Bon, vous m’excuserez les ptits loups, j’ai été super débordée de boulot ces dernières semaines et le soir, je me reposais au lieu de bloguer pendant des heures. Donc, je triche et j’antidate ces billets écrits en temps réel mais pas publiés. Je donne ces précisions pour ceux qui savent que je suis en Espagne depuis hier et se grattent déjà la tête en disant « Mais j’comprends plus rien, elle est où là ??? »
Après le plat pays, me voici au cœur des Alpes, au pied du massif de Belledonne.
De mes 2 jours à Liège, je n'ai vu que la sublime gare TGV des Guillemins et la place du Marché. Notre hôtel "écologique", à 2 pas de la gare, était tout à fait agréable et le personnel de l'accueil très enjoué.
Nous étions 6 ce soir là à table, la chose est assez rare pour être soulignée. Deux de nos collègues masculins se trouvaient en mission chez un client liégeois et nous avons invité Jacques, un de nos plus sympathiques stagiaires, à se joindre à nous pour le dîner. Mes collègues m'avaient confié la mission de réserver un restaurant et ayant mis à contribution un de mes stagiaires, j'avais choisi As Houes, un restaurant typiquement liégeois offrant une belle carte de plat rustiques. Après une bonne bière dans une brasserie, nous sommes donc tous montés dans un taxi qui distillait de la très bonne musique. J'ai commencé à chanter, l'ambiance était clairement à la déconne.
J’ai beaucoup, beaucoup trop mangé à As Houes. Un os à moelle en entrée et un jambonneau grillé avec une délicieuse purée de chou vert. Tout le monde s’est régalé. Le lendemain soir, à cause des bouchons - infernaux aux abords des grandes villes belges - j’ai raté le train et suis arrivée chez moi à 22h30. Avec un réveil programmé le lendemain à 5h30, vous noterez que « Vis ma vie de formatrice », c’est pas toujours fun.
Aujourd'hui, je suis seule. Ce matin, j'ai profité de 3 heures de trajet dans un train calme pour réparer un retard de sommeil déjà conséquent. Dans ma classe A, j'ai roulé sous un beau soleil vers les pentes minérales des massifs alpins, pris la direction d'Albertville au lieu de celle de Grenoble et me suis ainsi acquittée 2 fois du péage.
Mes clientes ont demandé où je logeais, j'ai répondu évasivement "A Challes les Eaux, mais je ne sais plus le nom de l'hôtel". Mon cul. Vers 18h, j'ai rejoint le château des comtes de Challes, une très belle demeure. Ma chambre se trouvait dans une aile attenante, j’ai emprunté les allées de graviers et ai poussé la porte d’une chambre cocon, tendue de rose franc, aux tissus épais et fleuris avec goût. Plus tard, j’ai rejoint la salle à manger où je me suis assise non loin du feu de cheminée, sous les poutres et le regard sévère de deux chevaliers. Le menu de la soirée étape était parfait : une cassolette d’écrevisses coiffée d’un chapeau de pâte feuilletée, tellement bonne que je m’y suis brûlée la langue. Ensuite, un croustillant de veau aux proportions parfaites, accompagné d’une cocotte en plastique de polenta fondante et d’un fagot de haricots verts. Et pour finir, un entremets de fruits rouges avec une boule de sorbet à la pomme dont j’aurais pu, en revanche, me passer. Je m’étais munie de magazines féminins à la con, histoire de m’occuper entre deux services.
Le lendemain matin, au saut du lit, j’ai voulu aller courir mais n’ai jamais trouvé « le chemin qui fait le tour du château ». J’ai bien emprunté un moment un autre chemin à flanc de montagne mais un peu tiédie par ces histoires de joggeuses trucidées, j’ai fait demi-tour assez rapidement. Et puis, j’avais oublié un détail : en montagne, ça monte ! Tout le temps, je veux dire … Purée ! Mes cuisses ne sont pas habituées à des grimpées pareilles ! Une petite côte de temps en temps, je veux bien pour se décrasser les quadriceps mais là !
J’ai donc rebroussé chemin, considérant les coureurs s’élançant, la cuisse alerte, d’un œil envieux. A la réception, un homme m’apostrophe : « Sportive ? C’est bien ça ! Dans la famille, on est tous sportifs ! » Je devine qu’il s’agit du châtelain et n’ose pas lui dire que je suis en nage parce que je viens de me taper une côte pendant 10 petites minutes. Il continue « Mon fils a été champion de ski, moi c’était le parachute ». Après une bonne douche, je descends prendre un petit déj sous la véranda.
Le lendemain soir, j'ai remis ça : faux-filet avec poignée de cèpes en cocotte et un dessert aux fruits frais avec l’habituelle boule de sorbet à la pomme. Une très bonne adresse que ce château.
Le midi, mes deux stagiaires viennent déjeuner avec moi au resto chinois sur le parking. Un bon chinois, pour une fois. Elles me racontent comment elles rigolent quand elles voient débarquer les parisiens venus s’éclater sur les pistes.
« Ah ça, on ne peut pas les louper ! Ils viennent faire les courses dans leurs combinaisons de ski, avec les forfaits des années précédentes accrochés à la combinaison et arpentent le magasin dans leurs chaussures, ça fait très extra-terrestres. Le vendredi soir, on ne nettoie pas la trancheuse, ils nous dévalisent en raclette ! Qu’est ce qu’on rigole ! Les bronzés font du ski, ce n'est pas que des clichés ! On le vit chaque hiver ! »
Au moins, moi je ne les ferai pas rire, je ne suis pas montée sur des skis depuis 25 ans. Elles sont vraiment sympas. Au resto chinois, y’a un type qui se pointe et leur claque la bise. Il vend des sommiers et des matelas à côté et se plaint que sa patronne rapplique dès qu’une cliente entre dans le magasin, ce qui visiblement leur fait penser qu’ils sont un couple. Lorsqu’il s’éloigne, mes clientes me glissent « C’est notre Jean-Paul Dusse à nous. Il est toujours sur le point de conclure ».
Le lendemain, Jean-Paul me fait la bise à moi aussi. Le soir, je largue ma bagnole à l’agence de loc 10 minutes avant le départ de mon train et réussis à être chez moi peu après 20h30. Une semaine super chargée mais fort sympathique.