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paris - Page 2

  • Oumar Thiam

    1291611568.jpgVous vous souvenez de ce choc que j'avais ressenti en entendant un musicien sierra léonais sur la ligne 6 du métro, il y a un peu plus d’un an ? Pendant les quelques minutes de sa chanson, "Children in the sun", il avait subjugué tout le wagon.  

    Bouleversée par sa voix, j’avais cherché sa trace, en vain, sur internet et écrit un billet [lien] sur lui, que Céleste, Arno, Malaika et Aïn avaient commenté.

    Imaginez alors mon émotion et ma joie lorsqu’hier, parcourant la liste des concerts, j’ai lu ces mots dans la section « World Musique » de Paris Obs :

    « Parcours fulgurant que celui de ce jeune Sierra-Léonais, passé en peu de temps des couloirs du métro à l’Olympia grâce à sa guitare folk et son blues africain, entre Keziah Jones et Daby Touré ».

    Mon cœur a bondi de joie et je me suis écriée « C’est lui, j’en suis sûre !!! » dans le RER bondé. Et ce matin, première chose en arrivant, je tape son nom sur Myspace et je retrouve la chanson qu’il avait chantée ce jour-là, « Children in the sun ». Pour l'écouter en live, c'est ici. Il s'appelle Oumar Thiam et a conquis de grandes pointures comme Youssou N'Dour et Akhénaton, ex-IAM.

    Je suis heureuse pour lui à un point que vous ne pouvez pas imaginer !

    Le rayon de soleil qu’Oumar a balancé dans mon wagon, ce soir-là, redonnant à tous les voyageurs des yeux d’enfants émerveillés, s’est transformé en une belle histoire. Et moi, quand la vie me donne de belles émotions comme ce jour-là, je recommence à croire aux contes de fée !

    PS 1 : Je viens de le rater à l’Entrepôt, c’est trop con, mais j’irai l’écouter dès que possible

    PS 2 : Décidément, je l’aime vraiment, mon métro parisien !

  • Le French K-Wa

    Un nouveau spot urbain et métissé dans le 20ème, ouvert tous les jours à partir de 11 h. Trois espaces pour déjeuner, dîner ou simplement grignoter des assiettes à toute heure, découvrir des produits et spécialités d’ici et d’ailleurs, déguster du bon vin de propriété, boire un verre, écouter de la musique, voir des spectacles pour petits et grands...
    http://www.myspace.com/lefrenchkwa

    A tester à l'occasion !

  • Naturally 7 prennent le trom'

    Un autre moment de chaleur, un rayon de soleil dans la grisaille parisienne, découvert grâce à mon coloc’ et rappelé à mes bons soins par Alex (merci à lui).

    Un moment irréel où les regards incrédules se croisent enfin, où les sourires s’esquissent, d’abord timides et gênés, où le corps se retient (ou pas) d’exprimer sa joie.

    Un instant qui vous vrille le bas du dos et fait espérer que le métro ne s’arrête plus.

    Si j’avais été dans ce wagon, je crois bien que j'aurais foutu le dawa !

  • Souleymane Diamanka

    Hier soir, j’étais invitée au concert d’un slameur bordelais, Souleymane Diamanka. Moins connu que Grand Corps Malade ou Abd Al Malik, il a pourtant travaillé avec les Nubians auxquelles il a offert 2 titres. Je n’accroche pas particulièrement avec le slam, je lui préfère l’énergie du rap, mais la curiosité m’a poussée à y aller, seule, puisque je n’ai trouvé personne pour profiter avec moi de l’invitation. Sur scène, Souleymane – quel joli prénom – tout en muscles dans un marcel et jean noirs, devant un public qui l’écoute religieusement, plonge ses yeux dans ceux d’une jeune femme au premier rang (pas moi, malheureusement) et déverse les rimes chaudes de « Une muse amoureuse ». Il a une belle voix grave, beaucoup de charisme, de l’humour et cette humilité qu’on retrouve souvent chez les Sénégalais. Je lui donne moins de 30 ans, il en a 33.

    « Je m’appelle Souleymane Diamanka dit Duajaabi Jeneba, Fils de Boubacar Diamanka dit Kanta Lombi, Petit-fils de Maakaly Diamanka dit Mamadou Tenen(g), Arrière-petit-fils de Demba Diamanka dit Len(g)el Nyaama, Et cætera et cætera... »

    « En déroulant ainsi sa généalogie, Souleymane Diamanka s’inscrit dans la riche tradition orale des Peuls, ce peuple de bergers qui a fait de la parole un art et couve le verbe comme son plus précieux trésor, ce peuple migrateur, habitant de nul part et originaire de partout (d’aucuns les appellent les gitans du Sahel) que la fortune et les vents ont disséminé dans toute l’Afrique de l’Ouest et au-delà, jusqu’en Occident. A la maison, par contre, on ne s’exprime qu’en peul, pour que le riche patrimoine transmis par voie orale de génération en génération ne s’éteigne pas sur cette nouvelle terre d’accueil. Son père y veille personnellement. Il a enregistré d’innombrables cassettes d’entretiens à destination des plus jeunes (cette voix qu’on entend sur “l’Hiver peul”, c’est la sienne). »

    « Dans ces enregistrements, il y a quatre grands thèmes : ce qu'il pense de l'Occident et comment il espère qu'on s'en sorte ici, l'histoire de la famille et la généalogie, les contes et les proverbes peuls, et les conseils qu'ils donnent à ses enfants. » dit Souleymane.

    "Oublie ce que tu es, deviens ce que je suis, et ensuite rajoute ce que tu es par-dessus ce que je suis. Là, j'aurai réussi mon éducation, tu seras plus que moi."» 

    « En classe de CE2, Souleymane croise la route d’un instituteur qui plutôt que de faire apprendre par cœur à ses élèves des textes qui bien souvent les ennuient au plus haut point, leur propose d’écrire leurs propres poèmes, avec pour seule ligne directrice cette phrase un brin mystérieuse qui va l’accompagner jusqu’à aujourd’hui : « La poésie c’est mettre des noeuds dans les phrases et obliger le lecteur ou l’auditeur à défaire ces nœuds. »

    Un sourire amusé et une pensée pour D., en entendant les mots de Souleymane sur « Muse amoureuse » :

    J’ai la nuit pour parcourir ta peau et je te promets

    De compter le nombre exact de tes grains de beauté.

    En invité, Grand Corps Malade pour un duo posé sur « Au bout du 6ème silence ».

    Des moments très émouvants, comme ce dialogue entre Souleymane et la voix de son père enregistrée sur des cassettes, en peul, pour « L’hiver peul ». Tu préviens, avant de te lancer, mais à nous aussi, « ça nous fait quelque chose », Souleymane. Emotion encore à l’écoute de « Le chagrin des anges » qui me fait penser à W., diablotin au sourire triste qui pour mon plus grand plaisir est sorti du silence :

    Les anges se sont perdus entre silence et colère

    Après avoir gagné les parties d’échecs scolaires

    Chacun tourne le dos à son avenir

    Comme s’il avait une mauvaise réputation à tenir.

    On nous montre la violence des jeunes dans des rues infestées
    Mais je sais que la haine c’est un chagrin qui s’est infecté…
    Nul n’est poète en son pays et pourtant
    J’ai vu ceux qui suent et ceux qui saignent
    Devenir ceux qui sèment les mots qui soignent…
    (Le Chagrin Des Anges)

    Sur ce morceau, la voix du clavier, qui s’élève dans une complainte à la Stevie Wonder pour donner plus de puissance aux mots de Souleymane, me donne la chair de poule.

    Puis un moment de joyeuse déconnade lors d’un duel aiguisé où Souleymane et John Banzaï, son jumeau aux cheveux blonds (roux ?) s’affrontent dans leur langue respective – le polonais pour John, le peul pour Souleymane - avant d’adopter la langue de l’autre, au grand amusement du public.

    A la sortie, en voyant Souleymane sauter dans les bras de ses potes et pousser des cris de joie comme un gamin qui vient de marquer un but, je ne résiste pas à l'envie de lui dire merci (j'en profite pour poser la main sur son épaule, j'avoue). Il me répond de sa belle voix grave : "Merci à vous". 

    J’aime sentir chez un être humain la fierté de son héritage, de sa langue et de son histoire. Nous sommes tous des mosaïques de couleurs et des patchworks de cultures. Alors quand je vois dans les yeux d’un autre humain la honte d’être ce qu’il est, parce qu'on ignore sa richesse et bafoue sa dignité, je suis triste. Un homme comme Souleymane qui honore la langue française tout en étant ancré dans la mémoire africaine, c’est un souffle d’espoir et de paix pour tous les anges de notre pays.  

     

  • Festival du Qatar, alors ?

    Je vais satisfaire la curiosité d’un de mes lecteurs préférés qui me relance régulièrement et vous décrire la journée de dimanche que j’ai passée à l’hippodrome de Longchamp, à l’occasion du festival du Qatar.

    Nous avons pris une navette au départ de la porte d’Auteuil ; dans le bus, les hommes lisaient des journaux de courses. Arrivées sur place, à l’entrée de l’hippodrome, un groupe d’hommes qataris en tenue traditionnelle exécute une danse qui ressemble à un combat, l’épée à la main. Je suis toujours impressionnée par l’élégance de ces hommes et le mystère qui s’en dégage. Teint mat, barbe parfaitement taillée, yeux de jais, je les trouve très beaux. Je pense que c’est le souvenir de Ben Kingsley dans « Harem » ; il m’avait fait fantasmer et rêver de me faire enlever moi aussi par un prince du désert. En vacances à Dubaï, j’avais été amusée par le contraste entre les tenues traditionnelles des émiratis et les immeubles ultramodernes de cette ville érigée il y a 50 ans en plein désert.  

    Nous nous dirigeons ensuite vers le champ de course. C’est la première fois que je mets les pieds sur un hippodrome. Nous ne sommes pas très nombreux mais dès que les chevaux s’élancent, les gradins se remplissent d’une foule qui acclame les concurrents. Un écran géant retransmet la course ; je suis impressionnée de constater que les jockeys sont pratiquement debout sur leurs chevaux.

    Nous redescendons ensuite vers le village qatari et rejoignons le parterre sur lequel se pavanent les fameux purs-sangs. Au nombre de trois, ils sont magnifiquement fins et gracieux et semblent conscients de l’admiration des spectateurs.

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    Des tentes sont dressées ça et là, dans l’une d’elle, une femme revêtue de sa oubaya est assise en tailleur et fait frire des pommes de terre sous vide dans de l’huile. Dans la tente voisine, une autre femme confectionne des crêpes fines qui ont l’air savoureuse. Des badauds sont attroupés devant elles, je n’aime pas du tout ce côté foire et m’éloigne vite. Dans une autre tente, 2 hommes sont assis, ce sont des pêcheurs de perles. Dans une tente où sont vendues des tenues traditionnelles, une femme m’asperge les mains de parfum. A côté, dans une boutique de tapis, une autre travaille sur un métier à tisser. Je ne suis pas fan des couleurs, trop vives à mon goût ; j’aime les couleurs chaudes.

    A proximité, un homme chauffe du thé sur un brasier. Il me set une tasse de thé brûlant à la cardamome, parsemé de dés de gingembre frais, sur lequel je me brûle en entendant une dinde endimanchée se plaindre qu’elle n’aime pas la cannelle. Une motte de dattes charnues est posée sur un plateau, j’en mange une bonne poignée, elles sont délicieuses.

    Les narines chatouillées par les effluves de pâte à crêpes, nous nous posons sur un banc au soleil tandis que je mange une gaufre au chocolat. Devant nous, des gamins braillent sur un manège, l’ambiance est très familiale et nous restons un long moment à discuter au soleil.

    Nous retournons admirer les chevaux devant lesquels les qataris se font prendre en photo. Je caresse l’encolure de l’un d’entre eux, d’un beau gris, puis son mufle velouté et chaud sur lequel je réfrène l’envie de poser un baiser. J’ai tout à coup très envie de monter à cheval. Adolescente, j’ai souvent fait des ballades à cheval à l’occasion de vacances et j’ai la chance que ma tante possède une pension et plusieurs chevaux dans les Flandres.

    Il est plus de 18h, nous nous dirigeons vers la sortie quand nous avisons le groupe d’hommes qui nous avait accueillies par une danse, qui se prépare à jouer de la musique.

    Si j’ai été déçue par la présentation assez folklorique du Qatar qui a été faite lors de cet évènement, ce groupe à lui seul valait le déplacement. En rond, tous assis, l’un deux a entonné un chant a capella. Je suis hyper sensible à la musique orientale et particulièrement aux voix masculines qui me vrillent la colonne vertébrale à chaque fois. La voix de cet homme fut vite amplifiée par celles du groupe et leur clameur est montée en puissance, sur des rythmes de tambours de plus en plus rapides. Honey Bunny et moi avions de plus en plus de mal à rester en place et bientôt, nos jambes ont commencé à battre la cadence. Par moments, quelques hommes frappaient dans leur mains et bondissaient au milieu de l'assemblée, hilare, avant d'entamer une petite danse. Deux autre chants ont suivi, tout aussi magnifiques et rythmés. J'aurais pu rester là des heures. Les courtes vidéos que j'ai saisies se trouve ici.

    Puis nous avons repris le bus en direction de porte d’Auteuil. J’ai jeté un coup d’œil furtif en direction du Tsé mais suis sagement rentrée chez moi.

    Le lendemain, je choisissais la destination de mes vacances en octobre. Ce sera le sud marocain pour « Les cavaliers des oasis », un trek équestre de 8 jours avec l’UCPA. J’aimerais aussi passer une semaine à Istanbul, mon coup de cœur de l’été dernier. D’ici là, je vais aller faire quelques tours de manège chez ma tante, dans le Nord, histoire de réviser trot et galop.