Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Hier encore, j'avais 10 ans

    J'étais assise dans les gradins et d'étranges créatures évoluaient sur scène : des lombrics métalliques, des personnages au visage en pâte à modeler, au gré des émotions et des attractions, des mains géantes qui s'étreignent, des marionnettes en tissu chamarré qui perdent la tête, des boules qui roulent et n'amassent pas mousse.

    Sans paroles, ni musique, le langage - corporel - des personnages de la troupe suisse Mummenschanz est universel. On est intrigué, émerveillé, questionné, ému, hilare. Dans la salle, les rires des enfants fusent tout autant que les fous-rires des adultes.

    Et à la fin du spectacle, on découvre avec surprise et d'autant plus d'admiration les cheveux blancs du quatuor d'artistes qui, après 40 ans d'existence (on les as vus au Muppet Show, notamment), dépassent la soixantaine.

    Mummenschanz, je m'y suis frottée par curiosité, je n'ai qu'une envie : y retourner !

    Et quelques chanceux(ses) pourront même les voir à Genève en fin d'année ...

  • Je suis une femme très simple

    Il paraît que je donne l'impression de vivre à 100 à l'heure et d'être boulimique d'activités, toujours en mouvement comme le lapin Duracell.
    C'est parce que je ne vous raconte pas (quel intérêt?) toutes ces soirées où je me délecte du silence de mon appartement, plongée dans un film ou un bon livre en sirotant une tisane. Cette semaine, par exemple; à l'exception d'une parenthèse feutrée et enjouée chez P_o_L, où j'ai immortalisé les facéties de Blacksad, j'ai égréné chaque soir l'histoire de Paris à travers Métronome, le passionnant livre de Lorant Deutsch, confortablement enfoncée dans mes oreillers.

    P_o_L.jpg


    Il paraît que je donne l'impression de passer ma vie à manger et d'être boulimique de saveurs, d'odeurs et d'opulence comme Gargantua.
    C'est parce que je ne vous raconte pas toutes ces soirées où, fatiguée de mes repas à l'extérieur, toujours trop riches et trop saucés, je me sustente de soupes légères ou de légumes juste cuits dans leur jus. Cette semaine, par exemple, à l'exception d'un dîner savoureux et léger chez P_o_L, je me suis contentée, chaque soir, d'un bol de soupe maison.


    Ce soir, pourtant, je m'étais préparée à une petite fête gustative. Le jeudi, c'est jour de livraison dans les coopératives italiennes Latte Cisternina. Cette super adresse m'a été confiée par Flo, ma petite lurker italienne, rencontrée sur ce blog et devenue une très bonne copine (elle a eu, de surcroît, la bonne idée d'emménager récemment dans mon quartier). Un soir de juin, nous avons partagé une salade et une bouteille de vin et j'ai découvert la texture incroyablement crémeuse de la burrata.

    burrata.jpg

    Je travaillais aujourd'hui dans les beaux quartiers, à deux pas de la place Vendôme. Vers 18h30, j'ai emprunté la rue des Capucines, où l'Irlande adultère trinquait avec l'Auvergnat robuste. A proximité du boulevard de la Madeleine, j'ai levé un sourcil sur la plaque de la rue Cambon et fouillé ma mémoire quelques instants; je viens de le vérifier, il s'agit bien du fief de Coco Chanel.


    Laissant la massive église de pierre à ma gauche, j'ai traversé le boulevard et continué dans la rue Godot de Mauroy, jusqu'au n° 37. Là, j'ai poussé la porte d'une échoppe exiguë, accueillie par les vocalises d'un grand gaillard brun à l'accent aussi chantant que sa gorge décomplexée. Noyée parmi les dizaines de cartes postales colorées recouvrant les murs, la Joconde m'adresse un sourire goguenard mais je n'ai d'yeux que pour les victuailles empilées, fromages, jambons, pâtes fraîches et légumes marinés. Surtout, je cherche du regard les boules blanches et crémeuses que les connaisseurs s'arrachent dès la livraison.

    Burrata.jpg


    Pour 22€, je repars avec 200 grammes de parmesan, une boule de mozzarella di buffala, deux burratas et un sachet de raviolis farcis à la viande.


    De retour à la maison, je tranche une tomate charnue, enfonce la lame dans la boule de mozzarella moelleuse, saupoudre le tout de poivre fraîchement moulu, l'arrose d'un filet d'une huile d'olive grecque très parfumée et déguste mon festin d'une frugalité exemplaire.

    Pour les adresses des 4 boutiques parisiennes et un texte très sensuel sur cette burrata tant convoitée, je laisse la parole à LittleParis.

  • Acide comme la pluie

    Lundi, c'est l'heure du déjeuner dans le quartier de l'Opéra et je m'échappe du congélateur qui me tient lieu de bureau; la clim' y est visiblement bloquée en mode canicule et pas moyen de mettre la main sur cet enfoiré de George dont un seul regard de braise me réchaufferait à coup sûr.
    Je traverse les axes miroitants et bucoliques (Petits Champs, Capucines, rue de la Paix) qui me rappellent des parties de Monopoly avec mon frère - il fait un temps idéal pour y jouer, tiens ! -  d'un pas plus frileux qu'enthousiaste, abritée sous un parapluie.

    Avenue de l'Opéra, pourtant, j'ai envie de rire en découvrant les touristes, ridicules sous leurs ponchos colorés en plastique. Ils arpentent les rues, les yeux rivés sur leurs godillots trempés plutôt que sur la magnifique architecture hausmannienne, un brin incrédules, de l'air du mec qui se dit "J'ai l'étrange impression de m'être fait niquer ?"

    Ma propre mauvaise humeur me titille soudain et je m'imagine, les pointant du doigt en ricanant "Nanananèreeeee ! Comment vous avez l'air cons, avec vos tongs et vos ponchos !" A cette réjouissante idée, un sourire sardonique se dessine déjà sur mon visage mais je suis une grande personne, paraît-il, alors je continue mon bonhomme de chemin en enviant Lafesse.  

    Je rejoins la rue des Petits Champs, envoyant au passage un baiser vers l'imposante statue de Molière, à l'intention de Chichi et Kamel, mes barmen préférés.

    Sous un porche attenant, la serveuse du restaurant "Aux Bons Crus" fume une clope et je la salue, avant de m'installer devant une entrecôte en sauce bordelaise et son os à moelle. Dans ce restaurant découvert récemment grâce à LaFourchette.com, les portions sont généreuses, le minois de la serveuse séduisant et sa gentillesse naturelle, encore plus.

    AuxBonsCrus.jpg



    Remarquez, je me fous de la gueule des touristes mais je n'en mène pas plus large. Le ventilateur posé début juin par mon Pôpa, en prévision de la canicule annoncée chaque année, n'a déployé ses pales qu'une fois. La dernière occasion où j'ai fait la belle en bustier remonte exactement au 2 juillet, jour de la chasse aux trésors de Paris. Ces derniers jours semaines, je m'extirpe de ma couette à grand-peine et me suis même rendormie hier, ce qui ne m'arrive jamais. Chaque matin, que j'aie dormi 5 ou 8 heures, je découvre avec la même lassitude ma gueule de batracien éclaté dans le miroir. Le crachin qui tombe sans discontinuer me donne, en prime, une tête de brebis. Déprimant. Bêêêê !
     
    Alors, pour égayer un peu mes trajets quotidiens, je me fous de la gueule des gens dans le métro. Les touristes font profil bas et jaillissent des wagons en silence, comme des bêtes qu'on mène à l'abattoir, alors que d'ordinaire ils piaillent comme des moineaux. Les Parisiens quand à eux, qui ont pour une fois une bonne raison de tirer la gueule, s'enfoncent un peu plus dans leurs vestes d'hiver.

    Un matin de cette semaine, j'ai retrouvé dans mon wagon une vieille connaissance : le type le plus sinistre qu'il m'ait été donné de croiser, je crois. Celui-là, il ne change pas avec les saisons. Même costume triste, flottant autour de son grand corps maigre, même sacoche en cuir ridiculement petite. Immanquablement accroché à sa barre métallique, les yeux fermés comme s'il ne voulait plus voir la misère du monde, le teint aussi jaune hiver qu'été et une sorte de moquette noire plantée sur le crâne. Y'en a qui disent que les métis sont toujours beaux, ben lui, il a pas eu de pot.

    Il y a aussi celle-là, face à moi, le visage criblé de boutons bien qu'elle soit sortie de l'adolescence depuis des décennies. Je la trouve instantanément antipathique. Le téléphone portable dans lequel elle braille y est sans doute pour quelque chose. Je fixe ses tongs, perplexe, (elle va au bureau comme ça ?) et entame un dialogue muet en la voyant réprimer une grimace agacée "Ben alors, bouffonne, tu patauges de bon coeur dans les flaques et tu fais la gueule parce que le parapluie de ta voisine met trois gouttes sur ton chemisier informe ?"   
     
    Autre chose me fait doucement sourire, en ce moment, ce sont les affiches publicitaires estivales. Je suis tombée sur 3 ou 4 qui m'ont enchantée par leur humour involontaire, du coup, maintenant, je les traque. Jugez plutôt :

    Glacé... et mouillé !

    Eté glacé.jpg

    Pendant que les Belges jouent aux boules sur le sable (???),

    ici, on les arbore en guirlandes !

    LéondeBXL.jpg

    PS : Je rappelle à mes lecteurs, à toutes fins utiles, qu'en avril en Irlande, les passages pluvieux ont totalisé 2 heures en 15 jours. Le prochain qui me dit qu'en Irlande, il pleut tout le temps se prend mon coup de pied au cul.

  • Avec Maurice l'Alsacien

    Hier, en direct de Liège, j'envoie un message à un fidèle commentateur de mon blog que je n'ai rencontré que deux fois : 

    « Tu me récupères à la gare du Nord ou on se retrouve directement au resto ? J'arrive de Liège à 20h et des poussières.

    — Je te récupère à la gare. Ca te changera d'avoir quelqu'un t'attendant à l'arrivée à Paris.

    — Rires ! Merde ! J'avais oublié que tu lisais mon blog ! »

    Pas de pot, Chez Casimir était complet et Chez Michel, fermé. Chez Félicie, en revanche, on est content de me réserver une table « Tu sors de la piscine ? Y'a toujours une place pour toi, mon coeur ! »

    Le temps d'une halte chez moi où je me déleste de mes bagages, nous voilà tous deux devant l'incontournable entrecôte béarnaise. Et j'ai écouté Maurice l'Alsacien, dont la première langue étrangère fut le français, et j'ai voyagé à Madagascar, en Thailande, au Laos, au Brésil et même à Clermont-Ferrand !  

     Voilà, Maurice, t'as gagné : j'veux aller à Strasbourg et à Clermont-Ferrand maintenant !

  • Fooding 2011, première !

    Fooding.jpg

    Ça fait des années que radio Nova me rebat les oreilles avec le Fooding, pique-nique branché à Paris, Arles et bientôt Biarritz, qui publie aussi un guide des meilleurs restaurants. Et bien, cette année, j’y étais ! Ça se passait dans une cour improvisée derrière la Cité de la Musique à la Villette et accompagnée de deux collègues-copines et de mon chef de projet, autant dire une bonne soirée.

    Le concept de cet évènement très couru? On s’acquitte d’un droit d’entrée de 15€ qui nous donne 3 tickets-apéro et un ticket pour une assiette de dégustation sur chaque stand, qui met à l’honneur des artisans.

    L’apéro : LE MAURESQUIMAU
    RICARD + ORGE + AMANDES + GLACE PILÉE

    Chez Gontran, le boulanger du 18ème qui a le prénom du cousin de Donald (Duck, pas Trump, hein), nous avons goûté le croustillant.

    Au stand de l’épicier Mmmozza, j’ai admiré avant de les goûter des tresses moelleuses de mozzarella, servies avec des tomates séchées, oignons et artichauts marinés .

    Yves-Marie-Le-Bourdonnec.jpgA celui du boucher sexy Yvan le Bourdonnec, j’ai laissé fondre, à tour de rôle, sur ma langue, de fines tranches persillées de bœuf Wagyu, élevé au muesli et hydraté au vin rouge – et d’autres de bœuf limousin. Très fin !

    Un peu de verdure pour faire passer tout ça, joyeusement émincée par deux jeunes hommes appliqués : courgettes tendres et champignons croquants.

    Et pour finir, une assiette de macarons de Patrick Charaix, en direct de Joyeuse, dans l’Ardèche.

    Ce que j’ai préféré ? Incontestablement le bœuf et la mozza ! Vous, c’est le décolleté de la jeune femme en rose, me trompé-je ?