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  • Balade à Montmartre avec Yo et un joli bouchon lyonnais

    "Coucou ! On va se promener en début d'aprèm à Montmartre. Tu nous fais la guide ??"

    J'ai reçu ce sms hier midi, alors que je vidais une cafetière, en pyjama devant la télé.

    A 15h15, je les retrouve à Barbès, devant Tati (A). Yo nous fait remonter la rue Christiani, jusqu'à l'angle de la rue Myrrha, où se dresse un drôle d'établissement : le Floors, sans carte mais dont j'apprends, de retour chez moi, qu'il s'agit d'un restaurant américain à burgers. Puis nous empruntons la rue Muller en direction du Sacré-Coeur.

    Juste après la jolie terrasse multicolore de l'Eté en pente douce, nous attaquons nos premières marches et rejoignons le parvis (B), au pied de la basilique blanche, où les touristes prennent des photos de la vue quelque peu couverte. Tout le long du parvis, les marchands ont profité de l'approche de Noel pour installer de pseudos chalets en bois, vrais attrape-couillons. Ils vendent foie gras et autres spécialités françaises, comme des mini-macarons à 1€50 ou encore de la brioche vendéenne à 23€ le kg !

    Nous prenons la rue du Chevalier de la Barre puis celle du Mont Cenis. Je cherche, en vain, le fameux calvaire, chemin de croix de neuf stations en plein coeur de Montmartre, décrit dans mon bouquin de fouineuse, "Paris méconnu". L'agitation de la place du Tertre, toute proche, se fait sentir.

    Après avoir visité le bas de Montmartre avec M. et Mme Usclade, j'ai formulé mon envie de découvrir la butte Montmartre, la vraie, celle que la plupart des touristes délaissent pour les alentours de la place des Abesses. Tout au bout de la rue du mont Saint-Cenis, je découvre, sur le mur surplombant les escaliers menant au métro Lamarck-Caulaincourt, la mention "Ancienne rue Saint-Denis". La rue Saint-Denis s'étendait donc jusqu'ici !

    Nous empruntons maintenant  la rue Saint-Vincent qui s'écarte de la foule. Hélas, une grille fermée nous interdit l'accès au jardin sauvage Saint-Vincent, qui n'est ouvert que d'avril à octobre. Mais jouxtant le jardin, les vignes du clos Montmartre (D), plantées en 1933 sur l'emplacement d'une guinguette champêtre, « Le Parc de la Belle Gabrielle », s'étalent sur quelques niveaux. La fête des vendanges qui célèbre la cueillette de ce raisin - véritable piquette, selon Yo, qui y a goûté - a lieu le deuxième weekend d'octobre. 

    A droite, à l'angle de la rue des Saules, une petite bicoque rouge brique, palissée de vert, étale son célèbre nom : le Lapin Agile (C), ancien Cabaret des Assassins, qui doit son nom à la célèbre enseigne peinte par André Gill, habitué des lieux. Le lapin à Gill devint ainsi le Lapin Agile, fréquenté par Alphonse Allais, Toulouse-Lautrec et Picasso.

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    C'est aussi au Lapin Agile que fut peinte la célèbre oeuvre du peintre Joachim Raphaël Boronali "Coucher de soleil sur l'Adriatique", pied de nez aux critiques de la peinture non académique. En effet, l'oeuvre, saluée par les critiques au Salon des indépendants de 1910, étaient celle de Lolo, l'âne de Frédé, alors propriétaire du lapin Agile, à la queue duquel Roland Dorgelès et ses amis avaient attaché un pinceau.

    Après avoir longé le cimetière Saint-Vincent, nous bifurquons à gauche et rejoignons la place Dalida (E) où se dresse le buste de cette célèbre habitante de Montmartre. A gauche, la rue de l'Abreuvoir remonte vers le Sacté-Coeur A droite, à l'angle de l'allée du même nom, la bâtisse blanche du château des Brouillards, où habita Gérard de Nerval, se dresse.

    Nous prenons la rue Girardon jusqu'au square Suzanne Buisson (F) qui rend hommage à la célèbre résistante mais d'abord à Saint-Denis, dont la statue, tenant sa tête entre ses mains, trône au centre de la place. Montmartre tire son nom de "Mont des martyrs", en référence à celui subi par Saint-Denis, décapité par les Romains au 3ème siècle. La légende dit qu'il aurait trempé ici sa tête dans une fontaine et qu'après l'avoir prise sous son bras, il aurait continué son périple jusqu'à l'actuelle ville de Saint-Denis.

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    Au bout du square, nous rejoignons l'avenue Junot où j'entraîne mes compagnons jusqu'à la villa Léandre (G). Puis nous remontons jusqu'au moulin Radet et la rue d'Orchamp (H) où Yo se recueille quelques instants devant la maison de Dalida. Au Studio 28, rue Tholozé (I), nous nous réchauffons quelques minutes et mes deux titis profitent de la fin d'une séance pour se faufiler dans la salle 1 jeter un oeil aux lustres dessinés par Cocteau.

    Nous descendons la rue, croisons celle des Abbesses et continuons la descente de la rue Lepic. Je suis contente de constater que je me repère désormais plutôt bien dans les rues de Montmartre.

    Juste avant le café des deux moulins, nous prenons à droite dans la rue Constance et jusqu'au bout de l'impasse Marie-Blanche (J), plongée dans l'obscurité. On y distingue encore pourtant très nettement la belle façade de la maison de l'Escalopier et à travers ses fenêtres, de magnifiques escaliers. J'ai hâte d'être à l'été prochain pour visiter cette belle demeure, dont je peux déjà admirer quelques photos ici et .

    Je crois que je peux désormais prétendre à servir de guide dans le village montmartrois. Vers 17h30, nous reprenons le métro à Pigalle (K). Mes deux flâneurs m'accompagnent dans le centre de Paris, rue de Rivoli, où j'ai rencard devant le BHV avec un homme de 29 ans croisé sur le site de la Société Protectrice des Hommes ...

  • Balade à Montmartre avec M. et Mme Usclade

    Dimanche, peu après 13h, je pousse la porte d'un restaurant, à deux pas de Pigalle. A une table, ils sont là, et elle, que je rencontre pour la première fois, est très souriante. Le contact est naturel et la conversation s'enclenche sans efforts.

    Deux heures plus tard, Usclade et sa femme m'entraînent dans la Cité du Midi, une impasse arborée dans laquelle on peut encore voir les céramiques des anciens bains-douches de Pigalle.
    Nous remontons la rue Germain Pilon, où plus tôt, ils ont acheté de jolis livres, chez Claire Dupoizat, une illustratrice à suivre; un carnet de voyage au Maroc, destiné aux enfants et un album illustré des "gueules de son quartier".

    Sur la place des Abbesses, où le soleil lumineux remplit les terrasses d'une foule joyeuse, nous prenons la rue de la Vieuville jusqu'à celle des trois frères. Ce drôle de nom vient des frères Dufour qui étaient propriétaires de parcelles montmartroises.
    Au n°56, une épicerie bien achalandée fait un angle de rue; c'est la maison Collignon du film "Amélie Poulain", où Jamel se faisait houspiller.
    Juste après, la place Emile Goudeau est elle aussi remplie de touristes qui jouissent de la vue plongeante. La lumière rasante est magnifique. J'entraîne mes compagnons jusqu'au n°13 où des ateliers d'artistes ont remplacé la bâtisse de bois du Bateau Lavoir, calcinée lors d'un incendie en 1970. Ce lieu a accueilli des peintres et poètes comme Braque, PIcasso, Modigliani, Max Jacob, Apollinaire et Mac Orlan et aurait vu naître Les Demoiselles d'Avignon.

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    Au centre de la place trône une des 50 fontaines d'eau potable en fonte verte mises à la disposition des Parisiens par sir Wallace, militant antialcoolique notoire.
    A gauche, c'est la rue d'Orchampt, au bout de laquelle un groupe de touristes campe devant la maison de Dalida. A droite, on rejoint la rue Lepic et on tombe nez à ailes avec le moulin Radet, qui fait partie du moulin de la Galette.
    [En préparant ma balade avec Usclade, j'ai appris que le moulin Radet se trouvait d'abord sur la butte Saint-Roch, dans le quartier du Palais-Royal, et fut démonté et transféré jusqu'à celle de Montmartre.]
    Plus loin, c'est le moulin de la Galette sur son promontoire, totalement inaccessible aux promeneurs et protégé de grilles. Le Moulin de la Galette, ancien Blute-Fin, domine la butte depuis plus de 400 ans.
    Son histoire est tragique car le meunier Debray le défendit en 1814, lors du siège de Paris, et fut crucifié sur les ailes de son moulin. Sous la Restauration, son fils le transforma en salle de bal où on pouvait manger de savoureuses galettes. A la fin du 19ème, devenu bal populaire, il inspira Renoir, Toulouse-Lautrec et Van Gogh.    

    Il est déjà 15h34 et mes compagnons prennent un train à 16h30. Nous descendons la rue Tholozé, au centre de laquelle on trouve le Studio 28, plus ancien cinéma parisien encore en activité. Devant leur hôtel, je les embrasse et n'ayant pas envie de rentrer chez moi, je décide d'approfondir ma découverte de ce quartier que je connais très mal.




    Je remonte jusqu'à la rue Tholozé et pénètre dans le cinéma Studio 28. Le hall d'entrée, meublé d'un piano et d'un divan de velours rouge, est tapissé de photos d'acteurs et réalisateurs, de dédicaces (de Simone Signoret et Montand, Marion Cotillard, Pierre Tchernia), d'empreintes de pied moulées de Brigitte Fossey, Jeanne Moreau. Au boutà droite, une courette fait office de jardin intérieur. Je scrute la programmation et arrête mon choix sur "Apollonide, souvenirs de la maison close". La séance est à 17h, j'ai donc encore une heure pour me balader dans le quartier.

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    Je remonte la rue, passe devant une épicerie italienne et un bar animé, "Le petit parisien". A l'écart des places toruristiques, les prix sont abordables.
    Dans la rue Lepic, je rate l'avenue Junot et descends la rue. Les accès à certains escaliers de la butte, raccourcis fort pratiques, sont désormais fermés par des portes à code. Ca a le don de m'énerver, ce patrimoine commun qui devient privé. Au passage, j'avise au n°46, la maison où Van Gogh vécut avec son frère Théo. Et puis, juste à côté, mon oeil attentif déniche, derrière un porte, une belle facade sertie de quatre statues antiques.

    Plus bas, au n°15, un modeste café désormais célèbre fait l'angle: le Café des 2 moulins.

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    Peu avant d'atteindre le boulevard de Clichy, je bifurque à droite dans la rue Constance. Au bout, il y a l'impasse Marie Blanche et au n°7, une maison intéressante. Deux hommes discutent devant la maison et me jettent un coup d'oeil; je redoute de me faire virer mais on me laisse photographier la superbe demeure sans problème. Une affichette indique d'ailleurs qu'elle est ouverte au public la semaine et lors des journées du patrimoine. Sympa, le proprio !

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    A la sortie de l'impasse, j'arrête deux touristes asiatiques et leur conseille d'aller admirer la maison. Elles en profitent pour me demander si je sais où est la maison de Van Gogh. Ben oui, ça tome bien.
    Têtue, je rebrousse chemin et remonte la rue Lepic. Je repère un homme en terrasse qui m'a repérée (j'ai des yeux derrière la tête) et quelques mètres plus loin, il m'aborde. Répondant à ses questions, je prétends être prise. Il propose un café, je réponds que je vais au ciné. "Il n'y en a pas ici" dit-il. Ben si, mon garçon, même que c'est le plus vieux de Paris. "Ca fait 13 ans que jhabite ici, j'ai jamais su qu'il y avait un cinéma". Après un dernier coup d'oeil à ma silhouette, il me quitte sur un "Rien à dire". Ca c'est de la drague. Je remonte toute la rue jusqu'à l'avenue Junot, "une des plus belles de Paris" selon mon guide. Elle cache, elle aussi, un tout petit ciné-théâtre.

    Les demeures qui bordent la paisible avenue Junot sont magnifiques. Une plaque rend hommage à Francisque Poulbot, peintre qui croqua les gosses de Montmartre. Juste à côté, la maison de Tristan Tzara, fondateur du mouvement Dada.
    A l'entrée de la villa Léandre, il y a des gens qui boivent un verre en terrasse, et aussi un buste discret de l'artiste, caché par des feuillages. L'impasse ressemble à celles qui bordent le parc Montsouris.

     

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    Il est 16h53, houlala mon film comence dans 7 minutes, je file dare-dare dans les rues, mes talons font un boucan d'enfer, hop à droite devant le moulin et puis à gauche. Il est 16h59 quand l'ouvreuse me tend mon ticket pour "l'Apollonide, souvenirs de la maison close". Dans la salle luxueuse aux rideaux de velours rouges, les lustres dessinés par Jean Cocteau donnent à la pièce tout son théâtral.

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    Je m'installe et plonge dans l'univers feutré et féminin d'une maison close parisienne à la fin du 19ème siècle. Les plans sur les nuques, le rondelé d'une épaule, les lourdes chevelures qui ondoient sont d'une très grande sensualité et les robes de soirée sont magnifiques. Pourtant adeptes des films d'horreur, j'ai détourné les yeux devant une scène d'une grande violence. La BO, anachronique, est savoureuse et la chute, délicieusement décalée, donne à réfléchir.

    Peu après 19 heures, je retrouve un Montmartre plus calme. Rue des Abbesses, j'admire le portail de l'église Saint Jean l'Evangeliste, premier édifice religieux construit en béton armé. Je me promets de revenir tâter les jolies chaussures colorées d'une boutique. Rue des Martyrs, au n°80, Michou voit la vie en rose à côté de son voisin africain.

    Je prends le métro et en chemin, décide de finir mon trajet en bus. J'aime bien le prendre quand je ne suis pas pressée. Ce soir-là, bien inspirée, je fais irruption dans un bus désert où 4 jeunes improvisent sur leurs guitares un concert de jazz manouche, sous le sourire complice du chauffeur.
    "Les yeux noirs", je ne résiste pas et j'entonne la chansonnette avec eux en tapant des mains. Arrivés à leur arrêt, je décline leur invitation à les suivre et les salue. Demain, c'est lundi, faut que je sois fraîche ...

  • Balade dans le 9ème avec P_o_L

    Nous avons rendez-vous place Clichy. P_o_L a très faim, première urgence : trouver un resto. Le Bistro des Dames m'avait tapé dans l'oeil il y a quelques semaines. P_o_L est d'accord pour tenter le coup malgré une première expérience décevante (un service exécrable, alors, ce que semblent appuyer de nombreux commentaires sur internet).
    L'endroit est en tout cas tout à fait ravissant et asymétrique comme j'aime. Le jardin est complet et on nous propose la véranda, où nous nous installons après avoir salué les cuisiniers et descendu quelques marches.
    La salle au plafond bas laisse entrevoir des pavés sous le sol. On envie ceux, chanceux, qui déjeunent dans la verdure à quelques pas du vacarme de la place Clichy.  

    Paris, P_o_L


    N'empêche, on est bien quand même malgré la table voisine où un homme s'esclaffe fort bruyamment.
    Les plats se font un peu attendre mais nous ne sommes pas pressées et puis, avec P_o_L, on trouve plein de sujets de discussions, même si je l'ai vue la veille.
    Je lui raconte le meuble de ma salle de bains démonté à 23h avec un tournevis de merde et remonté dans la foulée, à la Fiso. Mon meuble, c'est la tour de Pise, msieu-dames, mais il tient debout (enfin, pour l'instant).
    Mon confit de pintade est très correct, le melon de P_o_L pas vraiment gorgé de soleil et le service tout à fait agréable. En dessert, j'hésite entre moelleux chocolaté au piment d'Espelette, panacotta à la verveine et cheesecake (ahhhhh, le cheesecake !) mais comme P_o_L est super raisonnable aujourd'hui et choisit une salade de fruits, je me rabats sur une verrine de perles de coco à la mangue.
    Bon c'est pas le tout mais on a une visite à faire. P_o_L va être ma touriste test (je vous en reparlerai).
    Le site de l'hotel dont dépend le Bistro des Dames est fort sympathique, je vous le mets donc en lien (goûtez la petite zik version jazz manouche)


    Mon bouquin commence son parcours à Opéra, je le rejoins donc en cours de route.  P_o_L me guide jusqu'à la rue de Douai.
    Rue Chaptal, nous voilà devant le Musée de la Vie Romantique, que je me promet de visiter depuis un moment. Aujourd'hui, je veux juste prendre une photo de l'hotel particulier qui l'abrite mais la jeune femme a l'entrée nous convainc "La visite est gratuite et le musée n'est pas très grand". J'interroge P_o_L du regard, banco !

    La grande maison verte et blanche, où il s'installa en 1830, entrepose bronzes et portraits d'artistes et amis du peintre Ari Scheffer et de nombreux objets ayant appartenu à George Sand, qui y séjournait fréquemment. Dans le jardin, on peut s'offrir une pause.

    Paris, P_o_L


    Nous, on veut boire un panaché, on va donc se poser à l'angle des rues de Douai et Fontaine, face au bar Crown qui ne s'appelait pas comme ça lorsque P_o_L le fréquentait, dans sa jeunesse (ouais, t'as vu, je raconte tout, P_o_L ! )
    Rue Fontaine, je stoppe, perplexe, devant un panneau de l'histoire de Paris qui indique, au n° 19 bis, l'atelier du peintre Degas (de Gas, en fait). Sauf que su le panneau, il est question de ses ateliers rue Pigalle et ailleurs mais pas là ! Le mec qui l'a posée était bourré ou provincial ?
    [en fait, P_o_L, Degas a réellement tenu atelier là, mais au n°21 ... ils sont d'ailleurs nombreux à avoir logé dans cette rue, Toulouse-Lautrec, Pissarro, André Breton ... et même Mimie Mathy, grande copine de Deftones. Pour bien faire, faudrait que je me balade avec mon ordinateur dans les bras!)
    Nous continuons dans cette rue bordée de boutiques d'instruments de musique d'où s'échappent parfois des accords de guitare électrique.
    A l'angle de la rue Pigalle, une enseigne dorée attire mon regard. C'est chez Moune, club à .... (faites la rime)

    Rue Victor Massé, à gauche, se trouve l'avenue Frochot et un édifice couvert de vitraux. Mon bouquin ne les mentionne pas, je me carre donc mes questions où je pense, et j'apprendrai, de retour chez moi, que cette impasse a accueilli Alexandre Dumas, les frères Renoir, Victor Hugo à son retour d'exil, Toulouse-Lautrec et Django Reinhardt. La jolie maison à l'entrée serait même hantée ! (ptain, je vais te les faire flipper, les touristes !)

    Quand à l'édifice à vitraux, c'est le théâtre en rond de Paris (ça c'est une info pour Boug' qui s'est extasiée devant en rentrant du théâtre, jeudi dernier)
    On ne peut quitter la charmante ruelle pavée sans remarquer cette demeure de 1837 qui fait angle avec la rue Frochot.

    Paris, P_o_L

    [Dans les années 1920, elle fut reconvertie en cabaret, Le Shangaï. Sa façade incurvée s'orna alors d'un magnifique vitrail Art déco inspiré d'une estampe du peintre japonais Hokusaï. Ce tableau représente le mont Fuji près d'être submergé par de gigantesques vagues. Sur chaque côté, un couple de cigognes en fer forgé peine à fuir ce désastre imminent. En 1954, A. Gomis et J. Peccoux la transformèrent en Théâtre en rond,  salle de théâtre expérimental au centre de laquelle se trouvait la scène. Aujourd'hui, un cercle de jeux occupe les lieux. En prenant du recul, on peut apercevoir au-dessus une terrasse bordée d'une balustrade en ferronnerie et les faux pilastres qui encadrent les fenêtres. Une corniche saillante à modillons délimite le second étage en retrait coiffé d'une toiture en parapluie. La façade de la même maison mais côté rue Frochot au n° 2 se signale par deux statues à l'antique posées dans des niches.] [source]


    Malheureusement, l'avenue Frochot est fermée au public mais j'ai trouvé un filon : on peut la visiter au travers d'un "parcours imaginaire" annuel, tout ce qu'il y a de plus réel, et grâce au conseil de quartier Lorette-Martyrs (P_o_L, tu notes ?)
    Rue Victor Massé, il faut lever le nez, car l'achtiecture est belle.

    Paris, P_o_L


    A gauche, un décroché mène à la cité Malesherbe. Cité Malesherbe, cité Malesherbe ... ?? Mais oui, m'écrié-je, devant une P_o_L médusée. C'est là qu'est la maison de Cuvelier ou Juvelier ! Heu, Jollivet, le fameux gars qui a peint les plaques scandaleuses de l'église Saint Vincent de Paul (allez, faites marcher votre mémoire ou remontez de quelques jours)
    Hélas, la porte de fer est fermée et bien fermée. Quoi ??? m'étranglai-je en couinant, comme Coluche en son temps. Je peste déjà contre ces voies publiques qui deviennent privées pour préserver la tranquilité des nantis. Mais je n'ai pas dit mon dernier mot et P_o_L sur les talons, j'atteins la place Lino Ventura, bifurque à gauche et hèle un trio qui vient de me claquer la porte au nez. "Il faut appuyer sur le P de Porte pour l'ouvrir " dit-il. Je ne l'aurais pas deviné. Donc, ami lecteur, si tu veux aller flâner dans la cité Malesherbe, la lettre magique c'est P comme "Personne ne m'empêchera de rentrer".
    Dans la cité Malesherbe, P_o_L repère vite la facade couverte de lave volcanique émaillée qui porte le nom de son propritétaire. Il y a aussi la villa Clara et d'autres belles demeures où vécurent, au n° 18, les Lesueur, couple de comédiens et amis de George Sand, Drieu de la Rochelle ...

    Paris, P_o_L


    P_o_L file récupérer son scooter et m'abandonne à la suite de ma flânerie. Moi je descend la rue Pigalle ... (à suivre)

  • De Palais-Royal à Vavin

    Je déjeune avec le héros de la série préférée de mon enfance. Rencontré sur les blogs, bien qu’il n’en tienne pas lui-même. Il propose une brasserie qu’il connaît bien, qui aurait également été la cantine de « Navarro ».

    Nous entrons au Café de l’Epoque, chaleureusement accueillis par le fringant patron et nous laissons tenter par une côte de sanglier rôtie accompagnée de polenta, parfaite. En dessert, sur les conseils de mon compagnon, un savoureux pot de crème au chocolat. Le service est parfait, quel bonheur, l’endroit me plaît.

    Tandis que mon ami galope vers les tours de la Défense, sur son fidèle destrier noir, je savoure mes vacances et le soleil qui a pointé le bout de ses rayons en flânant dans ce quartier qui m’est quasi-inconnu. J’ai rendez-vous au métro Cité dans 45 minutes, ça me laisse du temps pour remonter la rue Saint-Honoré, fort plaisante. Je tombe en arrêt devant Scoop, un minuscule restaurant-épicerie fine-glacier, tout en longueur, qui promet des granola comme à NY (mmm, rien que de repenser à ceux de Bubby’s...)

    Plus loin, un restaurant thailandais, Livingstone, ce doit être celui dont m’a parlé mon ami. A travers les vitres, je devine un mobilier graphique, dans des tons noirs et crème. J’entre pour récupérer une carte. L’endroit est luxueux et magnifique, un appel à la volupté, et je m‘imagine déjà lovée dans quelque profond sofa en galante compagnie. Je lis sur leur site –très étrange ce site, pour le menu, cliquer sur la fig. 4 - que le propriétaire est également acteur à ses heures.

    Plus loin, des livres de voyages attirent mon attention. Je pousse la porte de la librairie des voyages « Itinéraires » où plus de 12.000 titres (guides, romans etc.) sont classés par pays. De bien belles idées de cadeaux.   

    A l’approche des Halles, l’église Saint-Eustache, pour laquelle j’ai une affection particulière, se découpe dans le ciel bleu. Rue des Halles, j’entre dans une boutique, Angel & Angel, et en ressors avec deux paires de chaussures vertigineuses et drôles, après avoir tapé la discute un bon moment avec Dany, la patronne originaire de Saint-Domingue.

    J'enjambe la Seine et au métro Cité, retrouve ma petite sœur qui vient s’inscrire au permis de conduire en candidat libre. Nous poireautons plus d’une heure devant la porte tout en discutant. Je l’entraîne ensuite au 8 rue de l’Ecole de Médecine, à une adresse qu’on m‘a recommandé, la Pâtisserie Viennoise. L’endroit est exigu mais les pâtisseries (strudel pour moi, chocolat pour elle) fort goûteuses. A la table voisine, un couple, tout deux vêtus de rouge, lui bouclé, hâlé, les lunettes de soleil sur le crâne, on dirait un surfeur. Il est prof, militant écolo, elle éducatrice, ils sont de Bordeaux, changent de table pour se rapprocher de nous et nous discutons pendant plus d’une heure.

    La nuit tombe lorsque nous longeons le jardin du Luxembourg sur les grilles duquel se dandinent des manchots (exposition Terre des Pôles jusqu’au 4 janvier) puis bifurquons dans la rue Auguste Comte, passons devant le lycée Montaigne avant de rejoindre la rue Vavin. Ma petite factrice n’a pas le temps de boire une pinte dans mon pub préféré, le Shannon, ça nous aurait pourtant réchauffées car il caille sérieusement, d’un coup, mais ce n’est que partie remise.   

    Au 154 : Scoop, resto-épicerie fine-glacier (01.42.60.31.84)

    Au 106 : Livingstone, thailandais branché (01.53.40.80.50)

    Au 60 : Itinéraires, librairie des voyages

    Et le Café de l'Epoque au 12 rue Croix-des-Petits-Champs, métro Palais-Royal

  • Oumar à la Boule Noire

    En attendant JM hier, dans la salle de la Marmite, un resto de Pigalle, j’observais les serveuses.

    Je remarque l'une d'elles, cheveux ras, franchement masculine dans son jean sur boots et son débardeur sur une carrure de mec, et la mine renfrognée de celles qu’il faut pas énerver. L’a pas l’air commode. Et en effet, quelques instants plus tard, je la vois débouler en terrasse et embrouiller un groupe de 3 qui avaient bougé des tables pour se réunir. Elle tourne le dos, ils se lèvent et partent. Le service à la française, me dis-je en haussant les sourcils. Elle est maintenant en salle, à ma gauche, et passe sa mauvaise humeur en remettant en place tables et chaises à grands coups de lattes.

    A côté de moi, un couple s’installe  et entreprend de déchiffrer le menu. La serveuse (une autre) se pointe pour prendre la commande, ils fixent toujours le menu, je me dis « oula ils vont se faire secouer, ça dépote ici, z’avez pas intérêt à traîner si vous voulez bouffer », mais non, celle-là est plus sympa et finalement ils choisissent le truc le moins risqué : du poulet. Moi, perso, j’aurais pris le coq au vin.

    JM arrive, on mange vite fait deux salades, je me lève pour aller aux toilettes, j’avance derrière « la boxeuse » qui se tourne, me regarde en coin et lance « qu’est ce qu’il vous faut ? ». Je bredouille « Les toilettes ».

     

    Il est 20h30 quand on pénètre dans le sous-sol de la Boule Noire. Merlot a bien la patate et nous fait rire en sautant comme un cabri sur « Chuis chaud ». J’essaie de repérer Thierry, le manager d’Oumar Thiam, avec lequel j'ai échangé quelques mails fort sympathiques.

    Oumar commence son concert seulement accompagné de sa guitare. Des chansons tristes, une sur sa mère, simplement intitulée « Mother ». Je retrouve ce timbre si particulier qui m’avait fait frissonner un soir, dans ce wagon de la ligne 6.

    Crâne nu (dans mon souvenir, il avait des dreads), il a vraiment une bonne bouille, s’excuse, sa voix est éraillée, il a pris froid. Quelque chose en lui me rappelle mon pote cubain Tony.

    Il invite sur scène deux filles, l’une batteuse et l’autre bassiste, et là ça claque vraiment, il entonne « Children in the sun », LA fameuse chanson, j’enlève mes talons, je chante avec lui à tue-tête, puis « Roses » et « Man in the street ». Ca te plaît, JM ? Oui, il est bon.

    Ca y est, j’ai reconnu Thierry, je l’aborde, salut c’est moi Fiso la blogueuse, il est surpris de me voir là, demande « Alors ça te plaît ? » et dit « Faut ramener du monde, Oumar joue le 6 novembre au Divan du Monde ». Z’avez noté, les amis ?