter la rhumerie Clément et file jusqu’à l’anse Chevalier, pour tenter ma chanse au restaurant Le Paradis Créole, recommandé par Gretta. IL faut suivre la direction du Paradisio puis des pancartes indiquent le Paradis Créole qui se trouve tout au bout d’une petite route. Là je constate, soulagée que l’on sert jusqu’à 16h30. La serveuse, une jolie jeune femme en jean et bustier blanc, m’installe en terrasse. « Je te laisse choisir et je viens prendre ta commande ».

    Je commande le menu Langouste qui, pour 26€, comprend une coquille de lambi (en remplacement des crabes farcis), une langouste et un flan coco maison. Avant ça, je sirote mon punch coco habituel (2€50).

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    Lorsque je vais au comptoir pour payer, le patron m’offre une grappe de quenettes, un fruit vert proche du litchi. La patronne me conseille la plage de l’anse Michel, à proximité. Je file car il est déjà 16h30 et je débouche sur cette plage plus sauvage que celle des Salines. Je saute dans la mer mais le fond est tapissé d’algues moussues et je ne suis pas rassurée ; j’aime bien voir sur quoi je pose les pieds.

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    Je me pose sur la plage et peu de temps après, je remarque des parapentes qui tournoient dans le ciel à gauche. Soudain, l’un d’eux se rapproche de nous et après avoir virevolté quelques secondes au-dessus de nos têtes, se pose à quelques mètres de moi et me salue d’un « Bonjour » malicieux.  C’est assez drôle car il est acclamé par les gens sur la plage.

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    Un papy s’approche de lui et lui offre une canette, tapant la discute. Le parapentiste a le teint mat des blancs qui vivent ici. Je discute avec lui et apprend qu’il demande une participation de 40 € aux frais (contre 75€ le vol avec des professionnels) et que certains de ses amis offrent la balade, pour le plaisir. « On décolle du morne, là-haut » dit-il. Il s’accroche une sorte de moteur dans le dos et s’élève au-dessus des vagues. Ca fait rêver.

    De son côté, le papy en slip de bain a renvoyé mamie sous sa paillote et s’approche de moi. « Vous êtes où ? Fort-de-France ? Je suis à Sainte Luce, venez à Sainte Luce, j’aimerais bien vous revoir, faire votre connaissance » (c’est ça, prends moi pour une conne…)

    Il me propose un rendez-vous le mardi suivant, près du monument aux morts. « Alors c’est pas possible ? Bon, tant pis ». Quels filous, ces vieux !

    Le soir tombé, je reprends la route de FDF et me tape les bouchons de sortie de plage. Une heure pour parcourir 23 kms !

    LE PARADIS CRÉOLE - Fond Repos (sur la route du Cap Chevalier) - tél 0596 76 78 13

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