Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Jeux de langue - Page 2

  • Comment dit-on ... au Sénégal ?

    Un de mes amis nous en a sorti une bonne hier. Et il a récidivé dans la soirée. Les jeux sont ouverts ….  

    Alors, d'après vous, comment dit-on, dans le Larousse franco-sénégalais ? (à moins que ce ne soit du français de Casamance)

    Apprendre par cœur :

    Défaire sa valise :

    PS : Boug', je sais quà l'inverse de Oh!91, tu n'es pas une fieffée tricheuse, mais au cas où, tu ne peux, bien sûr, jouer que pour la deuxième expression ...

    Mise à jour du 31 juillet :

    Apprendre par cœur : parcoeuriser

    Défaire sa valise : ben ... dévaliser !

  • Chez Dana

    Moi, je n'ai pas grand-chose à écrire, ces temps-ci. Mais elle !

    Dans ses "Essays In Love", Alain de Botton fait une analyse intéressante de ce temps dont l'emploi français m'a toujours un peu échappé.

    Le futur antérieur peut exprimer :

    • un fait considéré comme accompli dans le futur de manière certaine.
      EX : Dans cinq minutes j'aurai fini de manger.
    • un fait futur, antérieur à un autre présenté au futur simple.
      EX : Lorsque j'aurai mangé, je débarrasserai la table si vous le permettez.
    • une hypothèse à propos d'un événement déjà passé.
      EX : Ils se seront encore égarés en ville.
    • une récapitulation, un bilan.
      EX : Toute sa carrière n'aura été qu'une longue suite de succès.

     (Wikipédia)

     

     Je trouve ce temps infiniment plus beau pour parler d'une histoire d'amour qui, à défaut d'habiter le passé ,s'est déplacée vers un futur hypothétique ou un futur bilan. Vivre dans le présent, ce serait parfois  s'engager dans une réalité imparfaite, dangereusement éphémère.Alors que le" future perfect" ça peut signifier le support d'une vie idéale, en contraste avec le présent et sans engagement réducteur. Le futur antérieur me ramène à une certaine idée d'éternité comme si on était sur terre suffisamment longtemps pour ne pas se rabaisser à considérer les occasions d'aimer et d'offrir de la tendresse limitées.Et aussi pour savoir les apprécier.C'est reposant de vivre dans un futur antérieur. Il y a toujours cet arrière goût de durée. Enfin, pour moi. Je suis une rêveuse incorrigible. Cela empêche d'accorder trop de poids à un présent qui risque d'être lourd à porter.

    Si je devais offrir ce temps à quelqu'un , il sera sûrement à celui qui aura reçu le meilleur de moi-même et qui m'aura consacré en femme unique, irremplaçable. De sorte que ,le jour où je fermerai mes yeux, je puisse me dire sereinement:

    "J'aurai aimé. "

  • Dernier métro

     

     

    Le signal de fermeture des portes a déjà retenti quand elle se rue dans le wagon bondé. Devant sa mine renfrognée, il recule prestement pour lui faire un peu de place. Les portes se referment dans un claquement, le métro s’ébranle et s’engage dans la nuit souterraine.

    Sa main gantée de cuir noir cramponne la poignée métallique. Collée à la porte, jambes écartées, elle peine à trouver son équilibre dans les soubresauts chaotiques du wagon qui file. Le crissement des pneumatiques lui agresse les oreilles. Vite, s’isoler du bruit, s’évader pour ne pas voir les visages maussades. Elle enfonce des écouteurs de caoutchouc noir dans ses oreilles, fourrage nerveusement dans sa poche et en extrait à grand-peine, irritée par le cuir qui s’accroche à la doublure, un appareil de musique. Par-dessus son épaule, il observe l’écran qui s’allume et s’étonne de la dextérité avec laquelle son pouce tapote sur le minuscule clavier. Elle sélectionne la lettre T et fait défiler une liste : The Gorillaz, The Klezmatics, The Prodigy, Tiken Jah Fakoly. Il est si près d’elle qu’il entend les djembés claquer dans ses oreilles. Il observe le manteau cintré d’allure militaire, le béret enfoncé sur ses cheveux, les bottes de cuir noir et le sac couleur fauve.  Il pense en lui-même : « Comme quoi l’habit ne fait pas le moine, j’aurais jamais imaginé cette bourgeoise écoutant du reggae africain ».

    A la station suivante, le chassé-croisé des voyageurs les propulse d’un même élan entre les strapontins. Dans une grimace de douleur, elle se déleste de la sacoche d’ordinateur qui lui scie l’épaule et la glisse entre ses jambes, toujours légèrement écartées. Coincé entre elle et une femme à sa droite, il se tourne vers elle et lui fait face un instant. Leurs visages sont à moins de vingt centimètres l’un de l’autre. Elle esquisse un mouvement de recul à peine perceptible et le toise, le visage fermé. Elle pense « Dis donc,  faudrait peut-être respecter mon espace vital, mon coco ». Gêné, il se tourne et regarde droit devant lui.

    Le corps de l’inconnue est maintenant perpendiculaire au sien. Il tourne la tête dans sa direction et les yeux dans le vague, fait mine de s’absorber dans une réflexion intense. Elle fixe un point devant elle. Il en profite pour détailler son visage, tâche rendue commode par leur extrême proximité. Les yeux vifs sont ourlés de noir, la bouche fardée d’un rouge orangé. Un léger duvet recouvre ses joues et un bouton rougit son menton. Il s’amuse « Ca ne pardonne rien, la cohue des heures de pointe ».  

    Elle fixe un point imaginaire devant elle mais a senti le regard de l’homme sur elle. Elle lui jette un coup d’œil, leurs regards se croisent comme les fers de deux épées. Il a tourné la tête et elle en profite pour l’observer à son tour. « Il est mignon » pense-t-elle. Elle observe les cheveux bruns, très courts, offerts sans protection à la morsure du froid. Il doit avoir froid, comme ça. Elle imagine ses doigts rebroussant les mèches courtes enduites de gel et peste intérieurement « Mais quelle idée ils ont de se foutre du gel sur les cheveux ! Ca colle aux doigts, ça pique et ça pue ». Il est à peine plus grand qu’elle. Son blouson kaki trahit sa jeunesse, il doit avoir la trentaine à peine. Elle observe les joues soyeuses et rasées de près, la bouche pleine. Tout à fait son genre. Elle pense « Finalement, ça a du bon, parfois, la promiscuité. Ca me change de la vue en contre-plongée sur des narines velues ou des oreilles enrobées de cire ». Elle se détend et laisse couler son regard sur ses mains. Les ongles sont trop courts, des poils noirs épars recouvrent le dos de la main. Il doit être poilu. L’encolure de son pull ne laisse échapper aucun indice.

    A la secousse suivante, elle laisse le renflement de ses seins emprisonnés sous la laine frôler la manche du jeune homme. Amusée par le tressaillement qu’il a laissé échapper, elle décide de jouer un peu. Sa main a pris appui contre la paroi, derrière l’épaule du jeune homme. Il tourne la tête vers elle et leurs regards se croisent, de nouveau. Cette fois, aucun ne se détourne et ils restent accrochés l’un à l’autre. Elle soutient son regard, intriguée. Elle sourit, il sourit aussi et après quelques instants, qui semblent une éternité, elle détourne la tête comme à regret, visiblement troublée. Ses joues se sont empourprées.

    La tension est montée d’un cran et la température aussi, visiblement, puisque soudain elle ôte le chapeau, le plie et le range dans son sac puis dénoue l’écharpe qui glisse sur sa nuque. Elle ôte un gant, fourrage dans ses cheveux. Ils sont dorés et brillent sous la lumière des néons blafards. Il imagine la chaleur de son cou et ses cheveux étalés comme un soleil sur l’oreiller, sous lui. Il pense « Ca y est, j’ai la gaule ». Leurs corps qui se frôlent ont entamé une danse complice qui échappe à la foule qui les entoure.  Désormais, quand il plonge son regard dans le sien, il y voit des étincelles de désir. Son regard lui sourit et semble dire « Oui, regarde-moi, je n’ai pas peur, j’irai jusqu’au bout ». Alors, il s’appuie un peu plus contre la main gantée, pour s’imprégner de sa chaleur mais elle retire sa main. Il se redresse brusquement, s’excuse déjà mais elle sourit de nouveau et pose sa main sur son épaule. Elle s’appuie sur lui, désormais. Il ne peut alors réprimer un franc sourire, et elle rit aussi, comme amusée de son espièglerie.

    Les minutes sont passées, les voyageurs sont montés et descendus, ils sont toujours serrés l’un contre l’autre. Il voudrait prolonger ce moment. Elle ferme parfois les yeux, brièvement, et il se demande à quoi elle pense. Joue-t-elle ? Va-t-elle s’échapper pour ne rester qu’un mirage ? Osera-t-il lui proposer de la revoir ?

    Dans sa tête à elle, ça mouline à toute vitesse. Elle a envie de lui, envie de goûter sur sa langue son haleine parfumée au tabac. Elle imagine ses mains glacées s’immisçant sous son pull et remontant sur son ventre brûlant jusqu’à …. Elle serre les dents et soupire. « Il faut que je lui demande son numéro. Pas question de donner le mien, on ne sait jamais, si c’était un relou qui se met à me harceler. Mais qu’est ce qu’il va penser si je me lance ? Qu’il peut me sauter ? Et si ça se trouve, il a une nana ». Elle rouvre les yeux, croise son regard malicieux. « Pourtant, s’il me proposait, là tout de suite, de refaire le chemin en sens inverse, de « remonter le temps contre sa bouche », je le suivrai sans hésiter. Rien à foutre du boulot, je dirai que je suis malade ». Elle imagine déjà leurs peaux l’une contre l’autre dans la chaleur de la couette.

    Elle sort le téléphone métallisé de son sac et l’active. Elle l’a décidé, elle se lance, y’a pas de raisons que ce soit toujours aux hommes de faire le premier pas. Il regarde sa main. Elle commence à taper 06, hésite, se ravise et range le téléphone, en soupirant. A l’approche de Châtelet, elle reprend la sacoche restée entre ses jambes et se redresse. Elle lui jette un dernier regard, sourit tristement et fait quelques pas jusqu’à la porte. Le wagon s’est immobilisé, elle saute lestement, se retourne et le fixe. Il avance, hésitant. Elle tend la main, il la saisit et saute sur le quai.      

     

  • Poésie à deux balles mais ça me fait rire

    Sur l’arbre le vent s’est abattu

    La foudre m’a pris pour un accu

    M’a balancé un p’tit coup d’jus

    Tu m’as pas vue

    M’a marché d’ssus

    Dans l’cul Lulu !

     

    Tu m’as fait sauter le fusible

    M’a allongée sur le convertible

    Pas de bol, c’était un clic-clac

    Et c'est mon dos qui a fait crac.

  • (...)

    (Je sais pas, vous, mais moi, je suis gelée, en ce moment ... allez, un petit remontant, ça faisait longtemps, non ?)
    ****************************************
    Endormi, sur le ventre, visage au creux du bras,

    Ton corps viril et chaud se découpe sur les draps.

    J'observe avec tendresse et toujours étonnée,

    Ton visage apaisé sur lequel les années

    Semblent avoir glissé sans laisser une trace.

     

    Ton souffle calme et lourd emplit soudain l'espace

    Et je goûte en silence cet instant de répit

    Que me laissent enfin tes yeux fermés, chéri*.

    Quand tu plonges leur feu dans mon regard frondeur,

    Je perds pied doucement et sens avec stupeur

    Des milliers de volcans se réveiller en moi.

    En cet instant, tu dors, sous ce bleu qui me noie.

     

    Tes épaules dorées et ta nuque soyeuse

    Dans ce matin d'été où je t'observe, heureuse,

    Invitent mes mains chaudes parfumées de ta peau

    A une caresse distraite, mais je laisse le flot

    Du désir faire monter du fond de mes entrailles

    Des vagues de plaisir sous lesquelles je défaille.

     

    Mes yeux suivent la courbe de ton dos émouvant

    Sous le drap disparaissent tes fesses impudiques

    Sous moi je t'imagine, en cet instant magique

    Endormi, immobile, soumis et impuissant.

     

    La chaleur de mes cuisses ouvertes contre tes fesses,

    Je me penche sur toi, la pointe de mes seins

    Durcit contre ton dos et fait vibrer mes reins.

    Ma bouche juste entrouverte parcourt ta nuque fraîche,

    Ma langue goûte ta peau tiède et un peu sucrée,

    Tes paupières tressaillent et ton corps chaud s'éveille.

     

    Bientôt, ma bouche vient taquiner ton oreille,

    Là où, la nuit venue, je te dis des secrets.

    Ma langue humide et chaude suit l'ourlet délicat

    Du cartilage tendre et un peu élastique,

    Je mordille ton lobe, ignorant les suppliques,

    Que tu laisses échapper, prisonnier de mes bras.

     

    La pointe de ma langue emplit ton pavillon

    Baigné de ma salive, tu contractes le dos,

    D'un mouvement brusque le libère du fardeau

    Et plonge tes yeux bleus dans mes yeux polissons.

     

    Ma main dans tes cheveux ébouriffés et doux,

    J'emprisonne ta bouche entre mes lèvres fermes

    Et m'abreuve au nectar de tous nos matins blêmes,

    Recueillie, yeux fermés, je dompte ton courroux.

     

    Mais sous mon ventre chaud, je sens ton sexe dur

    Qui tangue doucement et cherche ma chaleur.

    Je l'ignore et retarde ce moment de bonheur

    Où tu pénétreras au fond de mon armure.

     

    Belle et chienne à présent, je soutiens ton regard,

    Son bleu voilé s'enfonce dans mes reflets d'automne

    Quand tu saisis ma main, le souffle court, hagard,

    Mon prénom sur tes lèvres, dans l'air moite, résonne.

     

    Je bois ton souffle chaud pareil à l'alizé

    Ma langue sur tes lèvres goûte le sel de ma peau

    J'offre un téton rosi à ta bouche affamée

    Tes dents qui le mordillent m'arrachent des soubresauts.

     

    Soudain tu me renverses et tu m'ouvres les cuisses,

    Tes yeux émerveillés découvrent un fruit charnu

    Dans mes replis nacrés, ta langue pointue se glisse

    Et goûte la saveur de ce miel défendu.

     

    Tu frottes une joue rugueuse au velours de ma peau

    Je gémis sous tes mains et ta bouche experte

    Butine le bourgeon de ma féminité.

    Ton doigt glisse lentement sur mes lèvres entrouvertes

    S'enfonce, clandestin, dans mon humidité,

    La jouissance m'inonde et je crie, les yeux clos.

     

    Alors ta queue gorgée d'un désir lourd et suave

    Pénètre les remous de mes cuisses tremblantes.

    Tu es planté en moi comme une dague assassine

    Cloue et laboure mon corps, cruelle et indécente,

    Jusqu'à l'instant précieux où mes cuisses mutines,

    Resserrant leur étreinte, déclencheront des salves.

     

    Alors je sentirai ta queue vibrer en moi

    Inondée de ton jus, je t'ouvrirai mes bras

    Pour qu'enfin, sur mon ventre offert et honoré,

    Tu reposes ta tête et t'endormes, apaisé.

    [poème écrit aux alentours de l'été 2007]

    * t'as vu, me suis presque pas dégonflée ... ;)