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Ca m'intéresse - Page 17

  • Vieille France, cher pays de mon enfance ...

    Suivi hier soir un débat télévisé au cours duquel Jean-François Coppé affrontait 2 "jeunes" représentatifs du mouvement anti-CPE. J'ai trouvé Coppé brillant et ses vannes m'ont fait sourire; ça change du discours paternaliste des septuagénaires habituels. En revanche, j'ai eu envie de coller des baffes au petit mec au teint de jeune fille qui osait comparer sa situation à de l'esclavage et reprochait à Coppé de ne rien faire d'autre que de la représentation en costard-cravate. Je précise que je ne me situe pas d'un côté ou de l'autre en politique mais je trouve quand même que le gouvernement actuel est courageux; pour prendre de tels risques si près de la présidentielle, il doivent quand même y croire un minimum. Pour citer Coppé "Faudrait arrêter un peu de tout voir par le petit oeil d'idéologies écrites par des mecs il y a 150 ans". Et arrêter de prendre les politiques pour des décervelés. Eux aussi lisent, s'informent et s'inspirent de ce qui se fait (et fonctionne) ailleurs . Ce jeune homme, donc, n'arrêtait pas de dire "vous savez bien que ça ne marche pas et que le CPE ne réduira pas le chômage". Ben, comment il le sait, on a pas encore essayé ? Et d'autres conneries comme "on peut se faire virer du jour au lendemain". Franchement, quel interêt pour employer de former quelqu'un (ce qui a un coût) pour le virer, s'il est compétent ? Les Français s'expatrient de plus en plus, sans parler des entreprises, vous trouvez que c'est un signe de bonne santé économique ? 

    Je commence à penser comme Doudou qui me disait récemment que "le stress au travail venait de l'attachement stupide de l'employé envers son entreprise" ou quelque chose comme ça (merci de rectifier, JM). Un emploi pour la vie, c'est fini et personnellement, je trouve que c'est plutôt une bonne nouvelle. Qu'est ce que j'en ai à foutre de faire carrière et d'aligner 15 ans d'ancienneté ? La mobilité ça me plaît et ne vous avisez pas pas de me traiter de nantie, je n'ai pas le bac et commencé à travailler à 18 ans. Seulement, j'ai pas attendu que ça me tombe tout cuit dans la bouche, j'ai retroussé mes manches, bossé le jour, la nuit, ai toujours considéré mes rapports avec un employeur comme un échange de bons procédés (salaire contre travail), suis même partie bosser ailleurs (because délocalisation et oui, déjà en 1996). Quand on arrête de se considérer comme une victime, on devient maître de son destin.

    Alors, quand on invoque l'horrible précarité qui va s'abattre sur les français avec les CPE et CNE, réveillez-vous, la précarité, elle est déjà là !

    - échec scolaire, dévaluation des diplômes,

    - exploitation des stagiaires utilisés à la place de CDI

    - durée moyenne des missions d'intérim inférieure à 5 jours, celle des CDD égale à 1 mois

    - départ du foyer familial et entrée dans la vie active de plus en plus tardifs

    - exigence de garants et revenus égaux à 4 fois le loyer pour obtenir un logement 

    - augmentation des sans domicile fixe...  

    La France est elle incapable de réformes ? Allons nous rester à la traîne de la modernité, accrochés que nous sommes à notre petit confort individuel ? (car c'est bien de ça qu'il s'agit, chacun pour SA gueule).

    Lu dans Courrier International :

    22 % des jeunes Français de moins de 26 ans sont actuellement au chômage, chiffre qui atteint 50 % dans les banlieues. C'est le record d'Europe", note le Corriere della Sera.

    "Ce n'est pas le CPE en soi qui pose problème, mais bien plutôt le fait qu'il ouvre une brèche dans un dispositif légal et réglementaire fondamentalement dissuasif pour l'emploi", écrit La Tribune de Genève. "Car, si la France connaît un taux de chômage élevé, et particulièrement chez les jeunes, ce n'est pas que sa main-d'œuvre serait moins qualifiée qu'ailleurs, mais uniquement que les employeurs hésitent à embaucher des travailleurs qu'il leur sera ensuite très difficile de licencier." Le quotidien suisse stigmatise le Code français du travail, "l'une des législations les plus rigides qui soient".

    Dernière chose : Qu'on arrête de prendre les employeurs pour des "Mère Teresa". Un employeur est un chef d'entreprise dont le but est de dégager des bénéfices, pas de faire du social. Voilà où on en est en France : des propriétaires qui préfèrent laisser leur logement innocupé plutôt que de subir un mauvais payeur qu'ils ne pourront pas expulser, des employeurs qui ont peur d'embaucher pour les mêmes raisons. Et puis, si vous en avez marre de la France, allez travailler ailleurs, c'est ce que j'ai fait pendant 6 ans ! Rien de tel pour prendre du recul ...

  • Merci de votre appel ....

    Hier, j'étais invitée par un outsourceur de services en centres d'appels à la présentation de son dernier outil  interactif, dans un hôtel de Saint Germain des Prés. Je ratai une bonne partie de la présentation mais assistai à des exmples concrets de l'utilisation de l'outil. En fait, il s'agit de remplacer les personnes chargées de l'accueil et du support téléphonique à distance par un système d'automatisation (serveur vocal). Concrètement, vous composez le numéro d'un service client ou d'une société et vous dialoguez avec un ordinateur qui remplit les mêmes fonctions qu'une personne en chair et en os. Le "robot" vous écoute, vous reconnaît, traite votre demande et vous met en relation avec la personne ou le service demandé. Cet outil est particulièrement judicieux pour le traitement des paiements par carte bancaire à distance car il offrirait une plus grande sécurité.

    Je suis assez favorable à ce type d'évolution. Mon expérience de management en centres d'appels m'a démontré que d'une part, les métiers du téléphone étaient stressants et peu valorisés (donc peu valorisants) et d'autre part, en tant que manager, qu'il était difficile de motiver et fidéliser les collaborateurs. Le turnover est très important dans ce secteur d'activité et maintenir la qualité du service est un travail de tous les instants. Garder le sourire et un ton aimable et chaleureux après 400 appels où tout ce que vous devez dire est "Bonjour, je vous mets en relation,au revoir" demande beaucoup de maîtrise de soi. Et quand je vois comment je suis accueillie parfois au téléphone, je me dis que j'aimerais autant parler à un serveur. L'automatisation est tentée actuellement dans certains supermarchés où les caissières ont disparu.  Je pense que remplacer l'humain par la machine pour des tâches répétitives et mal payées comme celles qu'accomplissent à longueur de journée les caissières et standardistes est plutôt bien. En revanche, on peut se demander quelles seront les opportunités laissées aux personnes dépourvues de qualifications. J'ai entendu dire qu'au Japon, on avait également remplacé les hôtesses d'accueil des sociétés par des poupées robotisées qui disent bonjour et au revoir comme les vraies (et en prime avec le sourire et une voix de chaudasse). Là, en revanche, je suis sceptique. OK pour la relation à distance mais pour le contact physique je pense qu'un accueil personnalisé est indispensable.  Qu'en pensez-vous ?

  • Suicide, l'envers de notre monde

    L' émission Bateau-Livre présentait ce matin le dernier livre du sociologue Christian Baudelot "Suicide, l' envers de notre monde", étude mondiale et sur 2 siècles portant sur cette énigme qu'est le suicide.

    La France se place au 3ème rang dans le classement du nombre de suicides, derrière la Russie et la Littuanie.

    Tout d'abord, un constat : on se suicide plus dans les pays riches que dans les pays pauvres. Emile Durkheim - auteur d'un traité fondateur sur le sujet en 1897 - disait même "La misère protège". Plus que la misère, c' est la solidarité et l'instint de survie collectif qu'elle entraîne qui protège. Dans les pays riches,  ce sont les pauvres qui se suicident. Ce n'était pas le cas à l'époque de Durkheim. Plus vous gravissez l'échelle sociale, plus vous avez d'amis, de relations, et moins vous vous suicidez. Et inversement quand vous descendez. Devenir pauvre dans un pays riche engendre bien plus de souffrances qu'être pauvre dans un pays pauvre. La religion, encore très présente dans les pays pauvres, protège également du suicide, comme la famille : les célibataires et les divorcés se suicident plus que les gens mariés. J'ai relevé certaines statistiques étranges: on se suicide plus le lundi que le dimanche, et au printemps plutôt qu'en hiver. L'auteur explique la recrudescence des suicides le lundi par le fait que c'est le jour de la reprise, alors que la fin de la semaine signifie les retrouvailles avec la famille qui joue un rôle protecteur. Les femmes se suicident 4 fois moins que les hommes, ce qui contrarie les prévisions initiales des sociologues qui pensaient qu'en adoptant un mode de vie similaire à celui des hommes, l'écart allait se réduire. Il semble que là aussi, le réseau familial et le rôle central de la femme qui s'occupe de toutes les générations la protège. En s'occupant des autres, elle s'écouterait moins. Cela explique aussi qu'on enregistre une baisse des suicides féminins le mercredi (jour où les enfants sont à la maison).

    Signe révélateur de la morosité ambiante, le suicide des jeunes ne cesse d'augmenter dans la majorité des pays de l'OCDE, depuis les années 1970. Au 19ème siècle, les jeunes se suicidaient très peu et les personnes âgées bien plus. Cette tendance s'est inversée  partir des premiers chocs pétroliers. Les jeunes sont les plus touchés par les nouvelles formes d'emploi précaire, le chômage, l'âpreté de la compétition, l'absence de perspective d'avenir, apparus après la crise. Seuls l'Allemagne et le Japon sont épargnés car ils favorisent davantage l'insertion professionnelle des jeunes. Cet écart entre les pays montre bien que le suicide des jeunes n'est pas une fatalité ...

  • Minorités à la télé

    Mieux vaut tard que jamais ...

    Les mentalités de notre bon vieux pays évoluent, lentement certes, mais les signes d'une reconnaissance des "minorités" se font de plus en plus concrets. Après plusieurs campagnes de testing qui avaient mis en évidence des préjugés bien ancrés, j'avais remarqué plusieurs campagnes de pub : celle de Clarins, malheureusement restée sans suite, qui mettaient en scène des femmes de couleur, celle d'Adia qui nous interrogeaient sur nos préjugés. Depuis peu et sans doute accélérée par les émeutes en novembre dernier, la France commence une remise en question de son système basé sur l'égalité des chances. On débat sur l'adoption du CV anonyme, les médias s'interrogent sur leur neutralité dans le traitement de l'information, la télé multiplie les émissions dénoncant le racisme latent, à coups de caméras cachées, on crée la Halde pour lutter contre les discriminations. Ce matin, je lis dans 20 minutes "Un Noir au 20 heures de TF1". Je trouve désolant que ce fait soit assez exceptionnel pour en faire un gros titre, mais puisqu'il faut en passer par là ... Et même si la France, pays des droits de l'homme, est bien à la traîne de ses voisins anglo-saxons, je suis optimiste. Un jour sans doute, les français issus de l'immigration auront accès à des postes autres que le ménage, la sécurité, le sport et la musique. Et n'en déplaise aux bonnes âmes, il est nécessaire aujourdhui, de sanctionner les employeurs et autres décideurs qui ne respectent pas la loi. Les résultats de la répression mise en place par le gouvernement pour améliorer la sécurité routière a montré que la majorité des Français sont de grands enfants qui ne comprennent que les sanctions.

  • Du bonheur au 20 heures ?

    Je reviens sur une émission d'Arrêt sur Images (un de mes rares RDV télé) où le débat portait sur une tendance des médias - réelle ou supposée - à informer sur ce qui va mal plutôt que sur ce qui va bien. Je suis assez d'accord avec ce constat et cette sinistrose ambiante est une des raisons pour lesquelles j'évite d'écouter les infos au réveil et de regarder le journal télévisé. Je vous rassure, je m'informe autrement.

    Les journalistes doivent-ils donner plus de bonnes nouvelles ? Parlent-ils trop des plans sociaux et pas assez des entreprises qui embauchent ?

    J'avais été bluffée par l'intervention de David Abiker qui s'était amusé à comparer le contenu des JT de 13 heures et 20h et avait constaté que pour la même journée, les thèmes abordés étaient franchement plus réjouissants le midi que le soir.  Loin d'être dûes au hasard, ces disparités s'exliquaient par des constats purements biologiques. Je ne sais plus exactement quels étaient les termes employés mais en résumé, David nous apprenait que selon le moment de la journée, nous sommes plus sensibles et plus réceptifs à tel ou tel message. Ainsi, en milieu de journée, nous sommes en demande de douceur et d'apaisement (la digestion sans doute), et en fin de journée, nous avons besoin d'évacuer notre agressivité (après une journée de travail ?). Les médias se contenteraient donc de nous caresser dans le sens du poil. Désormais, même notre corps et nos hormones nous trahissent !

    Heureusement, après la télé, le Web s'est mis au positivisme. Vous pouvez désormais prendre votre dose quotidienne de bonne humeur en lisant :

    le journal des bonnes nouvelles de l'Internaute : http://www.linternaute.com/actualite/depeche/442/le_journal_des_bonnes_nouvelles.shtml

    les "good news" d'Agoravox : http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=4825