Samedi soir, j’ai reçu un sms de ma douce Esperanza qui me proposait un dîner. Le hammam prévu, on ira à son retour de vacances. J’avais envie de me faire un ciné, nous nous sommes donc retrouvées à Odéon devant « 2 days in Paris » de Julie Delpy, dont j’ai entendu le plus grand bien. "Marion, photographe d'origine française, vit à New York avec Jack, architecte d'intérieur. Pour donner un nouveau souffle à leur relation, ils partent en voyage à Venise - mais leur séjour est gâché lorsque Jack attrape une gastro-entérite... Ils décident alors de se rendre à Paris où Marion a toujours des attaches.
Là encore, l'escapade amoureuse tourne court : entre les parents envahissants de la jeune femme, ses ex-petits copains dragueurs et la manie de Jack à prendre en photo la moindre
pierre tombale, le couple ne trouve aucun répit !
Parviendront-ils à surmonter la tempête ? Ou passeront-ils maîtres dans l'art de la dispute ? »
Dès les premières minutes, le cynisme du fiancé américain dans la scène du taxi m’a fait rire. Ensuite, tous les clichés sur les Français sont dépeints avec beaucoup d’humour et de vérité, à part en ce qui concerne les parents où je trouve que le côté cul est très exagéré. Ce que j’ai trouvé très fort, c’est la fin du film. Après toute cette loufoquerie, le chat, les parents, les ex, la réflexion de Julie à la fin du film est tellement vraie. L’amour est une série de débuts et de fins, jusqu’au jour où on comprend qu’il y aura toujours quelque chose qui n’ira pas et qu’on accepte enfin l’autre tel qu’il est, imparfait.
Ensuite, nous avons marché le long des quais, une douce lumière bleue émanait en contrebas de Paris Plage. Il faisait bon, les bateaux mouche transportaient leur lot de touristes, les vélos circulaient en toute quiétude. Nous avons enjambé la Seine en savourant notre chance de vivre là. Esperanza m’a raconté que Samir et elle se tapaient le CD du Roi Lion que j’ai offert à Adam en boucle, à chaque repas. Elle me fait toujours rire quand elle me raconte les dernières trouvailles de ses fils qui la rendent chèvre. En ce moment Adam, qui a 6 ans, se plaint que son petit frère Zacharie, 2 ans, le tient « comme s’il était son amoureux ». Je suis heureuse qu’elle ait épousé un homme comme Samir. J’avais peur pour elle, tellement peur qu’elle tombe sur un homme qui brimerait son indépendance et sa joie de vivre.
Nous avions envie de picorer et sommes allées dans le Marais, chez Hanna. C'est souvent là que nous finissons, en évitant désormais « Chez Marianne » où les serveuses font les belles au lieu de faire leur boulot. On a mangé des assiettes orientales, falafel, caviar d’aubergines, tarama et tahini, avec du thé à la menthe, j’adore ça. Du coup, hier, je suis allée chez mon boucher hallal acheter un gros bouquet de menthe pour m'en faire à la maison. Hier, je rentrais de la piscine en vélo quand j’ai entendu du son latino dans le stade à côté de chez moi. Chaque année, il y a un tournoi de sport dans ce stade, de la musique latino et des stands de gastronomie sud-américaine. L’occasion de retrouver un peu l’ambiance du Venezuela et de parler espagnol. Mon coloc’ et moi on s’est attablés devant des assiettes de « arroz con pato » et un tamal au porc. On a tapé la discut’ avec Armando, un péruvien qui avait fait la bouffe, parlé du Pérou, du Mexique, du Venez'. Il a essayé de me convaincre d’aller danser avec lui le soir même, et nous a invités le week-end prochain à la fête nationale du Pérou. On y sera.