Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 4

  • Si

    Si tu acceptes d’être sans adresse

    Ce que la vie t’a refusé

    C’était un horizon fermé

    Un animal sauvage se meurt dans une cage.

    Si tu laisses couler les larmes

    Ce que la vie t’a refusé

    C’était d’aimer au singulier

    Un cœur trop plein ne tient pas dans une main.

    Si tu cesses d’attendre les mots,

    Ce que la vie t’a refusé

    C’était de t’y attacher

    Le sourire d’un enfant surpasse tous les serments.

    Si tu tais tes rêves insensés

    Ce que la vie t’a refusé

    C’était de les voir piétiner

    Un oiseau s’élevant défie les éléments.

     

  • Once

    Vu "Once" hier, film irlandais de John Carney, sur les conseils de ma copine Chacha. La vérité, c'est que j'appréhendais de voir défiler sur l'écran des bouts de cette ville que je connais si bien, Dublin, et de laisser mes oreilles s'emplir de cet accent qui me serre le coeur, désormais. Enfin, une vie est peuplée de fantômes et il faut vivre avec, hein!

    Ce joli film musical, qui a reçu plusieurs prix, ne passe plus que dans quelques petites salles, dont l'Entrepôt, haut lieu culturel du 14ème arrondissement. Dès la première scène du film, un sourire se dessine sur mon visage car je reconnais Grafton street, rue incontournable et toujours bondée de monde de Dublin, ou se produisent les musiciens de rue. Glen qui chante sur sa guitare est emmerdé par un toxico qui veut lui piquer son fric (un knacker comme on les appelle là-bas, équivalent de notre "racaille"). C'est sur Grafton street d'ailleurs qu'ont débuté bon nombre de chanteurs irlandais, dont Paddy Casey, un de mes chouchous, et Glen Hansard, le personnage principal de Once et fondateur du groupe The Frames (inconnu ici mais star là-bas). Marketa Irglova est elle aussi une chanteuse tchèque.

    Le pitch ?

    "Dans les rues de Dublin, deux âmes seules se rencontrent autour de leur passion, la musique... Il sort d'une rupture douloureuse. Elle est mariée à un homme qu'elle n'aime plus. Dans un monde idéal, ils seraient faits l'un pour l'autre. Ensemble, ils vont accomplir leur rêve de musique."

    J'ai découvert ce film comme un album photos des 6 années passées là-bas. L'avantage, c'est que je n'ai pas regardé une seule fois les sous-titres. L'accent irlandais, je l'adore. Les "oki doki", les "what's the story" et autres expressions savoureuses qu'on apprend pas dans les livres ... J'aime la bienveillance naturelle de ce peuple de poètes et de musiciens. J'ai reconnu Dunnes Stores, the Camera Centre de Grafton street, O'Connell bridge, le revêtement des sièges des bus, le mobilier kitsch qui décore les intérieurs irlandais, l'aéroport de Dublin dont je franchissais les portes dans mon joli tailleurs vert, chaque jour. J'ai ri en découvrant la troupe des Hare Krishna passant devant Glen, leurs clochettes m'ont suivie ou devancée si souvent ! La scène ou Marketa marche dans la rue, en pyjama et pantoufles en chantant "If you want me" m'a donné des frissons.

  • Dans mon Netvibes

    A la suite de Nicolas et Nea, je me suis amusée à compter le nombre de blogs présents dans mon Netvibes :

    25 blogs de femmes :

    - le mien

    - 5 blogs de copines dont je lis chaque billet

    - 5 blogs irréguliers dont le contenu ne m'interpelle pas systématiquement

    - 4 nouveaux blogs "à surveiller"

    - le reste, des blogs qui m'ont intéressée un jour et que je garde "au cas où".

    37 blogs d'hommes :

    - 3 que je lis chaque jour parce qu'ils écrivent très régulièrement et que j'aime tout ce qu'ils postent

    - 7 blogs de copains que je suis mais dont tous les billets ne m'intéressent pas

    - 5 blogs de copains en hibernation qui écrivent quand ça les prend

    - 2 blogs politiques

    - 5 blogs relativement nouveaux "à surveiller"

    - le reste, des blogs où j'ai lu un truc intéressant et que je garde "au cas où".

    5 blogs de coquins & coquines

    - 3 hommes et 3 femmes (c'est ça la parité mas j'avoue une préférence pour les hommes)

    D'ailleurs, je remarque que les messieurs présents dans mon Netvibes sont très peu actifs, ces temps-ci.

    C'est le froid ? Popaul s'est recroquevillé ?

    Netvibes, ça facilite la vie, franchement, et ça évite les listes de liens à rallonge !

    PS : Boby, je ne sais toujours pas si tu as réussi à l'installer ?

  • Directive de la honte

    Est-ce parce que je n’ai jamais oublié la nausée qui m’a submergée, un soir du doux mois de mai 1991, lorsque sous mes yeux un africain a enjambé le parapet de verre et s’est jeté du premier étage du hall de Roissy, pour échapper à une expulsion ?

    Est-ce parce que j’ai appartenu à une famille africaine dont pratiquement tous les membres sont arrivés illégalement en Europe, laissant leurs enfants dans un pays en guerre (l’ex-Zaïre), travaillant jour et nuit pour les faire venir, taisant la souffrance immense de vivre jusqu’à 10 années sans jamais les revoir ?

    Est-ce parce qu’alors hôtesse de l’air, j’ai ressenti un choc immense et baissé les yeux, de honte, en voyant monter à bord des hommes enchaînés comme des bêtes, les yeux exorbités de terreur, encadrés par des policiers ? En priant que jamais ce ne soit un de mes amis ou membre de ces familles que j’aimais tant …

    Est-ce parce qu’un soir de mars 1999, j’ai été réveillée par le hurlement de l’homme que j’aimais, qui venait d’apprendre que sa mère de 50 ans, qu’il n’avait pas revue depuis 8 ans et tentait de faire venir en Europe, était morte le jour même d’une bête crise de paludisme à Kinshasa ? Faute de papiers, aucun de ses 3 fils exilés n’a pu assister à ses funérailles. Celui dont je parle a dû attendre 6 années pour pouvoir enfin pleurer sur sa tombe.

    Est-ce parce que comme toi, Oh!91, "beaucoup de mes amis ont été des étrangers et pourtant comme mes frères et soeurs" ?

    Rien ne peut justifier, pour moi, l’hypocrisie de la politique d’immigration, les humiliations subies par les immigrants et les morts, tombés des avions ou noyés au large de l’Afrique et de Cuba.

    C’est pourquoi je relaie le billet de mon ami Oh !91 contre le projet « d'une directive concoctée par la Commission européenne des Libertés qui autorise l’enfermement pendant dix-huit mois d'étrangers au seul motif qu'ils sont en situation irrégulière »

    Oh!91 explique : « La durée d’enfermement pourra atteindre dix-huit mois et s’appliquera, sans distinction, à toutes les personnes n’ayant pas d’autorisation d’entrée sur le territoire. Autrement dit, que vous fuyiez votre pays où un génocide est en cours, où se déroule une guerre, où votre vie est en danger parce que vous êtes une femme, parce que vous êtes homosexuel, ou que vous fuyiez la misère, le traitement sera le même. Seuls pourraient en être exemptés les mineurs isolés et les étrangers malades. Ce qui veut dire que des enfants, même en âge d'être scolarisés, seraient concernés par cet enfermement de dix-huit mois s'ils se trouvent en présence de leurs parents.»

    La pétition contre ce texte se trouve ici et une manifestation européenne est prévue le 19 janvier.

    Edit : Une chanson tout à fait dans le ton de ce billet, trouvée chez Gael : "Africain à Paris" de Tiken Jah Fakoly 

  • Résolution 2008 n° 1 : Ranger !

    Je viens de faire un test psycho « Garder ou jeter ? » dont je connaissais déjà le résultat :

    « Vous avez tendance à tout conserver et vous présentez quelques symptômes de gardite aigue ! Par crainte d'oublier des gens ou des bons moments, par peur de manquer "au cas où", ou par simple tendance à la nostalgie, vous entassez. »

    Ben ouais, c’est tout moi. J’ai d’autres défauts dont je reparlerai mais celui là m’empoisonne sacrément l’existence et explique une bonne partie du bordel qui s’entasse chez moi.

    J’ai toujours tout gardé.

    Il y a les objets à valeur sentimentale : les lettres (de mes parents quand j'avais 11 ans, amis perdus dans les méandres de mes souvenirs, de mes amoureux), les cadeaux sincères et malheureux dont je refuse de me séparer, genre la perruque rousse effilochée qu’on m’a offerte le jour de mon départ d’Irlande (parce qu’un cadeau, ça ne se jette pas), des centaines de photos d’une autre époque toujours dans leur pochette avec négatifs incorporés, jamais triées, les bibelots rapportés de contrées lointaines et qui n'attirent plus que la poussière.

    Les vêtements : des tailles 38 qui ne sont plus là que pour me rappeler le doux souvenir de l’époque où je me glissais dedans comme … non, je censure … et que je garde au cas où je réussirais l’exploit de perdre 10 kilos (mais dans ce cas, j’aurai toujours le stock des tailles plus grandes que je garderai au cas où je regrossirais), mes tongs en cuir bleu canard que j’adore et que j’ai l’espoir de recoller depuis 2 ans, malgré les vaines tentatives de mon Pap’s armé de son tube de Superglu, des erreurs de shopping que je n’ai portées qu’une fois, des vêtements à retoucher, boutons à recoudre depuis … non, non, j’ai honte ..

    Les magazines : ah ! les magazines ! Pendant des années, j’ai trimballé mes 50 numéros de Vital, de déménagement en déménagement. Aujourd’hui, ce sont des piles de Nouvel Obs qui dorment à côté de mon lit et que je garde pour les relire un jour de pluie (et pourtant, il pleut souvent mais je préfère me réfugier au ciné ou dans un café), sans compter les magazines féminins que me filent ma copine Sophie et que je garde pour les passer à une autre.

    Tous les « ça peut servir un jour» : j’en ai des kilos !

    Des guides touristiques édition 1996 d’endroits où je ne retournerai pas, cartes de restaurants à refiler aux copains (que je ne trouve jamais quand je les cherche, les cartes), des dossiers spéciaux « voyages » (ma grande passion) sur des endroits merveilleux, pour le jour où j’irai (quand les adresses citées seront obsolètes), des incontournables à acheter  / visiter / essayer / lire / voir / bloguer, découpés dans lesdits magazines, des centaines de recettes de cuisine découpées dans des mags et jamais expérimentées, la couscoussière de ma mère qui n’a jamais servi depuis 3 ans vu que le meilleur couscous est au « Vieil Alger », échantillons de parfums que je ne porte pas à donner aux copines (sauf que je ne sais pas quel parfum elles portent, ce serait trop long alors faites vos listes les filles)

    L’arrivée d’internet ne m’a pas facilité les choses. Ma messagerie est encombrée de mails agréables que je garde pour les relire à l’occasion (qui ne se présente jamais), de blagues à resservir (mais je vais rarement au resto ou dans un dîner avec mon ordi sous le bras) et des coordonnées de gens que j’ai perdus de vue depuis des années (au cas où).

    Chaque déménagement est l’occasion de me débarrasser, bon gré, mal gré, de toutes ces choses inutiles qui m’encombrent. Parfois je rêve que quelqu’un entreprenne un tri de mes affaires, parce que j’en suis incapable. Je suis sûre que je ne me rendrais pas compte de l’absence des ¾ des choses.

    J’ai cherché sur internet des infos sur cette manie de tout garder. On parle de refus de trier et d’accepter le passé, de besoin de se raccrocher à des « doudous » imaginaires mais aussi d’une simple « bonne vieille mauvaise habitude ».

    Vivez-vous la même chose ? Qu’en pensez-vous ?