J’ai passé un super week-end. Au bord de l’eau, les pieds dans l’herbe, sur fond de musiques africaines et électroniques.
C'était ma 2ème participation au Festival de l’Oh ! et j’ai apprécié cette édition encore plus que l’année dernière. C'est quoi le festival de l'Oh ? C'est ça :
Pour commencer, j'ai choisi l'escale de Vitry sur Seine, où le festival s’était installé à hauteur du Port-à-l’Anglais, un pont suspendu qui n’est pas sans rappeler celui de Brooklyn.
Je descends sur la berge où je bois un verre avec mon ami Igor. Peu après, la compagnie Pascoli se jette dans le vide pour un spectacle plein de poésie, au ras de l’eau, sur des musiques qui donnaient furieusement envie de danser (photos Igor, qui a décidément de l'or au bout des doigts)
Le long de l’eau, une expo photos illuminée par la majestueuse Aminata Traoré, que j’avais écoutée à Vitry, d’ailleurs, et Igor qui immortalise le corps sculptural de mon escorte.
Alors Boug', moi aussi, j'ai de beaux mecs en rayon, hein ?
Je discute avec des festivaliers qui s’inquiètent des coupes budgétaires de cette édition 2009 (moitié moins d’escales par rapport à 2008) et craignent la disparition de ce festival populaire. Difficile pour les communes, dans le contexte actuel, d’allouer un budget pour un évènement culturel, même si celui ci est fortement apprécié des citoyens.
Plus tard, concert d’un groupe malien, Dangana. La ville de Vitry ayant eu la mauvaise idée de fermer l’espace restauration avant même le début du 2ème concert (il est à peine 22 heures), nous quittons les lieux pour rejoindre le KB et ce très bon restaurant italien en bordure de la N7.
Le lendemain, j’ai RDV à Ablon-sur-Seine. Ce que j’aime par-dessus tout, avec le festival de l’Oh !, c’est qu’il me permet de découvrir les berges de villes jusqu’alors inconnues. Ablon, c’est joli et ce serait parfaitement bucolique sans le ballet incessant des avions qui décollent d’Orly tout proche. Sur une péniche, face à nous, la pièce de théâtre « Le grand choix » de la compagnie Hercub’ nous a fait rire jaune :
« Le Grand Choix est une émission de téléréalité. Des clandestins débusqués sur une embarcation ont le choix entre se rendre à la police où participer à l'émission, avec à la clé: papiers, travail, asile, logement...et il n'y aura qu'un seul gagnant. »
Tandis qu’un ami profitait des séances d’initiation à la voile, je me prélassais dans une chaise longue en écoutant du très bon reggae. Sur la Seine, les navettes fluviales du festival transportaient des populations joyeuses. Après une visite instructive des maisons de l’Oh ! et un quizz testant mes connaissances en matière d’eau (score 17/26), direction Orly. J’ai apprécié l’organisation de minibus-navettes pour transporter les familles. A Orly, ça manquait un peu de musique mais l’ambiance était bon enfant. C’était l’heure du goûter alors j’ai mangé un tiakri puis, chaleur oblige, somnolence et soupirs de plénitude au bord de l’eau dans ces très confortables transats en toile beige.
Un air de tango parvient jusqu’à mes oreilles ; face à moi, sur l’eau, une péniche et des danseurs. C’est le spectacle « Les Noces de trottoir » des compagnies Tango Sumo et Vendaval.
Peu après, une voix féminine a capella, puissante et légèrement éraillée, s’élève au milieu de la foule. Une superbe africaine, dans une tenue traditionnelle associée à des talons aiguilles qui galbe à merveille ses formes parfaites, chante en bambara (je crois). J’aurais bien aimé qu’on me traduise ce qu’elle disait. Sans transition, une musique électronique draine un mouvement de foule vers un podium sur lequel des dizaines de sachets contenant de l’eau sont posés. Dans une chorégraphie énergique, digne des pires clips de rap bling bling, une jeune femme à poil très légèrement vêtue et en talons aiguille transperce les sachets d’eau de ses talons et se laisse tomber dessus, éclaboussant les enfants amusés. Les hommes, ravis d’un si beau spectacle, dégainent les téléphones portables pour filmer la performance, sous le regard faussement indifférent de leurs femmes. Plus tard, je discute avec une maman qui traîne 2 enfants à moitié endormis et confie « C’est vraiment sympa ce festival, et les minibus-navettes, une vraie bonne idée de la mairie mais je n’ai pas aimé la chorégraphie. Ce n’était pas un spectacle approprié à des enfants ».
Le festival de l’Oh, malgré de cruelles restrictions budgétaires, a encore cartonné cette année (merci le soleil !)
Entre 150.000 et 160.000 visiteurs sur les 10 escales, 15.000 personnes transportées sur les navettes fluviales et 21.000 € collectés pour le collège de Zinder.
Alors, l’année prochaine, amis franciliens, vous y allez ?