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  • Début de semaine à Dublin et retrouvailles avec de beaux souvenirs

    Lundi matin, à Bray. Il fait un soleil radieux. Vers 11h, je saute dans mes baskets et vais m'offrir une heure de course sur le front de mer où les promeneurs sont déjà nombreux. Je trouve une radio locale, ça fera l'affaire. Lorsque je fais face à la falaise, le soleil me réchauffe délicieusement. J'essaie de courir sur la plage pour éviter les promeneurs mais manque me casser la gueule sur les galets.  

    Peu avant 15h, je gare la voiture dans mon ancien quartier, à Drumcondra, où j'habitais une grande maison avec une porte verte. Un basketteur africain m'a envoyé un sms, me donnant rendez-vous au Porterhouse, un de mes pubs préférés, dans Parliament street. Pour y aller, Boug' et moi empruntons Parnell street, où j'ai aussi habité. On dirait que le pub au coin de la rue, où un trafiquant s'est fait descendre il y a quelques années, a défintivement fermé. Le cinéma UGC a disparu, un hôtel a élu domicile à côté de mon immeuble et Moore street a perdu ses marchandes de poisson qui me saluaient d'un "How ya doin' luv'?".

    A la place, une ribambelle de boutiques exotiques se sont installées. Coiffeurs africains, produits tropicaux, Chateau-Rouge en plein Dublin ! Mais mon boucher est toujours là et me reconnaît.

    Henry street promène toujours ses shoppeuses, même en temps de crise. Le Pravda a changé de nom mais le Ha'Penny bridge enjambe toujours la Liffey et le pimpant Winding Stair est toujours là aussi. Dans Temple bar, je montre à Boug' le restaurant où j'ai bossé et qui fait des putain de chicken wings, et aussi le Bad Ass café, où la belle Sinead O'Connor a débuté comme serveuse, bien avant de me donner des frissons sur le catwalken chantant "Nothing compares to U". Plus loin, le Clarence hotel, propriété de U2, et puis nous voilà devant le Porterhouse et il est toujours aussi grand et manque me plier en deux en me prenant dans ses bras.

    Cet après-midi, le Portehouse est calme, bien plus que ce soir-là.

    irlande,dublin

    Après un déjeuner à l'heure du goûter, M. nous emmène jusqu'à Christchurch avant de traverser la Liffey pour un café dans l'Italian quarter. La vague d'immigration italienne qui est arrivée en même temps que moi s'est installée et a ouvert quelques bons restaurants. Les Espagnols aussi sont restés et ont fait du Da Pino, où je mangeais des osso bucco, un restaurant à tapas.

    Sur Dame street, Govinda's est toujours là. Nous marchons jusqu'à St Patrick's. Un très bon restaurant argentin a ouvert dans le quartier. Boug' se marre de ne nous entendre parler que de pubs et de restaurants. S. nous emmène au Market Bar mais juste avant, il révèle une de ses adresses secrètes à M. Juste après Hogan's, cherchez un escargot en bois, c'est là qu'à l'étage, se trouve le No Name's bar, avec terrasse intérieure. Un bel endroit installé dans un appartement.

    Au Market Bar, S. commande beaucoup, beaucoup trop de choses à manger.

    Devant Trinity College, les arrêts de bus annoncent désormais le temps d'attente. S. montre à Boug' les impacts de balles sur les murs de la GPO et nous attrapons un taxi sur O'Connell street pour rejoindre Drumcondra.

    Demain matin, nous prenons la route pour entamer notre périple dans l'Ouest irlandais.

  • Feargus, my dearest Irish friend

    I miss you so much. I’ve been looking for you all these years and sending mails but G. told me that you could hardly read now. I keep faith, however. I don’t know if you stayed in England , returned to Ireland or moved to the country of your loved one. One day, in Dublin , I hope I’ll bump into you. Tears will then fall down my eyes. We’ll go for a pint in an old and dark pub, down in Rathmines or along the Liffey.

    Will you see the tears of joy rolling down my cheeks or will the disease have won and made you a blind man?

    I never realized how much I cared for you until I lost your trace. I am sad not to have told you that I love you. You moved me like very few people do.

    I miss your soft and calm voice, your accent as clear as crystal, your hand on my arm when we walked together, that evening. I miss the diluted blue of your eyes and the way you looked at things. I remember that wonderful evening when we shared an Indian meal in my apartment. You were sitting on the floor and you started talking about Irish history. You told the british colonization, the brutal oppression of your justice and language, the fight for independence, and all of us were quiet and listening to you. You were speaking slowly to make sure my brother and sister would understand everything, and they did. They were “drinking your words”. I loved the pride that you had about your country and people. I miss your free spirit, your wisdom and your delightful humour.

    That evening, you told us why your local pub was called “The Hole in the wall”.  Since then, I’ve been waiting for the day when you’ll take me there. We’ll talk for hours while sipping the black stuff. Like in the old days, Feargus.

     

  • Dublin

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    La photo ci-dessus confirme les hypothèses émises par Mère Mi en mon absence. Ell se demandait ce que je faisais, et bien voici la réponse en images !

    Jeudi dernier, atterrissage à 23h15 à l'aéroport de Dublin. Dommage, la nuit m'empêche de profiter de l'approche des côtes irlandaises. A l'arrivée, une gigantesque file d'attente pour les taxis, nous arrivons très vite à Swords, dans la jolie zone pavillonnaire ou réside Ma Maguy. Elle habite près du centre commercial de Boroimhe, ça se prononce "Boriva". Le lendemain, je suis réveillée à l'aurore par la lumière du jour. Hé oui, bizarrement en Irlande, les volets sont rares. Je me lève  et déjeune en discutant avec Ma Maguy.

    J'ai rendez-vous à 12h30 avec une amie très chère que je n'ai pas vue depuis près de 7 ans. Une de ces irlandaises qui rendent hommage à la réputation de ce peuple, un coeur en or, une grande sensibilité, un sourire merveilleux et une immense ouverture d'esprit. Elle s'appelle Blaithin et ce prénom, qui signifie "Petite fleur", lui va à merveille. Je la connais depuis le tout premier jour de mon arrivée en Irlande, en 1996, puisqu'elle faisait partie de mon équipe chez AA. Blaithin est partie à Londres peu de temps avant que je ne rentre en France et j'avais hâte de rencontrer sa petite Roisin, née là-bas. Nous nous sommes retrouvées au Cock Tavern, un joli pub tout en bois dans la rue principale du village de Swords. En l'attendant, j'ai commandé ma première pinte de Guinness. La Guinness n'est jamais aussi bonne qu'en Irlande, c'est une bière qui voyage mal. Boire une pinte de Guinness revête un caractère sacré chez moi. Comme il y a un rituel pour la dégustation du vin, une pinte de Guinness se flaire, s'admire, se goûte. J'aime regarder le barman remplir la pinte à demi, sa robe brune fait des volutes, puis la laisser reposer et finir de la remplir, surmontée de sa belle mousse ivoire. Alors que je savourais le goût amer de ma belle brune, Blaithin est entrée dans le pub, tenant par la main une petite fille blonde. Elle n'avait pas changé, ma petite fleur irlandaise ...

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    Avant de quitter le pub, j'ai pris une photo de la plaque de porte des toilettes des dames. Ca vous rappelle quelque chose, les filles ?
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    Vers 14h, retour à la maison ou Michou nous retrouve. Ca fait des années que je le connais et c'est la première fois que je le rencontre. Il est arrivé en Irlande il y a 4 mois, un autre de ces immigrant du Sud venu chercher une vie meilleure en Europe. N'ayant pas encore le droit de travailler et parlant très peu anglais, il s'ennuie ferme. Nous passerons donc ces 4 jours avec lui. Il s'avère qu'il est charmant, courtois et d'un calme olympien.

    Nous prenons tous les 3 le bus 41, un de ces fameux bus à 2 étages, inconfortable et fort polluant. Comme toujours pendant les 6 années passées dans ce pays, je monte au 2ème étage et m'installe à l'avant du bus; sensations fortes garanties surtout dans les virages.

    Nous passons à Drumcondra, ce quartier ou j'ai vécu en coloc avec Claire dans une grande maison avec une porte géorgienne verte si typiquement irlandaise. Un pont emjambe la route, on peut y lire "Good to be back home". L'émotion me gagne car l'Irlande est mon pays de coeur. Et chaque retour sur cette île qui symbolise pour moi le temps du bonheur me remplit de nostalgie douleureuse.

    J'aime beaucoup le quartier de Drumcondra, c'est là que se trouve le jardin botanique national et la roseraie où je me suis promenée si souvent. C'est là aussi qu'alors hôtesse de l'air, dans mon joli uniforme vert, je prenais chaque jour le bus ou un taxi de la société Near Cabs pour me rendre à l'aéroport. Le bus tourne alors dans O'Connell street, passe devant la GPO (General Post Office) ou se réfugièrent en 1916, avant d'être massacrés, les insurgés qui venaient de procclamer la République d'Irlande. 

    J'entraîne Michou et Maude dans Moore street, à quelques pas de Parnell street ou j'ai vécu également. Moore street est une rue piétonne assez crasseuse ou se succèdent marchands de poissons, de fruits et légumes et de fleurs. J'y retrouve ma poissonnière, Rosie. Quand je la salue d'un "How ya doin' Love?", avec mon plus bel accent irlandais, son regard se fait interrogateur. Quand je lui demande si elle me reconnaît, elle me répond "Comment aurais-je pu oublier ? L'hôtesse de l'air !". Je pose avec elle pour la photo que je publierai prochainement. Même rituel chez mon boucher de FXB's, Franck, qui me reconnait tout de suite lui aussi, après 5 ans.  

    Nous traversons Temple Bar, ou j'ai travaillé comme serveuse dans le très bon restaurant, Elephant & Castle, réputé pour ses ailes de poulet épicées. Nous voici sur Dame street, nous passons devant le pub gay 'The George" puis nous entrons au Globe. Ce n'est pas mon bar préféré mais c'est là que nous avons rendez-vous. Mon restaurant indien, Jewel & the Crown, est malheureusement fermé pour travaux, quelle déception pour moi qui attendais avec impatience de m'attabler devant un bon lamb jalfrezi ! 

    Le lendemain, nous achetons bacon et oeufs pour nous préparer un petit déjeuner consistant avant de retrouver Salim à Bray, une jolie ville au bord de la mer dans le Sud. Nous prenons le métro, le Dart, qui porte bien mal son nom de "flèche" et passons à Tara street avant de longer la mer : Dalkey, Monkstown d'ou j'envoie un SMS à Hervé qui y a vécu, Dun Laoghaire puis Bray. Salim fume sa clope en nous attendant à l'extérieur de la gare. On va boire un café sur la plage de galets ou le soleil a attiré de nombreux promeneurs.

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    Je voulais grimper jusqu'à Greystones, qui se trouve juste derrière la montagne de Bray Head, pour savourer un bon crumble à la rhubarbe dans le jardin du salon de thé Poppie's, mais Salim m'informe que le propirétaire a changé. Il nous propose d'acheter un crumble au magasin Avoca et de le manger chez lui. Il a une mignonne petite maison, très cosy, avec plein d'éléphants dans son salon. Salim est un gourmand comme moi, après avoir englouti le crumble il a tenu à nous confectionner des brownies au chocolat.

    A 21h30, on retrouve Michou devant la GPO et je les emmène dans un de mes pubs préférés, le Porterhouse dans Parliament street. Dans ce pub sur 3 niveaux, pas de Guinness, ils brassent leurs propres bières et elles sont savoureuses. Ce soir là, il y a un groupe de musiciens, ils sont très doués, on chante et on danse, ambiance pub, quoi, encore plus agréable maintenant que la cigarette y est interdite.

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    Le lendemain matin, je sacrifie le brunch dominical pour manger le bon madesu que Ma Maguy nous a préparé. Vers 14h, mon vieux pote Bedel sonne à la porte. Il nous accompagne à Howth pour une ballade qui est un autre de mes rituels. Je ne peux passer un séjour à Dublin sans déguster un fish & chips sur la jetée de ce port du nord de Dublin.

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    Chez Beshoff, on mange un des meilleurs fish & chips, le cabillaud a une belle chair nacrée, parfaitement cuite, et pour ceux qui aiment ça, on peut arroser ses frites de vinaigre. Ca ne vous donne pas faim, ça ?

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    On finit la journée au pub qui se trouve sous la station de Dart, au soleil. Le soir, je mange un bon poulet à la moambe, avec des bananes plantain, en discutant avec Grady, la fille de Ma Maguy. C'est une belle jeune fille de 16 ans maintenant. Le lendemain, c'est mon dernier jour en Irlande.
    Nous retrouvons Salim sur Mary street pour manger un kebab au Epicurian Food Hall.
    A 14h30, retrouvailles avec Michou qui nous acompagne dans une séance de shopping jusqu'à 16h45, heure à laquelle je retrouve Cliff devant le magasin HMV de Grafton street, LA rue commercante de Dublin, toujours noire de monde ou des chanteurs ambulants égaient les jours de pluie. C'est là qu'a débuté Paddy Casey, un de mes chanteurs préférés. 
    Grafton street s'étire de Trinity College à St Stephen's green. Trinity College, prestigieuse université irlandaise, a accueilli en son temps des étudiants aussi célèbres que Oscar Wilde, Bram Stoker (auteur de Dracula), Samuel Beckett, Jonathan Swift (auteur des Voyages de Gulliver). Aujourd'hui Trinity College accueille toujours des étudiants du monde entier et abrite aussi le livre de Kells. Adjacente au parc de St Stephen's green se trouve Baggot steeet ou, coincé entre 2 murs, on peut apercevoir un cimetière huguenot français, malheureusement fermé au public, souvenir de cette sombre période de l'histoire de France ou les protestants durent fuir les persécutions.  
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    Nous buvons un café à la terrasse du Metro Café, le temps de faire quelques photos de Cliff.
    Puis Bedel nous rejoint et m'emmène boire ma dernière pinte au Cocoon, un nouveau bar un peu trendy, off Grafton.medium_Turquie_057.JPG
    Ca faisait un an et demi que je n'étais pas revenue à Dublin. La ville a encore changé. Un hôtel s'est installé dans ma rue. Les berges de la Liffey ont été réamménagées en promenade. La population s'est enrichie d'une nouvelle vague d'immigrants, venus de l'Est. Il y a moins de Chinois et de Français, m'a-t-il semblé, et aussi moins de toxicos. Des couples mixtes sont apparus. Les rues de Dublin sont toujours aussi animées le samedi soir, les Irlandais toujours aussi peu frileux et les chauffeurs de bus conduisent toujours aussi mal. 
    La prochaine fois, j'irai directement dans le Connemara. Envie d'étendues sauvages, de lacs, de couchers de soleil sur la Sky road de Clifden et de me perdre dans le Connemara parce que je ne comprend rien aux panneaux en gaélique.