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le son de fiso

  • Narjess au Nouvô Cosmos

    Girls Soul Power.jpgDimanche dernier, j'ai bravé le froid et avalé les stations de métro pour retrouver une de mes belles rencontres, sur un site du même nom, dans un café bondé, métro Jourdain. Il m'avait invité au concert d'une de ses connaissances qui jouait au sein du quatuor Girls Soul Power.

    Je suis arrivée en avance (si, si, c'est vrai !) et ai siroté un mojito en l'attendant. Et l'ambiance n'a pas tardé à se réchauffer, au Nouvo Cosmos, en glissant sur les voix veloutées de Sheliyah et Abi, rhytmées par le saxo de Nathalie Ahadji et les percusions de Narjess.

    Stevie Wonder, Sade, Lauryn Hill, du gospel et d'autres incontournables funk soul pour mon plus grand bonheur !

    Su la page Myspace de Narjess, justement, j'ai eu un coup de coeur musical pour la chanson Bang Bang sur laquelle elle a joué avec Yalloh. Entre violons et violoncelle, j'en fais de belles découvertes sur Myspace !

    Narjess quitte très bientôt la France et elle m'a glissé qu'elle jouait au même endroit avec les mêmes personnes le dimanche 10 janvier ... Justement le jour du prochain brunch entre blogueurs ! C'est pas de la balle, ça ?

    Un petit extrait de l'ambiance, dimanche soir, avec l'autorisation de Narjess (et encore merci à Daniel !) :

      

  • J'me fais pomper régulièrement moi aussi

    Samedi, 8h30, le réveil sonne. Moins d’une heure plus tard, je pédale sur une des avenues les plus défoncées de Paris. Y’a des trous et des bosses tous les 10 mètres. Tacatacatac sur les pavés, je salue le lion de Belfort qui détourne le regard. Il scrute l’ouest, le con. On l’aura mal renseigné.

    Quelques minutes plus tard, je suis à la cafétéria où un jeune homme en blouse blanche, bouc finement taillé, me sert une boisson chaude en m’affublant de grands « Madame ». La radio diffuse un air familier. « C’est Nova ? » demandai-je. Oui, répond-il. S’ensuit une discussion passionnée sur la musique et les inepties de certaines rubriques. Nova, c’était mieux quand ils ne parlaient pas. Jérôme, puisque c’est son prénom, me conseille FIP. Un docteur jovial vient me chercher. Je fais l’innocente « C’est moi que vous attendez, docteur ? ».

    Tandis qu’une machine sophistiquée trie mes plaquettes, au chaud sous des couvertures, je visionne « 7 ans ». Un peu tordu mais pas mal, franchement. Vu sa gueule, je comprends qu’elle soit prête à l’attendre 7 ans, son taulard. Presque 2 heures après, je retourne à la cafétéria. Jérôme demande « Qu’est ce que je vous sers madame ? ». J’ai envie de lui dire d’arrêter de me servir du madame. « Une pinte de Guinness » je réponds inocemment, en détaillant la carte du menu, que je connais pourtant par cœur.

    Il dissimule un sourire. « On a pas ça, c’est un hôpital, ici, Madame ». Je réponds, avec un sourire malicieux « Et alors ? C’est très bon pour la santé, la Guinness. »

    Autour de la table, ceux qui sirotent un thé sourient. Jérôme regrette, pas de Guinness en stock. « Vous avez tort, Jérôme, vous devriez en parler à vos patrons, et moi je vais le mettre en suggestion sur votre livre d’or. La Guinness c’est plein de minéraux, un excellent reconstituant. A boire et à manger tout à la fois ».

    Comme il insiste, je me résigne à boire un thé. Jérôme tient absolument à ce que je m’asseye. « Ah oui, c’est vrai, j’avais oublié, on est bichonnés ici ». Sur ces mots, la brune chargée de l’accueil rapplique et corrobore mes propos. « Vous savez que dans les années 70, on proposait un quart de rouge ou une bière + quatre cigarettes aux donneurs ? » Je triomphe « Ah ben, vous voyez, Jérôme, que je raconte pas de conneries ! Franchement, c’est déprimant votre jus d’orange et vos biscuits, là ! Offrez-nous de la rillette, un truc qui tient au corps quoi …» La brune est super sympa. Je la connais bien. On discute, on rigole. Elle dit qu’elle est bientôt en retraite, j’aurais jamais cru.

    Plus d’une demi-heure plus tard, je suis toujours là à discuter avec passion de musique. Jérôme est amateur d’afrobeat et de musiques électroniques. On détaille ensemble la relève des fistons de Fela. Il connaît l’album « Trouble Man » de Marvin, et aussi Sporto Kantes, Wax Tailor et Metronomy. Mais pas Anthony & the Johnsons. Comme j’ai quelques années d’avance sur lui, il n’a pas connu l’époque où radio Nova ne diffusait que du zouk. Ni celle où Dee Nasty passait du bon rap old school. Comme moi, il s’irrite du détournement du terme R & B pour désigner la soupe de pleureur qu’on entend sur les radios commerciales. Otis Redding ne méritait pas ça.  Sur un bout de papier, Jérôme liste des labels et des noms de chanteurs que je ne connais pas. Me conseille d’aller danser un soir à la Bellevilloise.

    Quand mon téléphone sonne, la voix dans mon oreille dit « Je suis à 4 stations de chez toi ». « Oh merde, chuis à la bourre », je lâche. Je chope la liste de de Jérôme au vol, au revoir tout le monde, à bientôt et je file sur mon vélo, pas trop vite quand même, faudrait pas que je fasse un malaise.

  • True romance

     

    Elle est assise au milieu de tous ces étrangers, à la cantine. Elle sourit amèrement de leurs échanges superficiels et vains, de leur hypocrisie. Ils se cassent tous du sucre sur le dos, à peine quitté la table conviviale. Elle, elle est nouvelle. Elle a déjoué habilement toute question qu’elle a jugée trop personnelle. Son responsable fait un point avec elle chaque semaine, sur l’évolution de ses acquis. Il se félicite de la réussite de son intégration « malgré une certaine distance ».

    Quand le service se réunit pour manger tous ensemble, comme une belle famille, elle n’a qu’une envie : aller bouffer seule, ne pas avoir à échanger ou écouter des stupidités, parler des derniers films vus, du programme du week-end. Elle n’a jamais aimé se sentir « obligée de » mais elle serait la seule à ne pas jouer la comédie, alors elle la joue, juste ce qu’il faut.

    Ce midi, sa collègue D., une jolie fille peu réservée la prend à partie, de but en blanc et devant tout le monde. « Tu as été mariée, J. ? ». Elle est surprise, ne s’attendait pas, elle ne réfléchit pas et répond oui. Elle regrette aussitôt sa sincérité car la jolie liane continue « Combien de temps ? ». Elle répond « 6 mois ». « Ah, c’est bien 6 mois, juste ce qu’il faut ! 6 mois c’est largement suffisant pour tester, et juste assez pour ne pas se lasser ». Elle glousse et tout le monde rit avec elle. D. se penche et lance « Et qu’est ce qu’il s’est passé ? Y’t’ trompait ? Y’t’ battait ? ».

    J. n’en croit pas ses oreilles. Elle regarde la fille fixement, elle hésite. Elle pense un instant répondre : « Oui, c’est ça, connasse, il me battait, et un jour il m’a éclaté la gueule à coups de barre de fer, j’ai failli perdre un œil et je me suis enfin décidée à partir ». Son cœur tambourine maintenant dans sa poitrine, une colère froide et sèche l’envahit et avec elle, cette envie de frapper qui la submerge parfois, quand elle n’en peut plus de la connerie humaine. Elle serre les dents et le visage fermé, répond :

    « Il est mort. Cancer généralisé. Ca répond à ta question ? »

    Elle pensait que le sourire qui se fige et la mine décomposée de la fille serait une source d’amusement, pour elle. Une petite vengeance. Elle pense « Bouffonne, va, continue à rigoler avec tes potes, à raconter tes histoires de cul, espèce de connasse, et fous-moi la paix ». Mais elle n’est déjà plus à cette table de formica. Ses souvenirs l’ont rattrapée. La connasse a réussi à pourrir ses pensées. Dans sa tête défilent des instants de vie, les premiers baisers, les balades à moto, serrée contre lui, le visage de l’enfant qu’ils auraient ensemble, le mariage dans une belle robe qu’elle a dessinée. Et puis, l’incrédulité, la révolte, les crises de larmes qu’on tente d’étouffer, coupable, les derniers instants, ce lit qu’il ne quitte plus, dans lequel il n’a même plus la force de lui faire l’amour. Cette nuit où les secours ont descendu son corps par l’escalier, ses pauvres petits 45 kilos, et elle qui hurlait son nom accrochée au chambranle de la porte.

    Elle ne s’en est jamais remise. Elle a passé des soirées entières à pleurer son amour perdu, seule ou avec des amies. Aujourd’hui et depuis 15 ans, elle est la maîtresse d’un homme marié qui porte presque le même prénom que lui.

    Dans l’après-midi, alors qu’elle travaille sur l’écran de l’ordinateur, elle reçoit un mail de la liane qui est assise en face d’elle. « Sorry pour ce midi, je ne voulais pas être indiscrète ». Elle répond « OK. Maintenant tu as compris, j’espère. Je ne mélange pas perso et boulot, moi ».

     

     

  • Un week-end culturel


    podcast

     

    Après une sortie difficile de la capitale, la Mégane dorée dont on m’a confié les clés file sur l’autoroute. J’ai emmené quelques CD, « Astor Piazolla Remixed », "Voyage en Tziagnie" et une compil « Porno Chic ».

    Sur la n°2, "Intentions" de Kevin Yost, que vous pouvez écouter ci-dessus (attention, mélodie hautement planante), le passager s'agite. "C'est exactement la musique que j'adorrre !" s'écrie, en roulant les "r", mon partenaire de danse préféré depuis le concert de Gotan Project auquel nous avions assisté ensemble, sur le lac d'Enghien les Bains.

    Quelques heures plus tard, lorsque nous pénétrons, transis de froid, dans la maison colorée chauffée au poêle, point de cris d’enfants. Ils dorment déjà. Du bon vin, un délicieux poulet fermier au cidre, décidément il cuisine  comme un chef. Je la refais. J’ai apprécié le vin, j’ai trouvé le poulet délicieusement parfumé, je pense que mon ami cuisine très bien.  Ca ne va pas être évident de tirer les leçons du test « Quel juge êtes-vous ? » …

    Samedi matin, une petite fille descend l’escalier en colimaçon. Je fais semblant de dormir sous mon sac de couchage et elle se dandine devant moi. J’ouvre un œil, elle m’embrasse. Peu de temps après, son petit blondinet de frère, hilare, se rue vers le salon transformé en dortoir. Je ne me lasse décidément pas de l’entendre m’appeler « Choufi ».

    Samedi soir, un spectacle de danse contemporaine d’Alain Patel, à l’Opéra de Lille : « Pitié ! » ou « La passion selon saint Matthieu » de J.S. Bach, réorchestré. J’ai été émue par les chanteurs et la musique, impressionnée par le travail des corps et leur expression. Je n’ai pas « adoré » mais j’ai trouvé ça intéressant.

    Le lendemain, retour sur Paris, juste à temps pour écouter un ami du Rainbow Symphony Orchestrajouer à l’espace des Blancs-Manteaux. J’ai retrouvé avec beaucoup de plaisir des suites de « Carmen », seul opéra que je possède dans ma collection de disques, ainsi que Gershwin et « Un Américain à Paris », qu’il composa après sa rencontre avec Ravel. J’écoutai souvent cette pièce dans le car qui m’emmenait le dimanche soir, à l’aube de l’adolescence, vers mon pensionnat à Baden-Baden.

    Après le concert, nous avons bu un vrai chocolat chaud dans un café voisin. Puis une autre halte à l’Imprévu Café, rue Quincampoix, pour un vin chaud entre filles, cette fois.

  • Du bon reggae roots qui réchauffe, c'est Fundé !

    Depuis que les Starloozes se sont séparés (à mon plus grand regret, snif!) je n’ai plus de petits concerts festifs aux accents afro reggae à me mettre sous la dent pour réchauffer ma jungle urbaine. Alors, hier soir, je suis allée pour la deuxième fois danser sur le son de Fundé, un group français de reggae roots.

    Faut pas le répéter, mais l’un des zikos est le fils d’un ami. En plus, il porte le même prénom que le fils de mon prof de français que je smackais quand j’étais en 6ème, à l'époque où je kiffais les petits blonds aux yeux bleus.  

    C’était sur une jonque chinoise amarrée face à la Bibliothèque F. Mitterrand, l’ancienne Guinguette Pirate rebaptisée La Dame de Canton. Dehors il faisait 4 degrés mais à l’intérieur quelle chaleur ! Et je ne parle pas seulement du charmant jeune homme qui ne m’a pas lâchée de la soirée …

    Fundé, donc, ce sont des rastas avec des dreads jusqu’aux fesses ou presque, c’est du bon reggae roots, enfin pour ceux qui aiment le reggae, comme moi. Fundé fait partie d'une compilation qui rassemble plusieurs groupes de reggae français, "Reggae d'ici : la relève". Et puis, ce que j'aime dans les concerts reggae, c’est qu'il y a toujours une bonne ambiance, et désormais sans effluves de techi. Enfin, c’est pas ce qui me gênait le plus, j’ai toujours aimé cette odeur.

    Hier soir, en chaloupant sur les cuivres de Fundé, j’ai pensé à un petit jeunot fan de reggae. Oui, toi le petit provençal, ramène ton cul à Paname vite fait, que je te sorte un peu. Tu vas voir qu’il n’y a pas que des bouches en cul de poule ici ;) Elle va t’en remontrer, la vieille !

    En attendant, vous pouvez écouter Fundé ici et puis aussi. Et consulter la programmation de la Dame de Canton, moi j’ai repéré d’autres concerts de reggae, mais aussi du jazz manouche, de l’afro-beat et du trip-hop.

    Qui a dit qu’on allait se les geler, cet hiver ?