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comme à la maison

  • Fin d'année très bien entourée

    Je suis revenue dans la maison du bonheur, aux confins de la Suisse. Mes joues ont résonné de leurs baisers francs. Je savais que là, avec elles, j'accueillerais 2011 avec sérénité, en toute simplicité.

    Un petit déj' au camembert (c'est pas moi!), une virée en Suisse allemande pour des soldes avant l'heure, et sur la route un bircher muesli savoureux, Anthony & the Johnsons à fond dans la nuit helvétique, mon décolleté pris d'assaut, les douze coups de minuit fêtés à la vodka, du caviar, du brie à la truffe - une tuerie sur place -, du nougat italien au rhum, un panettone, des cadeaux qui me tiendront chaud cet hiver, "Allelujah" de Jeff Buckley chanté comme un hommage et le lendemain pour décrasser tout ça, une bonne fondue suisse, la fameuse moit-moit' de la Migros, avant un train attendu avec elle sur le quai d'une gare déserte et la promesse d'un autre ensemble, bientôt.

     "C'est meilleur qu'un coup d'pied au cul" qu'elle a dit la dame.

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    Merci les filles, je vous aime !

  • Ode au Passe-Muraille, bistrot à Angoulême

    Hier soir, après ma journée de travail, je gare ma Clio aux abords de l’hôtel de ville d’Angoulême et me fais mousser les papilles devant les compositions gourmandes de la délicieuse pâtisserie « Plaisirs sucrés », recommandée par ma cliente.

    Il est presque 20 heures, je soulève le lourd rideau du Passe-Muraille, rue Saint André, à quelques pas de l’église du même nom. J’avais découvert cet endroit très particulier lors de mon dernier séjour. Attirée par l’ardoise dans la vitrine qui dénotait déjà un caractère bien trempé, avec des phrases comme « Restaurateur républicain, le client n’est pas roi mais il peut être servi comme un prince », « Ami client, si tu es pressé, le Quick n’est pas très loin », j’avais pris place sur une banquette et ouvert grand mes yeux et mes oreilles. Mon oeil curieux avait parcouru les murs jaunes tapissés d’affiches du magazine « Vu », les beaux livres offerts par le patron - faussement bourru - aux dîneurs esseulés et surtout, surtout, j’avais soupiré de plaisir à plusieurs reprises en écoutant sa merveilleuse collection de sons soul, jazz, funk et même levé un sourcil en reconnaissant un vieux morceau rap de ma jeunesse, Jazzy Jeff & the Fresh Prince , alias Will Smith. Sur l’ardoise, d’honnêtes plats cuisinés par madame, comme des joues de bœuf confites au citron et épices, un pavé de morue grillé à la portugaise ou encore un pavé du Limousin grillé au gorgonzola.

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    J'en étais repartie détendue et enchantée, me répétant que le Passe-Muraille était le genre d’endroit où je pourrais passer des heures à rêvasser, à supposer que je parvienne à le faire en tapant du pied en mesure. En cheminant vers le taxi qui me ramenait à mon hôtel, j'avais pris des photos de quelques pans de mur angoumoisins et le chauffeur, fort sympathique, avait appuyé mon premier avis : le Passe-Muraille n’était pas le meilleur restaurant d’Angoulême, certes, mais son atmosphère très particulière lui valait de compter parmi ses habitués de nombreux gens du cinéma, comme Gérard Depardieu ou Jeanne Moreau.

    Hier soir, frigorifiée par une bise glaciale, j’étais très heureuse de m’immerger de nouveau dans l’atmosphère feutrée de cet endroit où je me sens comme à la maison. Le patron m’installe sur une banquette, j’ouvre « Gens de Dublin » mais je n’arrive pas à lire, bien sûr, car des fourmis me viennent dans les jambes sur « Bra » de Cymande et « Try me » de James Brown. Ce type devrait tenir un bar, pas un restaurant. Déjà que je compte Angoulême parmi les belles découvertes de 2010, un endroit pareil, c’est un coup à me faire déménager. Puis-je vous confier que  sur « Third world girl » de Marvin, je me laissai doucement glisser dans un état quasi-extatique, la tête renversée sur la banquette, les yeux fixant sans les voir vraiment les affiches en noir et blanc face à moi ?   

    Quelques instants après moi, un jeune homme s’engouffre dans la chaleur du Passe-Muraille s’installe à la table voisine de la mienne. Devant nous, le patron déploie son ardoise. Après avoir hésité entre fricassée d’encornets à la portugaise, risotto aux cèpes, foie gras et queues d’écrevisses et fricassée de rognons de veau à la plancha, je jette mon dévolu sur un civet de lapin à la basque avec un verre de vin rouge.

    Mon voisin attaque son entrée tandis que j’attends mon plat, repoussant le chef d’œuvre irlandais devant moi. J’ai envie de partager avec l'homme qui, visiblement habitué des lieux, dîne seul à côté de moi, mon plaisir de me retrouver dans l’atmosphère feutrée du Passe-Muraille. Peut-être m’en apprendra-t-il plus sur le maître des lieux qui titille ma curiosité, je dois bien l’avouer, ou me donnera-t-il d’autres endroits à découvrir dans les environs ?  «  Vous habitez ici ? » lui demandai-je lorsqu’il finit sa dernière feuille de salade.

    Non, il n’habite pas ici mais à Nantes et son métier, si je résume, c’est de tamponner des documents certifiant de la sécurité de pièces de bateaux. Il n’aime pas son métier et projette de transformer, dans les mois à venir, un moulin à vent en restaurant avec tartines et casse-croûtes bios. Et bien sûr, en papa responsable, il s’inquiète des risques qu’il va prendre. Quelques instants après qu’il m’ait raconté qu’il séjourne dans le même hôtel que Jean-Pierre Marielle, Julie Depardieu, Claude Rich et Jeanne Moreau, en tournage dans la ville, un courant d’air glacial livre le passage à une tête ridée et aux cheveux courts et gris, qui m’est connue. « C’est la réalisatrice », me souffle mon voisin. Je fouille ma mémoire. Ce visage dur et griffé par le temps, ces cheveux en bataille … ??? Dayan …. Dayan … Josée Dayan !

    Elle s’installe avec deux autres femmes à quelques mètres de nous. Et une dizaine de minutes plus tard, qui fait son entrée ? Et bien, monsieur Marielle lui-même, visiblement fatigué, qui nous décoche un clin d’œil et puis M. Rich. Installés autour de Josée Dayan, on n’entend pas ces vieux messieurs ; on ne peut pas en dire autant de leurs compagnes, bruyantes et peu distinguées. Tandis que je parle de mon métier à S. et que nous partageons nos expériences sur les routes, le patron se prend un coup de stress. Visiblement Mme Dayan est une sacrée casse-couilles, d’ailleurs elle trouve les rognons trop cuits et les renvoie. J’ai entendu dire que dans un autre établissement de la ville, elle avait renvoyé des pâtes dont l’eau de cuisson n’était pas assez salée. A la fin du repas, le groupe confisque deux bocaux de fraises tagadas et Carensac posés sur le comptoir, dont ils s’empiffrent comme des gosses. En quittant l’endroit, ces messieurs nous saluent. Je suis contente de constater que Jean-Pierre Marielle, qui compte, avec Rochefort, parmi mes acteurs préférés, est un monsieur tout à fait sympathique. Après leur départ, les langues se délient et on taille des costards : le pognon qu’elle a, c’est sûr, elle ne le dépense ni dans les fringues ni chez le coiffeur …

    S. dont je connais maintenant le prénom, commande deux autres verres de vin et nous discutons de plus belle tout en feuilletant le très bel album « Vu », emprunté au patron. Il est également artiste, c’est un sacré personnage, lui aussi, et je me sens aussi à l’aise que si nous nous connaissions depuis des années. Après avoir échangé adresses de sites internet et blog, il visse une casquette sur son crâne et je l’accompagne jusqu’à son hôtel qu’il me recommande chaleureusement.  J’ai hâte de revenir dîner au Passe-Muraille en janvier et cette fois, je dormirai à l’hôtel du Palais.

    Ce midi, ma cliente étant en RTT, j’ai profité d’un déjeuner en solitaire pour retourner garer ma Clio à proximité de la place des Halles. Le patron m’a reconnue, a posé devant moi un Canard Enchaîné. Cette fois, il était beaucoup plus détendu et nous avons discuté musique. Sur ses conseils, j’ai ajouté sur ma liste de cadeaux de Noel à moi-même l’album « Superfly » et le DVD « Movin’on up » de Curtis Mayfield.

    Vous savez quoi ? J’aime vraiment beaucoup Angoulême et j'enfilerais bien des charentaises au Passe-Muraille, moi.

    Le Passe-Muraille au 5 rue Saint-André à Angoulême (Tél 05.45.92.05.02) - Fermé le lundi

  • Un air de Louisiane en plein Montpellier

    Photo027.jpgC'est étrange. J'ai donné une formation, l'année dernière, à proximité de cet hôtel et je me suis tapé des bouchons, chaque jour, entre Castelnau-le-Lez et le très agréable hôtel-golf de Massane. Et c'est seulement cette fois-ci que j'ai découvert l'hôtel de la Maison Blanche, une très belle bâtisse aux allures créoles, à 2 pas de l'agitation de la ville.

    Dès qu'on franchit le seuil de cette maison nichée dans un jardin à la végétation luxuriante, cachant une très belle piscine et quantité de recoins où se nicher, on ressent tout l'apaisement qu'apporte le bois, omniprésent.

    En montant l'escalier, j'ai eu l'impression de me trouver dans le saloon d'un des westerns de mon enfance. Dans chaque couloir, des bancs de bois et lorsqu'on ouvre la porte de la chambre, le bois encore qui réchauffe. La salle de bains est habillée de bois sombre elle aussi. Et la salle de restaurant est superbe avec son bar et ses chaises joliment travaillées.

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    Au dîner qui, aux dires du collègue qui m'accompagnait, fut sublime, j'ai préféré une escapade ensoleillée, cheveux au vent dans mon joli cabriolet, à travers les vignes jusque chez mes amis habituels, chez lesquels j'aime toujours me réfugier. Dans la grande salle à manger décorée de photos en noir et blanc de stars glamours, nous avons ri de bon coeur.

    Seul regret, "pas de soirée-étape à cette période de l'année" et un accès au WIFI payant. Je boycotte habituellement les hôtels qui le facturent mais l'atmosphère très particulière de l'hôtel de la Maison Blanche fait qu'on lui pardonne. Pour l'adresse et toutes les infos, ou une petite vision de l'endroit (le site internet ne rend pas assez hommage à son charme), cliquez sur le lien !