Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Mamma Africa - Page 4

  • Crèmes éclaircissantes

    medium_arton292.jpgPendant que les blancs se fabriquent des cancers de la peau en se faisant brunir sous le soleil, en Afrique, le top du top c'est de s'éclaircir l'épiderme à coups de crème décapantes contenant des substances fortement nocives (corticoïdes, dérivés mercuriels etc.).

    Le Burkina-Faso vient d'interdire toute publicité pour ces crèmes éclaircissantes.

    J'en ai croisé quelques uns de ces personnages pathétiques à la peau brûlée, tachée, rougie, voire multicolore. C'est le premier geste de beauté des adolescentes africaines, qui copient leur mères.

    C'est quand même étrange les critères de beauté ...

    Au 16ème siècle en France, la blancheur de peau était un signe de noblesse. Les peaux brunies trahissaient en effet l'appartenance au monde paysan et une vie passée dans les champs, sous le soleil. Aujourd'hui à l'inverse un teint bronzé toute l'année témoigne généralement d'une fréquentation assidûe des pays chauds ou des cabines de bronzage (les 2 étant de toute façon généralement réservés aux mêmes catégories sociales).

    Quel gâchis !

     

  • Nous sommes tous des Africains

    En ce moment et jusqu'au 16 septembre, festival rue Léon dans le quartier de la Goutte d'Or à Paris.

    Noté sur mon agenda, du 17 au 26 août, "Allah n'est pas obligé", pièce adaptée du roman de Kourouma sur les enfants-soldats.

  • Lettre au roi des Belges

     

    Lu sur le blog d'Ali ...

    Lettre au Roi des Belges à propos de... Notre Hitler à nous
    par Michel Collon  
     
    Sire,
    Avez-vous comme moi regardé hier soir sur Arte le remarquable film documentaire Le roi blanc, le caoutchouc rouge, la mort noire?
     
    Avez-vous été, vous aussi, horrifié en voyant ces souffrances terribles infligées à la population du Congo par le roi Léopold II entre 1885 et 1908 ? Ces enfants dont on tranchait la main quand ils ne rapportaient pas assez de caoutchouc ! Ces hommes dont on prenait les femmes en otage afin qu’ils produisent plus ! Ces villages entiers qu’on brûlait pour asseoir la terreur ! Ces tortures sadiques ! Avez-vous frémi, vous aussi, en entendant l’historien M’bokolo expliquer que ce génocide avait fait tomber la population du Congo de vingt millions à dix millions ?
    Ce n’est pas ce qu’on nous racontait à l’école, n’est-ce pas ? On nous parlait d’un « grand souverain visionnaire et bâtisseur » ! Alors qu’il s’est construit une des plus grandes fortunes du monde, à coups de tortures, de massacres et de mensonges !
    Bruxelles, notre ville à vous et à moi, regorge de statues et monuments à la gloire de ce « grand roi ». C’est gênant. C’est comme si Berlin arborait fièrement des statues d’Hitler. Car, si on se place du point de vue des Noirs, Léopold II, c’était bien notre Hitler, n’est-ce pas ? Blanches ou noires, les victimes ont la même valeur.

    Que comptez-vous faire, Sire ? Bien sûr, personne n’est responsable des actes de son arrière grand-oncle. Mais enfin, s’il est vrai que la fortune de la famille royale belge a pour origine un génocide, ça doit vous gêner terriblement ! Alors, voici deux suggestions…
    On parle beaucoup ces temps-ci, et à raison, du devoir de mémoire. On visite Auschwitz, et c’est très bien. Mais enfin, ne serait-il pas encore plus méritoire de s’occuper de notre Hitler à nous ? Je ne propose pas d’enlever ces statues choquantes. Il serait plus éducatif de les accompagner de quelques plaques expliquant ce qui s’est vraiment passé. Et de créer un musée du génocide congolais que les écoles pourraient visiter.
    Vous pourriez aussi, je ne sais pas, demander pardon ? Pas personnellement bien sûr, mais pour montrer que vous ne voulez pas être complice de ces crimes.

    Et puis aussi, pour ne pas rester seulement dans les symboles, ne pourriez-vous aider à réparer ? Comme vous le savez, les plus grosses fortunes de la Belgique se sont construites en pillant le Congo. Il existe un excellent livre, «Et l’Europe sous-développa l’Afrique» où le professeur Walter Rodney montre, faits et chiffres à l’appui, comment le colonialisme a bloqué le développement de ce continent. (Ce livre est déjà ancien et sans doute épuisé. Si vous ne le trouvez pas, appelez-moi, je vous le prêterai volontiers)
    Donc, si votre grand-oncle a tant volé, vous serez bien d’accord qu’il est juste de restituer. Vous donnerez ainsi un bel exemple à plusieurs grosses sociétés belges.
    C’est important pour le peuple du Congo. Il se débat dans une misère épouvantable parce qu’on l’a volé. Et, comme vous savez, parce que le pillage continue aujourd’hui. Sous des formes plus camouflées mais plus efficaces encore.
    C’est aussi important pour nous en Belgique. On dit que vous êtes très préoccupé par la montée de nos partis fascistes et racistes. Vous avez là un excellent moyen de les contrer. Puisqu’ils ne cessent de présenter les réfugiés noirs comme des «profiteurs» qui viennent nous prendre notre bien-être, n’êtes-vous pas le mieux placé pour leur couper l’herbe sous le pied ? En montrant que les peuples noirs ne sont pas des profiteurs, mais des victimes. Et que notre bien-être (enfin, plutôt le vôtre que le nôtre) provient largement de ce pillage commis contre les Noirs.

    Alors, Sire, je vous le dis bien sincèrement : Remboursez ! Remboursez de bon cœur, ne gardez pas pour vous le fruit du génocide ! Ainsi, vous pourrez regarder vos enfants et petits-enfants les yeux dans les yeux. Et tous les enfants noirs. Ca vaut mieux qu’un gros tas d’or mal acquis, n’est-ce pas ?

    MICHEL COLLON

    PS. Si vous souhaitez faire connaître votre point de vue, vous rencontrerez peut-être des difficultés. Les médias belges n’aiment pas en général remuer cette boue. Alors, ne vous gênez pas, envoyez-moi votre texte. Je le diffuserai volontiers dans ma mailing list. Qui présentera prochainement un grand « Dossier Congo ». A bientôt, Sire !
  • Esclavage aboli ?

    La date du 10 mai a donc été choisie par Jacques Chirac pour célébrer l'abolition de l'esclavage, en 1848.

    N'oublions pas que, s'il n'est plus l'objet de déportations de masse, l'esclavage n'a pas pour autant disparu.

    Le Figaro rappelle que selon le Bureau International du Travail, au moins 12,3 millions d'hommes, femmes et enfants sont victimes du travail forcé dans le monde, dont 2,4 millions de la traite des êtres humains (prostitués et clandestins).

    L'Asie compterait le plus grand nombre de travailleurs forcés (9,5 millions), devant l'Amérique latine et les Caraïbes (1,3 million), l'Afrique subsaharienne (600 000), le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord (260 000). Quant aux pays industrialisés, ils en abriteraient quelque 360 000. A ce propos, jetez un coup d'oeil à la triste BD "l'odeur des Sampaguitas" dessinée par Marjorie, expatriée en Jordanie.

    En France, le Comité contre l'escalavage moderne (CCEM) a vu le jour en 1994. Le CCEM a constitué 739 dossiers depuis 1998 (une trentaine portée devant les tribunaux chaque année). Le 26 juillet 2005, la Cour européenne des droits de l'homme a condamné la France face à Henriette Siliadin, exploitée par un riche éditeur parisien. Cette mesure rappelle que l'esclavage et la servitude ne sont pas "en tant que tel réprimés par le droit pénal français" (sic).

    Mme Rouabah, directrice du CCEM, indique que ces enfants viennent des Philippines, du Sri Lanka, d'Inde, d'Indonésie, du Pakistan, de Somalie, d'Erythrée, d'Ethiopie, du Sénégal, de Côte d'Ivoire, du Bénin, du Maroc, du Congo, de Madagascar et de l'Océan Indien. Il existe des agences de recrutement avec pignon sur rue.

    56% des victimes recueillies par le CCEM viennent d'Afrique, 25% d'Asie, 10% de l'Océan Indien et 4% du Moyen-Orient.

    Les jeunes filles provenant d'Asie ont en général transité par un pays du Golfe et accompagnent leur patron en France. On les retrouve dans les beaux quartiers et sur la Côte d'Azur.

    Les jeunes filles provenant d'Afrique de l'Ouest sont à 80% mineures lors de leur entrée en France. Elles avaient alors entre 8 et 15 ans et sont souvent inscrites sur le passeport de leur patron comme membre de la famille. Elles leur ont été confiées contre de fausses promesses. Souvent analphabètes et habituées à être soumises aux adultes, elles ignorent tout de leur droit en France. Elles deviennent esclaves domestiques, soumises à toutes les violences, souvent harcelées sexuellement et sont mises à la rue quand elles grandissent, renvoyées et remplacées par une fille plus jeune et plus soumise. 70% de ces mineures sont victimes de violences. Un tiers d'entre elles ont été violées. Majeures ou mineures, ces victimes recueillies par le CCEM sont cassées, sans statut, sans repères, sans famille, sans amis, sans logement, sans ressources et surtout sans espoir. Leurs exploiteurs sont issus des milieux diplomatiques ou de familles très riches mais aussi de toutes les autres couches de la société. 42% des patrons sont originaires d'Afrique, 18% d'Europe, 20% des pays arabes et 4% d'Asie.

  • Musique africaine

    Je viens de découvrir Omar Pene et le Super Diamono de Dakar. Ca c'est bon ça !

    J'aime bien la musique africaine. Sur la routes des vacances, on cassait les oreilles de mes parents en écoutant Johnny Clegg, avec mon frère. Plus tard, je découvris le reggae engagé d'Alpha Blondy.

    Ma première grande émotion fut Papa Wemba, des années avant de plonger dans le milieu Z'; sa chanson Awa Y'Okeyi m'arrache des frissons à chaque écoute. J'aimerais beaucoup le voir en concert. 

    Côté Afrique de l'Ouest, je connais Manu Dibango, Alpha Blondy déjà cité et leur digne successeur Tiken Jah Fakoly. Mais aussi Ismaël Lo, la béninoise Angélique Kidjo et bien sûr l'afro-beat nigérien de Fela Kuti.