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Irlande - Page 2

  • A Doolin avec Pat the fishman

    pat the fishman,doolin,irlande, galwayCe matin, après le petit déjeuner (j'ai pris un bol de porridge pour plâtrer mon estomac fragilisé), nous flânons une bonne heure dans les rues animées d'Ennis. Nous descendons O'Connell street, puis faisons un tour à la Market Place, où se tenaient anciennement le marché aux animaux, et où aujourd'hui, on peut voir des poulets et un cheval, puis nous remontons Parnell Street jusqu'au Rowan Café & Bar où Boug' m'offre un café, en terrasse, au bord de la rivière Fergus.

    Peu avant 14h, nous nous mettons en route pour la région du Burren et plus précisément le village de Doolin sur la côte, juste au-dessus des falaises de Moher. Cette journée sera la plus belle de notre séjour, ciel bleu et soleil omniprésent.

    Sur la route, je peste un peu contre les véhicules lents qui ne se rangent pas sur la bande prévue à cet effet. Les bonnes habitudes se perdent aussi en Irlande. En sens inverse, à partir de 15h, les bouchons se forment. C'est le début du week-end de Pâques et les citadins se ruent vers la côte.Nous passons sans nous arrêter sur le site des falaises de Moher, dont l'accès est désormais payant (8€). De toute façon, je n'ai jamais trouvé ce site incontournable. En revanche, le long de la route, les B & B se succèdent, tous plus somptueux les uns que les autres.

    A Doolin, les verres de bières sont posées sur les tables, au soleil. Nous allons au bord de la mer, bordée d'énormes pierres plates et fissurées de toutes parts.
    Un homme blond, la quarantaine, jean et chemise bleu ciel, s'approche de nous et propsoe de nous prendre en photo. Je lui tend mon appareil, nous plaisantons un peu, poignée de main. Il s'appelle Pat, vient du comté de Roscommon. Avant de s'éloigner, il nous conseille un pub, dans le village, "où l'on mange bien".
    Quleques dizaines de minutes plus tard, nous le croisons dans les rues. "Hey girls !" Il nous entraîne dans son pub, "juste à gauche". Nous marchons une bonne demi-heure. Je le charrie "Hey, Pat, t'es sûr qu'il existe ton pub ? A ce rythme là, on va arriver à Galway" Il se marre. Ne manque pas de demander si nous sommes mariées. Je mens, me suis déjà fait avoir une fois, pas deux. "Pas mariées mais on a des copains". Je leur invente même des métiers, au pied levé. Pat, lui, est vendeur de poissons après avoir travaillé dans le bâtiment. Séparé depuis des années, sa femme s'est barrée avec un de ses amis qu'elle a rencontré "aux chevaux". Il faut savoir que le divorce n'a été autorisé en Irlande qu'en 1996 et que dans les faits, il est compliqué, aujourd'hui, de divorcer.
    Finalement, nous voilà arrivés à son pub, le Mc Gann's. Le contraste entre la clarté extérieure et l'atmosphère sombre du pub nous aveugle un instant. Pat commande deux verres de Guinness pour nous et une pinte de Smithwick's pour lui. Le seul jour où je n'ai pas bu mon verre de Guinness (hier), j'ai été malade alors aujourd'hui, je reprends les bonnes habitudes.

    "T'es trop forte, dit Boug', tu te fais payer ta Guinness tous les jours". Pour info, le pub fait aussi B & B à 23€ la nuit sans petit-déj.


    Devant nos verres, je questionne Pat. Qu'est ce qu'il fout là tout seul ? Ce n'est pas très clair mais il raconte qu'hier, au volant de son fish van, il s'est arrêté pour secourir une motarde qu'il a crue en panne. Il a proposé de charger sa moto dans le fish van mais les cages à poissons prenaient trop de place. Il s'est quand même démmerdé pour pécho le numéro de la motarde, qu'il a suivie jusque là mais elle lui a envoyé un sms lui signifiant qu'elle était chez son oncle et qu'elle ne pourrait pas le voir. Il s'est pris un vent, quoi, et ça le fait plutôt marrer. "Je devrais laisser tomber, tu ne crois pas". "Ouais, je crois, Pat".
    Seulement le Pat, il a de la suite dans les idées, mari, copain, ou pas et il insiste pour que nous restions à Doolin cette nuit. Il me file son numéro et gratte le mien "au cas où il viendrait à Paris". "Ton copain n'est pas jaloux?" "Non, il me connaît, il a confiance en moi".

    Comme je ne suis pas allée à Galway depuis un moment, et que Pat the fishman semble avoir le coude léger (et pas que), je demande des tuyaux. "Tu sais dans quel pub on peut aller à Galway, faire la fête ?" "The Quays is the place".

    Ah oui, bien sûr, ça me revient, the Quays, ce pub ultra bruyant et bondé.


    "Je vous ramène, les filles" dit Pat. Il insiste pour nous prendre en photo devant son van blanc "Fresh fish and seafood". Ca claque. On grimpe à bord du van dans lequel ça sent méchamment le poisson, en effet. Pat met de la musique country, et il chante du Johny Cash, c'est irréel et Boug' se tape une crise de fou-rire complètement hystérique. Elle écrase ses larmes, ce qui fait beaucoup marrer Pat qui en rajoute et fait le con au volant. Il est vraiment super drôle, ce mec.


    Peu avant 16h, nous atteignons Ballyvaughan, une charmante petite ville en bord de mer. Juste avant, je me suis fait rentrer dans le cul par un Irlandais étourdi ou ébloui. Dans le délicieux jardin intérieur des Tea and Garden Rooms An Féar Gorta, nous mangeons un berry cheesecake. A côté de nous, une famille avec mémé et 4 enfants constellés de taches de rousseur partagent un goûter sur une pierre plate. Il fait toujours un soleil éclatant et l'endroit est fort bucolique.

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    Nous poussons jusqu'à Black Head, le long de la mer scintillante comme une flaque d'huile. Entre nous et elle, des roches et d'énormes pierres rondes, et pas un mouton à l'horizon.Nous atteignons Galway à 18h. Notre hôtel se trouve dans la rue où il ne faut pas dormir à Galway. Surtout pas un week-end. Une rue piétonne, de surcroît, coup de pot, je gare la voiture près de la cathédrale, sur un parking gratuit à partir de 18h30 et le dimanche (pour info, c'est le parking juste à coté de la cathédrale, à 5€ par jour).

    L'hôtel est à 800m, nous traînons nos valises sur les pavés. Sur mon téléphone qui a bipé, je découvre un sms "Hi girls I could meet up with ye later if ye for the crack in Galway. I have enough of this place. What do ye think ? Pat the fishman".

    Merde, vl'là le Pat qui rapplique à Galway ! J'interroge Boug' mais nous sommes d'accord. Pas question de nous coltiner le Pat qui a visiblement d'autres intentions que de partager un verre de Guinness. Je ne réponds pas au sms.
    Au Barnacles hostel, le réceptionniste, très sympa, me tend une carte : "Vous avez le lit n°1 et votre copine, le n°2". "Ah, nous sommes plusieurs ?" "Ah oui, c'est un dortoir de 8 lits". La gueule de Boug' quand je lui annonce ! J'ai attendu d'avoir presque 40 piges pour découvrir les dortoirs des auberges de jeunesse ! J'insiste "Mais, mon ami, a réservéune chambre double, pas un dortoir". Rien à faire. Merci S. ! Nous montons nos valises au dernier étage, à travers un dédale de couloirs et portes. Des lits superposés. Je regarde par la fenêtre. Chouette, on est juste au-dessus du pub "The Quays", on ne va donc pas fermer l'oeil avant une heure très avancée de la nuit. Boug' fait sérieusement la tronche et propose de se barrer. Le problème, c'est qu'un week-end de Pâques, à Galway, on risque fort de ne rien trouver.
    La porte s'ouvre sur une jeune fille brune qui s'avère être française. Très sympa, nous discutons. Elle est étudiante à Dublin et voyage avec son copain, qui sort justement de la douche. Mmm ! Pas dégueu du tout, le Nantais ! Je lui mangerais bien les oreilles, moi, au Petit Lu !   

    Nous ressortons et Boug' m'accompagne sur la jetée qui va jusqu'à Salthill, où je m'offre 45 minutes de course très très agréables, dans le soleil couchant. Où courir à Galway? pourrait faire l'objet d'un billet à lui tout seul. La réponse tient en quelques mots : sur la jetée en direction de Salthill.

     
    A 20h53, nouveau sms "Hi ladies, you both would enjoy Taffs before the Quay's. I am in Sonny's. Pat"
    Nous sortons de l'hôtel, prenons la Quay street, à la recherche d'un restaurant. "Demi-tour, Boug', dis-je en avisant le pub Sonny's". Pat the fishman a visiblement élu domicile dans notre rue. Nous marchons dans les rues guettant une chemise bleu ciel, que nous croyons apercevoir ici ou là.

    Nous entrons au Mc Donagh's, un restaurant de poissons que j'aime bien, et où il y a quelques années, j'avais réussi l'exploit d'envoyer une pince de crabe sur la chaussure d'un mec, faisant pleurer de rire mon copain S. J'étais déjà une experte en lancer de fruits de mer. Le Mc Donagh's est toujours un restaurant fort typique, avec ses filets de pêche accrochés au plafond. Pour 19€95, nous mangeons une soupe de poissons et un fish and chips (enfin, sans les chips pour moi) avec un verre de vin blanc.
    Boug' fume une clope devant le Quay's où déjà, des Irlandais(es) sont passablement éméchés.
    En remontant dans notre chambre, nous croisons le couple de petits Français qui promettent de dire à Pat que nous sommes parties à Sligo s'ils le croisent. Et là, à l'heure où je vous écris (0h50), le pub d'en-dessous diffuse "Sunday bloody sunday". Je ne sais pas si mes boules Quies seront suffisantes pour m'isoler du vacarme...

  • Traversée de la péninsule - de Dingle à Castlegregory

    Ce midi nous prenons la direction du nord de la péninsule de Dingle, que je ne connais pas. Un endroit souvent boudé des touristes et qui pourtant ne manque pas d'intérêt, d'après le guide de Boug'. Dès la sortie de Dingle, après quelques kilomètres, la végétation a de nouveau complètement changé. Le paysage est aride et rocailleux, les moutons ont disparu.
    Sur un parking, de nombreuses voitures sont garées, signalant un point de vue. Et quel point de vue ! Devant et derrière nous, la mer, et entre Dingle, au sud, et Kilcummin, au nord, le col de Connor qui serpente.  

    Castlegregory, Castlehouse B&B, Irlande

     

    Castlegregory, Castlehouse B&B, Irlande

    Nous redescendons en direction de Cloghane, petit village assoupi. Sans point de chute particulier, comme chaque jour, nous attendons de trouver un endroit qui nous plaise pour y poser nos valises. Ici, pas de falaises et pas de galets. La mer s'étale, plus ou moins plane, et les plages de sable blonds scintillent au soleil, désertes.
    Nous prenons la direction de Castlegregory. Là, il y a plus de monde, des gens à vélo, des randonneurs, des campeurs (car le camping sauvage est autorisé en Irlande). Nous poussons jusqu'à la pointe. Ca ressemble aux plages du Nord. Nous hésitons à prendre une chambre dans un hôtel face à la mer mais elle donne sur le parking et notre seule exigence, depuis notre arrivée, est de voir la mer de notre chambre.
    Plus loin, j'entre dans la cour de la Castle House. Sheila, une pimpante femme qui a ue capacité surprenante à monter dans les aigus et pousser des cris perçants, nous accueille dans son salon où flotte une odeur de caramel. Avec une tasse de thé, nous dégustons un fruit cake et des muffins aux fruits rouges, moelleux et comme je l'ai déjà dit, faits maison. Un délice, nous n'en laissons pas une miette. La chambre est coquette, je laisse le lit double à Boug'.
    Après un peu de repos, nous prenons  la direction de la plage, qui est à 100 mètres de la maison. J'essaie de courir sur le sable et tente de me motiver avec de la pure musique irlandaise sur RTE Lyric mais je déclare forfait après 20 minutes, ayant l'impression d'avoir déjà couru une heure. Je rejoins Boug' qui bouqine au soleil et m'allonge quelques instants sur la plage déserte.

    Castlegregory, Castlehouse B&B, Irlande

    Sheila nous a conseillé le restaurant à une dizaine de mètres de chez elle. L'endroit, à la décoration minimaliste, est assez fréquenté. Nous commandons une soupe de haddock fumé au bacon croustillant puis (erreur !) deux seafood Mornay. La soupe, très savoureuse, nous aurait suffi et nous ouvrons de grands yeux en voyant arriver deux énromes coquilles - pour chacune - remplies de fruits de mer, morceaux de poisson et purée de pommes de terre (que nous laisserons de côté). C'est beaucoup, beaucoup trop copieux et nous ne savourons pas ce plat à sa juste valeur mais le service, lui, fut parfait. Les clients voisins s'amusent de me voir prendre mon plat en photo. J'ai l'habitude.  

  • Un inoubliable plateau de fruits de mer au Skipper restaurant

    Le jeune homme nous installe dans une petite salle, près de la fenêtre. Il explique qu'il peut me faire le plateau de fruits de mer "The Captain" mais qu'il n'a plus de crabe et peut le remplacer par un homard, avec supplément de 5€ (donc 30€ le plateau de fruits de mer). Boug' choisit une assiette de clams marinière. Le jeune homme explique qu'il est arrivé en Irlande à l'âge de 6 mois et, après quelques années en France, est revenu y vivre avec ses parents il y a 13 ans. Il se demande d'où je tiens mon anglais et me croit prof.

    Quelques minutes plus tard, un type buriné et rigolard s'approche de notre table, un homard frétillant à la main "Vous voulez lui dire au revoir ?". C'est Michel, le père du jeune homme. Il est arrivé dans le Kerry en 1976 et a ouvert ce resto près de Dingle dans les années 80. Après une tempête, au début des années 2000, qui a détruit son bateau de pêche, il est parti vivre au Maroc, près d'Agadir, où il a continué à pêcher, puis il est revenu ici qu'il y a quelques années.

    Le temps de cuire le homard, Michel dépose devant moi un plateau somptueux. "Tout ce que vous allez manger, à l'exception des langoustines, a été pêché par moi. Je suis le seul à proposer des plateaux de fruits de mer". Waouh ! Voilà qui rend la chose encore plus savoureuse. "Vous ne le terminerez pas" dit-il. "Alors, là, vous ne me connaissez pas ! Je ne m'avance pas, mais on en reparle à la fin du repas, ok?". Nous dégainons nos appareils photo et le jeune homme nous donne son e-mail, afin que nous lui envoyions les photos.

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    J'attaque mon plateau. D'abord le homard, à la chair délicate. Je passe près d'une heure à le décortiquer. Sous le homard, sur un lit de glace, se cachent des huîtres comme je n'en ai jamais vues : des huîtres plates, énormes, et d'autres charnues que je gobe avec difficulté tant elles sont épaisses. Un délice. Même les moules crues, dont habituellement je ne raffole pas, sont un délice. Pétoncles, praires, je me régale. Boug' trouve ça dégueulasse de me voir gober mes grosses huîtres. "Ne me cherche pas où je t'envoie une giclée de homard".

    Michel vient régulièrement voir où j'en suis et nous discutons de l'Irlande, de ce pays si attachant et de ses habitants qui ont des défauts aussi, comme tout le monde. Un peu plus tard, il nous salue. "Vous voulez un verre de vin ?" demande son fils."D'ailleurs, si ça ne vous dérange pas, je vais le boire avec vous" dit-il. Il s'installe à notre table, avec son cuisinier, un Breton et nous discutons jusqu'à presque minuit. Il m'apprend que les énormes huîtres que j'ai mangées ont été pêchées par eux dans le Donegal. Brid avait raison, le Skipper est un endroit fort sympathique et son propriétaire un sacré personnage. Et j'y ai mangé un des plateaux de fruits de mer, sinon LE plateau de fruits de mer le plus frais et le plus savoureux de ma vie.

    De retour au B&B, tranquillement installée sous ma couette avec le recueil de nouvelles "Histoires jamais entendues dans un pub en Irlande" de Tom O' Barley, je lis, amusée, que les voitures de location en Irlande sont toujours rouges, pour alerter les Irlandais et qu'ils fassent gaffe à ces abrutis qui ne sont pas habitués à conduire à gauche. Vrai ou pas, en tout cas, notre Seat Ibiza est bien rouge flamboyant ....

    Je suis tirée de ma nonchalance par Boug' qui trépigne de joie d'avoir enfin trouvé comment tirer une chasse d'eau irlandaise (elle avait foutu un de ces bordels, la veille, chez John et Myrtle) et aussi comment utiliser les interrupteurs sur les lampes de chevet. Elle prend même des photos de ladite chasse d'eau, ce qui déclenche chez moi une crise de fou-rire frénétique.

    The Skipper Restaurant, à Ventry, Co. Kerry (066 915 9900)

  • Début de semaine à Dublin et retrouvailles avec de beaux souvenirs

    Lundi matin, à Bray. Il fait un soleil radieux. Vers 11h, je saute dans mes baskets et vais m'offrir une heure de course sur le front de mer où les promeneurs sont déjà nombreux. Je trouve une radio locale, ça fera l'affaire. Lorsque je fais face à la falaise, le soleil me réchauffe délicieusement. J'essaie de courir sur la plage pour éviter les promeneurs mais manque me casser la gueule sur les galets.  

    Peu avant 15h, je gare la voiture dans mon ancien quartier, à Drumcondra, où j'habitais une grande maison avec une porte verte. Un basketteur africain m'a envoyé un sms, me donnant rendez-vous au Porterhouse, un de mes pubs préférés, dans Parliament street. Pour y aller, Boug' et moi empruntons Parnell street, où j'ai aussi habité. On dirait que le pub au coin de la rue, où un trafiquant s'est fait descendre il y a quelques années, a défintivement fermé. Le cinéma UGC a disparu, un hôtel a élu domicile à côté de mon immeuble et Moore street a perdu ses marchandes de poisson qui me saluaient d'un "How ya doin' luv'?".

    A la place, une ribambelle de boutiques exotiques se sont installées. Coiffeurs africains, produits tropicaux, Chateau-Rouge en plein Dublin ! Mais mon boucher est toujours là et me reconnaît.

    Henry street promène toujours ses shoppeuses, même en temps de crise. Le Pravda a changé de nom mais le Ha'Penny bridge enjambe toujours la Liffey et le pimpant Winding Stair est toujours là aussi. Dans Temple bar, je montre à Boug' le restaurant où j'ai bossé et qui fait des putain de chicken wings, et aussi le Bad Ass café, où la belle Sinead O'Connor a débuté comme serveuse, bien avant de me donner des frissons sur le catwalken chantant "Nothing compares to U". Plus loin, le Clarence hotel, propriété de U2, et puis nous voilà devant le Porterhouse et il est toujours aussi grand et manque me plier en deux en me prenant dans ses bras.

    Cet après-midi, le Portehouse est calme, bien plus que ce soir-là.

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    Après un déjeuner à l'heure du goûter, M. nous emmène jusqu'à Christchurch avant de traverser la Liffey pour un café dans l'Italian quarter. La vague d'immigration italienne qui est arrivée en même temps que moi s'est installée et a ouvert quelques bons restaurants. Les Espagnols aussi sont restés et ont fait du Da Pino, où je mangeais des osso bucco, un restaurant à tapas.

    Sur Dame street, Govinda's est toujours là. Nous marchons jusqu'à St Patrick's. Un très bon restaurant argentin a ouvert dans le quartier. Boug' se marre de ne nous entendre parler que de pubs et de restaurants. S. nous emmène au Market Bar mais juste avant, il révèle une de ses adresses secrètes à M. Juste après Hogan's, cherchez un escargot en bois, c'est là qu'à l'étage, se trouve le No Name's bar, avec terrasse intérieure. Un bel endroit installé dans un appartement.

    Au Market Bar, S. commande beaucoup, beaucoup trop de choses à manger.

    Devant Trinity College, les arrêts de bus annoncent désormais le temps d'attente. S. montre à Boug' les impacts de balles sur les murs de la GPO et nous attrapons un taxi sur O'Connell street pour rejoindre Drumcondra.

    Demain matin, nous prenons la route pour entamer notre périple dans l'Ouest irlandais.

  • Jour 1 en Irlande

     

    Départ DUB.jpgIl y a une semaine, je déjeunais en terrasse sur un trottoir de Madrid. Ce dimanche, j'ai déjeuné en terrasse, à quelques dizaines de mètres de la mer, au sud de Dublin. Arrivée vendredi soir chez moi, je n'y ai même pas passé 24h avant de m'envoler de nouveau pour Dublin, cette fois pour 2 semaines de vacances.

    Je voyage sur mon ancienne compagnie aérienne, discute avec le commandant de bord. Crise oblige, on ne sert plus de repas à bord mais des boissons avec paquets de biscuits salés et les hôtesses ne sont plus 3 mais 2. Et contrairement à nous à l'époque, elles font la gueule.

     Samedi soir, 22h15, je saute dans ses bras au niveau Arrivées de l'aéroport de Dublin. Les premiers kilomètres au volant, à la place habituelle du passager et à rouler sur la voie de gauche, dans notre Seat Ibiza, sont un peu perturbants mais aujourd'hui, je suis une vraie pilote sur la M50 entre Dublin et Bray.

    "On va au pub?" dit-il. Dans son "local", il y a une ambiance d'enfer et Elvis en personne qui chante "Love me tender", repris en choeur par des Irlandaises déchaînées. Boug' est plongée dans l'ambiance en 2 secondes et elle boit même un verre de Guinness. De retour à la maison, S. nous fait des bagels toastés au cheddar sauce HP.

    Les maisons irlandaises ne sont toujours pas équipées de volets et la lumière du jour me réveille très tôt. Ce midi, nous prenons la route du front de mer de Bray, une ancienne station balnéaire au sud de Dublin, très prisé des Dublinois le week-end et accessible par le DART, le métro aérien de Dublin qui porte plutôt mal son nom mais offre un spectacle époustouflant, au ras des falaises, en direction du sud.

    Qui a dit qu'il faisait un temps pourri en Irlande ? Nous avons passé la journée au soleil, entre balades et café-crumble.

    Au loin, un sentier grimpe et mène à Greystones. Il fait un soleil magnifique et les flâneurs sont nombreux, les enfants toujours aussi pâles et les rameurs dans l'eau.

    Après une balade le long de la plage de galets, nous nous attablons au Martello, trop tard pour le full irish breakfast mais pile poil pour une seafood chowder (soupe épaisse aux fruits de mer pour miss Boug'), servie dans un joli pain rond, à l'image des soupes roumaines  et une belle portion de chicken wings with potatoes and vegetables dont je ne mangerai qu'un quart (le reste sera emporté en doggy bag. Mes deux convives boivent du cidre et moi, de l'eau ! Hé ouais !

    Après ce déjeuner très agréable, nous reprenons la voiture et la route de Greystones. S. sait que j'affectionne cette petite ville et surtout son salon de thé, Poppies. Nous garons la voiture sans peine et rejoignons de nouveau le bord de mer. Sur les bancs, des mots sont gravés dans la pierre en souvenir de disparus qui aimaient cet endroit. Dans les voitures garées face à la mer, des couples aux cheveux blancs dorment sur leur jounal, bouche ouverte.

    Dublin J1.jpg

     

    Poppies ne s'appelle plus Poppie's mais en dehors de son nom, rien n'a changé. De belles tartes, quiches et gâteaux faits maison s'étalent toujours derrière la vitrine, pavlovas, crumbles à la rhubarbe, cheesecake aux fraises ...

     

    "Il y a toujours un jardin, à l'arrière de la maison?" demandé-je à la serveuse. Nous voilà dans le jardin, au soleil. Je manque m'assoupir.

     

    "Et si on allait faire un tour à Dublin?" propose S.

     

    Nous garons la voiture dans un parking du centre (1€ le quart d'heure, incroyable !!) et empruntons Grafton street où les chanteurs s'égosillent toujours, espérant la gloire, et dans laquelle une statue de Phil Lynott a été érigée en 2005. Une expo a aussi eu lieu en mars au St Stephen's Green centre.

     

    Le temps d'aller acheter un accessoire particulier chez Marks & Spencer, qui projette une réimplantation sur les Champs-Elysées cette année, nous traversons le St Stephen's Green pour rejoindre Leeson Street, puis Fitzwilliam Square pour que Boug' puisse photographier les jolies portes géorgiennes. Nous remontons vers l'ancien Chocolate Bar pour entrer au Bleeding Horse, mon premier "local" pub, qui est devenu un sports bar où l'on diffuse des matchs de foot. Les clients ont les yeux rivés sur les écrans et quelques tables sont désormais équipés d'un système "Pour your own pint". On paie le nombre de litres qu'on veut boire, le barman charge la cuve et on peut tirer ses propres pintes, en échange de quoi on vous offre votre 4ème tournée.

     

    Il y a quelques nouveautés dans Dublin. Par exemple, un système de vélib' et par conséquent beaucoup plus de cyclistes.

     

    Nous reprenons la voiture et la route de Bray où nous dînons des chicken wings et des nems faits par la maman de S.

     

    Soleil non-stop, pas une goutte de pluie, Boug' a même pris un coup de soleil !