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  • Larmes du ciel

    Suis pas d'aussi mauvaise humeur que jeudi dernier mais presque.

    J'ai dû m'arracher à ma couette moelleuse et accueillante ce matin pour affronter un temps de chiotte. Sans compter que mon coloc' faisait la gueule aussi parce qu'il avait pas de quoi s'acheter un ticket de métro.

    Il pleut une pluie fine et froide sur Paris, mes collègues sont moroses aussi. Seul perspective enthousiasmante : une bonne soirée avec JM ce soir, un restaurant grec apparemment, vais peut-être grimper sur la table pour un sirtaki, comme Anthony Quinn dans "Zorba le grec", qui sait ?

    Mais ce matin, j'ai reçu 2 mails sympas.

    L'un, d'un ami du Sud qui a retrouvé le sourire et recommence à m'appeler "sa vieille parigote", signe indubitable de sa bonne humeur revenue.

    L'autre, d'un ami du KB qui fréquente le même coiffeur que Nicolas ET depuis peu l'Aéro, qui m'écrit ceci :

    Avant d’aller me coucher, je lance un sonore et perfide « au fait, j’ai acheté du chocolat !! »
    Je me couche, j’éteins la lumière et j’attends. Et quelques minutes plus tard, on entend le déplacement d’un gros bestiaux nyctalope (toutes lumières éteintes), se dirigeant vers la cuisine, le bruit crissant du papier aluminium qu’on maltraite à la hâte et celui, caractéristique, suave et mat, du chocolat que l’on brise.
    Je me propose de soumettre l’expérience aux spécialistes d’éthologie de l’institut français, qu’en penses-tu ?
    *nyctalope : J'ai d'abord cru qu'il manquait une syllabe, mais non, nyctalope existe bien et ce n'est pas une insulte, en voici la définition :
    "Qui voit la nuit"
    D'un coup, ça me remonte le moral de fréquenter des gens aussi cultivés !
  • Ivry sur Seine

    Un quartier coincé entre les voies ferrées du RER C et les quais de Seine, un quartier populaire de tôles et de pierres, d'entrepôts, de sociétés en construction. Un quartier principalement célèbre pour sa déchetterie, dont on aperçoit les cheminées depuis le périphérique, son lugubre centre commercial Plein Ciel, son magasin de construction Batkor devant lequel, le matin, des ouvriers d'Europe de l'Est attendent qu'on les ramasse pour un boulot au noir.

    Dans cet environnement gris et froid, j'ai rencontré deux femmes lumineuses. 

    Marie, je la connais depuis l'année dernière. C'est une "gueule", comme on dit. Je me suis tout de suite sentie bien dans son resto-bistrot aux couleurs provencales. J'ai aimé sa gouaille, sa simplicité, sa façon de me claquer la bise, son allure un peu masculine qui cache une grande sensibilité.

    Mireille, c'est tout l'inverse. Un joli accent du Sud, des origines orientales, un débit calme et posé, un condensé de douceur. La première fois que j'ai poussé la porte de son bout de campagne à Paris, j'ai découvert de grandes maisons dans un paradis de verdure. Mireille vit et travaille dans la rue Elizabeth qui abrite de grands lofts, anciennes usines désaffectées, dans lesquels des artistes ont élu domicile.

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    La semaine dernière, donc, un bus nous a déposées, Honey Bunny (à qui je dois les photos de ce billet) et moi, dans le centre ville d'Ivry, en fête, qui embaumait des odeurs de grillades et de crêpes. J'enjambai les voies du RER C et les longeai ensuite pour rejoindre Mireille qui m'avait invitée à un brunch champêtre. Dans sa jolie petite maison, elle avait préparé un magnifique buffet orné des créations pleines de fraîcheur de Laurent.

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    Parmi les invités, Laurent Hartmann, un talentueux sculpteur sur fruits et légumes.

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    Il y avait aussi une artiste peintre du coin, Sylvie Sarrazin, dont les toiles colorées ornent l'atelier d'esthétique de Mireille. 

    J'ai bu des litres de café en papotant sous la tonnelle avec Gerd, un sympathique allemand qui a longtemps travaillé pour la ZDF dans plusieurs endroits du monde. On a parlé de l'Allemagne, d'écologie, de vélo, de New York, de ce quartier d'Ivry lentement envahi par les bobos. 

    Un beau moment gourmand et poétique, sous le soleil.

    Merci Mireille.