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Théâtre - Page 2

  • Fiso entre en scène (une première !)

    Impro.jpgUn vendredi soir, 18h30, je franchis les grilles d'un lycée parisien et pousse la porte de la salle 15, une pièce sombre occupée au tiers par plusieurs rangées de chaises en bois sur lesquelles sont assises une vingtaine de personnes. Les cours que j'avais choisis cette année - allemand, chant et tango - parmi la liste de ceux proposés par la formidable Association Philotechnique, que je connais depuis plus de 20 ans, avaient lieu en semaine ou étaient déjà complets. Après avoir converti quelques-uns de mes amis et collègues, j'avais finalement jeté mon dévolu sur un cours de théâtre "Jeux d'expression, créativité, improvisations  - Travailler ensemble à définir l'espace scénique, à occuper individuellement et collectivement la scène pour jouer et interpréter à travers des improvisations." J'y avais également vu un intérêt professionnel.  

    Un homme d'une cinquantaine d'années, imposant, cheveux gris, me fait face derrière un bureau d'écolier. Je le salue, me présente, m'excuse de n'avoir pas été présente au premier cours. "Assieds-toi Sophie" dit-il d'une voix puissante.
    Je balaie le public du regard, tandis que tout le monde s'installe. Un public disparate, un homme, la quarantaine, en survêtement et coupe mousquetaire, cheveux mi-longs bouclés, une belle quinqua en tailleur et rouge à lèvres vif, deux jeunes africaines, trois jeunes garçons proches de la trentaine - charmants -  et tout un panel d'hommes et femmes s'étageant entre 20 et 60 ans.
    Le prof interrompt mon analyse : "Fiso, en scène !"
    [Ah ben merde, je viens juste d'arriver, moi, je ne sais même pas de quoi on cause !!!]
    Me voilà sur le lino noir, face à un des charmants jeunes hommes, avec comme mission d'improviser un sketch dont je ne connais même pas le thème. Le prof souffle "Tu lui apprends que Chloé ne viendra pas ce soir, elle a trop de boulot". Le dialogue s'enclenche et très vite, je m'amuse. Quelques minutes plus tard, me voilà en train de caresser la joue veloutée du jeune homme (cougarpower !)

    christineter.jpg

    Pendant les 2 heures qui suivent, nous faisons joyeusement les cons sur scène. Le prof nous donne par exemple l'exercice suivant. Vous formez un cercle et marchez les uns derrière les autres, en rond, les yeux fermés (rien que ça, c'est déstabilisant). L'un d'entre vous sort du cercle et effleure le cou d'un des participants. Celui-ci doit hurler et se mettre en quête de la prochaine victime et ainsi de suite. Certains poussent des rugissements, d'autres glapissent, on se marre bien. Moi je couine avec difficulté, mine de rien, c'est pas évident d'hurler, on n'est pas habitués.
    Clou du cours : 3 scénariis de sketches que nous devons préparer et éxécuter en 10 minutes. Notre groupe choisit :"Une future mariée va récupérer la robe qu'elle a achetée dans un magasin. N'oubliez pas l'élément perturbateur, la chute et surtout, n'oubliez pas d'être drôles."

    On me désigne comme étant la future mariée. Mon mari est le quadra à la coupe de mousquetaire, ce qui dans la vraie vie, est tout simplement inenvisageable. En effet, mon "mari" a un goût vestimentaire à chier et quelques soucis d'hygiène ou quelques chats, voire les deux, en témoignent son sous-pull taché et décousu, son parfum "litière" et son jogging distendu retenu par une ceinture en cuir bouclée haut sur le ventre. Devant nos camarades, nous jouons un sketch où j'essaie d'enfiler une robe trop petite pour moi, sous les quolibets de ma mère, qui se termine par mes fesses à l'air (pas en vrai, bien sûr). Le prof évalue notre prestation. Bien sûr, nous parlons parfois tous ensemble, nous tournons le dos au public, il a y des "blancs", la chute cafouille, bref, on a du boulot. Il s'adresse à moi "Fiso, pour quelqu'un qui se retrouve les fesses à l'air, tu n'as pas l'air très paniquée". Ma spontanéité légendaire me fait répondre "Oh, je ne suis pas très pudique. Et puis, vous savez, mon mari connaît mon cul et ma mère aussi !". Le prof reste sans voix. Bon, ben voilà, Fiso, ça c'est fait, le ton est donné.

    Le cours est terminée, je suis enchantée et me suis bien marrée. Le prof propose de poursuivre la soirée dans un café voisin pour le pot de l'amitié, premier d'une longue série.

  • Le chant du cygne

    Elle avait un jour fait irruption sur mon blog. Sans doute en tapant le nom de l'association sur un moteur de recherche, elle avait atterri sur 2yeux2oreilles et laissé un commentaire sympathique sur le billet où j'annonçais mon adhésion à Parisien d'Un Jour. J'avais reçu peu après un mail où dans lequel, ayant sans doute perçu mon goût pour le théâtre, elle me proposait de l'accompagner à l'un ou l'autre des nombreuses pièces auxquelles elle assistait chaque semaine.   
    Après plusieurs ratés, j'avais posé une option sur "Le chant du cygne" de Tchekhov, qu'on jouait au théâtre du Lucernaire, un endroit assez magique, construit en 1975 sur le site d'une usine de chalumeaux, que j'avais furtivement découvert un soir avec F., un copain de mon quartier.

    1316517109_affiche le chant du cygne_300.jpg« Tard dans la nuit, sur la scène d’un théâtre, est resté là, comme oublié, un vieil acteur, qui s’entraine à vieillir, à mourir.
    Lui reviennent, un à un, des personnages qu’il a pu jouer dans le passé de sa vie. Mille rôles de lui-même en d’autres costumés, mille morts, à présent, qui jadis l’ont joué. Fantômes de lui ou ceux des autres, sans cesse lui revenant. Nous revenant.
    Ce soir, de cet effondrement de lui-même en lui-même, dans ce théâtre déserté, seul le vieux souffleur, son ami, son garde-fou, son double, sera le spectateur.
    Il va partager, le temps d’une nuit, le bruit assourdissant des pages d’un livre que le vieil acteur ouvre au hasard : le livre d’un personnage qui se souvient … du livre dans lequel il est écrit.
    C’est la parole soufflée du grand Tchekhov qu’ils parleront tous deux.
    Celle, vertigineuse et souvent drôle, de notre livre oublié. »

    A l'approche du Lucernaire, j'appelle M. "J'ai les cheveux gris et des lunettes rouges, dit-elle. Je t'attends dans l'entrée."
    Nous faisons connaissance et discutons de nos premières visites au sein de PDJ avant de nous installer au 2ème rang du théâtre rouge.
    Le spectacle commence. Sur scène, Nicolas Chupin, sans âge, entame un monologue. Peu après, dans un coin, une forme s'agite : c'est Serge Noël, digne et beau dans sa chemise ouverte, qui joue le rôle du vieillard plongé dans ses souvenirs.

    Je n'ai pas le talent de Marsupilamima pour décortiquer une pièce et transmettre mon enthousiasme. Je peux juste dire, tout simplement, que j'ai été hypnotisée par les jeux de lumière et de miroirs, les costumes, l'énergie et la drôlerie de Marie Frémont, le regard intense de Nicolas Chupin. La gravité alterne brillamment avec le comique. En particulier, le duel entre Marie Frémont et Nicolas Chupin est hilarant. On en s'ennuie pas un instant, j'ai passé un délicieux moment, avant de boire un verre avec M. au café Vavin, à quelques pas de là. Merci, M. !

  • Hier encore, j'avais 10 ans

    J'étais assise dans les gradins et d'étranges créatures évoluaient sur scène : des lombrics métalliques, des personnages au visage en pâte à modeler, au gré des émotions et des attractions, des mains géantes qui s'étreignent, des marionnettes en tissu chamarré qui perdent la tête, des boules qui roulent et n'amassent pas mousse.

    Sans paroles, ni musique, le langage - corporel - des personnages de la troupe suisse Mummenschanz est universel. On est intrigué, émerveillé, questionné, ému, hilare. Dans la salle, les rires des enfants fusent tout autant que les fous-rires des adultes.

    Et à la fin du spectacle, on découvre avec surprise et d'autant plus d'admiration les cheveux blancs du quatuor d'artistes qui, après 40 ans d'existence (on les as vus au Muppet Show, notamment), dépassent la soixantaine.

    Mummenschanz, je m'y suis frottée par curiosité, je n'ai qu'une envie : y retourner !

    Et quelques chanceux(ses) pourront même les voir à Genève en fin d'année ...

  • Venise sous la neige

    Webguichet-venise_sous_la_neige.jpgJe vais publier ce billet sans faire le lien vers un billet de 2007 (je crois) dans lequel j'encensais cette pièce. On verra si LinkWithin le retrouve dans mes archives. Elle est jouée de nouveau, cette fois au Point-Virgule, et je la reverrai avec plaisir.

    Je propose donc, à qui a envie de venir, la séance du dimanche 21 février, à 16h. Sur le site Webguichet, les places coûtent 9€ (+ 3 de réservation) au lieu de 18. Vous pouvez m'appeler ou m'envoyer un mail si nous sommes déjà en contact, ou me contacter en cliquant sur le lien du même nom, là à gauche. Après le spectacle, si vous le souhaitez, on ira se boire un verre, un thé ou un chocolat chaud dans le quartier. 

     

  • Cabaret New Burlesque

    Tournée.jpgDiscret, absent de la presse people, jouant souvent des personnages torturés, en tout cas singuliers, Mathieu Amalric est peut-être l'acteur français que je préfère. Je n'ai vu que très peu des nombreux films dans lesquels il a tournés mais en 2007, j'ai eu la révélation en visionnant "La question humaine",où apparaissait aussi Michael Lonsdale, un autre de mes géants.

    Alors quand au printemps dernier, j'ai aperçu dans le métro l'affiche de son dernier flm, "Tournée", j'ai proposé à la petite lurker italienne une séance au cinéma. J'ai découvert le new burlesque, "spectacle au féminin fondé sur le striptease mais quidésamorce en partie la dimension érotique de la nudité en la transformant en une forme de comédie ou de spectacle décalé et drolatique". Je suis ressortie enchantée de la projection de ce film qui, en magnifiant des femmes pulpeuses, cassait les diktats inaccessibles de la beauté qui voudraient nous faire ressembler à ces mannequins de 15 ans anorexiques au teint d'endive, comme dirait ma copine VéroPapillon. Magnifique, j'ai admiré la sensualité de leurs rondeurs - parfois très larges-, leurs mollets solides, leurs fesses rebondies, le moelleux de leur ventre. Sous le maquillage outrancier, les faux-cils et les lèvres rouge vif pointait une fragilité émouvante, ma préférée de toutes étant Mimi le Meaux (à prononcer Mimi le Miaou pour lui faire plaisir) qui fait onduler ses jolis tatouages comme personne. J'ai pensé que toutes les femmes qui ont fait de la balance le baromètre de leur séduction devraient visionner le film, comme on s'offre une séance de shopping pour se réconcilier avec son image.

    Pourtant la petite lurker italienne n'a pas du tout apprécié la prestation, elle, ni n'a goûté la beauté de ces américaines décomplexées. Moi je n'en ai que plus estimé Mathieu Amalric et je me suis réjouie qu'il décroche le prix de la mise en scène au festival de Cannes. J'ai récemment appris, sans grand étonnement, que des cours d'effeuillage, dans la plus pure tradition burlesque, suscitaient un véritable engouement de la part de femmes qui avaient oublié que nos suposés défauts font de chacune de nous un être unique.

    Aux premiers jours de l'automne, alors que je me promenais avec VéroPapillon (tiens, encore elle), dans le parc de la Cité Internationale, j'ai découvert avec une joie non dissimulée que la troupe du Cabaret New Burlesque se produisait à Paris en fin d'année. J'avais d'abord pensé organiser une sortie entre filles et puis, comme je m'y suis prise un peu tardivement, je l'ai finalement proposée à Boug' et mes deux amis berlinophiles qui ont accepté l'invitation sans vraiment savoir de quoi il retournait.

    Mardi dernier, donc, voilà le club des 5 disséminé dans l'élégant théâtre plein à craquer. En maîtresse de cérémonie, Kitten on the keys présente sa troupe de copines, certaines parées de corsets luxueux, de robes fourreau, de boas aériens et de bas à frous-frous, d'autres quasi-nues. J'ai retrouvé avec plaisir les prestations souvent sensuelles et parfois cocasses qui animaient le film. J'ai beaucoup ri, toutefois moins que mes deux jeunes voisines qui elles, se sont carrément esclaffées lors du strip-tease totalement loufoque, un vrai numéro de maître, du seul homme de la troupe. Perchée au balcon, j'ai passé la soirée à encourager chaque effeuillage, finissant quasi-aphone, tout en guettant anxieusement les mouvements de bras de ma copine Boug' et son compagnon, en contrebas.

    Cabaret.jpg

    A la sortie, tout le monde était enchanté, voire euphorique (je pense à un certain chanceux qui a réussi à se faire photographier avec la copie conforme, en brunette, de Jessica Rabbit). Moi je n'avais qu'une envie : m'en repayer une tranche. Hélas, les séances sont complètes. Revenez vite les filles !

    Le Cabaret New Burlesque se produit à la Cité Internationale jusqu'au 14 janvier, puis au 104 du 21 au 23.

    (Crédit photos : Boug')