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Mon monde - Page 2

  • Le théâtre du dimanche soir...

    J’avais pourtant pas reçu un seul coup de fil de la journée …

    Dimanche soir, je sors du ciné vers 21h30, enchantée de l’atmosphère déjantée et de l’extrême pudeur du « Premier jour du reste de ta vie ».

    Pas de pathos, les scènes tristes sont suggérées, l'amour dit avec les yeux. J’aime vraiment.

    Je pédale jusque chez moi, contente de me poser, enfin.

    (Il est 22 h)

    ***

    A peine le temps d’une pause pipi (z’avez remarqué comme on est pris d’une irrépressible envie de pisser dès qu’on se trouve devant sa porte d’entrée, limite si on a le temps de l’ouvrir ?), mon portable sonne, c’est mon père qui me demande :

    - si je suis chez moi

    - si j’ai écouté le répondeur de mon fixe.

    « Ben non, je viens de rentrer, pas été là de la journée »

    (A part mon père, tout le monde sait que je n’écoute jamais le répondeur de mon fixe, qui d’ailleurs ne me sert pas à grand-chose à part à être réveillée en sursaut le samedi matin à 9h par des vendeurs de fenêtres, cuisines équipées, volets roulants … rayer la mention inutile)

    « Bon, c’était pour te dire que j’arrive demain à 14h à la gare de Lyon ».

    Je soupire. Il m’avait parlé d’une nuit à Paris il y a 2 semaines et annonce son arrivée … la veille.

    « Ok, pas de problème, mais comment tu vas récupérer les clés de chez moi vu que je bosse ? ».

    « Oh, ben ça c’est pas grave, je vais attendre que tu sortes du boulot »

    « Mouais, Papa, sauf que demain justement, j’ai une journée de dingue, convention, salon, et que je sortirai au plus tôt à 19h30 »

    Pendant que j’essaie de trouver un moyen de pas le faire errer dans les rues pendant des heures, un bip se fait entendre dans le téléphone, justement mon frère, tombe bien celui-là, je mets le pater en attente, cherche un n° de tel pour mon frère et négocie qu’il retrouve le reup’ pour lui filer les clés.

    ***

    Mon père demande « Tu veux parler à ta mère ? »

    Ben là tout de suite, pas trop, j’aimerais bien me poser, ah elle est couchée, quel dommage, ah ben non elle dort pas, dis donc ! J’te la passe. OK.

    Comme ça dure généralement 3 plombes plus de 5 minutes, je saute dans mon pyjama et rappelle ma mère du fixe, histoire de pas me cramer les neurones. Je suis pas en ligne avec elle depuis 5 minutes que mon portable sonne de nouveau,  je lâche un « Putain, mais qu’est ce que c’est que ce bordel ce soir, j’y crois pas, quitte pas, Maman ! »

    Sur le téléphone, y’a Igor qui clignote, ça lui ressemble pas d’appeler à 22h30 et je m’inquiète, décroche et entend « Olivier est chez toi ? »

    (qu’est ce que je suis censée répondre, là ????)

    Je bafouille, Igor m’explique une histoire à dormir debout de clés oubliées le matin, de téléphone bloqué (ça je savais) et de message sur un répondeur disant « je vais dormir chez Fiso » et finit par : « Je suis à Palais-Royal, j’arrive ».

    Je reprend ma mère qui pige que dalle, faut dire que je suis pliée de rire par la tournure que prend mon dimanche soir peinard.

    ***

    Quand l’interphone sonne, je me penche à la fenêtre et crie en rigolant à Oh ! « C’est pas un peu fini ce bordel, chuis en pyjama, moi ! ».

    Je rigole moins quand l’interphone fait grève et que je sors de chez moi en pyjama pour aller le chercher, sûre de ne croiser personne, et voilà l'ascenseur qui s’ouvre sur 4 visages hilares, je me perd dans la contemplation de mes babouches (encore heureux, y’avait pas le canon du 6ème).

    Pendant qu’Oh ! se remet de ses 2 journées de fête de l'Huma, 100 bornes de la journée, 3 heures à faire la conversation chez le voisin, et se prépare pour les 35 bornes restantes, je lui sers un thé.

    Le téléphone sonne encore 2 fois, mon frère pour me demander si mon pote photographe peut prendre sa meuf (en photo, donc) et Igor qui s’est paumé entre le périph’ et chez moi.

    Vers 23h, je libère mon amant qui se les gelait sur le balcon (nan, je déconne !)

  • Marion (1)

    Ce soir, j'ai retrouvé ma fratrie dans le quartier ou on a grandi tous ensemble. Enfin, celui ou j'ai passé mon adolescence, en ce qui me concerne. Ca fait drôle de descendre de ce tramway, qui n'existait pas à l'époque, et de ne même pas jeter un coup d'oeil vers la rue d'immeubles en briques rouges ou nous habitions. Peut-être parce que je n'y ai pas été heureuse, dans cette chambre au rez-de-chaussée.

    On a descendu la rue, longé le parc. Mon frère a dit "Putain, qu'est-ce que j'ai usé mes semelles sur ce trottoir". Dans la rue qui mène chez ma petite soeur, à la place des abattoirs, un nouveau restaurant, "associatif", a ouvert. Les bobos s'installent.

    Au 4ème étage, elle a ouvert la porte, ma petite soeur aux yeux de manga. J'ai réalisé hier soir seulement, qu'elle va partir loin de moi. Je lui ai dit au téléphone, "Putain, vous vous barrez tous les deux, ça me fait drôle, d'habitude c'est moi qui part". Elle a crié "Oh, Fofa !" mais je la connais, je sais qu'à ce moment -là, ses yeux ont brillé.

    Ma petite soeur, j'en parle presque jamais ici. Question de pudeur.

  • Entre Drôme et Vaucluse

    La même voiture dorée, au même endroit, à la même heure, mais sous une pluie battante qui n'a pas cessé depuis le matin.

    Jusqu'aux confins de la Bourgogne, il pleut, mais les coeurs sont réjouis. Y. chante "La complainte  pour être enterré à la plage de Sète" et la voiture qui file sur l'A6, vers la Provence, résonne bientôt du "P'tit bonheur" de Félix Leclerc et des standards de Brassens et Dassin. La nuit est tombée depuis longtemps quand ils atteignent la maison aux volets bleus accrochée à la montagne, à quelques kilomètres de Vaison-la-Romaine.

    Au matin, lorsque Fiso émerge, le soleil est déjà haut et la café brûlant. En déjeunant sous le tilleul de tartines dégoulinantes de miel de Provence, ils savourent la vue saisissante sur les vignes et surtout le silence, irréel. Bientôt, deux frimousses les rejoignent, tout surpris de retrouver ces visages devenus familiers. Baisers sonores, jeux d'eau, siestes dans le hamac, séances d'aquagym sur fond de déconnade dans la piscine, tapenade et muscat, grillades saupoudrées de romarin frais. Le soir venu, Fiso retrouve son répertoire de chansons d'enfants et les éclats de rire d'une petite fille pleine de vie troublent la nuit. Et lorsque les enfants sont couchés, Fiso et ses amis s'allongent dans l'herbe pour regarder les étoiles. Elle n'avait plus admiré le ciel étoilé depuis son enfance, en Allemagne. 

    Ce soir, il me reste des parfums. Celui du cou d'un petit garçon blond comme les blés que j'ai dévoré de baisers. Ceux des cheveux soyeux de sa soeur que j'ai parfumés d'huile de sésame.

    Mais surtout, il me reste le parfum puissant des quelques brins de thym, romarin et de lavande que j'ai cueillis avant de partir.

  • Saugrenu

    « Tu vis comme un homme et ça me rend triste ».

    J’éclate de rire et demande « c’est quoi, maman, vivre comme un homme ? ».

    Elle s' explique. J'ai envie de lui dire que c'est le plus beau compliment qu’elle m’ait jamais fait mais les larmes dans ses yeux m’en dissuadent.  

    On dit qu’une mère connaît son enfant mieux que quiconque. Suis-je la seule à vivre un tel malentendu ?

  • Tati

    Génialissime, le site créé par Sophie Tatischeff, en hommage à son père :http://www.tativille.com/

    (je suis une fan de Jacques Tati)