Vu hier soir sur Arte deux documentaires passionnants qui m'ont appris plein de choses.
"La nature du sexe" d' Emma Ross décryptait les jeux de séduction, intimidations, copulations du monde animal. Petite chronique drôle et intrigante de la vie amoureuse et sexuelle des animaux, pas si éloignée de celle des hommes.
A travers des commentaires pleins d'humour, j' ai appris des choses vraiment étonnantes.
Que dans le monde animal aussi, les mâles se mesurent souvent à leur force physique. Les lézards par exemple s'affrontent en faisant des pompes et celui qui tient le plus longtemps est le vainqueur.
Chez de nombreuses espèces d'insectes comme le bombyx du mûrier ou les bourdons (mais aussi les chauve-souris), le mâle cimente l'ouverture du canal vaginal après l'accouplement (bouchon copulatoire qui fonctionne comme une ceinture de chasteté) avec une substance qui durcit au contact de l'air.
Une autre séquence mettait en lumière les pratiques reproductrices peu romantiques des punaises de lit (sales bestioles). Le mâle féconde la femelle en lui plantant son pénis perforateur dans n'importe quelle partie du corps (dos, tête, pattes). Mais le plus étonnant, c'est que les mâles s'autococufient. Si un mâle est perforé par un autre mâle, le sperme survit et fonce comme à son habitude vers la région des ovaires. N’en trouvant pas, il déferle sur les canaux déférents de son hôte et se mêle à ses spermatozoïdes. Résultat : lorsque le mâle passif percera, lui, une dame, il lui injectera ses propres spermatozoïdes mais aussi ceux du mâle avec lequel il aura entretenu des rapports homosexuels.
Une théorie défend la thèse de différents types de spermatozoïdes chez les mammifères (dont l'homme). Les mammifères mâles produiraient des spermatozoïdes normaux (fécondants) et des spermatozoïdes guerriers / kamikazes dont la mission est de détruire les spermatozoïdes intrus d'un autre mâle fécondant. Pour l'espèce humaine, on a même dit que si l'homme pense ne pas être le seul à s'accoupler avec sa partenaire, il favorisera inconsciemment la production de spermatozoïdes kamikazes.
L'homosexualité et la bisexualité sont aussi des comportements fréquents chez les animaux. Un rat monté par un autre mâle adoptera d' instinct une position copulatrice de femelle.
La polygamie observée chez les mâles s'expliquerait par le fait que les spermatozoïdes sont nombreux et peu coûteux à produire alors que les ovules sont rares et précieux. Les mâles sont peu sélectifs car ils ont intérêt à copuler avec plusieurs femelles pour assurer la survie de l'espèce. Une compétition s'engage donc entre eux. A l'inverse, les femelles sont très sélectives sur le choix du géniteur. Elles choisissent instinctivement les mâles dotés des meilleurs gènes, souvent sur des critères de vigueur et de beauté. Chez les femmes par exemple, des expériences ont montré que pendant la période de l'ovulation, elles sont inconsciemment attirées par des visages plus masculins (indiquant une forte dose de testostérone) alors qu'en dehors de l'ovulation, on observe une attraction pour les visages plus protecteurs (meilleurs pères).
Suivait le documentaire "La biochimie du coup de foudre" de Thierry Nolin : comment deux-cent-cinquante substances chimiques bouleversent le corps sous couvert des sentiments. Pour tout savoir sur la naissance des émois.
La séduction est un jeu de piste dans lequel c'est le corps qui s'exprime avant tout. Si une femme repousse verbalement les avances d'un homme mais que son corps envoie des messages consentants, l'homme ne sera réceptif qu'à ce langage du corps et ne prêtera pas d'attention à la parole. Quand on est amoureux par exemple, la pupille est dilatée, ce qui envoie un message de désir à l'homme.
Un scientifique expliquait par ailleurs que lorsque les humains étaient quadripèdes, les femelles en se déplacant à quatre pattes montrait leur sexe en permanence. Celui-ci, seule partie de leur corps dépourvue de poils, devenait rouge et gonflé lors des périodes de reproduction et était donc très repérable par les mâles. En se mettant debout, la femme a fait disparaître son sexe entre ses jambes et a développé une pilosité. A l'inverse, le sexe de l'homme quadripède était caché et il est devenu visible lorsque celui-ci s'est mis debout. L'homme n'ayant plus de vue sur le sexe féminin et donc plus d'indication sur la prédisposition de la femelle pour l'accouplement, c'est tout le corps de la femme qui est devenu messager et source de désir. Des codes de conduite ont donc dû être instaurés.
Les odeurs corporelles sont aussi très importantes dans les phénomènes d'attirance / répulsion. Les phéromones sont des signaux chimiques de reconnaissance. Ils synchronisent les cycles menstruels féminins. On a d'ailleurs remarqué que, quand elles partagent le même bureau ou dans le cadre d’une collectivité féminine comme un couvent, les femmes «synchronisent» leurs menstruations après un moment d’adaptation. Les phéromones des femmes provoquent aussi l'attirance olfactive des hommes lorsqu'elles ovulent (à condition de ne pas prendre la pilule car celle-ci bloque l'ovulation). Une expérience a été réalisée dans une salle d'attente où un siège a été aspergé de phéromones masculins. Les femmes s'asseyaient d'instinct sur ce siège ou les 2 sièges latéraux. La même expérience réalisée sur une population masculine démontra qu'à l'inverse, les hommes évitaient soigneusement les alentours du siège aspergé de phéromones féminins. Lors de rencontres amoureuses, chaque partenaire devrait veiller à user des parfums de façon modérée : car seules les odeurs corporelles par une communicaion particulière révèlent les états émotionnels de chacun. D’ailleurs, des chercheurs croient avoir localisé les récepteurs des phéromones chez les mammifères. Situé près des sinus, c’est l’organe vuméronasal, surnommé affectueusement «nez sexuel». Une étude rapporte que les individus qui ont perdu l’usage de cet organe ont perdu en même temps leur appétit sexuel.
Le langage corporel est très important dans la séduction. Les hommes, à l'inverse des femmes, ne communiquent pas beaucoup leurs émotions. La femme qui est intéressée par un homme donne plein de signes et s'arrange pour s'approcher de lui et établir un contact physique. Elle incline la tête sur un côté, soutient son regard et baisse les yeux : c'est un signe de soumission. Elle passe les doigts dans ses cheveux, arrange ses vêtements, se touche le visage, le cou : tous ces gestes indiquent qu'elle veut plaire.
Tous ces comportements, je me suis surprise à les observer chez moi à diverses reprises. Ces instants où les regards se cherchent et où les corps se parlent sont vraiment des moments délicieux dans une rencontre.
Une dernière chose : si la réincarnation existe, faîtes que je ne me réincarne jamais en punaise !!!!