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  • La rose de l'Alhambra

    A mon retour de Grenade, je courai emprunter à ma bie-aimée bibliothèque municipale les "Contes de l'Alhambra" de Washington Irving, inspirés par son séjour dans cette superbe forteresse, et qui révèlèrent le joyau abandonnée qu'elle était alors.

    La tristesse insurmontable qui me submergea alors que je rêvais, allongée au soleil sur un des remparts de la citadelle, balayant du regard la ville de Grenade à mes pieds et la Sierra Nevada enneigée dans mon dos, trouva quelque explication quand je lus ces lignes du conte "La rose de l'Alhambra" :

    "Pour entretenir la passion d'une demoiselle délaissée, on ne saurait imaginer d'endroit plus propice que l'Alhambra, où tout semble avoir été combiné pour faire naître des rêveries tendres et romanesques. C'est un paradis pour les amoureux, mais quelle souffrance d'être seule dans ce paradis, plus que seule : abandonnée !"

  • Flânerie dans le Realejo

    Je vais encore me faire sermonner par Trotti givrée "Arrête d'antidater tes billets !". Mais c'est qu'à mon retour de Grenade, j'ai repris le travail sur les chapeaux de roue et puis ... vous aussi vous avez envie de soleil, non ? Voici donc la fin de mon séjour, il y a tout juste 1 mois aujourd'hui.

     

    J'ai vraiment ralenti le rythme depuis plusieurs jours. Pour commencer, j'ai pris le rythme andalou, ensuite, le jour du départ approche et je ressens le besoin de farniente. Pour finir, il faut que je garde, ausi, des choses à découvrir avec Oh!91, quand nous reviendrons ensemble. La piscine sera terminée, j'ai hâte. Les journées seront très chaudes et l'on ne quittera la fraîcheur des hauteurs qu'à la nuit tombée. Cela promet de belles soirées en perspective.

    Ce matin, donc, j'ai délaissé la grammaire espagnole pour un des livres de B. : La chambre de la vierge impure, de Amin Zaoui. Je m'installe sur la terrasse avec un café et le plateau du petit-déjeuner : kiwi, tartines de confiture de figues et tranches de fromage espagnol moelleux como una tetilla.

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    A 14h30, je suis de retour dans le quartier qui commence derrière la statue des Rois catholiques, où V. m'a emmenée boire un verre, la veille. Je réalise que, lors de ma balade dans le Realejo, je n'ai pas remarqué les jolis détails qui émaillent la calle Escolistica. Sur une façade couleur cuivre de la calle Pavaneras, une joile plaque représentant une image pieuse ; on en trouve beaucoup à Grenade.

    Grenade fév 201221.jpg

    La plaza del padre Suárez est bordée de très belles bâtisses : la casa del padre Suárez, la Capitanía del Ejercito, et surtout la très belle Casa de los Tiros, maison de style Renaissance, qui abrite aujourd'hui le Musée des arts et traditions populaires (gratuit). Sa façade est ornée de sculptures des héros de Troie et au dessus de la porte en bois, une épée signale le blason de la famille Granada Venegas : "El corazon manda".

    granada,zarxas


    A l'angle de la rue, je suis intriguée par de facétieux personnages à l'air pas du tout catholique, scuptés sur les balcons, et dignes des statues qui ornent certains temples indiens ....

     granada,zarxas

    Je décide de déjeuner dans un des cafés favoris de V., qu'il m'a signalé la veille. Le restaurant-café-bar Ocaña El Sota, fondé en 105, est un endroit simple qui fleure la bonne cuisine. Je choisis le menu du jour à 8€50, erreur ! J'avais oublié que les menus espagnols sont très - trop - copieux.
    Avec ma bière, on m'offre une assiette de patatas a la pobra, des pommes de terre en tranche sautées aux oignons et poivrons verts. Je n'ai déjà plus faim, ça promet ! Sur la télé de gauche, les nouvelles parlent de manifestations et de commission européennne. Visiblement, les indignés le sont toujours. Sur la télé de droite, des clips tournent en boucle. J'ai un moment de tristesse en entendant la belle voix de Whitney Houston, idole de ma jeunesse.
    L'entrée arrive bientôt, une assiette de paella qui constitue un plat à elle seule ! Et puis du poulet en sauce que je touche à peine. Mais la crème caramel, elle ....

    granada,zarxas

    Sur MSN, un copain répond à mes interrogations en me laissant avec celles-ci : est-ce que je refuse d'être ce que je parais ou est-ce que je refuse de montrer ce que je suis ?
    Je suis plombée de tristesse, soudain. Mon ordinateur, comme pour m'épargner, se met en veille juste après la promesse de reprendre cette conversation à mon retour.

    De nouveau à l'air libre, je remarque une autre plaque commémorative des 500 ans du quartier juif du Rialejo (depuis 1492). J'en immortalise plusieurs. Je quitte la calle Molinos pour rejoindre la place Campo del Principe et reviens à mon point de départ. Décidément, j'aime vraiment beaucoup le quartier du Realejo.

    Mes pas me mènent ensuite naturellement vers la plaza Nueva et le paseo de los Tristes qui sied si bien à mon humeur. Sur le parvis d'une église, elle joue de l'accordéon et il chante (faux) mais ils sont amoureux et charmants. Le ravin en contrebas de la Alhambra est coloré de vert tendre.

    granada,zarxas

    Il est presque 18 heures, je rejoins l'entrée d'un hamam mixte, et donc rempli de touristes. L'endroit est fort beau, pourtant, et du lait hydratant gracieusement mis à disposition, mais la séance chronométrée et le gommage, un massage.

    Je me sens pourtant mieux en sortant. Sur la plaza Nueva, mon téléphone signale un sms : "Comment va ma marraine ???". Mon rayon de soleil ! Qu'est ce que je l'aime, celle-là !

  • En vrac

    Samedi :

    Enfin je vois en chair et en os Raphael Saadiq, ex Raphael Wiggins des 3T (Tony!Toni!Toné!), au Bataclan et gratos, grâce à Bibiche. Si je ne suis pas adepte de sa transformation en crooner des années 50, je dois admettre qu'il a de superbes abdos. Il a réussi à faire chanter la salle (un exploit, de faire chanter des Gaulois, et Parisiens de surcroît, donc recroquevillés) et nous a gratifié d'un bonus mémorable.

    A la sortie, je n'ai pas envie de rentrer chez moi. Bibiche me propose de venir boire un verre dans le bar où il bosse jusqu'à 2 heures du matin. Juchée sur un tabouret au comptoir, le verre s'éternise, je préfère l'ambiance joyeuse du karaoké au silence de mon appartement. A côté de moi, un homme s'est accoudé, seul, le regard dans le vague, visiblement encore plus mélancolique que moi. Je lève ma pinte et fais tinter son verre, le tirant de sa songerie.

    "Ça va ?" je demande.

    Jiuliu a un léger accent et la surprise se dessine sur ses traits lorsqu'à l'annonce de son origine, je réponds que je connais son pays. Il a fait des études d'informatique mais son diplôme n'est pas reconnu en France et puis "quand tu es Roumain, tu travailles dans le bâtiment", alors Jiuliu est maçon.

    Jiuliu souffre de la mauvaise image collée aux Roumains, pourtant il est persuadé que la France lui offre plus de chances d'une bonne vie que la Roumanie. Il a bien quelques amis ici, mais ils sont mariés et rentrent chez eux le soir, alors il parcourt Paris, seul, et boit des verres, seul. Il demande si je sais dans quelles sociétés il pourrait postuler. Je lui donne mon mail car en l'occurence, ma boîte a une grande sympathie pour les Roumains.

    Lundi :

    Je reviens dans la région de Tarbes, sans ma filleule qui a pris son envol. Je retrouve le sourire lumineux et le calme olympien de M., un de mes chouchous. La neige a fondu et nous déjeunons en terrasse du restaurant d'un club de golf. Le soir, la jeune patronne de l'hôtel me reconnaît et m'indique un parcours, me convainquant de combattre les 4 heures de sommeil de la nuit précédente pour courir 30 minutes dans le soleil couchant.

    Le ledemain matin, je la surprends au petit-déjeuner et elle se répand en excuses car elle m'a oubliée et tout débarrassé. Vite, elle me sert café, tartines et fromage et, confirmant les affinités déjà pressenties, nous sympathisons, réalisant que nous avons plus ou moins le même parcours. Le soir, au dîner, elle m'apporte en personne une coupe de champagne pour se faire pardonner. Elle et son mari forment un couple de quadras absolument charmants. La région n'est pas très joyeuse mais j'aime bien venir ici.