Je viens de faire un test psycho « Garder ou jeter ? » dont je connaissais déjà le résultat : « Vous avez tendance à tout conserver et vous présentez quelques symptômes de gardite aigue ! Par crainte d'oublier des gens ou des bons moments, par peur de manquer "au cas où", ou par simple tendance à la nostalgie, vous entassez. »
Ben ouais, c’est tout moi. J’ai d’autres défauts dont je reparlerai mais celui là m’empoisonne sacrément l’existence et explique une bonne partie du bordel qui s’entasse chez moi.
J’ai toujours tout gardé.
Il y a les objets à valeur sentimentale : les lettres (de mes parents quand j'avais 11 ans, amis perdus dans les méandres de mes souvenirs, de mes amoureux), les cadeaux sincères et malheureux dont je refuse de me séparer, genre la perruque rousse effilochée qu’on m’a offerte le jour de mon départ d’Irlande (parce qu’un cadeau, ça ne se jette pas), des centaines de photos d’une autre époque toujours dans leur pochette avec négatifs incorporés, jamais triées, les bibelots rapportés de contrées lointaines et qui n'attirent plus que la poussière. Les vêtements : des tailles 38 qui ne sont plus là que pour me rappeler le doux souvenir de l’époque où je me glissais dedans comme … non, je censure … et que je garde au cas où je réussirais l’exploit de perdre 10 kilos (mais dans ce cas, j’aurai toujours le stock des tailles plus grandes que je garderai au cas où je regrossirais), mes tongs en cuir bleu canard que j’adore et que j’ai l’espoir de recoller depuis 2 ans, malgré les vaines tentatives de mon Pap’s armé de son tube de Superglu, des erreurs de shopping que je n’ai portées qu’une fois, des vêtements à retoucher, boutons à recoudre depuis … non, non, j’ai honte ..
Les magazines : ah ! les magazines ! Pendant des années, j’ai trimballé mes 50 numéros de Vital, de déménagement en déménagement. Aujourd’hui, ce sont des piles de Nouvel Obs qui dorment à côté de mon lit et que je garde pour les relire un jour de pluie (et pourtant, il pleut souvent mais je préfère me réfugier au ciné ou dans un café), sans compter les magazines féminins que me filent ma copine Sophie et que je garde pour les passer à une autre.
Tous les « ça peut servir un jour» : j’en ai des kilos !
Des guides touristiques édition 1996 d’endroits où je ne retournerai pas, cartes de restaurants à refiler aux copains (que je ne trouve jamais quand je les cherche, les cartes), des dossiers spéciaux « voyages » (ma grande passion) sur des endroits merveilleux, pour le jour où j’irai (quand les adresses citées seront obsolètes), des incontournables à acheter / visiter / essayer / lire / voir / bloguer, découpés dans lesdits magazines, des centaines de recettes de cuisine découpées dans des mags et jamais expérimentées, la couscoussière de ma mère qui n’a jamais servi depuis 3 ans vu que le meilleur couscous est au « Vieil Alger », échantillons de parfums que je ne porte pas à donner aux copines (sauf que je ne sais pas quel parfum elles portent, ce serait trop long alors faites vos listes les filles)
L’arrivée d’internet ne m’a pas facilité les choses. Ma messagerie est encombrée de mails agréables que je garde pour les relire à l’occasion (qui ne se présente jamais), de blagues à resservir (mais je vais rarement au resto ou dans un dîner avec mon ordi sous le bras) et des coordonnées de gens que j’ai perdus de vue depuis des années (au cas où).
Chaque déménagement est l’occasion de me débarrasser, bon gré, mal gré, de toutes ces choses inutiles qui m’encombrent. Parfois je rêve que quelqu’un entreprenne un tri de mes affaires, parce que j’en suis incapable. Je suis sûre que je ne me rendrais pas compte de l’absence des ¾ des choses.
J’ai cherché sur internet des infos sur cette manie de tout garder. On parle de refus de trier et d’accepter le passé, de besoin de se raccrocher à des « doudous » imaginaires mais aussi d’une simple « bonne vieille mauvaise habitude ».
Vivez-vous la même chose ? Qu’en pensez-vous ?