Je pensais que la balade-découverte du patrimoine architectural de Casa, suggérée dans notre guide, m'amènerait aux mêmes endroits que l'année dernière mais il n'en est rien. Tant mieux.
La promenade démarre à la Cathédrale du Saint-Esprit, une bâtisse blanche imposante, certes, mais pas élégante. La surprise se trouve à l'intérieur de l'édifice car celui-ci est totalement vide, seulement habitée par des pigeons. La lumière du jour anime joliment les ouvertures colorées, comme serties de pierres précieuses.
De là, nous longeons le parc de la Ligue Arabe pour rejoindre la place Mohamed V. Garée sous les arbres, une dépanneuse transporte les carcasses éventrées de voitures. Son conducteur regagne le véhicule en nous jetant une mimique complice : "Whisky" dit-il. La place Mohamed V est flanquée de deux superbes bâtiments déjà immortalisés l'année dernière : la wilaya, ancienne préfecture, et le palais de justice. Entre les deux, un joli bâtiment qu'un garde embusqué nous interdit formellement de photographier.
Nous traversons la place pour atteindre la grande poste puis la banque al-Maghrib, très belle.
De là, nous empruntons la rue Indriss Lahrizi où nous admirons la très belle façade du salon de thé La Princière, avec ses délicats balcons en fer forgé et sa couronne de pierre. Nous ratons, à droite, la rue Mohamed Belloul et pour cause : le tronçon qui part de la rue s'appelle d'abord Brahim ben Ahmed. Là, l'hôtel Guynemer, modeste mais coloré, "aux lambris Art déco", dixit le guide car moi je n'y connais rien en architecture, à tester lors d'un prochain séjour. A l'angle de la rue Tahar Sebti - résistant - , une autre très belle construction.
Tout au bout de cette rue, avant de tourner à gauche dans l'ex-rue Colbert, rebaptisée Chaouia - de nombreuses rues ont perdu leur nom français et ont été rebaptisées -, nous nous amusons du contraste entre deux pans d'un même immeuble, l'un restauré et l'autre non. Si les bâtiments de Casablanca étaient entretenus, la ville serait bien plus somptueuse.
Curieux de découvrir ce qui se cache derrière la façade du très élégant hôtel Transatlantique, construit en 1922, nous y entrons et nous plions à la règle qui veut que "pour visiter, il faut consommer". Nous commandons deux thés à la menthe et admirons le riche mobilier de l'hôtel, les affiches anciennes, poteries, céramiques, le jardin intérieur ainsi que, derrière les lourdes portes en bois, les salons où banquettes épaisses et poufs moelleux invitent au farniente.
Plus loin, l'hôtel Volubilis, cerné de laideur, affiche sa façade dorée et raffinée. A gauche de l'entrée, une plaque rappelle l'auteur de cet ouvrage : Marius Boyer, 1919.
Suivant les indications de notre guide, nous cheminons maintenant sur la rue Ibn Batouta jusqu'au boulevard Mohamed V. A l'angle, la carcasse vide de l'hôtel Lincoln menace de s'écrouler. Nous voici maintenant devant le marché central. La faim commence à se faire sentir et bien inspirés, nous évitons les assauts des serveurs des rôtisseries et nous attablons au snack Amine, où j'accompagne mon assiette de friture de poissons variés (6€70) d'une succulente (et je pèse mes mots) salade de concombre crquant et parfumé, mais et pamplemousse, parsemée de quelques haricots rouges, persil et rondelles de citron vert, ce petit délice à la saveur sucrée ne coutant que 2€.
Notre parcours arrive sur sa fin. A l'angle du boulevard, la poste du marché central et ses jolis candélabres et plus loin, le Matin/Maroc Soir.
Plus loin, les voies du tramway ont rendu une partie de l'avenue piétonne. Car oui, le tramway arrive à Casablanca et ses travaux sclérosent encore plus un trafic déjà saturé.
Dans une rue à gauche, le cinéma le Rialto, "bâtiment purement Art Déco" a gardé de son panache même si je cherche encore les "quelques détails éblouissants" mentionnés par notre guide. Notre promenade s'achève dans la rue piétonne Prince Moulay Abdellah qui compte encore quelques belles façades.
Commentaires
tu sais quoi ? mais oui tu sais, note tout, note tout ce qu'il te restera à voir, et on y retournera, hein promis ???? dis dis ???? ;-) je suis carrément jalouse de Yo, j'espère qu'il profite le p'tit !
Boug',
Je ne sais pas si tu apprécierais le Maroc. On en reparlera.
On profite l'un de l'autre, je n'étais pas inquiète, ceci dit, on va en avoir des souvenirs !