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  • A., la « chauffeuse » de bus rigolote

    Je suis allée 2 fois à l'Oustaou cette semaine. J'y suis toujours accueillie avec un sourire, voire plusieurs, c'est donc, avec le Shannon et la Comète, un de ces endroits où je suis sûre de passer un bon moment.

    Ce soir, j'y ai donné rendez-vous à Petite Française. Je pensais y être vers 19h30, seulement j'avais oublié mon pass Navigo chez moi et par principe, je ne paie pas un ticket de métro pour 2 stations. J'ai donc décidé de rallier les deux stations à pied. J'avais omis quelques détails :

    1) Suivre la ligne 14 de Saint-Lazare à Pyramides, mon trajet habituel, en passant par Madeleine, était une mauvaise idée et Petite Française me l'a confirmé par la suite

    2) 2 stations sur la ligne 14 ce n'est pas 2 stations sur une ligne de métro normale. A bonne allure et sur talons hauts, ça m'a pris 30 minutes.

    N'empêche, y'a eu quelques trucs vachement sympas sur le trajet.

    D'abord, devant la gare Saint-Lazare, comme je cherchais quelle rue prendre pour rejoindre la place de la Madeleine, un homme s'approche, un peu hésitant, pour me demander si je veux boire un verre. Je refuse avec le sourire et en profite pour mettre à contribution sa connaissance du quartier.

    Je ne me balade jamais dans le quartier de la Madeleine. Boulevard Malesherbes, je reconnais Le Forum, un bar où j'allais régulièrement à une époque et me rpomets d'y revenir un soir.

    Ensuite, dans la rue Saint Honoré, je jette un regard un peu noir à un conducteur au volant d'une belle voiture qui, faisant vrombir son moteur, arrive un peu vite à ma hauteur. Le jeune homme propose de me déposer là où je vais. " Je suis presque arrivée ». Ralenti par la circulation, il me suit un moment avant de remettre les gaz en lancant "En tout cas, vous avez de belles jambes ». Merci monsieur. Quand un homme me fait un compliment, j'ai la Simpère attitude.

    A gauche, j'aperçois la colonne de la place Vendôme puis plus loin, l'Opéra, signe que je ne suis plus très loin. Je bifurque dans la rue des Pyramides et ça c'était une idée à la con parce que j'ai fait un sacré détour.

    Dans la rue Molière, un autre homme propose de m'offrir un verre. Et de trois. Je me dis que décidément, le corail vif sur mes orteils me va bien au teint. Deux femmes aux cheveux argentés discutent sur le pas de la porte de la droguerie Molière, une boutique au charme surrané. J'aimerais bien y entrer mais je ne suis pas en avance (comprenez : je suis en retard).

    Et puis, enfin, la devanture rouge de l'Oustaou, R. et M. qui papotent comme deux petits vieux à la maison de retraite, et Petite Française qui sirote sagement une margarita.

    Je sais désormais où aller me mettre du baume au coeur si j'ai un coup de blues un soir. En plus de faire des cocktails qui déchirent (R., les 2 mojitos de ce soir m'ont fracassée...), ils passent du reggae. Pour un peu, je remontais sur le comptoir mais vas danser sur du reggae là-haut ...

    M. se présente à petite Française en ces termes : "Je me fous à poil et je gère vos comptes, c'est pas royal? » Heureux les innocents aux mains pleines, ils ne sait pas à qui il parle, celui-là ...

    Après un moment, on est parties dîner dans un japonais du quartier. Je suis descendue 2 fois aux toilettes, ce qui, compte tenu de l'escalier en colimaçon, est un bon baromètre de mon état général. Je m'étonne toujours de ma dextérité sur des talons de 10 centimètres. Ce midi à la cantine, j'ai fait un chassé du pied droit et me suis niqué la cheville, mais ni le plateau ni moi n'avons cillé. La classe. Je n'ose imaginer ce que ça aurait donné dans l'hypothèse où ma mini-jupe aurait touché le sol.

    Après le resto, Petite Française m'a raccompagnée à mon arrêt de bus. Le temps qu'on s'embrasse et se dise au revoir, la conductrice lançait un "Bon, ça y est, on peut y aller ?».

    Je décide de rester à côté d'elle, j'aurais peut-être moins le tournis. "Vous restez là, demande-t-elle. Bon c'est bien je vais pouvoir vous raconter plein de conneries ». On est deux, ma chérie. Elle dit que je parle fort et demande si j'ai des médocs parce qu'elle se traîne un p... de mal de crâne. Moi et les médocs, ça fait deux mais je répond "Vous allez voir, je suis royale pour soigne les maux de crâne ».

    Quand ils montent à bord, je dis bonsoir aux voyageurs, comme A. Y'en a un qui tape sur la vitre du bus pour qu'ele l'attende et A. dit qu'elle ne supporte pas qu'on fasse ça, "qu'elle ne supporte pas la violence ». Je m'étonne du choix des mots, je ne savais pas que le fait de toquer sur la vitre du bus faisait de moi un agresseur.

    Quand elle passe sous l'arcade du Louvre, je ne peux m'empêcher de lui dire que je me suis toujours demandée comment un bus faisait pour passer là-dessous. "Y'en a qui touchent » confirme-t-elle. Elle est marrante, A. Elle entreprend de me raconter des histoires drôles à chier et elle veut que j'en fasse de même. Bon, moi je suis nulle pour les histoires drôles, je n'ai aucune mémoire. Je lui raconte des histoires drôles de cul pendant qu'elle me bassine avec Toto.

    Boulevard Raspail, une femme aux reliefs montagneux monte à bord et A. dit "Moi, j'ai juste ce qu'il faut pour occuper les mains d'un honnête homme ». J'aime bien cette expression.

    Elle repart à 23h50 pour la place Clichy. j'en profite pour lui dire que je n'ai jamais trouvé ce putain d'arrêt de bus à la place Clichy.

    "Vous êtes pas douée" qu'elle répond. Je proteste : "Je suis désolée, j'ai même passé 3 quarts d'heure à tourner autour de la place Clichy avec P_o_L, et P_o_L est loin d'être conne, Madame, même après quelques framboises ». Bon de toute façon, on s'en fout, les travaux sont finis paraît-il, et l'arrêt est au même endroit qu'avant. Sauf que ne sachant pas où il était avant, je ne suis pas sortie de l'auberge. A. qui ne perd pas le nord me lance "Ben, repartez avec moi, comme ça vous verrez où est l'arrêt !"

    T'as raison, je vais quand même pas, chaque semaine, me faire une soirée comme celle de lundi dernier à l'Oustaou. J'ai quand même hésité, en plus !

    A. cherche "quelle histoire drôle elle pourait me raconter pour me retenir ». Elle est marrante. Sur l'avenue du Général Leclerc elle chuchote "J'ai besoin de tendresse, moi ». On en est tous là, ma pauvre. A mon arrêt, son mal de crâne s'est estompé. Ele finit sa ènième blague à chier sur Toto, et tant pis pour les voyageurs qui attendent. "Marchez droit » qu'elle me lance, tandis que sur mon téléphone, un sms de Petite Française, qui s'inquiète de savoir si je suis bien arrivée, s'affiche.

    Je traverse le boulevard en courant, juste pour voir. Tout va bien, les filles.

  • Eat'n Cure à Montrouge

    Photo303.jpgUne pièce de théâtre intitulée "Blogueuse" à la Manufacture des Abesses, nous ne pouvions pas rater ça ...

    Ce fut un moment plein de détente même si nous nous attendions à tout autre chose. En effet, la blogueuse n'est pas le thème central de la pièce, parfois même on se demande la raison du choix de ce titre. "Geek" aurait été plus approprié, à la limite.

    J'ai franchement ri aux éclats le dernier quart d'heure, après l'arrivée - trop tardive - sur scène du "mec de la blogueuse" (beau gosse le Adrien Durrmeyer, en plus).

    Il le dit : "En 2000, l'enfer c'était d'être le mec d'une actrice, en 2010, l'enfer c'est d'être le mec d'une blogueuse. Déjà qu'elle racontait vos pannes d'érection à ses copines, maintenant elle donne à lire votre vie privée à des milliers d'internautes, sous le prétexte qu'elle utilise des pseudos et qu'on ne vous reconnaîtra pas".

    Rires aussi en me reconnaissant dans le portrait de la blogueuse qui raconte en détail la composition de la salade qu'elle a mangé le midi (sauf que je mange rarement des salades).

    Quelques pistes qui auraient mérité plus ample développement, comme la consultation frénétique des stats de fréquentation ou la perplexité devant l'arrivée de visiteurs sur son blog via l'expression "fellation à un prêtre".Moi c'était "nonnes délurées", j'ai aussi régulièrement "abricot fendu".

    Dommage, il y aurait vraiment eu de quoi écrire sur les névroses des blogueurs. Boug' et moi, on pourrait en écrire des tartines. Cependant, on ne s'ennuie pas et les trois comédiennes, très différentes, sont pétillantes et talentueuses (et surtout j'ai louché pendant toute la pièce sur la superbe paire de chaussures corail de Céline Espérin).

     

    Après le spectacle, comme j'avais passé la journée à glander plutôt que d'aller acheter de la salade pour le dîner du soir, j'ai proposé à Boug' un dîner dans un restaurant indien au concept novateur : le seul et unique restaurant proposant la spéléothérapie (thérapie au sel naturel).

    En l'absence de mines de sel en région parisienne, on peut profiter, tout en se régalant, de la richesse en ions négatifs du sel qui permet de réduire les problèmes d'asthme, allergies, problèmes respiratoires ou dermatologiques. L'idéal serait donc d'aller dîner en bikini. Je vais d'ailleurs proposer à JC d'offrir une coupe de champagne (pour moi, le digestif maison fera l'affaire) aux jeunes femmes qui oseront. Voilà sans doute le meilleur moyen d'augmenter rapidement la fréquentation de son restaurant, qui le vaut bien.

     

    Eat'n Cure (littéralement "Mange et soigne") se trouve dans une rue très calme de Montrouge, à deux pas de l'hôtel Ibis et à dix minutes à pied du métro Porte d'Orléans.

    Il propose une terrasse mais le plus beau est à l'intérieur : les seules sources lumineuses du restaurant sont diffusées à travers des briques de sel d'un bel orangé, provenant de l'Himalaya. Cela donne une lumière douce et relaxante.

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    La carte n'est pas en reste, on y trouve, outre des plats à moins de 10€, un menu entrée-plat-dessert à 14€90 et le midi, un buffet à volonté pour 12€. Le patron, John Christopher, est venu prendre notre commande et m'a même cuisiné un agneau jalfrezi qui n'est pas sur la carte. C'est un des mes plats préférés et j'en trouve rarement sur les cartes des restaurants parisiens. Eat'n Cure livre à domicile et on peut même commander en ligne sur leur site.

    Et vous savez quoi ? Il est super sympa, John Christopher. Comme nous posions des questions sur les briques de sel, à la fin du repas, il s'est installé à notre table avec son ordinateur, nous a offert un café et montré des sites internet sur la spéléothérapie et des vidéos sur Youtube.

    Il y a pas mal d'endroits en Angleterre où l'on peut se détendre dans des pièces remplies de sel des murs au plafond. Au Pakistan, en plein coeur de l'Himalaya, on peut visiter la mine de Khewra, deuxième plus grande mine de sel du monde, où a été créée une clinique et dans laquelle on a construit une mosquée en briques de sel. On vient y passer une journée en famille, exactement comme dans la mine de sel de Ocnele Mari, en Roumanie, que nous avions visitée avec Dana.

     

    J-C nous a appris que la Pologne était le premier producteur mondial de sel, suivi du Pakistan.En France, s'il existe encore des mines de sel, il semble qu'elles soient fermées au public. On en trouve aussi beaucoup en Allemagne et en Suisse. 

     

    Les derniers clients partis, nous sommes restés tous trois à discuter un long moment, en sirotant le digestif maison à base de litchi, rose et banane et quelques gouttes de liqueur Paan, à base de feuilles de bétel, herbes et épices (ça sent super bon!).

    Et au moment de notre départ, John Christopher nous a offert, à chacune, un autre très beau cadeau. Je m'en lèche encore les doigts.

     

    Eat"n Cure au 7 rue Danton à Montrouge [M° Porte d'Orléans]

    (Tél : 01.46.56.23.40)

     

  • Free Spirit, toujours, tu chériras la mer !

    Photo271.jpgJ'avais prévenu ma collègue : "J'ai ma robe de plage et mes tongs" (spéciale dédicace à CUI).Le midi, nous déjeunons "chez Eric", route de la flotte, un restaurant sans prétention mais où tout est fait maison, à commencer par le sourire du patron. En salle sont exposés les peintures, lampes sur bois flotté et miroirs réalisés par sa femme.

    19h, j'entre dans ma chambre d'hôtel sur le port de Saint Martin de Ré, je jette ordinateur, jupe et escarpins et respire : transformation de la business woman en vacancière éphémère.

    15 minutes plus tard, J. me rejoint sur le port. Juchée sur des talons haut, elle découvre, amusée, ma tenue légère et rebrousse les talons pour se mettre les orteils au frais. Nous nous promenons parmi les vacanciers hâlés avant de nous attabler au Bélem. Brochette de langoustines en tempura, filet de bar sauvage rôti, crème brûlée au pineau sur verre de rosé.

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    Un mâle alléché par mes odeurs marines me fait de l'oeil, je crois même qu'il louche sur moi ...non ?

     

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    A 21h30, la fatigue se fait cruellement sentir car nous avons pris le train ce matin à 6h. Tant pis pour les glaces aux étranges arômes, "cornes de gazelle", "schtroumpf", "lait d'amande praline", "pomme de terre de l'île" ou encore "huître de l'île et caviar" (???), je m'enfonce dans les oreillers moelleux de mon lit et surfe sur les blogs amis.

    7h le lendemain, mon réveil sonne, j'ai une tête de chouette mais je ne résiste pas à la lumière du matin sur le sable blond.

    Je saute dans mon short et mes baskets et traversant le port désert, je rejoins les remparts où sur quelques foulées, surplombant l'océan, je respire l'air du large à pleins poumons. Étirements, douche, je remets ma tenue de travail et m'offre un petit déj en terrasse au milieu de tablées d'anglais. Qu'il est étrange de marcher en tailleur et escarpins parmi les cyclistes dénudés alors que nous rêvons de flâner à vélo.

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    Le soir, sur un quai de la gare de la Rochelle, nous hésitons. Et si nous posions notre vendredi et allions trouver refuge chez mamie Coco, au milieu des vignes ?

    Hélas, la raison l'emporte et notre train aussi, dispersant nos rêves de liberté. Et dire que je n'ai même pas eu le temps de choper une bouteille de pineau de l'île de Ré et une galette charentaise !

    Chez Eric, venelle de la Cristallerie, Saint Martin de Ré (05.46.09.08.60)

    Le Bélem, 29 quai de la Poithevinière, Saint Martin de Ré (05.46.09.56.56)

    On m'a égalément conseillé, pour un séjour prochain :

    L'hôtel le Peu Breton à La Noue.

    La crêperie-pizzeria-couscous Les Tilleuls, à La Noue aussi, et le restaurant gastronomique la Baleine Bleue, sur l'îlot de Saint Martin de Ré.

    * titre de note librement inspiré d'un poème des Fleurs du Mal.

  • Quand l'inattendu nous tombe dessus

    Loustaou.JPGCe devait être une soirée tranquille, un resto avec Quine et Boug', dans le quartier de l'Opéra. J'étais fatiguée et m'étais promis de rentrer tôt ...

    J'avais dégoté un resto, "Au Gourmand", dont les desserts m'avaient intriguée. J'étais en avance, figurez-vous, alors en attendant que Quine nous rejoigne, nous sommes allées nous en jeter une dans un bar voisin, l'Oustaou, rue de Richelieu. Il y avait du monde sur le trottoir, et un happy hour, alors on s'est bu une pinte et j'ai tout de suite aimé l'endroit, le rouge des murs et des chaises, le sourire lumineux du gérant, et celui de la jeune fille qui m'a laissé piquer dans ses olives, le solex accroché au mur, et la musique, d'enfer, du pur son Novaesque.

    Le restaurant tint ses promesses, tant au niveau du service que du goût. Après de délicates mises en bouche, purée de pommes de terre aux truffes et nage de coques, nous nous sommes laissées surprendre par un chevreau rôti au curry épicé sur crème d'amandes torréifiées, un pigeonneau poché à l'eau de rose, chutney de rhubarbe et petits pois et la nage du jour au beurre d'agrumes mousseux. Les sauces étaient à tomber et les desserts vraiment surprenants : une fourme d'Ambert sur feuilleté aux poires pour Boug', un soufflé à la passion, à la croûte craquante et fondante pour Quine et une pomme de terre Charlotte vanillée, confiture de persil er sorbet fromage blanc pour moi. Un sans faute et une adresse à retenir, élégante et feutrée, avec le sourire courtois du patron et les Car-en-sac et fraises Tagada offerts avec l'addition.

    Charlotte.JPG

    Après le repas, comme CUI devait nous rejoindre, nous sommes retournées à l'Oustaou. A presque 23h30, l'endroit s'était vidé mais les sourires et la musique étaient toujours là. CUI est arrivé, R. a monté le volume de la sono, il n'y avait plus que nous 4 et un habitué, on a descendu le rideau de fer et le banquier a tombé la chemise en disant "J'aime les gens".

    Et là, c'est devenu un joyeux bordel, R. qui danse super bien, Y. qui chauffe l'ambiance et M. qui m'a fait monter sur le comptoir pour shaker nos booty. La mission en compensées de 10 cms, j'ai fini en nage, Boug' essayait parfois un "Bon Fiso, on y va...?" mais ça manquait de conviction, elle même n'y croyait pas trop et chaque morceau me ramenait sur la piste, Michael, Wax Tailor, Bob Dylan.

    CUI quand à lui, entre deux pas de danse, se faisait un plan bizarre avec les ventilateurs, 3 d'un coup, on aurait dit qu'il leur parlait, Boug' se laissait rafraîchir le corps mais pas les sens par les glaçons qui ont fondu sur nos peaux moites, Quine était pliée de rire et l'atmosphère était ... comment dirais-je ... merveilleusement animale.

    Dernier pour la route.JPG

    A 2h30, après un dernier pour la route, cul sec mais cheveux mouillés, on a repris un taxi, j'ai mis Quine au lit, et dire qu'on est que mardi ... mais p'tain quelle soirée de folie !

    On se reposera bien assez le jour où on sera séchés, non ? En attendant, vivons !

  • Le tout dans une ambiance joyeuse et festive

    Note à "une passante" : Ne lis pas ce qui suit, je ne veux pas te foutre le cafard. Vraiment pas.

    Il fait beau. C'est une belle journée d'été, une brise légère la rend plaisante. Une de ces journées où je pourrais regarder par la fenêtre, suivre du regard les mouvements chaloupés des passants, les vélos qui roulent, rutilants, et me dire que la vie est belle.

    Je pense à elle, au frais sous plusieurs mètres de terre, seule.

    A son regard brun et chaud, son sourire humble, sa légèreté aérienne, ses longs cheveux qui s'envolaient quand elle dansait avec son dégingandé de mari. Aujourd'hui, il ne danse plus, il passe ses soirées à écrire à l'absente. Si elle le voyait, là, elle qui se plaignait qu"il ne soit jamais à la maison.

    Il pleure, les bras levés vers le ciel, il regrette, il a froid. Il crie "Aimez-vous" mais personne n'entend, persuadés qu'ils sont d'avoir le temps.

    Ses journées sont rythmées par ses visites au cimetière, deux fois par jour. Quelle absurdité que cette vie.

    ***********

    Je pense à elle, enfermée, seule.

    A ses yeux de féline devenue biche aux abois, ses mains jointes comme une prière, tordues de douleur.

    Je la regardais, en silence, et je ne disais rien. Je suis comme un chat qui témoigne son attachement en clignant des yeux. Ne pas la prendre dans mes bras, pour ne pas pleurer ou pire la faire pleurer, être juste là, avec elle, une présence bienveillante.

    Je l'aime, elle me manque déjà tellement. Hier soir, j'ai bu un peu de framboise, à sa santé, comme elle me l'avait demandé, mais j'avais envie de pleurer, à la savoir seule entre quatre murs, face à des gens pour lesquels elle n'est qu'une patiente de plus.

    Les mots sont des fenêtres ou bien ce sont des murs. Elle se cogne, affolée, aux vitres, illusions de liberté, et à chaque bruit sourd, j'ai mal. Quelqu'un va-t-il enfin lui ouvrir la fenêtre ?

    ***********

    Je pense à elle, envolée, seule.

    A son sourire trop rare, ses lèvres minces, sèches comme un horizon fermé, ses yeux sans émotion, son ton coupant, souvent.

    Des années de désamour ont érigé autour d'elle une barrière que peu s'avisent de franchir. Elle essaie de ne plus y croire mais elle est jeune, encore.

    Elle dit « Tu te rends compte, je m'offre des massages pour qu'on me touche. Ca fait des mois qu'on ne m'a pas touchée, caressée. Personne ne me touche jamais. » On en rit mais elle sait que je sais.

    Je pense à la solitude de ces corps vieillissants et flétris, à ces visages de cire dont on embrassera peut-être le front, sur leur lit de mort, pour une dernière caresse qu'ils ne goûteront même pas. C'est ridicule.