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J'aime pas - Page 2

  • Chez les mousquetaires

    Ce matin, réveil à 5h15. Je n’ai pratiquement pas dormi, j’avais peur de me louper. La journée promet d’être longue.

    Dans le taxi qui m’emmène à la gare de Lyon, je songe à ces mêmes matins brumeux où les sympathiques chauffeurs de la compagnie Near Cabs s’arrêtaient devant ma maison géorgienne à la porte verte, dans le quartier de Drumcondra, pour m’emmener à l’aéroport, dans mon tailleur vert à boutons dorés. Ce matin, j’ai repensé à l’Irlande, encore, au type qui prenait ma résa au téléphone et m’accueillait d’un « How ya doin’ french girl ? » et à notre vieux voisin, John, si beau représentant de cette bienveillance irlandaise. Il doit être mort aujourd’hui.

    Voiture 8, j’ai rencontré la collègue que j’accompagnerai cette semaine. Nous parlons peu pendant les 3 heures qui nous emmènent à Grenoble, elle tente de finir sa nuit tandis que je vais boire un café dans la voiture-bar. J’aime bien passer mon voyage dans les voitures-bar des trains.

    Quelques heures plus tard, nous avons garé notre voiture sur un parking entouré de montagnes. L’air était vif mais le soleil radieux. La seule fois où je suis venue à Grenoble, c’était dans le ventre de ma mère, juste avant qu’elle ne prenne l’avion pour Nouméa.

    La matinée fut courte. Le midi, nos 3 stagiaires nous ont entraîné à la brasserie du Rondeau, à Seyssins, que je vous recommande fortement. Spécialité : les ravioles, que j’ai mangées avec un civet de sanglier, pour finir sur une crème brûlée aux noix.

    Ce soir, nous dormons dans un hôtel sur les hauteurs de Seyssins. Nous sommes allées dîner à Grenoble, et après avoir longtemps hésité, sommes entrées dans un restaurant indien où le type qui noius a reçues était absolument infect. Il nous a aboyé dessus quand ma collègue lui a demandé si les samossas étaient à la viande et a passé tout le repas à lever les yeux au ciel. Pour clore le tout, la nourriture était médiocre, les beignets réchauffés, le cheese nan pauvre en cheese. Le nom de cet endroit à éviter ? Royal Tandoori.

     

  • Si je ne t'aime plus, alors je te hais

    Au début d’une relation, qu’elle soit amicale ou amoureuse, je suis attentive aux détails.  Parmi ceux qui me permettent assez vite de me faire une opinion de la personne qui me fait face, il y a la façon dont ils (elles) parlent de leurs ex. Ex ami(e) s, ex amant(e) s. Salir la mémoire d’un amour ou d’une amitié passée équivaut, pour moi, à se renier soi-même. Le désaveu éraille instantanément l’estime naissante que j’avais pour l’autre.

    « Si je ne t’aime plus, alors je te déteste ».

    J’en parlais justement il y a quelques jours avec K., un lecteur sorti de l’ombre.

    Cette attitude me remplit de tristesse. Sans doute parce qu’il m’est insupportable d’imaginer que les hommes et femmes que j’ai aimés puissent n’avoir plus que des mots insultants à mon égard. Et surtout parce que l’auto victimisation systématique me met mal à l’aise. Comment peut-on mépriser celui ou celle qui fut un jour notre principale raison de vivre ? Comment des années de plaisir, de caresses, d’amitié, de confidences, de rires et de repas partagés se retrouvent-ils balayés d’un revers de la main ?

    Avant de continuer, je dois préciser une chose essentielle : je ne prône pas le pardon. Bien au contraire. Je suis une rancunière qui s'assume. Certaines blessures cicatrisent difficilement, voire jamais. Le temps ne se rattrape pas. Je pense notamment aux pères privés de leurs enfants et soumis à un chantage abject. Ou aux femmes qui découvrent que l’homme qu’elles aiment mène une double vie. J’ai moi-même quelques principes indéfectibles qui ont pu m’amener à rompre sans états d’âme une amitié naissante. Mais vraiment, entendre parler de "mon connard d'ex" ou de "cette connasse", surtout conjugué au pluriel, ça en dit beaucoup sur la notion de respect. 

    Hier soir encore, j’y ai eu droit. Je dînais face à un homme que je venais de rencontrer. Ses yeux bleus étaient tendres, son sourire lumineux, il avait quelque chose d’un enfant. Il a parlé de son ex, « la mère de ses enfants », comme il l’appelle, avec laquelle il a vécu 9 ans, en termes peu flatteurs. Et puis, il lâche, un peu gêné : « C’est pas de sa faute, mais elle est bête. »

    Et là, je me retiens de demander « Mais, si tu as aimé une femme bête pendant 9 ans, c’est que tu dois aussi être un peu con, non ? »

    Je pense à B., rencontré il y a 2 semaines. Largué par sa compagne, après 8 ans de vie commune, pour un de ses potes, il a raconté les 15 kilos perdus en 2 semaines, les nuits sans sommeil, les yeux rivés sur le portable tout neuf qu’elle lui avait offert quelques jours avant de le quitter. Mais ses mots furent différents : « La rupture a été sale et violente, mais c’était inévitable. Elle m’avait connu trop jeune.»

    Je pense aussi à mon amie Isabelle que j’ai vue pleurer souvent parce que ses filles avaient attendu, un week-end de plus, un père qui n’avait pas tenu parole et ne viendrait pas. Des années après la rupture, il continuait de se venger à travers les enfants, sans doute pour l’empêcher de s’offrir, éventuellement, un week-end en amoureux. Elle n’a jamais eu un mot dur envers lui, ni devant ses filles, ni devant moi. Elle était triste, tout simplement.

    Aujourd’hui, je ne suis plus l’amie d’Isabelle. Pourquoi, je n’en sais rien. Elle n’a pas répondu à mes questions. Mais dans mon cœur, elle reste mon amie et si demain, elle me rappelle, je serai là.

    Les êtres que j’ai aimés vraiment, je les aime à jamais, je crois. Même ceux qui m’ont abandonnée, trahie, qui ont été injustes ou lâches. Ça ne veut pas dire que je pardonne. Après la colère ou la tristesse, j’essaie de comprendre. Je trouve et j’accorde facilement des circonstances atténuantes. Trop parfois, jusqu’à nier ma propre souffrance.

    Mais ces amis ou amours, je les ai choisis, à un moment ou un autre, et je suis persuadée qu’on ne fait que de bons choix, dans la vie.  

     

  • Homo ? Ah ben, non, merci ...

    Il y a peu, lors d’un dîner chez un ami proche, j’appris avec surprise qu’il ne donnait plus son sang, parce que le don du sang était interdit aux homosexuels.

    Je décidai de poser la question au docteur qui me recevrait, la prochaine fois que j’irai tendre le bras. Quelques semaines plus tard, momentanément interdite de don de plaquettes pour cause de séjour au Mexique, l’hôpital me sollicitait pour un don de plasma.

    Lors de l’entretien préalable avec le docteur, une femme très sympa au demeurant, je lui demandai si cette information était exacte. Un peu gênée, elle répondit que oui, il y avait une interdiction de principe, que bien sûr je ne trouverais écrite nulle part.

    Elle reconnut que c’était une forme de discrimination et que le corps médical était souvent mal à l’aise face à ce débat, d’autant plus que les homosexuels constituaient, avant cette consigne mise en place en 1983, une bonne partie des donneurs. Quand je lui demandai pourquoi, elle me répondit que statistiquement, les homosexuels appartenaient à une population à risque.

    A la question « Ca veut donc dire que même un homosexuel abstinent est interdit de don ? », elle répondit oui.

    On a discuté un moment ensemble. Je lui ai dit que j’avais des amis homosexuels qui ne prenaient pas le moindre risque, et qu’en revanche, j’avais croisé pas mal d’hétéros complètement irresponsables qui espéraient échapper au latex par des arguments tels que « je sais avec qui je couche » ou « c’est une question de confiance ». Sans compter les mecs qui trompent leur meuf sans précaution.

    « Les dons sont testés de toute façon, non ? »

    « Oui, mais il peut y avoir un délai où le virus passe inaperçu. »

    « Et ça n’est pas vrai pour les hétéros ? »

    Je conclus par un ironique « Bah, c’est pas grave, celui qui sait qu’il est sans risques n’a qu’à vous mentir, sa sexualité ne regarde que lui, de toute façon ».

    En faisant des recherches sur le net, j’ai appris que le seul fait de répondre « oui » à la question « avez-vous déjà eu des relations sexuelles avec un homme » exclut du don. Peu importe quand, comment.

    Je faisais remarquer que si on parlait de "populations à risque", on allait pas tarder à interdire le don du sang aux africains … et par extension, à tous les pays où les hommes sont notoirement réfractaires à la capote. Mais ça, ce serait du racisme, non ?

    Bon, la bonne nouvelle c’est qu’on parle de plus en plus de lever cette mesure discriminatoire et de la réserver aux comportements à risque, qu’ils soient homos ou hétéros.

    Pour agir, vous pouvez signer la pétition "Don du sang citoyen" ici

  • Quel con !

    free music

    Je l'avais appelé il y a quelque temps, pour lui proposer de bosser ensemble sur un dossier brûlant. Ca faisait 2 ans qu'on ne s'était pas vus. Auparavant, O. avait toujours répondu présent lors des missions ponctuelles que je lui proposais. Il cherchait un CDI, mais pas dans ma branche. Ses parents lui mettaient la pression pour trouver un boulot dans le domaine correspondant à ses études. O. m'avait avoué qu'il adorait travailler avec moi et qu'il ne voyait pas le temps passer. Je m'étais vite habituée à lui, il était très réactif et comprenait exactement ce qu'il fallait faire en un clin d'oeil. Pas besoin de lui expliquer, c'était un intuitif. Il adorait les contacts, avait le sens du service et satisfaisait à toutes mes exigences avec un dévouement qui m'avait étonnée. Pourtant, à le voir, comme ça, il ne payait pas de mine.

    La dernière fois qu'il m'avait appelée, il y a 2 ans, pour savoir si je recherchais quelqu'un, je venais d'embaucher un collaborateur au bon potentiel. Sérieux, impliqué, ponctuel. Mais la communication entre nous était très difficile, un vrai mur, et je n'avais pas validé sa période d'essai. Je n'avais plus sollicité O., espérant qu'il trouverait quelque chose lui convenant mieux et que moi, je dénicherais la perle rare. Quand j'ai rappelé O. il y a quelques semaines, je lui ai demandé s'il y avait du nouveau dans sa vie et il avait répondu que non, toujours la même routine. Je lui avais alors raconté mes dernières désillusions, les intérimaires blasés, qui exigeaient un salaire important mais sans montrer de volonté de si'nvestir. La difficulté à trouver quelqu'un de sérieux. Je lui avais dit que je n'avais jamais trouvé quelqu'un comme lui, qu'il restait la référence, pour moi. J'étais heureuse à l'idée de lui faire visiter nos nouveaux locaux et mon bureau lumineux et paisible, avec vue sur le ciel. Il était très enthousiaste, me répétant à quel point il avait gardé un bon souvenir de nos collaborations. Je lui avais envoyé des photos du nouveau siège et il était admiratif, tout excité à l'idée de travailler dans un endroit aussi beau. Le nouveau siège est plus près de chez toi, en plus, lui avais-je dit. "Ben non, je suis retourné vivre chez mes parents, en fait". Quelle drôle d'idée, à 38 ans, avais-je pensé. "Quand est-ce que je peux passer ?" avait-il demandé. "Quand tu veux, plutôt en fin de semaine, appelle-moi" avais-je répondu. J'en avais parlé à mes collaborateurs, vantant ses mérites. " Tu as raison, plutôt que de prendre des intérimaires qui demandent une longue formation pour un résultat décevant, tiens t'en aux valeurs sûres", m'avaient-ils dit.

    Je lui avais laissé un message, lui proposant un rdv le vendredi suivant. Il m'avait rappelée, désolé, un truc à faire. Je n'avais plus eu de nouvelles pendant une semaine. Bizarre, le connaissant. Puis il m'avait laissé un message "Rappelle-moi". Je lui avais mis de côté des fournitures et un agenda classe, avec une bordure chocolat. Débordée, j'avais laissé passer quelques jours.

    Et puis, vendredi, une collègue qui le connait bien me dit" Au fait, tu sais quoi, O. a un nouveau boulot, il est en CDI depuis l'été dernier". Je n'en revenais pas. Pourquoi n'avait-il rien dit ? Je l'ai appelé illico. "Pourquoi tu ne me l'as pas dit, quand je t'ai appelé ?". Sa réponse m'avait sidérée. "J'avais peur que tu le prennes mal et que tu me raccroches au nez" m'a-t-il dit. "En plus, j'ai acheté un appart', j'en ai pris pour 20 ans minimum, j'avais pas le choix".

    Je lui ai di que je ne comprenais pas qu'il m'aie caché tout ça, que j'avais été vexée qu'une autre personne que lui m'apprenne une ausi bonne nouvelle. Vexée qu'il aie pu penser que je lui en voudrais, alors que c'est tout ce que je lui souhaitais. Mais surtout triste d'avoir perdu quelqu'un que je considérais comme un ami et que je ne reverrai sans doute jamais, puisqu'il est muté à l'étranger.

  • Musical

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    Le musical !!! Cet adjectif transformé en nom m'écorche les oreilles à chaque fois que j'entend parler de cette comédie musicale ! C'est quoi ce franglais ?