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grenade

  • Jeudi 18 : L'Alhambra et le Realejo

    Ce matin, le réveil sonne à 7h car notre entrée dans l'enceinte de l'Alhambra doit se faire à 9h pétantes. Nouvelle tentative au bar Marivi, le patron secoue de nouveau la tête : cette fois il est trop tôt pour les churros, l'huile chauffe à peine. On boit un chocolat qui devrait nous caler quelques heures et on monte jusqu'à l'Alhambra où nous entrons sans faire la queue, grâce à notre bono turistico, avec une demi-heure d'avance. Le jardin est plus fleuri que lors de ma visite en février dernier et la vue, d'un côté sur Grenade, de l'autre sur l'Albayzin (nous, on habite tout en haut de la muraille et on se grimpe ça tous les soirs !)

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    Vers 14h, après un déjeuner quelque peu riche de rabo de toro (queue de taureau, officiellement), nous remontons jusque dans les hauts de Grenade. J'ai failli m'endormir à l'arrêt du bus numéro 7 que nous avons attendu plus d'une demi-heure, sous une chaleur écrasante. Et pour cause, nous l'apprendrons le soir de Bruno, il y avait des grèves.

    A la maison, épuisées par la visite de l'Alhambra et la chaleur, nous nous offrons un plongeon dans la piscine, après lequel je m'écroule littéralemet pour une sieste de 2 heures. Vers 18 heures, nous prenons le bus n°7 et marchons jusqu'à la Chartreuse de Grenade, que j'ai plaisir à visiter de nouveau, puis redescendons à pied jusqu'au centre où nous nous jetons un verre de pinard et deux croquetttes, plus la salade russe offerte par la bodega Castenada.

    Aujourd'hui, j'ai envie de montrer un de mes quartiers préférés à Grenade, le Realejo, abondamment photographié ici et . Après la Casa de Los Tiros, nous admirons la jolie église Santo Domingo puis remontons jusqu'au Campo del Principe, un espace vert bordé de cafés et étonnament paisible. Nous y buvons une sangria et dégustons une tartine saupoudrée de jambon sec. Boug' louche vers la table voisine où une dizaine de joyeux gaillards trinquent :
    " Putain, ils ont même pas fini leur jambon ! Et ils ont laissé une super tartine !"

    Du Campo del Principe, nous montons jusqu'à l'église San Cecilio, que je situais ailleurs, puis retour sur la calle San Matias où nous nous arrêtons pour un dernier verre et une assiette de jambon serrano (4€95). Le patron nous offre un tapa étonnant, une sorte de roulade de jambon et fromage aux noix. Boug' se régale du jambon arrosé d'huile d'olive.
    La pluie est apparue ce soir et nous remontons à pied sous la flotte car bien inspirée (sic!), j'ai retiré de mon sac ce matin le parapluie que je trimballais inutilement sous le soleil, depuis notre arrivée. Mes mollets commencent à chauffer. Je discute avec Bruno jusqu' à 1h30. 

  • Mercredi 17 : la cathédrale et ses alentours à Grenade

    Bruno ne travaille pas ce matin, nous nous réveillons à 10h et paressons dans la cuisine autour d'un café. Nous descendons à travers l'Albayzin, gobons au passage un des délicieux piononos de la pâtisserie Pasteles puis entrons au bar Marivi pour un chocolate con churros. Le patron secoue la tête : trop tard pour des churros, il est 14h ! Je n'avais pas réalisé l'heure.

    Nous continuons notre descente jusqu'au rio Darro. Le bar Ras, où j'avais égayé ma solitude en février dernier, en discutant avec Fernando, le patron est ouvert, mais je n'y vois pas Fernando. "Il est occupé" répond, un peu sèchement, la jeune femme au comptoir. Fernando, en cuisine, passe la tête par une lucarne, ne me reconnaît d'abord pas, puis avec mon aide se souvient de la soirée avec "Ricardo corazon de leon". Nous nous installons au fond de la salle et déjeunons, elle de veau en sauce et moi d'un délicieux lapin grillé à l'ail.

    Sur la plaza Larga, nous faisons la queue sour le cagnard pendant 45 minutes pour acheter une carte touristique à 31€, valable 3 jours, et qui donne accès aux principaux sites touristiques de Grenade, ainsi qu'à 5 trajets en bus municipaux.
    Pour aujourd'hui, nous nous contenterons de la visite de la cathédrale et de la chapelle royale, une découverte pour moi aussi. La cathédrale de Grenade est un édifice incroyablement beau.

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    Une traversée rapide de l'ancien marché de la soie, un coup d'oeil au Corral del Carbon, à l'Ayuntamiento, puis la place Bib al Rambla, celle de Pescaderia, une bière sur la place de l'Université, un pichet de sangria et qq tapas dans une taverne où trône un superbe taureau fort bien monté.

    Retour au Corral del Carbon et son voisin, le restaurant La Corrala del Carbon où Bruno m'avait emmenée en février et où nous mangeons des tapas de thon cuit. Boug' se lance dans la dégustation d'un Maestrante, blanc semi-doux qu'elle apprécie grandement, moi je reste au Ribera. De quoi faire couler una tosta de pimientos del piquillo avec thon à l'huile, acompagnée d'une salade verte saupoudrée de grains de grenade. Puis grimpette à travers l'Albayzin, histoire de brûler tout ça.

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  • Mardi 16 : déjeuner à Montilla, goûter à Cordoue et dîner à Grenade

    Après Lucena et avant Cordoba, un arrêt en fin de matinée à Montilla, toujours sur les conseils de Bruno :
    " Puis, 40km avant Cordoue, Aguilar et à côté Montilla. Montilla et une des meilleures appelations contrôlées d´Espagne, "vinos finos", c´est à dire d´apéritifs, assez forts, blancs secs ou doux, très subtils, semblables au Xérès mais selon moi encore meilleurs. L´hospitalité locale aidant, je ne doute pas que dans les bodegas on se chargera de faire votre éducation oenologique. Et puis si vous devez y rester dormir pour cuver votre "Pedro Jiménez", vous serez vite à Cordoue le matin. En fait, c´est peut-être une bonne idée de profiter de la voiture pour découvrir les impressionantes merveilles architecturales, historiques, et humaines des villages andalous, que les touristes ne peuvent même pas s´imaginer dans des coins perdus et se cantonnent au fameux triangle Séville-Cordoue-Grenade sans se douter à côté de quoi ils passent. Si les trois grands monuments de ces villes sont certes uniques au monde, le reste de l´architecture (églises, maisons seigneuriales, quartiers anciens...) de ces villages n´absolument rien à leur envier."

    Nous ne dormirons pas à Montilla et n'aurons donc pas d'alibi pour s'y mettre une murge. J'y vise le centre-ville et me gare sur La Corredera. Au bout de la rue, nous débouchons sur la plaza de la Rosa, sur laquelle se trouve un gigantesque édifice décrépi. A un coin, un immeuble qu'on devine autrefois splendide derrière ses céramiques bleues. Nous cherchons l'office du tourisme et dans une boutique de café, une jeune femme nous invite à monter plus haut, à gauche. Là, en désespoir de cause, j'entre dans le musée archéologique de la ville.

    Dans un bureau, derrière une porte vitrée, un homme est assis. Il vient vers moi et nous entamons la conversation. Juan a de lointaines origines françaises, un ancêtre de Pau. Sur une carte de la ville, il entoure les - nombreux - sites intéressants, églises, mirador, bodega. Boug', ne me voyant pas revenir, pointe le nez dans le musée et me trouve en grande discussion.
    Sur ses conseils, nous montons jusqu'au château dont il ne reste pas grand-chose, puis jusqu'à un mirador, tout au bout de Escuchuela.

    Nous devons encore visiter la mezquita de Cordoue avant de rejoindre Grenade, et Juan m'a recommandé la visite de la bodega Alvear, plus ancienne bodega d'Andalousie (?) fondée en 1729. Hélas en basse saison, les visites n'ont lieu qu'à 12h et 16h30, nous achetons donc quelques bouteilles et déjeunons dans le jadrin de la bodega pour le prix record de 5€ (plat-dessert et verre de vin).

    A Cordoue, nous galérons longtemps avant de nous garer près de la plaza de Colon. Nous n'avons que très peu de temps et fonçons droit vers la Mezquita. Le lieu est saisissant et mis en valeur par un superbe jeu de lumières. A la sortie, nous nous promenons un peu dans l'ancienne Juderia (quartier juif), puis je me perds complètement et nous finissons par un café sur la plaza de Las Tendillas.

    Il est exactement 22h quand je me gare dans le parking La Caleta avant de rejoindre la plaza de toros et le classieux bar Tendido 1 où Bruno nous rejoint peu après. Plus tard, je peste contre ma Fiesta qui grimpe poussivement les rues de l'Albayzin.

    Tarkan me reconnaît et me fait la fête. La maison a bien changé depuis ma dernière visite, il y a 6 mois. La cuisine est équipée de neuf et dipose maintenant d'un superbe ilôt central. Je dors dans une nouvelle chambre au joli couvre-lit et Boug' dans un décor de coursives. Avant d'aller dormir, nous admirons la vue sur Grenade assoupie, de la terrasse.

  • La rose de l'Alhambra

    A mon retour de Grenade, je courai emprunter à ma bie-aimée bibliothèque municipale les "Contes de l'Alhambra" de Washington Irving, inspirés par son séjour dans cette superbe forteresse, et qui révèlèrent le joyau abandonnée qu'elle était alors.

    La tristesse insurmontable qui me submergea alors que je rêvais, allongée au soleil sur un des remparts de la citadelle, balayant du regard la ville de Grenade à mes pieds et la Sierra Nevada enneigée dans mon dos, trouva quelque explication quand je lus ces lignes du conte "La rose de l'Alhambra" :

    "Pour entretenir la passion d'une demoiselle délaissée, on ne saurait imaginer d'endroit plus propice que l'Alhambra, où tout semble avoir été combiné pour faire naître des rêveries tendres et romanesques. C'est un paradis pour les amoureux, mais quelle souffrance d'être seule dans ce paradis, plus que seule : abandonnée !"

  • Balade dans le Rialejo

    Mon réveil me tire du sommeil à 10h. Je petit-déjeune en terminant Salammbô puis me fais une session nostalgie en écoutant un album de Wham ! sur lequel je chante. Un des ouvriers de B. monte même en croyant que c'est B. qui fait des vocalises. En fait, B., après un premier réveil, est retourné se coucher. Il se lève peu après et je lui raconte mon voyage au Maroc avec Yo pendant qu'il déjeune. J'ai prévu, au mois 5 comme on dit là-bas, de retourner dans le nord du Maroc pour séjourner à Tanger, Tetouan, Chefchaouen et peut-être même Meknès, que je n'ai vues que furtivement. J'aimerais commencer mon voyage ici, en Andalousie, mais cette fois sur sa côte Ouest, en aterrissant à Jerez, où j'ai travaillé mais peu flâné, et en allant surtout me perdre à Cadiz et alentours. De là, je suivrai la côte et prendrai un bateau pour Tanger. B. envisage même de m'y rejoindre et cela m'enchante.

    Vers 12h30, je descends à pied dans Albaicin, prenant des ruelles qui me sont maintenant familières. A certains angles de rues, il y a ces jolies plaques bleues et blanches qui signale leur nom, comme celle-ci "Cruz de arqueros". Je me perds - suivant les conseils de B mais avec beaucoup de zèle - dans le labyrinthe de Albaicin, tant et si bien que j'atterris non pas près de la Plaza Nueva, comme prévu, mais du côté de celle del Triunfo.

    De là, pour éviter la calle Elvira, sans intérêt, je monte et descends des escaliers, tourne à droite puis à gauche. Enfin, j'atteins la Caldaderia Vieja et entre dans la brasserie La Riviera, celle où nous avons mangé de roboratifs tapas samedi soir.

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    Après avoir dévoré montadito, brochette et salade et sifflé le verre que m'a offert le serveur, qui m'a reconnue, je prends la Santa Escolastica en direction du Realejo, l'ancien quartier juif de Grenade. Un bandeau lumineux affiche 24°C. Le quartier derrière les statues des rois catholiques est très sympa, les rues sont bordées de quantités de bars.

    Je me perds dans Damasqueros, où les terrasses au soleil sont prises d'assaut, longe la place Campo del Principe, remonte jusqu'à la plaza San Cecilio où, surplombée par le palace hotel Alhambra, se dresse la petite église de San Cecilio. Digestion aidant, j'ai un sérieux coup de barre et profite un long moment, sur ses marches, du soleil et d'une brise rafraîchissante. Les rues du Realejo sont désertes, on se croirait dans un village de campagne écrasé par la moiteur d'une après-midi d'été. Il y a bien deux touristes anglophones qui jaillissent d'on ne sait où, en shorts, et aussi ces deux jeunes, elle hurlant sur le porte-bagages de la bicyclette, dont je me demande bien comment ils arrivent sains et saufs en bas de la pente qu'ils dévalent à toute allure.

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    Après cette pause, je m'engage dans une jolie allée bordée de maisons magnifiques, signalée comme étant une impasse et qui s'avère être, en effet, une impasse, même pour les piétons.

    De là, je redescends sur la calle Molinos et tombe devant un bâtiment, voisin du théâtre Alhambra, qui me semble d'inspiration mauresque et arbore le mot Masagra sur sa façade. Il faudra que je demande à B. ce que ça peut être. Un peu plus loin, à gauche, le centre de lettres modernes se trouve lui aussi dans un ensemble architectural très élégant, en jaune safran et blanc.

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    Je descends la cuesta Molinos, débouche sur le paseo de la Bomba qui longe la rivière Genil et rejoins le Paseo del Salon. Là, je traverse la terrasse du restaurant Las Titas. J'aimerais bien me poser dans un café avec option wifi. Je dédaigne la terrasse du café Futbol, pourtant proche mais privée de soleil.

    Finalement, je traverse Puerta Real et déniche, près de la cathédrale, un salon de thé marocain où je tente, tant bien que mal, d'écrire mes billets en retard tout en discutant avec le serveur berbère et fort sympathique, originaire de Nador. Lorsque mon ordinateur s'éteint, à bout de batterie, je plie bagage. C'est l'heure des tapas.

    NB : J'ai demandé à B. : Masagra, c'est le siège départemental des services de l'eau.