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  • Kimiko Yoshida : Là où je ne suis pas

    « Lutter contre l’«état des choses », aller contre «ce qui est»,

    c’est sans doute là pour moi le sens de l’art.

    Être là où je ne pense pas être, disparaître là où je pense être, voilà l’important.»

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    L'exposition "Là où je ne suis pas", à la Maison Européenne de la Photographie jusqu'au 31 octobre, présente une rétrospective des autoportraits de Kimiko Yoshida, des premières "Mariées" aux derniers travaux, inédits en France, intitulés "Peintures".

    La série des "Mariées célibataires" trouve son point de départ dans l'enfance de Kimiko Yoshida au Japon. Elle reflète la hantise de la petite fille qui découvre le destin humilié de sa mère, soumise à un mariage arrangé. En une succession de figures sans doute conjuratoires, Kimiko Yoshida incarne une "Mariée intangible" aux identités simultanément fictives, mythologiques et contradictoires. Elle crée des dizaines d'autoportraits quasi monochromes pour mettre en scène le mariage virtuel de la « Mariée célibataire », tour à tour veuve, cosmonaute, chinoise, manga, égyptienne ... (source MEP)

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    La nouvelle série "Peintures" procède, elle, de la pratique du détournement. Pour Kimiko Yoshida, il s'agit de détourner de leurs usages les objets de la vie quotidienne ou de la mode ; les chefs d'oeuvre de l'histoire de la peinture; ses précédentes Mariées ; et la pratique photographique elle-même.

    Ancienne créatrice de mode, Kimiko Yoshida s'approprie, dans une riche série de 80 oeuvres, les créations Haute Couture de Paco Rabanne. Elle transforme robes, jupes, accessoires, pantalons et chaussures, en coiffes Grand Siècle, parures antiques et autres costumes historiques.

    À l'issue de ces mises en scène, ce sont les grands maîtres de l'histoire de l'art qui sont convoqués : Picasso, Matisse, Gauguin, Rembrandt, Rubens, Delacroix, Tiepolo, Watteau... Cette évocation des chefs d'oeuvre, loin d'être une citation ou une imitation, est une allusion au trait unaire, c'est-à-dire ce que le souvenir retient arbitrairement d'une peinture (un marqueur discret, parcellaire et métonymique). De l'oeuvre ne demeure donc plus que le petit détail élémentaire prélevé en éludant le reste du tableau et c'est cette réduction qui conditionne l'identification partielle de l'autoportrait à une peinture du passé (source MEP)

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     Et je signale à l'attention de mes copines férues de photographie un programme de conférences organisées par la MEP.

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    Kimiko Yoshida, Là où je ne suis pas

    Jusqu'au 31 octobre à la MEP : 5-7 rue de Fourcy.

  • Gérard Berliner

    02191643072008_gerard_berliner.jpgMercredi soir, je suis au volant, en route vers la maison de mamie Coco, au-dessus des vignes, lorsqu’à la radio, on m’annonce la mort de Gérard Berliner. « Oh non, pas lui ! » pensé-je immédiatement.

    Les kilomètres se déroulent comme le souvenir de cette soirée où je l’avais rencontré, introduite en coulisses par sa maman. Un spectacle magnifique, une femme vive et rigolote, une rencontre  inoubliable. Après le souvenir de la gentillesse, de la simplicité et du charme du fils, j’ai ressenti beaucoup de peine pour sa mère. Et depuis l'annonce de sa mort, je fredonne "Louise" sans arrêt.

    Quel dommage, je ne verrai jamais son spectacle sur Reggiani.

    Merci Gérard, vous aviez un talent immense et une humilité attachante. Toutes mes pensées à votre adorable maman.

  • Leçon de choses sur le cognac

    Je suis en train de déguster les dernières bouchées caramélisées de ma brochette d’ananas confit quand j'avise Serge Ferron, le patron de l’hôtel dans lequel je dors ces jours-ci, qui déboule dans la salle à manger et fait plusieurs aller-retours avec des bouteilles et de drôles de récipients en cuivre qu’il pose devant deux hommes. Je suis super jalouse, je dois le dire et je sens que je vais mal dormir cette nuit.

    Les trucs rouges, c’est la version miniature des alambics charentais de cuivre rouge dans lesquels on procède à la double distillation des cépages blancs. M. Ferron explique comment le cognac est fabriqué et j’ouvre grandes mes oreilles. « On chauffe, on distille une première fois et on obtient un liquide trouble, le brouillis, qui titre environ 30°. Si on chauffe encore, on atteint 70°, c’est le coeur, un liquide imbuvable à ce stade. Ensuite, on met le cognac dans des fûts de chêne, qui lui donnent sa couleur dorée, pendant plusieurs années. Quand vous le buvez, le cognac est à 40°. Ça veut dire qu’un bon cognac a 30 ans »  (p’tain quelle mémoire j’ai, quand même !).

    « Le cognac, c’est comme un homme, poursuit-il. Ca commence à être bon à partir de 15 ans et jusqu’à 50 ; après ça tombe en décrépitude. Fleurs, fruits, épices, voilà les trois âges d’un cognac. Après c’est cuir et vanille.»

    Il signale aux goûteurs que de l'autre côté de la route, on passe en quelques mètres de la Grande Champagne à la Petite Champagne. « Quelle différence ça fait?" demande l'un des hommes. « Les meilleurs cépages sont en Grande Champagne. Un bon cépage, ça peut se jouer à 1 mètre. Pourquoi ? Parce que le type qui a planté les cépages a parfois contourné un terrain parce qu’il n’aimait pas le propriétaire.»

    Il explique aussi que les cépages se sont regroupés le long de la Charente puis rapprochés des côtes atlantiques pour acheminer le liquide vers les pays nordiques car les Hollandais raffolaient du cognac. 

    «Regardez dans les campagnes : quand vous voyez des étendues de tuiles noires, ça veut dire qu’en-dessous il y a des chais de cognac. D’ailleurs, beaucoup de maisons dans les villages charentais sont noires ; c’est à cause de l’évaporation. On appelle ça la part des anges. »

    Serge Ferron verse le liquide doré dans des verres en précisant « Tenez le verre à la verticale sous votre nez. Ensuite mettez le nez dedans et respirez. Puis prenez une gorgée que vous gardez sur la langue ; ça doit vous picoter. Ensuite vous pouvez boire. »  

    « Ça sent la poire dit le plus âgé des deux . La poire ? Putain, ce serait bien con ! » répond M. Ferron (il a raison, Serge, passé 50 ans, ils ont le cerveau qui s'embrume)

    Aujourd’hui, les producteurs de cognac peuvent dire merci aux rappeurs américains qui leur font une belle pub dans leurs clips.

    Pour ma part, je bois du pineau. Question de souvenirs. Il y en a toujours une bouteille chez moi. C’est Mamie Coco, ou mes parents, qui me ravitaillent. D’ailleurs, je la vois demain soir, elle m'offre le resto pour mon anniv' qu'elle a oublié ((hé hé hé). Je sens que je vais me marrer et comme c’est moi qui conduis, elle ne pourra pas me faire le coup du sens interdit.