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mes soeurs

  • Week-end à madrid con 2 guapas

    Vendredi soir, je prends un bus pour Madrid, où je vais retrouver 2 collègues et amies. Je dépose ma valise à l’hôtel, dans le quartier Castellana, puis file dans celui de Chueca, rue de l’Esprit Sain (amen). Je meurs de faim, pas dîné et C., toujours alerte, nous entraîne dans un bar voisin où l’on sert des petites assiettes de choses à grignoter avec les bières. Vers 2 heures du matin, nous rentrons à l’hôtel. « Quelle heure,  les filles demain ? » « Oh moi, dit C., je suis réveillée au plus tard à 9h. Je n’arrive plus à faire des grasses mat’ ».

    Spéciale dédicace : Tu croyais quand même pas que j’allais la louper, celle-là ? ;)

    Le lendemain matin, je suis réveillée à 8h40. Je tourne un peu dans mon lit mais ne trouve plus le sommeil. J’ouvre la porte vitrée et prend l’air sur mon balcon, qui surplombe une propriété dotée d’un immense jardin. Il fait grand soleil et l’effervescence de la ville m’attire comme un aimant. Je saute dans mes baskets et jogging, descends à la réception, passe une tête dans la salle à manger, pensant y apercevoir le joli minois de C., personne. Le réceptionniste m’indique un parc, à une quinzaine de minutes de marche. Me voilà donc, munie d’un plan, descendant la calle de Serrano, bordées de boutiques très chic.   Dans le parque de El Retiro, ça pullule de joggeurs. Je les suis, à l’ombre des grilles car il fait déjà très chaud, passe devant le musée du Prado.

    11h15, me voilà de nouveau à l’hôtel, juste à l’heure pour le petit déjeuner qui est servi jusqu’à la demie. Je vais frapper à la porte du 1er étage, pas un mouvement. A midi, je reçois un « Oui » angélique en réponse à mon sms de 10h « Réveillée ? »

    Les gamines ont faim et nous allons nous installer sur une des terrasses prises d’assaut par les madrilènes. Moi je pourrais manger des calamars à tous les repas, nous commandons donc des chipirones, une assiette de légumes grillés et une salade d’avocat et saumon fumé.

    Perso, j’irais bien me faire une sieste mais mes deux dormeuses ont une pêche d’enfer. PLaza Olavide, nous levons les yeux sur des édifices magnifiques. PLaza de Espana, Don Quijote est sur son cheval et C. nous fait grimper sur un promontoire où se dresse, entouré d’eau, le temple de Debod, offert par l’Egypte. Un très bel endroit et le parc alentour, peuplé d’amoureux et de familles, ajoute à son charme.  Au pied du parc de la montagne, le palais royal où une jeune française saute en l’air pour que sa copine la prenne en photo. Nous, on est plus simples, on pose bouches ouvertes sur d’énormes glaces italiennes.

    mes soeurs

    Puerta del sol, je perds mes copines quelques instants.

    (Aparté) Heu … C., faut que tu m’aides là, c’était toi la cheftaine et je ne sais plus quel était le nom de la rue où j’ai pris ce sublime bâtiment en photo ? Gracias, guapa ! 

    mes soeurs

    Sur le chemin du retour, une mariée fait voler sa robe au-dessus d'une bouche d'aération. Pleine de fraîcheur, visiblement très heureuse, elle a l'air de beaucoup s'amuser et les passants s'arrêtent pour l'admirer.

    Il est 21h, nous avons marché des heures (et moi en tongs, j’ai la plante des pieds qui chauffe). C. propose de dîner dans un restaurant tout proche de l’hôtel, le 29 Fanegas, dans la rue du général Oraa. L’endroit est tamisé et diffuse une musique parfaitement discrète. Les tables hautes sont faites de bouteilles en verre. C., experte en tapas, se charge de la commande : des chipirones, du fromage de chèvre chaud, des aubergines farcies au gorgonzola, des tranches de magret de canard à la confiture de pommes, une parillada de légumes, du fromage Idiazabal à la framboise (désolée, pas de photos, pas eu le temps !)

    Nous sommes toutes poisseuses de notre journée à crapahuter dans les rues de Madrid, sous le cagnard. Le plan, ce soir, c’était que j’aille me doucher, je me m’apprête, que je mette ma jolie robe bleu pétant pour sortir avec mes copines. Pourtant, sans que je comprenne pourquoi, nous sommes entrées dans un bar dans nos tenues de poisseuses : mini-jupe en jean, tongs, tee-shirts, pas coiffées, plus très maquillées. Même pas honte, las francesas ! Je charrie mes copines « Hé, moi encore, les filles, je suis d’origine belge, mais vous ! il est où, votre sang italien ? »

    Inutile de préciser que nous ne sommes pas fait draguer. 2 bières et 3 mojitos plus tard, je me couche. Trop bien ce week-end.  Et dire qu'on a encore toute une journée ensemble !

  • Chouette c'est bientôt la Saint-Valentin !

    (je déconne! pour ceux qui ignoreraient ou auraient oublié ce que je pense de la Saint-Valentin, la mise à jour, c'est )

    Je suis invitée à une soirée filles. Enfin, ce n'est pas le terme qu'elles ont utilisé mais comme on n'est pas seulement entre filles ici, je ne peux pas le répéter.

    J'aime beaucoup dîner en tête à tête avec un homme, amant, ami ou même inconnu mais je ne m'amuse jamais autant qu'à une soirée filles. Qu'est ce qu'on rigole ! C'est aigre-doux, une pointe de cynisme, une pointe de tendresse, on s'est pomponnées rien que pour le plaisir d'être entre nous, on tartine du pâté à mémé, on boit des cachaça, on mange trois desserts chacune, on peut s'étaler en mini-jupe dans le canapé, comparer nos tours de poitrine et dire des conneries comme "Tu m'en files un peu ?" (avec un espace entre "en" et "files").

    Ce soir, je n'en connais qu'une sur les 4 présentes. Je découvre qu'elles appellent ma copine "Force rose". Elles ont vécu au Japon, d'où elles ont ramené leurs tenus de Bioman, au Pérou, en Irlande ou chez elles, tout simplement.

    Je ne la connaissais pas jusqu'à ce soir. Elle travaille dans une entreprise automobile. 40 femmes sur 500 hommes, en gros. Elle annonce : "Ah moi j'ai eu double dose de connards. J' vous raconte pas !"

    (Oh ben si, raconte !!!!!!)

    D'abord, J., basé à Lyon. Je l'appelle pour qu'il m'envoie ses bilans financiers. "Quand est-ce que tu viens à Lyon ?" demande-t-il. "Ben, tu sais bien que je ne vais pas sur les sites". "Tu as tort, ce week-end tu devrais venir, il y a la fête des lumières, il ne faut pas le rater".

    Quelques instants plus tard, elle reçoit un mail "Si tu changes d'avis, je t'héberge ce week-end". Elle file sur la SNCF, les billets sont chers mais tant pis. Et vlan, 120 € dans ta gueule. Elle rappelle : tut, tut, tut .... Bonjour, vous êtes bien sur la messagerie de J ... et bla bla bla ..

    "J, c'est L., j'ai pris mon billet, j'arriverai demain à Lyon à 12h30. J'attends ton appel."

    20h30, vendredi soir, elle est toujours plongée dans le travail. Son téléphone s'allume. Tiens, un sms ! "Changement de programme, je ne serai pas à Lyon ce week-end. Bon séjour". Ele n'est pas partie à Lyon et n'a plus eu de ses nouvelles. Elle n'a réussi à se faire rembourser que 40€ sur les 120 dépensés.

    A une soirée d''entreprise, on a organisé un atelier cuisine. Il y a ce type assez répugnant, vulgaire et grande gueule. Préposé à la découpe de légumes, il fait claquer ses gants en latex et lance à l'assemblée "Allez, c'est qui la prochaine que je lui dise si c'est un garçon ou une fille?". Tout le monde rigole, sauf les femmes, bien sûr.

    Il y a cette consultante américaine, une femme obèse, très sympa. Elle ne parle que quelques mots de français. Il s'installe à table et lui lance "Alors Maité, qu'est ce qu'on mange ?". On s'esclaffe, sauf les femmes dont la consultante américaine, qui n'a rien compris. Qu'est ce qu'il est drôle, ce Jean-Phi !

    Et il se retrouve en face d'elle, il balance des vannes et s'écoute parler et tous les mecs de la table se tiennent le ventre "Ho ho ho !".

    Son tour vient, il lui lance "De toute façon, vous, vous ne foutez rien au siège". Et tout le monde continue à glousser.

    Elle le fixe droit dans les yeux avec un petit sourire : "La preuve que si, on bosse, puisque le mois dernier, je t'ai renvoyé tes bilans de compta merdiques qui étaient truffés d'erreurs, comme d'habitude. D'ailleurs, depuis ce jour-là, ça va beaucoup mieux, dis donc, t'as enfin appris à utiliser Excel, on dirait. Mmmmm ?

    (il sait qu'elle était là le jour où son boss a pris le téléphone pour lui passer un savon)

    "Mais tu es qui, toi ?" dit-il en se penchant vers elle.

    "Moi ? Ben, celle qui vient de te moucher".

    Il y a aussi celle qui a failli se décommander car enrhumée. Elle arrive, fiévreuse et les yeux brillants. Elles évoquent une de ses anciennes amies, une bombe sexuelle sur pattes. Elle dit qu'elle a souvent eu des copines de ce genre, parce qu'elle est le genre de filles si quelconque qu'on peut sortir avec elle sans craindre qu'elle vous fasse de l'ombre. Elle est même plutôt un faire-valoir. Moi je ne la trouve pas si quelconque que ça. Il y a quelque chose d'enfantin dans son visage, sa peau a l'air toute douce.

    Elle raconte des vacances avec cette ancienne amie, quand elles avaient 17 ans. Il y avait la bombe sur pattes, devant laquelle tous les hommes bavaient, elle, qui se serait baignée en tee-shirt long si elle l'avait pu, et puis une autre de leurs copines, très très gironde, qui menaçait de faire péter son bikini à chaque mouvement, mais tellement joviale et bien dans sa peau qu'elle en était très sensuelle. Un jour, elle avait parlé à sa copine la bombe d'un garçon voisin qu'elle avait repéré et qui lui plaisait. "Mais ma pauvre fille, lui a dit sa copine, tu rêves. Il n'en a rien à foutre de toi".

    Un matin, n'en pouvant plus, elle avait appelé sa tante qui vivait à 100 kms de là et lui avait demandé de venir la chercher. Pendant qu'elle préparait son sac, le garçon de la tente voisine était arrivé et lui avait demandé pourquoi elle partait. Il avait dit qu'il ne voulait pas qu'elle parte aussi vite, qu'ils avaient à peine eu le temps de se connaître.

    Sa copine la bombe était arrivée peu après et avait dit au garçon "Pourquoi tu lui dis ça ? C'est moi que tu sautes dans la douche tous les jours". Il s'était retourné vers elle: "Tu as raison. Toi tu es la fille qu'on saute dans les douches, elle c'est celle qu'on épouse". Elle est partie chez sa tante mais n'a jamais oublié cet homme.

  • Un dimanche chez Dana

    Condiments.JPGLorsque je soulève le rideau de la chambre de Dana, je découvre le paysage si familier de mon enfance, un mince manteau de neige qui me laisse à chaque fois rêveuse. Après un petit déjeuner roumain de jambon fumé et fromage proche de la féta, "Tu es la seule française que je connaisse qui petit-déjeune salé", Dana m'entraîne dans les rues de sa ville et jusqu'à son lycée où elle transmet chaque jour son amour de la langue française qu'elle honore et parle à la perfection. Je ne suis pas la seule, je crois, à l'avoir longtemps crue française.

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    Sur les murs des couloirs du lycée où enseigne Dana, des photos témoignent de la beauté du Râmnicu Vâlcea d'antan. De coquettes maisons à arcades, des boutiques, des chocolateries. C'était avant que les terres des paysans ne soient réquisitionnées, et leurs maisons aussi. Les paysans sans terre se sont réfugiés en ville et pour loger tout ce monde, les maisons bourgeoises du centre-ville ont été confisquées, rasées et des immeubles construits à leur place. « Dis-lui ce que c'est, le communisme. Le communisme, c'est une maison pour tous, alors on réquisitionne ta maison et on y installe des locataires » martèle Dana. 

    Elle m'entraîne dans un parc du centre de Râmnicu Vâlcea et en route, me montre les quelques maisons à arcades, typiques de la région et épargnées par les destructions. De nombreux passants la saluent, des élèves, une de ses collègues, désolée de mon passage éclair, me fait promettre de revenir. "Promis ? Promis !" dis-je en glissant à Dana "Tu sais que je n'ai qu'une parole, moi. Pas de grandes déclarations, pas d'effusions de sentiments, des actes, des preuves".

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    A l'netrée du parc, désert en ce dimanche midi, un monument indique que c''est ici que fut chanté pour la première fois l'hymne national « Réveille-toi, Roumain ». Nous nous asseyons sur un banc couvert de neige mouillée et je fais défiler sur mon téléphone portable les photos de ceux qui me sont chers, famille et amis, blogueurs ou non.

    Pour le déjeuner, Dana a choisi une maison réquisitionnée et convertie en restaurant. Une très belle demeure avec de part et d'autre du hall principal, des pièces séparées. Une jeune femme brune nous conduit dans un salon vide aux moulures dorées. L'endroit est sombre, douillet et ce coup de chaud après le froid du dehors, propice à la détente. On nous apporte les menus format papier journal jauni. Je fais entière confiance à mon hôtesse. « Tu veux goûter la soupe de tripes ? » demande Dana. Par prudence et parce que je n'aime pas les tripes version française, je choisis une ciorba (soupe qui se prononce comme sa cousine du Maghreb) de haricots blancs. Celle-ci est servie dans une sorte de pain surprise et contient, outre les haricots, des tomates, de l'ail et des côtes de porc fumé. Un délice très copieux. Dana choisit une soupe de tripes afin que j'y goûte, agrémentée d'un filet de vinaigre et de crème fraîche.

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    C'est bon, sans le goût prononcé des tripes à la mode de Caen. Lorsque j'ai fini ma soupe, je racle l'intérieur de mon pain surprise, la mie est délicieuse, trempée de soupe. Dana ne résiste pas non plus.

    Nous ressortons du restaurant, grand éclat de rire lorsque Dana, à ma suite, lance un « au revoir » en français au serveur avant de pouffer dans sa main. Elle propose un peu de shopping. Il faut dire que le froid est vif et qu'un centre commercial est l'endroit idéal pour se réchauffer. Enfin, si on veut, vu que Dana m'entraîne dans la boutique de la seule marque de lingerie roumaine, Jolidon, et que, délaissant le body à ficelles dans lequel je ressemblerais à un rôti, je jette mon dévolu sur un superbe ensemble et finis dans la cabine d'essayage. Pour le prix d'un soutif en France, me voilà parée d'un beau 3 pièces.

    « C'est l'heure du dessert » dit Dana. Je ne peux plus arquer après ma soupe de haricots mais nous revoici devant l'auberge des Haïdouks, entrevue un peu plus tôt. Dana m'explique que les Haïdouks étaient des voleurs qui prenaient aux riches pour donner aux pauvres. Un Robin des Bois roumain, en quelque sorte. Toute de bois verni, les guirlandes de loupiote de l'auberge invitent à y entrer. « C'est mon restaurant préféré, je dîne souvent là avec mes collègues » dit Dana. Les murs sont décorés de poteries, de peaux de cuir et de costumes traditionnels.

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    Nous sommes frigorifiées. Je dédaigne la terrasse intérieure pourtant seule zone non-fumeurs et préfère me plonger dans l'ambiance de la salle. Les hauts parleurs diffusent des cantiques de Noel. De l'autre côté de la salle, un groupe d'hommes regarde la télé. Tout le mobilier est en bois, d'une belle couleur de miel. Des bocaux de condiments sont alignés sur les étagères et des grappes d'oignons pendues le long des murs. On n'a plus envie de quitter cet endroit. L'attente est longue dans les restaurants roumains et pendant que je filme et prend des photos, Dana parcourt un dépliant sur la ville « Sur 396 maisons de Râmnicu Vâlcea, 325 ont été rasées. Dis-lui ce que c'est, le communisme ! »

    Je pensais manger un dessert et voilà que la serveuse pose devant nous une sorte de kefta. « C'est un mici, pour que tu goûtes », explique Dana, un mélange de viande hachée de porc et de bœuf.  Au secours, j'ai plus faim, moi ! Mais comment refuser quoi que ce soit à ses yeux pétillants et so sourire enchanteur ? Je le mange mais n'en garderai pas un souvenir ému. En revanche, quand la serveuse pose devant moi un papanasi à la confiture de griotte (ça se prononce papanache), c'est autre chose ... Qu'est ce que c'est bon, ce truc !! La pâte est moelleuse, la crème savoureuse et légère, je me régale.

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    Sur le chemin du retour, Dana me fait découvrir son église. C'est sombre, intime et dépourvue de bancs, une église orthodoxe. Il fait nuit lorsque nous regagnons son appartement douillet. Dan un parc, les familles se pressent autour des décorations de Noel. Les enfants d'ici ressemblent à tous les enfants du monde, ils sont juste un peu plus emmitouflés.

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    Une de ses amies nous a laissé un plat de chou farci. Assez pour 6 personnes, au moins. Après ça, je propose à Dana de regarder ensemble « Nous nous sommes tant aimés » d'Ettore Scola, que j'ai amené dans mes bagages. Allongée sur le canapé à côté de moi, elle confirme que je suis, désormais, Cellequiapportelesommeil ....

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    Le lendemain, le cochon est dans le coffre, les valises aussi. Anka nous conduit tambour battant jusqu'à l'aéroport de Bucarest où moi, la française, je regarde partir mon amie roumaine qui s'envole pour la France où elle passera les fêtes. "C'est drôle, non ?" dit Dana. 

    En la regardant s'éloigner, sa valise à la main, je me sens soudain seule et triste. Heureusement, après moins de trente minutes d'attente, mon téléphone bipe, comme convenu. Costel, mon taxi attitré, me tire enfin de mes pensées noires.  

  • Chez Dana - De Bucarest à Râmnicu Vâlcea

    100_3576.JPG« Je t’attends devant le bureau d’information, à droite ». Elle discutait avec un grand jeune homme brun, j’ai reconnu immédiatement ses cheveux blonds, impeccables et ses yeux d’un bleu perçant. Dana m’embrasse, présente Adrien, le fils de sa meilleure amie et notre chauffeur pour la journée. Nous rejoignons le parking où nous attend la Mégane de Dana, qui fut blanche dans une autre vie. Je ris « Ah ben ça alors ! Je ne suis pas dépaysée, je passe ma vie dans les Mégane ! »

    Adrien se perd dans la ville, s’engage sur l’avenue principale de Bucarest, qu’on appelait autrefois « le petit Paris » et cela donne l’occasion à Dana de se replonger dans ce qu’elle appelle « sa vie estudiantine ». Nous longeons un parc magnifiquement illuminé de décorations de Noel, où se pressent des familles emmitouflées dans des manteaux à moumoute. Là à droite, elle montre son université et le foyer où elle a vécu, ici à gauche c’est la résidence du président et en face, le Jardin Botanique. La nuit est déjà tombée quand nous quittons les avenues embouteillées pour avaler lentement nos 200 kms. Peu d’autoroute, la neige et lorsque nous attaquons la colline noire, beaucoup de camions et des voitures qui traversent la ligne blanche et se rabattent juste devant nous, forçant Adrien à piler. Je comprends mieux que Dana rechigne à conduire.

    Assises toutes les deux à l’arrière, nous faisons plus ample connaissance, parlons des blogs, bien sûr, et des amis communs, elle veut savoir l’âge des uns et des autres, comment sont ceux que j’ai rencontrés. Son français est aussi parfait à l’oral qu’à l’écrit et son accent charmant car elle roule les R. J’ai hâte d’arriver car j’ai passé la journée assise. C’est ma première fois en Roumanie et je suis totalement ignorante de ce pays.   

    Nous voilà enfin arrivés à Râmnicu Vâlcea, sa ville. Non pas celle de ses origines mais celle où elle s’est établie après la Révolution. Son immeuble est « moche », comme elle dit, les boîtes aux lettres étonnantes et son appartement très chaleureux, d’une superficie similaire au mien, à Paris.

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    Sur son lit, une grenouille verte, peinarde et au-dessus, sa collection de clochettes. Je lui demande de me montrer les fameuses sandales jaunes.

     

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    Finalement, je suis trop fatiguée et il fait trop froid pour sortir. Nous nous attablons dans sa petite cuisine, devant les roulades qu’elle a préparées. En dessert, un énorme tiramisu fait maison – supposément pour 2….-  et de petites douceurs, offertes par Oh!91, et que j'ai ramenées de France.

    Je vais me coucher tôt, je dois me reposer car demain, sortie dans le grand froid, Dana va me faire découvrir sa ville.