Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

igor

  • Fiso, les pieds dans l'eau

    J’ai passé un super week-end. Au bord de l’eau, les pieds dans l’herbe, sur fond de musiques africaines et électroniques.

    C'était ma 2ème participation au Festival de l’Oh ! et j’ai apprécié cette édition encore plus que l’année dernière. C'est quoi le festival de l'Oh ? C'est ça :

     

    Pour commencer, j'ai choisi l'escale de Vitry sur Seine, où le festival s’était installé à hauteur du Port-à-l’Anglais, un pont suspendu qui n’est pas sans rappeler celui de Brooklyn.

    Je descends sur la berge où je bois un verre avec mon ami Igor. Peu après, la compagnie Pascoli se jette dans le vide pour un spectacle plein de poésie, au ras de l’eau, sur des musiques qui donnaient furieusement envie de danser (photos Igor, qui a décidément de l'or au bout des doigts)

    IMG_010865.jpg
    IMG_010873.jpg
    IMG_010918.jpg
    IMG_010915.jpg
    IMG_010975.jpg
    IMG_010988.jpg

    Le long de l’eau, une expo photos illuminée par la majestueuse Aminata Traoré, que j’avais écoutée à Vitry, d’ailleurs, et Igor qui immortalise le corps sculptural de mon escorte.

    As et Aminata.jpg
    As plongeon.jpg
    As les regarde arriver.jpg

    Alors Boug', moi aussi, j'ai de beaux mecs en rayon, hein ?

    Je discute avec des festivaliers qui s’inquiètent des coupes budgétaires de cette édition 2009 (moitié moins d’escales par rapport à 2008) et craignent la disparition de ce festival populaire. Difficile pour les communes, dans le contexte actuel, d’allouer un budget pour un évènement culturel, même si celui ci est fortement apprécié des citoyens.  

    Plus tard, concert d’un groupe malien, Dangana. La ville de Vitry ayant eu la mauvaise idée de fermer l’espace restauration avant même le début du 2ème concert (il est à peine 22 heures), nous quittons les lieux pour rejoindre le KB et ce très bon restaurant italien en bordure de la N7.

    Le lendemain, j’ai RDV à Ablon-sur-Seine. Ce que j’aime par-dessus tout, avec le festival de l’Oh !, c’est qu’il me permet de découvrir les berges de villes jusqu’alors inconnues. Ablon, c’est joli et ce serait parfaitement bucolique sans le ballet incessant des avions qui décollent d’Orly tout proche. Sur une péniche, face à nous, la pièce de théâtre « Le grand choix » de la compagnie Hercub’  nous a fait rire jaune : 

     « Le Grand Choix est une émission de téléréalité. Des clandestins débusqués sur une embarcation ont le choix entre se rendre à la police où participer à l'émission, avec à la clé: papiers, travail, asile, logement...et il n'y aura qu'un seul gagnant. »

    Tandis qu’un ami profitait des séances d’initiation à la voile, je me prélassais dans une chaise longue en écoutant du très bon reggae. Sur la Seine, les navettes fluviales du festival transportaient des populations joyeuses. Après une visite instructive des maisons de l’Oh ! et un quizz testant mes connaissances en matière d’eau (score 17/26), direction Orly. J’ai apprécié l’organisation de minibus-navettes pour transporter les familles. A Orly, ça manquait un peu de musique mais l’ambiance était bon enfant. C’était l’heure du goûter alors j’ai mangé un tiakri puis, chaleur oblige, somnolence et soupirs de plénitude au bord de l’eau dans ces très confortables transats en toile beige.

    Un air de tango parvient jusqu’à mes oreilles ; face à moi, sur l’eau, une péniche et des danseurs. C’est le spectacle « Les Noces de trottoir » des compagnies Tango Sumo et Vendaval.

    Peu après, une voix féminine a capella, puissante et légèrement éraillée, s’élève au milieu de la foule. Une superbe africaine, dans une tenue traditionnelle associée à des talons aiguilles qui galbe à merveille ses formes parfaites, chante en bambara (je crois). J’aurais bien aimé qu’on me traduise ce qu’elle disait. Sans transition, une musique électronique draine un mouvement de foule vers un podium sur lequel des dizaines de sachets contenant de l’eau sont posés. Dans une chorégraphie énergique, digne des pires clips de rap bling bling, une jeune femme à poil très légèrement vêtue et en talons aiguille transperce les sachets d’eau de ses talons et se laisse tomber dessus, éclaboussant les enfants amusés. Les hommes, ravis d’un si beau spectacle, dégainent les téléphones portables pour filmer la performance, sous le regard faussement indifférent de leurs femmes. Plus tard, je discute avec une maman qui traîne 2 enfants à moitié endormis et confie « C’est vraiment sympa ce festival, et les minibus-navettes, une vraie bonne idée de la mairie mais je n’ai pas aimé la chorégraphie. Ce n’était pas un spectacle approprié à des enfants ».  

    Le festival de l’Oh, malgré de cruelles restrictions budgétaires, a encore cartonné cette année (merci le soleil !)

    Entre 150.000 et 160.000 visiteurs sur les 10 escales, 15.000 personnes transportées sur les navettes fluviales et 21.000 € collectés pour le collège de Zinder.

    Alors, l’année prochaine, amis franciliens, vous y allez ?

    Fiso et Igor.jpg

     

  • Le théâtre du dimanche soir...

    J’avais pourtant pas reçu un seul coup de fil de la journée …

    Dimanche soir, je sors du ciné vers 21h30, enchantée de l’atmosphère déjantée et de l’extrême pudeur du « Premier jour du reste de ta vie ».

    Pas de pathos, les scènes tristes sont suggérées, l'amour dit avec les yeux. J’aime vraiment.

    Je pédale jusque chez moi, contente de me poser, enfin.

    (Il est 22 h)

    ***

    A peine le temps d’une pause pipi (z’avez remarqué comme on est pris d’une irrépressible envie de pisser dès qu’on se trouve devant sa porte d’entrée, limite si on a le temps de l’ouvrir ?), mon portable sonne, c’est mon père qui me demande :

    - si je suis chez moi

    - si j’ai écouté le répondeur de mon fixe.

    « Ben non, je viens de rentrer, pas été là de la journée »

    (A part mon père, tout le monde sait que je n’écoute jamais le répondeur de mon fixe, qui d’ailleurs ne me sert pas à grand-chose à part à être réveillée en sursaut le samedi matin à 9h par des vendeurs de fenêtres, cuisines équipées, volets roulants … rayer la mention inutile)

    « Bon, c’était pour te dire que j’arrive demain à 14h à la gare de Lyon ».

    Je soupire. Il m’avait parlé d’une nuit à Paris il y a 2 semaines et annonce son arrivée … la veille.

    « Ok, pas de problème, mais comment tu vas récupérer les clés de chez moi vu que je bosse ? ».

    « Oh, ben ça c’est pas grave, je vais attendre que tu sortes du boulot »

    « Mouais, Papa, sauf que demain justement, j’ai une journée de dingue, convention, salon, et que je sortirai au plus tôt à 19h30 »

    Pendant que j’essaie de trouver un moyen de pas le faire errer dans les rues pendant des heures, un bip se fait entendre dans le téléphone, justement mon frère, tombe bien celui-là, je mets le pater en attente, cherche un n° de tel pour mon frère et négocie qu’il retrouve le reup’ pour lui filer les clés.

    ***

    Mon père demande « Tu veux parler à ta mère ? »

    Ben là tout de suite, pas trop, j’aimerais bien me poser, ah elle est couchée, quel dommage, ah ben non elle dort pas, dis donc ! J’te la passe. OK.

    Comme ça dure généralement 3 plombes plus de 5 minutes, je saute dans mon pyjama et rappelle ma mère du fixe, histoire de pas me cramer les neurones. Je suis pas en ligne avec elle depuis 5 minutes que mon portable sonne de nouveau,  je lâche un « Putain, mais qu’est ce que c’est que ce bordel ce soir, j’y crois pas, quitte pas, Maman ! »

    Sur le téléphone, y’a Igor qui clignote, ça lui ressemble pas d’appeler à 22h30 et je m’inquiète, décroche et entend « Olivier est chez toi ? »

    (qu’est ce que je suis censée répondre, là ????)

    Je bafouille, Igor m’explique une histoire à dormir debout de clés oubliées le matin, de téléphone bloqué (ça je savais) et de message sur un répondeur disant « je vais dormir chez Fiso » et finit par : « Je suis à Palais-Royal, j’arrive ».

    Je reprend ma mère qui pige que dalle, faut dire que je suis pliée de rire par la tournure que prend mon dimanche soir peinard.

    ***

    Quand l’interphone sonne, je me penche à la fenêtre et crie en rigolant à Oh ! « C’est pas un peu fini ce bordel, chuis en pyjama, moi ! ».

    Je rigole moins quand l’interphone fait grève et que je sors de chez moi en pyjama pour aller le chercher, sûre de ne croiser personne, et voilà l'ascenseur qui s’ouvre sur 4 visages hilares, je me perd dans la contemplation de mes babouches (encore heureux, y’avait pas le canon du 6ème).

    Pendant qu’Oh ! se remet de ses 2 journées de fête de l'Huma, 100 bornes de la journée, 3 heures à faire la conversation chez le voisin, et se prépare pour les 35 bornes restantes, je lui sers un thé.

    Le téléphone sonne encore 2 fois, mon frère pour me demander si mon pote photographe peut prendre sa meuf (en photo, donc) et Igor qui s’est paumé entre le périph’ et chez moi.

    Vers 23h, je libère mon amant qui se les gelait sur le balcon (nan, je déconne !)

  • A la braderie, j'y étais !

    Moules-frites.jpgRetour aux origines, au moins une moitié, ce week-end, j'étais à la braderie de Lille avec ma clique habituelle. J'en ai profité pour lancer une invitation à Francouas, dont j'avais entendu le plus grand bien. Alors, après un petit déjeuner de cramique, direction la porte de Gand. On entre dans Lille par la rue du même nom, puis on arrive à la place Louise de Bettignies ou trône l'hospice Comtesse, on s'enfile la rue de la Monnaie. Il fait soleil et les terrasses sont prises d'assaut par des gens qui suçotent des coquilles noires, ça sent bon les frites. Même si ce n'est pas à la braderie qu'on mange les meilleurs moules (ni à la gare du Nord), j'en rêvais.

    Notre hôte nous emmène chez Benoît, au 77 de la rue de la Monnaie, "le meilleur chocolatier de Lille" (mais Francouas lui dispute Meert), je goûte un chocolat noir fourré à la framboise et choisit une patisserie à la nougatine.

    (Je note, au passage, qu'il faudra que je revienne goûter à la pizza aux fleurs de courgette de la Bottega)

    Allongée sur l'herbe tendre, j'envoie un sms à Francouas "Suis en plein péché au pied de l'église Notre Dame de la Treille", mon téléphone sonne, je lui dis "Je suis derrière toi", il ne sursaute pas, même pas peur, le Francouas. C'est le premier blogueur chti que je rencontre, enfin vraiment chti, je veux dire ...

    Tout en faisant connaissance, on continue à déambuler dans les rues, les yeux levés vers les façades incroyables, colorées, qui rutilent sous le soleil.

     

    Facades.jpg
    Beffroi.jpg

    On boit une bière à l'ombre, puis une autre au soleil, je fais un concours de trompette avec la table voisine, et tombe en arrêt devant un stand qui propose des sandwichs éthiopiens, le patron est .... mmmm ! charmant ! Il est parisien en fait, chti d'origine comme en atteste ses yeux bleus et son sourire, sera à la fête de l'Huma, et sa boutique à Paris c'est l'Abyssine. On ira, Boug' ?

    Ethipie.jpg

     

    On rentre à la maison, une petite sieste et on repart pour la version nuit. Ca chante, moi aussi, il m'en faut pas beaucoup pour démarrer, faut dire.

    Le lendemain, il tombe des cordes, mon oncle vient me chercher et me montre des photos de famille, c'est dingue, j'ai toujours cru que mes ancêtres, forains, vendaient des frites et là, devant un Picon bière, la vérité tombe : "Non, y vendaient des nougats"

    [photos : Igor]

  • Biennale d'art contemporain à Eragny sur Oise

    Vendredi dernier, mon ami Igor, dont les œuvres avaient été sélectionnées, m’a invitée au vernissage de cette exposition. Cet évènement se veut être le témoin des croisements culturels et métissages dans l’Art Actuel. Les œuvres très africaines de mon ami hongrois y avaient donc tout naturellement leur place.

    Une vingtaine d’artistes venus principalement d’Europe, avec en « tête d’affiche » le peintre-sculpteur français Rachid Khimoune, sont exposés à la 5èmeBiennale d’Art Contemporain : Ghani Alani(Irak), Dorota Baer (Pologne), Carla Benvenuto et Valéria Capitanio(Italie),Corinne Bretel, Pascal Catry, Jean-François Chenais, Nathacha, Laurent Vignais et Marie Wermuth(France), Alvar Calvet-Castells et Gabriel Hernandez(Espagne), Knagny Folly (Togo, France), Bruno Gérard (Belgique), Igor Laszlo(Hongrie), Noé Nguyen (Vietnam), Stoïmen Stoïlov (Bulgarie) Diana Stoïlova (Autriche)

    J’ai aimé la clarté de la salle et le regroupement des œuvres par artiste. D’emblée, mon œil fut attiré par les sculptures longilignes, en acier, de Laurent Vignais qui rappellent le style de Giacometti. Je restai songeuse devant un couple enlacé dans un baiser.

    426119892.jpg

    Je tombai ensuite devant un arbre étrange, œuvre du peintre-sculpteur Rachid Kimoune (et compagnon d’Eve Ruggieri). L’arbre s’appelle « Strange fruit » et porte de drôles de fruits, comme dans la chanson de Billie Holiday : les masques de visages humains se balançant au bout de chaînes.

    834258156.jpg.2.jpg

    Un peu plus avant, sur un monticule de sable, de drôles de tortues dont la carapace est remplacée par des casques des armées de tous pays :

    26333393.jpg

    J’avais vu un reportage sur cet artiste, Rachid Khimoune, qui s’amuse à composer un monde imaginaire et poétique en utilisant des objets de notre quotidien : plaques d’égout, prises électriques, ampoules etc. Son oeuvre la plus célèbre, « Les Enfants du Monde » est installée dans le parc de Bercy depuis 2001. Chacune des 21 sculptures a son jumeau dans le pays « d’origine », d’où Rachid Khimoune a prélevé la « peau des sols », nécessaire à leur construction. Ci-après, vous pouvez découvrir Enzo le Vénitien et Ayako la Japonaise. Mignons, non ?

    1951642250.jpg1933347269.jpg

    Je restai un long moment dans l’espace consacré au plasticien espagnol Alvar Calvet-Castells. Ses pièces en noir et blanc, graphiques et apaisantes, m’ont intriguée tout autant qu’un livre dans lequel il pose une série de questions à des Marocains. Pour chaque question figure la réponse en arabe de son interlocuteur et sa traduction en espagnol. Rejointe par mon ami O., nous nous amusâmes à déchiffrer ensemble, lui en arabe et moi en espagnol, les réponses des personnes interrogées. Des réflexions empreintes de sagesse, parfois surprenantes. Par exemple, à la question « De quoi rêves-tu ? », il n’est jamais fait allusion à la richesse et l’argent.

    Par exemple :

    C’est quoi pour toi l’Espagne et l’Europe ?

    "L’eau salée nous sépare" mais aussi "des pays de droits humains ou, paradoxalement, où certains ont beaucoup et d’autres rien".

    Ou encore :

    De quoi as-tu peur ?

    "De rien" mais aussi "De l’intolérance et du terrorisme".

    C’est quoi pour toi le paradis ?

    "Rien" mais aussi "Un endroit où il n’y a plus de races parce que nous sommes tous les enfants de Dieu".

    Ensuite, je me suis extasiée avec Igor devant les tableaux remarquables du bulgare Stoïmen Stoïlov qui retranscrit les symboles des mythes et légendes des civilisations antiques. Ses œuvres d’une finesse remarquable ont l’aspect du parchemin. J’ai lu depuis qu’il avait été fort influencé par les aborigènes parmi lesquels il avait vécu.

    256045232.jpg

    Bien sûr, j’ai retrouvé avec plaisir les mosaïques d’Igor que j’ai la chance de pouvoir admirer à loisir chez lui. Je vous en mets une, pour le plaisir, ma préférée, "Séduction wodaabe" :

    548098702.jpg

    Le temps d’un discours, de quelques petits fours et du tintement joyeux d’une flûte de champagne et nous sommes allés dîner tous les 3 dans une brasserie … ch’timi !

    Pour l’expo, si vous passez dans le Val d'Oise, c’est jusqu’au 6 avril !

    Salle des Calandres (Théâtre de l’Usine) à Eragny-sur-Oise (95)

    Entrée libre

    Mardi, mercredi, jeudi, de 14 h à 19h

    Vendredi de 14h à 20h

    Samedi et dimanche de 10h à 12h et de 4h à 18h

    Renseignements au 01 34 48 35 55

     

  • Hiroshima, mon amour

    Hier soir, je me suis reposée de mon week-end frénétique chez un couple d’amis, dans la chaleur de leur maison nichée en région parisienne, poutres au plafond et murs ornés des œuvres magnifiques d’ Igor et du père d’O.

    Pendant que O. faisait sauter les crêpes, j’ai fait rire I. aux éclats avec mes histoires de bottes à éperons, tout en buvant du vin de pêche (merci tata X., il est très bon, ton p’tit vin).

    Après le repas, j’ai proposé des DVD que j’avais apportés. Je me suis enfoncée dans les coussins du moelleux canapé. J’avais besoin de tendresse, de paix, d’amitié, de douceur. J’ai eu tout ça.

    Hiroshima, mon amour. Découvert à Dublin il y a plus de 10 ans. Quand le film s’était arrêté, j’avais appuyé de nouveau sur « play ». Un choc.

    82575d622c1ecb2627e67cacc3771554.jpg
    Le film s’ouvre sur un plan d’un dos, nu. Histoires de peaux. Celles, douces et chaudes des amants pendant l’amour. Une main qui effleure, des ongles de femme qui se crispent sous les spasmes.

    Puis l’insoutenable. La nausée. Les peaux en lambeaux des blessés d’Hiroshima. 200.000 morts en 9 secondes. Les mots d’Emmanuelle Riva, oiseau de mauvaise augure qui assure «Ca recommencera. 200 000 morts, 80 000 blessés en 9 secondes, ces chiffres sont officiels, ça recommencera. Il y aura 10 00 degrés sur la terre, 1000 soleils dira-t-on. »

    « La colère des villes entières contre l'inégalité posée en principe par certains peuples envers d'autres peuples, contre certaines races envers d'autres races... ». J’ajouterais « par certains hommes envers d’autres hommes. »

    Ce film m’agace aussi. Le rythme des dialogues, le lancinant « J’ai tout vu à Hiroshima, tout » et lui qui réplique « Tu n’as rien vu à Hiroshima », la voix empruntée d’Emmanuelle Riva avec son « Tu me tues, tu me fais du bien ».

    Mais ensuite, quelle profondeur dans les mots, les gestes, les non-dits ! Quelle émotion dégage cet amant japonais qui lui souffle à l’oreille son français éraillé « Je crois bien que je t’aime ». Quelle pudeur et vérité dans les dialogues :

    « Rien. De même que dans l'amour cette illusion existe, cette illusion de pouvoir ne jamais oublier. De même, j'ai eu l'illusion devant Hiroshima que jamais je n'oublierais, de même que dans l'amour ? Comme toi, j'ai essayé de lutter de toutes mes forces contre l'oubli, comme toi j'ai oublié. »

    Images insoutenables, si proches de mon histoire, de cette française déshonorée d’avoir aimé un soldat allemand, rasée et enfermée dans la cave, qui griffe les murs de sa douleur animale jusqu’à s’en faire saigner. Que serait-il advenu de Marguerite, amoureuse d'un prisonnier français, si elle n’avait pas quitté l’Allemagne vaincue ? Quelle absurdité que ces guerres qui jettent 2 amis l’un contre l’autre !

    « Je suis d'une moralité douteuse. Qu'est-ce que tu appelles, être d'une moralité douteuse ? Douter de la morale des autres. »