Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Mon monde - Page 3

  • J'fais mon cinéma

    A quel film devez-vous votre premier souvenir de cinéma ?

    "La belle et le clochard"

    A quel film devez-vous votre première émotion de cinéma ?

    "Il était une fois dans l'Ouest" (à 8 ans) puis "Othello" d'Orson Welles

    Quel est le chef-d'oeuvre "officiel" qui vous gonfle ?

    "Autant en emporte le vent"

    Quel classique absolu n'avez-vous jamais vu ?

    "Autant en emporte le vent" (commencé 2 fois, jamais fini)

    Quel est le film unanimement jugé mauvais, que vous avez "honte" d'aimer ?

    "Purple Rain" (mais je n'ai pas honte !)

    Quel est le film que vous avez le sentiment d'être la seule à aimer ?

    "Dead zone" de David Cronenberg (avec Christopher Walken)

    Quel film aimeriez-vous faire découvrir au monde entier ?

    Un film muet

    Quel film montreriez-vous en boucle à votre pire ennemi pour le torturer ?

    "Au hasard Balthazar" de Robert Bresson

    Quel film pourriez-vous regarder tous les jours ?

    "Le père Noel est une ordure" ou "Playtime" de Jacques Tati

    Un film a déjà influé sur le cours de votre vie ? Non

    Quel film vous a fait verser vos plus grosses larmes ?

    "Leaving Las Vegas" de Mike Figgis

    Quel film vous a procuré votre plus forte émotion érotique ?

    La première : un film au titre inconnu, une histoire de prise d'otages en haute mer

    La plus forte : "Histoires d'O"

    Quel(s) film(s) emporteriez-vous sur une île déserte ?

    "Magnolia" de Paul Thomas Anderson

    Quel film attendez-vous avec la plus grande impatience ?
 A suivre ...


     

  • Toute ma vie, j'ai rêvé ...

    Faut croire que les avions et moi, c'est une histoire d'amour qui dure depuis toujours. La première fois que j'en ai pris un, j'étais encore au chaud dans le ventre de ma mère et on s'envolait ensemble sur une île du Pacifique qu'on appelle "le caillou". Au retour en France, quelques années plus tard, je passais les quelques 20h de vol à gambader dans les jambes de l'équipage, gavée de bonbons.

    Et puis, quand j'avais à peine la vingtaine, je dégotai mon premier job dans un aéroport. Pendant près de 10 ans, j'allais vivre au milieu de ces oiseaux de métal, porter un uniforme et arpenter les couloirs des aéroports jour et nuit. J'ai d'abord envié les passagers, rêvé devant les panneaux d'affichage qui me parlaient d'exotisme et de contrées lointaines. Senti les larmes monter en assistant aux adieux déchirants d'amoureux enlacés et souri aux youyous méditerranéens qui emplissait le hall de l'aéroport de joyeuse chaleur. Récupéré des touristes en perdition que j'accompagnai jusqu'à leur hôtel. 

    C'est en Irlande que je réalisai enfin mon rêve de gosse : être hôtesse de l'air. Dans mon tailleur vert à boutons dorés, chignon banane et maquillage soigné, j'exercais enfin à loisir ce besoin que j'avais et ignorais : réconforter et sécuriser. Je découvrai aussi un certain plaisir à exercer mon autorité et à être le point de mire.

    Après les premières semaines ou mon corps se couvrait de bleus à force de se cogner au mobilier hostile de l'avion, je gagnai en équilibre. J'en connaissais les moindres bruits et me sangler sur mon jumpseat pour le décollage était devenu aussi banal que monter dans un bus. Mais chaque montée dans l'avion, mise en route des moteurs, prise de micro pour souhaiter la bienvenue à bord, fermeture des portes pour décoller était un moment excitant.

    Il y a les passagers qui se forcent poliment, avec un sourire gêné, à regarder la démo de sécurité en pensant "la pauvre, elle doit se sentir tellement bête" (je sais, ça m'arrivait avant). Les hommes d'affaire qui attendent juste que vous leur tourniez le dos pour vous reluquer à loisir. Les idiot(e)s qui font sauter bébé sur leurs genous à l'atterrissage, ceux-là je les engueulais sévère.

    Je me souviens de plusieurs de "mes" passagers. Je passai souvent la fin du vol à griffonner des adresses à Paris pour les Irlandais et en Irlande pour les Français. Je revois cet humanitaire Irlandais, presque intégralement plâtré, qui embarqua sur mon vol, totalement paniqué, seul rescapé d'un crash en Afrique. J'eus pour lui la tendresse d'une mère pour un nouveau-né, il paraissait tellement vulnérable !

    Et cette jeune française, honteuse, que la police accompagna à bord. Paniquée à l'idée de prendre l'avion, elle avait bu pour noyer sa peur et venait de passer quelques heures en cellule de dégrisement à Roissy. Elle pleura pendant tout le vol.

    Des moments de bonheur, aussi. Le choc de me retrouver face à une de mes idoles, Nina Simone. Inoubliable. Les échanges passionnants avec un charmant passager blond, somme toute quelconque jusqu'à ce que je le reconnaisse dans un magazine: Eric-Emmanuel Schmitt. La joie d'accueillir à bord famille ou amis : ma mère, gonflée de fierté, qui eut les larmes aux yeux en entendant ma voix résonner dans la carlingue. La rigolade avec les copines quand on s'amusait, en phase de descente,  à faire traverser l'avion à  des grains de raisin jusque dans le cockpit, sous les yeux de passagers ébahis.

    Et puis Paul Newman, Mylène Farmer et d'autres.

    Des souvenirs moins glamour aussi, comme ce vol Dublin-Londres ou secouée par de violents trous d'air, je me retrouvais par terre, sonnée. Un passager dévoué me souleva de terre et m'assit à côté de lui. Le PDG de la compagnie et quelques autres vomirent leur petit déjeuner à l'atterrissage. J'ai pu tester mon sang-frois à plusieurs reprises.

    En 2001, j'eus les larmes aux yeux en apprenant qu'un avion de mon ex-compagnie s'était écrasé sur les tours du World Trade Center. Je pensai aux passagers, bien sûr, mais aussi à tous ces stews et hôtesses que j'avais croisés et qui avaient dû masquer leur terreur jusqu'au bout, alors qu'ils savaient qu'ils ne reverraient jamais les leurs. Et puis, je pensais à mes potes qui devaient faire face aux appels. Plusieurs jours de cauchemars, pour eux. Depuis que j'ai quitté ce monde magique, je n'ai qu'une envie, y revenir (mais pas dans les airs). Les aéroports et les avions me manquent.

    Alors ce soir, à quelques heures d'embarquer sur le vol de mon ex-compagnie avec Mexico en destination finale, je me réjouis déjà. Dans les airs, je me sens comme un poisson dans l'eau. Un poisson volant, tiens !

     

  • Courir

    J’ai commencé à courir en 98, à Dublin. Depuis, je suis accro aux sport d’endurance, que je pratique régulièrement. Je les préfère aux sports qui demandent des efforts intenses et de courte durée. 

    Je cours seule, au saut du lit - je n'avale rien à part un jus de raisin -, en musique et pendant 50 minutes généralement. Il y a des fontaines à eau dans le parc où je cours, j'ai donc la possiblité de boire quelques gorgées toutes les 10 minutes. En ce qui concerne le fait de courir à jeun, il y a les pro et les anti. Moi je me sens plus légère et plus tonique en n'ayant rien dans le ventre.

    Ici, un lien vers des fiches-conseils entraînement et santé. Mes recommandations ne sont pas nombreuses : investir dans le matériel adapté (ne pas oublier le soutien-gorge spécial sport, qu'on ait une poitrine généreuse ou pas), s'étirer avant et après, y aller progressivement quand on commence et éviter les poids supplémentaires aux poignets et chevilles qui fatiguent les articulations. Moi j'ai d'abord démarré par des séances de 20 minutes et puis j'ai augmenté progressivement. Ce sont d'ailleurs ces premières 20 minutes qui sont les plus difficiles pour moi, après je pourrais courir pendant longtemps tellement c'est bon. Bientôt, sur les conseils avisés de mon sportif préféré, W., je vais investir dans un cardio fréquencemètre, pour bien préparer le Paris-Versailles et les 20 kms de Paris.

    Pourquoi courir ? Ca ne fait pas maigrir, mais ça sèche comme tous les sports d'endurance. Ca muscle pratiquement tout : jambes, fesses, dos, abdos. Et surtout, très vite, on court pour le plaisir que ça procure; au bout de 20 minutes d'endurance, le corps libère l'endorphine, hormone de l'orgasme.

    Pourquoi vous croyez que j'ai toujours le sourire ?

  • Mon amie

    J'ai peu d'amies. A., dont le prénom signifie "espoir" et que j'ai connue au lycée. On avait 17 ans et on a mis longtemps à s'apprivoiser. On se croyais différentes mais au fond on était pareilles. La colère a construit notre indépendance. Je ne parle pas souvent d'elle parce qu'elle lit mon blog et qu'elle est pudique.

    Mon autre amie, celle dont j'ai envie de parler ce soir parce que je viens de passer une heure avec elle au téléphone, je l'ai rencontrée il y a presque 4 ans. A un moment ou j'étais en pleine détresse, devenue une étrangère pour moi-même. Incapable d'afronter les questions, peur d'être jugée, mes amis n'ont parlé qu'à mon répondeur pendant un an. Mes parents étaient loin, heureusement, et ma fratrie me laissait tranquille. On a toujours été pudique dans la famille. J'aurais voulu hiberner dans un trou et je n'arrivais même pas à faire une nuit complète. L'hiver 2003, je ne l'oublierai jamais. C'est l'hiver ou j'ai eu le plus froid de ma vie.

    Dans ce brouillard, I. croise ma route. Derrière la battante, je découvre une sensibilité exacerbée et un sens de l'écoute immense. Petit à petit, elle me raconte son histoire, similaire à la mienne, et ses blessures : manque de confiance, peur de l'abandon, sacrifices. Et puis la révolte, violente, inattendue. Le remords, comme un couteau qu'on s'enfonce et qu'on remue dans la plaie. Cette blessure là, il fallait être une femme et l'avoir vécu pour la comprendre. Alors pour la première fois, je me confie à une femme. On pleure ensemble sur nos questions sans réponse. Et puis, après de longs mois, les larmes commencent à laisser la place aux rires, au fur et à mesure qu'on se pardonne nos fautes imaginaires.

    Aujourd'hui, I. cherche toujours l'amour. J'ai souvent du mal à comprendre pourquoi ses rapports avec les hommes sont si passionnels. Notre différence, c'est qu'elle en a peur. Moi, je me nourris d'eux. Je vois ce qui nous rapproche, pas ce qui nous éloigne. Ils ont les valeurs que je ne trouve pas chez mes soeurs et qui sont miennes : la fraternité et la loyauté. Mais y'a toujours une exception à la règle. La mienne s'appelle Isabelle.

     

  • "Assaut" de John Carpenter

    cd536b8c0b45a899357e7259ce35fc3c.jpgCe week-end j’ai revu un de mes films culte, et découvert ses bonus : « Assaut » de John Carpenter. Ce film, je l’ai découvert quand j'étais ado. A l'époque, le samedi soir, mon père, mon frère et moi avions un rituel : nous mettre devant la télé pour regarder le film d’horreur du jour, avec une bonne réserve de plaques de chocolat. Je réalise que mes goûts cinématographiques me viennent de mon père, principalement.

    Westerns d’abord, puis films d’horreur et enfin films d’action et de guerre. Avec lui, j’ai découvert "Il était une fois dans l’Ouest", "Charlie Bravo", "Voyage au bout de l’enfer", "Platoon", "Arlington Road". "La soupe aux choux", aussi.

    Assaut, sorti en 1978, n’eut pas beaucoup de succès alors. Jugé nul aux USA, il connut un franc succès en Angleterre. Il devint ensuite un film culte qui fit même l’objet de 2 remakes, dont un inavoué, « Nid de guêpes ».

    Le pitch d’Assaut ?

    « Une nuit, à Los Angeles, les membres d’un gang assiègent un poste de police dans lequel s’est réfugié un homme qui a tué l’un des leurs. Pour survivre aux assauts répétés, les policiers et les prisonniers unissent leurs forces. »

    La musique lancinante du film, composé au synthé par Carpenter lui-même, ajoute beaucoup à la lourde ambiance du huis clos.

    Dans les bonus du DVD, John Carpenter explique que, fan de Howard Hawks et sachant qu’il ne pourrait vendre un western à l’Amérique d’alors, il avait imaginé un western urbain, inspiré de « Rio Bravo », avec un arrière-goût de « La nuit des morts-vivants ».

    Christophe Gans, interrogé lui aussi, considère qu’Assaut est un film de cinéphiles. A la fois rétrograde et prophétique, dans la mesure où Carpenter met en scène des affrontements entre gangs et police qui ne verront le jour qu' avec les émeutes du quartier de Watts en 1992. Film lent, au silence pesant, où la violence est esthétique. A sa sortie en France, Assaut est amputé de 2 scènes : celle du pacte du sang entre les membres du gang et celle où une petite fille se prend une balle en pleine poitrine.

    Vous l’avez vu ?